Sassou Nguesso
319 pages
Français

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Sassou Nguesso , livre ebook

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Description

Ce livre raconte l'histoire d'un pays riche, très riche, notamment de son sous-sol, et qui est pourtant l'un des plus pauvres et des plus endettés de la planète. Réseaux routiers, hôpitaux, écoles, adductions d'eau et d'électricité sont laissés à l'abandon. Des maladies que l'on croyait éradiquées réapparaissent... On pille, on séquestre, on viole, on tue aussi au Congo-Brazzaville. Il importe de comprendre comment on a pu en arriver là.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2009
Nombre de lectures 297
EAN13 9782336252582
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairicharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296100428
EAN : 9782296100428
Sassou Nguesso

Fédération Congolais Diaspora
Points de vue
Collection dirige par Denis Aryen et Français Manga-Akoa
Déjà parus
Anselme MACKOUMBOU-NKOUKA, Un général dans la tourmente : la guerre du 5 juin 1997 au Congo, 2009.
SHANDA TONME, La France a-t-elle commis un génocide au Cameroun ? Les Bamiléké accusent, 2009.
SHANDA TONME, Jeux et enjeux des Etats dans l’ordonnancement géostratégique planétaire, 2009.
Alfred MBUYI MIZEKA, Du village aux amphithéâtres. Itinéraire d’un universitaire africain, 2009.
Michel NKAYA, Pour une approche endogène du développement au Congo-Brazzaville, 2009.
Jean-Baptiste SOUROU, Jean-Paul II : Pape blanc et Africain, 2009.
Janis OTSIEMI, Guerre de succession au Gabon, 2009.
Mohamed Lamine GAKOU, Afrique subsaharienne et développement de l’Asie de l’Est, 2009.
Allaoui ASKANDARI, Logiques politiques et mahorites dans la postcolonie de Mayotte, 2009.
Toumany MENDY, L’immigration clandestine. Mythes, mystères et réalités, 2009.
Succès MASRA et Béral M. LE GRAND, Tchad, éloge des lumières obscures. Du sacre des chancres à la dynastie des pillards psychopathes, 2008.
Reckya MADOUGOU, Mon combat pour la parole, 2008.
Raphaël BINDARIYE, Le bonheur d’un couple. De vingt à quatre-vingts ans, 2008.
André-Bernard ERGO, Congo belge, La Colonie assassinée, 2008. Diogène BIDERI, Le massacre des Bagogwe. Un prélude au génocide des Tutsi — Rwanda (1990-1993), 2008.
Cyriaque Magloire MONGO DZON, Quelle refondation pour le Congo ?, 2008.
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Points de vue Préambule Introduction Chapitre 1 - UN PERSONNAGE INCONTOURNABLE Chapitre 2 - LE PROCESSUS DE DÉSTABILISATION DU RÉGIME DE LISSOUBA Chapitre 3 - LE PUTSCH ET LA GUERRE CIVILE Chapitre 4 - LA SALE GUERRE DE 1998-1999 CONTRE LES POPULATIONS CIVILES Chapitre 5 - LA STRATEGIE DU POUVOIR : SASSOU NGUESSO DANS SES OEUVRES Chapitre 6 - QUAND LA STRATEGIE A DES RATES OU BAFOUILLE Chapitre 7 - SASSOU OU L’IMPOSSIBLE MUE D’UN DICTATEUR IMPENITENT Chapitre 8 - QUELQUES PISTES Chapitre 9 - L’ENVIRONNEMENT REGIONAL Chapitre 10 - LE CONGO D’AUJOURD’HUI Conclusion - UN POUVOIR CLANIQUE Postface - UNE INTERNATIONALE DES DICTATEURS ANNEXES Bibliographie
Préambule
Ce livre raconte l’histoire d’un pays. Un pays riche, très riche même, notamment de son sous-sol et qui pourtant est l’un des plus endettés et des plus pauvres de la planète. Réseau routier, hôpitaux, écoles, adductions d’eau et d’électricité sont laissés à l’abandon. Des maladies que l’on croyait éradiquées réapparaissent...
Ce petit pays d’environ 3 millions d‘habitants 1 , la République du Congo (ou Congo Brazzaville) a de plus la malchance d’être souvent confondu voire identifié avec son puissant voisin, la République Démocratique du Congo (RDC) dont la population est 20 fois supérieure, et dont l’actualité violente défraie la chronique.
Mais on pille, on séquestre, on viole, on tue aussi au Congo Brazzaville. Le moins que l’on puisse faire c’est de tenter de comprendre comment on a pu en arriver là. Tel est le but de ce livre.


