Russie - Union européenne : des regards sécuritaires différents
258 pages
Français

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Russie - Union européenne : des regards sécuritaires différents , livre ebook

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Description

L'Union européenne et la Russie ne parlent pas la même langue. Les incompréhensions mutuelles rythment leurs relations sécuritaires. L'indépendance du Kosovo, la guerre des 5 jours ou encore les crises gazières en sont autant de matérialisations. Ces événements déstabilisent l'équilibre continental au niveau sécuritaire. Cet ouvrage déconstruit les visions sécuritaires que Bruxelles et Moscou se font de leur théâtre d'action qu'est le continent européen.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 44
EAN13 9782296716919
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Russie – Union européenne
Des regards sécuritaires différents
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-13935-0
EAN : 9782296139350
Pol-Henry Dasseleer
Russie – Union européenne
Des regards sécuritaires différents
L’Harmattan
Les propos exprimés dans cet ouvrage n’engagent que la stricte responsabilité de leur auteur.
L’INSTITUT ROYAL SUPÉRIEUR DE DÉFENSE
L’Institut Royal Supérieur de Défense (IRSD) constitue un centre de réflexion dans le domaine de la sécurité et de la défense. Il se veut une interface scientifique et technologique entre le Ministère belge de la Défense et la société.
L’Institut gère les programmes de recherche du Ministère de la Défense belge. Il dispose, au travers du Centre d’Études de Sécurité et de Défense (CESD), de ses propres chercheurs et analystes. Pour la recherche scientifique et technologique, il faitappel à un réseau de chercheurs. L’École Royale Militaire et les autres centres de recherche de la Défense appartiennent à ce réseau, dont font également partie, dans le cadre de collaborations, des universités.
L’IRSD organise également des conférences, des séminaires, des colloques et des ateliers. Il édite enfin ses propres publications.
Pour nous contacter :
Institut Royal Supérieur de Défense
Avenue de la Renaissance, 30
1000 Bruxelles
Tél. : +3227426993
Fax : +3227426957
Email : irsd.conferences@mil.be
Site Internet : http://www.mil.be/rdc
Introduction
L’Union européenne et la Russie ne parlent pas la même langue. Bien que les élargissements européens de 2004-2007 aient rapproché Bruxelles de Moscou, force est de constater que les grilles de lecture respectives n’ont pas suivi le même cheminement. La situation sécuritaire du continent est interprétée par ces deux acteurs en fonction de normes difficilement compréhensibles et acceptables pour l’Autre. La résolution de la crise dans les Balkans ou la guerre des cinq jours en Géorgie nous ont montré jusqu’où cette incompréhension peut mener. Alors que la guerre froide est officiellement terminée depuis près de deux décennies, ces effets ne cessent d’influencer la scène continentale en ce qui concerne les matières de sécurité et de défense. Les acteurs sécuritaires n’ont pas encore fait le deuil de l’affrontement idéologique qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. Bien que l’effondrement de l’Union soviétique ait permis de clôturer définitivement cette temporalisation historique, nous devons constater que l’aisance conceptuelle séparant deux blocs antagonistes a fait place à un vide stratégique dans lequel la marge de manœuvre des acteurs et de leurs interprétations est très vaste. Nous développerons notre analyse sécuritaire du continent européen en deux temps.
Nous partirons tout d’abord de la conception sécuritaire que la Russie et l’Union européenne se font de leur zone d’action géographique privilégiée. Nous étudierons comment ces deux organisations politiques se sont réappropriées l’espace depuis près de vingt ans en insistant sur l’importance des normes et survivances historiques dans la gestion des politiques étrangères. L’Union européenne comme ensemble géopolitique s’insère dans une vision du monde selon laquelle l’accroissement et le contrôle des territoires ne font plus partie des piliers explicites de son action extérieure. En tant que puissance postmoderne, l’UE complète ses intérêts par des préoccupations environnementales et humanitaires. D’un point de vue général, la politique étrangère tend à se concentrer sur les structures, contextes et aspects immatériels de la puissance et de l’influence. La projection de normes et valeurs devient ici aussi importante que la projection des intérêts 1 . La Russie pour sa part peut toujours être considérée comme une puissance nationale au sens classique du terme pour