Mais d’abord prenons l’histoire à ses débuts.
L’indépendance en 1960, se traduit en réalité par la mise en place d’un gouvernement néocolonial présidé par l’abbé Fulbert Youlou. Il sera renversé par un soulèvement populaire en 1963. Son successeur Massamba Débat d’inspiration socialiste, tentera de doter le pays d’un début de développement industriel, mais sombrera dans l’autoritarisme et son cortège d’arrestations et assassinats. Il sera poussé à la démission.
Marien Ngouabi un jeune capitaine de 29 ans prend alors le pouvoir à l’occasion d’un putsch militaire en 1968 et fonde avec d’autres le Parti Congolais du Travail (PCT). Il procède à un certain nombre de nationalisations, et décide de revoir à la hausse la fiscalité des revenus du pétrole, mesures qui frappent de plein fouet les intérêts français au Congo. La riposte ne tardera pas. Les mines de potasse sont inondées « accidentellement », et par une coïncidence troublante la Compagnie Elf annonce au même moment une chute brutale de l’exploitation du pétrole.
Denis Sassou Nguesso, compagnon de route de Marien Ngouabi, apparaît alors sur une scène politique qu’il occupe encore 40 ans plus tard,
Chef des services de sécurité puis ministre de la Défense, il fera dans un premier temps cause commune avec Marien Ngouabi pour écraser dans le sang en 1970 une première tentative de coup d’Etat, puis en 1972 une seconde conduite par Ange Diawara qui fut le premier à dénoncer la main mise sur le pouvoir par une oligarchie bureaucratique militaire et tribale (OBUMITRI) regroupant des officiers originaires du nord du pays, outre Marien Ngouabi, Denis Sassou Nguesso, Yhombi Opango et quelques autres (chapitre 1).
L’élimination d’Ange Diawara est un évènement essentiel pour qui veut comprendre le comportement de Sassou Nguesso aujourd’hui, fondé sur la « fabrication » d’un antagonisme nord-sud ou si l’on préfère, sur des « affrontements tribaux » qui légitiment à la fois sa conduite vis-à-vis de la population (moi ou le chaos ou si ce n’est moi, ce sera pire...), mais aussi toutes les idées reçues en Occident selon lesquelles les affrontements interethniques font partie de ces étranges coutumes qui poussent irrésistiblement les Africains à s’entretuer. Tout le monde y trouve son compte...
Mais, car il y a un mais, il faut savoir qu’Ange Diawara originaire du Pool, représentait en fait un ensemble de militants révolutionnaires qui, du nord au sud et de l’est à l’ouest du pays, partageaient le même idéal incarnant une possibilité de vivre ensemble, qui ne pouvait qu’être condamnée par avance. Circonstance aggravante, l’intégrité absolue des dirigeants exigée par Ange Diawara et ses partisans mécontentait fortement les chefs de l’OBUMITRI dont les tendances à l‘embourgeoisement et à l’enrichissement illicite étaient évidentes aux yeux de tous.
En 1977, Sassou Nguesso sera l’un des instigateurs, sans doute le plus actif, d’une double élimination en organisant l’assassinat dans des circonstances troubles du président en exercice Marien Ngouabi 2 , et en faisant habilement endosser ce crime au prédécesseur de ce dernier Massamba Débat, ce qui justifiera son exécution. Le Comité Central du PCT va quasiment dans un même élan organiser les obsèques du Président assassiné et désigner Yhombi Opango comme quatrième Président de la République du Congo.
Ce dernier sera déposé en 1979, emprisonné pendant dix ans sans procès, et à compter de cette date, Denis Sassou Nguesso prend le pouvoir et ne le quittera plus, à l’exception d’une parenthèse entre 1991 et 1997.
Il est acquis que dès les années 1970, tout en pilotant avec le talent quelque peu sanglant que l’on sait son ascension vers le pouvoir, Sassou Nguesso a noué en France de multiples liens avec des décideurs politiques et économiques, s’imposant ainsi comme un partenaire essentiel du volet congolais de la politique de la France en Afrique. Il sait habilement faire souffler le froid et le chaud critiquant la France dans un premier temps pour mieux monnayer ses faveurs par la suite.
Ne serait le bain de sang versé, on serait tenté d’applaudir le talent d’un tel l’artiste. Ce n’est toutefois qu’une mise en bouche par rapport à ce qui va suivre.


De bonnes fées se penchent sur le début du premier « mandat » de Sassou Nguesso en 1979, puisque l’exploitation pétrolière repart à la hausse dans le contexte porteur du second boom pétrolier. Cette embellie prendra fin au cours de son deuxième «mandat» en 1985, année qui est marquée par l’effondrement des cours du pétrole. Le plan d’ajustement structurel imposé aux finances du pays par les Institutions Financières Internationales, va entrainer une politique d’austérité dont la population sera la première victime. La corruption qui se répand comme pratique de gouvernement achève de détruire l’image d’un gouvernement contre lequel sont dirigées de premières manifestations.
Le troisième « mandat » de Sassou Nguesso candidat unique réélu en 1989, sera de courte durée. Le di

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