laquelle les intérêts semblent être le véritable fil conducteur de l’action extérieure. Les contours normatifs différents de ces deux acteurs sont à la base de l’incompréhension mutuelle, une action de l’un d’entre eux étant souvent qualifiée d’unilatérale par l’Autre géographique, car les valeurs ayant intentionnellement poussé à cette action diffèrent de part et d’autre. Dans un deuxième temps, nous développerons les rapports sécuritaires qu’entretiennent la Russie et l’Union européenne. Le rapprochement géographique de ces deux entités a provoqué une proximité sécuritaire. La frontière physique étant tout sauf imperméable aux connexions, des tendances transnationales comme le terrorisme, les trafics illégaux ou encore les réseaux criminels relient de facto l’UE et la Russie. Le dernier chapitre sera également consacré aux futurs de la relation dans les domaines de la sécurité et de la défense. Un nombre important de problématiques attendent réponses dans l’espace séparant les territoires russes et européens que l’on peut qualifier de voisinage commun. Ces deux organisations politiques sont à un tournant de leur relation sécuritaire. De nombreuses problématiques provoquent pour l’heure si pas des frictions du moins des interprétations divergentes entre Bruxelles et Moscou en ce qui concerne le processus de résolution à poursuivre. Nous analyserons ces problématiques sécuritaires en partant de leurs origines locales pour ensuite décrire les divergences de vues continentales en matière de résolutions de conflits :
– Les valeurs communes. Le postmodernisme européen contre le modernisme russe.
– Le hard power russe contre le soft power européen.
– L’architecture sécuritaire en Europe. Le statu quo atlantiste contre la proposition du président Medvedev de nouvelle architecture sécuritaire en Europe.
– Le voisinage commun. La Politique européenne de voisinage et le Partenariat oriental contre la zone d’influence russe.
– Les conflits gelés. L’option civile européenne contre les forces de maintien de la paix russes.
– La sécurité énergétique. La libéralisation du secteur prônée par Bruxelles contre une vision nationale défendue à Moscou.
1 Rokas GRAJAUSKAS and Laurynas KASCIUNAS, “Modern versus Postmodern Actor of International Relations : Explaining EU-Russia Negotiations of the New Partnership Agreement”, Lithuanian Foreign Policy Review , n°22, 2009, p.84.
Chapitre 1 : La théorie des ensembles
La géographie et la politique ont entretenu un rapport privilégié depuis l’Antiquité grecque. Tous les systèmes idéologico-politiques ayant traversé l’Histoire ont depuis lors considéré leur espace de manière spécifique. Comme le laissent présager ces premières lignes, l’étude historique occupera une place importante dans notre développement. Cette science sociale a dans notre optique une double fonction. Elle doit premièrement nous éclairer sur les interprétations normatives du passé. Les décisions de nos prédécesseurs sont souvent regardées avec condescendance par nos contemporains. Nous les considérons effectivement à la lumière des résultats et effets pervers sur la longue durée, et ce, sans reconnaître le caractère normatif du processus de décision. En d’autres termes, l’élite du moment s’insère toujours dans un cadre normatif lié à un contexte donné. Nous faisons ici l’hypothèse que toute action politique ne doit pas être éclairée en fonction des finalités, mais du mécanisme de décision qui l’a précédée. Les constructions sociales ne partagent en fait qu’une seule caractéristique à travers l’espace et le temps ; elles sont toutes composées d’êtres humains qui agissent en fonction d’une grille de lecture basée sur des valeurs qu’ils considèrent souvent comme atemporelles et universelles. Le deuxième apport de l’Histoire est le relativisme qu’elle procure à notre étude de cas. Il n’est pas rare de considérer notre contexte local ou régional comme universel. L’aide au développement est un bon exemple actuel dans la mesure où selon cette politique il existerait un état ou un objectif (le développement) atteint par Nous (les Occidentaux) que l’Autre (le noir, le latino,…) doit atteindre pour son propre bien. Nous forçons le trait, mais cette vision des choses considérant le local comme global est loin de faire exception dans les relations historiques de l’Europe au monde. Une étude historique permet de relativiser ce que nous considérons à l’heure actuelle comme « normal », atemporel et détaché de tout contexte. Notre hypothèse de base est donc que toute action doit être considérée en fonction de la combinaison d’un contexte et d’un prisme ancr

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