Si Rocard avait su...
254 pages
Français

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Si Rocard avait su... , livre ebook

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Description

Si Rocard avait su... prendre le pouvoir, la gauche en eût été changée. Les "rocardiens" ont fait bouger la gauche mais ne sont pas parvenus à peser suffisamment sur ses idées et ses pratiques. C'est de ces avancées, de ces échecs, de ces combats que témoigne cet livre. Cette expérience peut être utile à un moment où les socialistes français sont de nouveau à la croisée des chemins. L'esprit de la "deuxième gauche" peut encore souffler utilement sur les forces de progrès. C'est en ce sens que ce livre de mémoire est aussi un livre d'espoir.e

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2007
Nombre de lectures 92
EAN13 9782336282473
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sommaire
Page de Copyright Page de titre Dans la même collection Du même auteur Préambule Introduction - Premiers engagements Première partie - Du PSU au Parti socialiste (1967-1981)
Chapitre I - Les années PSU Chapitre II - Grandeurs et servitudes de la social-démocratie
Deuxième partie - Les cohabitations (1981-1994)
Chapitre III - Un septennat de combat Chapitre IV - Le gouvernement Rocard (1988-1991) Chapitre V - Les années troubles (1991-1994)
Troisième partie - En marge du pouvoir
Chapitre VI - Le temps des clubs (1994-1997) Chapitre VII - Le temps des paradoxes (1997-2005)
Quatrième partie - Jalons et balises
Chapitre VIII - Retour sur expérience Chapitre IX - La gauche à la recherche d’elle-même
Conclusions Index nominatif
© L’Harmattan 2007
5-7 rue de l’École Polytechnique ; Paris 5 e www.librairieharmattan.com harmattan1@wanadoo.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
9782296027756
EAN : 9782296027756
Si Rocard avait su...
témoignage sur la deuxième gauche

Robert Chapuis
Dans la même collection
Albert Gazier (1908-1997). Autour d’une vie de militant
Bruno Demonsais, Gavroche. Un hebdomadaire culturel socialiste de la Résistance à la Guerre froide
Christelle Flandre, Socialisme ou social-démocratie ? Regards croisés français allemands, 1971-1981
Des poings et des roses
collection dirigée par Pierre Mauroy et Alain Bergounioux
conception graphique|réalisation béatriceVillemant
illustration de couverture : 1974, Assises du socialisme.
De gauche à droite : Michel Rocard, André Jeanson, Pierre Bérégovoy et Robert Chapuis (photo FJJ-MPG)
« L’attitude politique envers les faits doit emprunter le chemin très étroit qu’il y a entre le danger de les prendre comme résultat de quelque développement nécessaire que les hommes ne peuvent empêcher et sur lequel ils ne peuvent donc avoir aucune influence, et le danger de les nier, ou de tenter de les éliminer du monde en les manipulant. »
Hannah Arendt La Crise de la culture chapitre IV «Vérité et Politique »
Du même auteur
L’Information , Éditions de l’Épi, 1958 Service militaire et réforme de l’armée (en collaboration), Le Seuil, 1963 Les Chrétiens et le Socialisme , Calmann-Lévy, 1976
Préambule
J’ai adhéré au PSU en 1964. C’était un parti ambitieux moins pour lui-même que pour les idées qu’il défendait. Il n’était pas uniforme : la confrontation y était vive, mais on y ressentait une fraternité réelle entre militants qui se respectaient dans leurs engagements. Dix ans plus tard, je suis entré au Parti socialiste et j’en suis toujours membre. La conquête et l’exercice du pouvoir créent des enjeux particuliers, d’autant que les idées s’incarnent dans des personnes et que les médias sont constamment à l’affût. De ce fait la rivalité vient tempérer la fraternité ! Le socialisme n’en reste pas moins un idéal où l’ambition historique et collective l’emporte sur celle des personnes. Encore faut-il qu’on sache le faire correspondre aux réalités de l’époque où l’on vit.
Pendant plus de quarante ans, j’ai participé politiquement à la vie publique. J’ai été l’un des acteurs du réveil de la gauche, après vingt ans de mise en sommeil ou de mise à l’écart : je l’ai été à travers l’histoire de ce que l’on appelle «la deuxième gauche» en portant ses espoirs et ses illusions, ses succès (il y en a eu!) et ses échecs. J’ai été durant tous ces temps un fidèle compagnon de Michel Rocard, plus rocardien que Rocard lui-même ! Nous sommes amis de longue date – et nous le sommes toujours – mais ce n’est pas la seule raison de ma fidélité : c’est qu’il représente une conception de la politique en relation étroite avec la vie sociale qui a toujours été la mienne. Cette conception me semble essentielle et si l’on peut dire consubstantielle au socialisme. Cette relation n’est pas dogmatique, purement « scientifique », elle reconnaît que la société est faite d’individus qui sont à la fois objet et sujet des droits définis dans l’ordre politique, les droits de l’homme et du citoyen. Donc le socialisme, mais dans la liberté. C’est le sens que nous donnions au socialisme autogestionnaire, unissant Marx et Proudhon avec les nouvelles technologies. C’était le sens de mon action politique, donc de la requête de mes mandats : j’ai tenté d’y être fidèle comme député, maire, conseiller régional, conseiller général, tous ces mandats qui impliquent un engagement concret lié à la vie des gens et pas seulement aux institutions qui l’encadrent. J’ai été aussi – trois ans – membre d’un gouvernement : il ne s’agit plus d’un mandat, mais d’une fonction qui ressort de la décision d’un seul. Elle résulte cependant d’une alchimie complexe où la représentation a nécessairement sa part. Aujourd’hui, on veut faire monter au gouvernement des représentants de la « société civile » qui n’ont parfois rien de plus pressé que de rechercher un mandat quand ils ne sont plus au gouvernement! C’est dire la crise du politique qui doit chercher ailleurs un surplus de légitimité.
La société civile, celle des citoyens, est le fondement de toute démocratie : il importe qu’elle s’organise, qu’elle s’exprime, qu’elle agisse quand elle le peut, au risque de s’identifier à des intérêts particuliers. Mais elle n’est pas de l’ordre du politique, celui de la décision collective, qui doit reposer sur un mandat dont on peut rendre compte et qu’il faut savoir respecter.
Si je regarde mon expérience, je me suis politisé dans les luttes anticolonialistes, le combat contre la guerre d’Algérie, le syndicalisme étudiant ; j’ai eu une action politique à travers des clubs, des associations, des collectifs temporaires ou permanents, mais je n’ai été considéré comme un homme politique qu’en 1967, lorsque j’ai été candidat à une élection législative (sans aucune chance de succès au demeurant…). J’ai cessé de l’être en 2004 quand j’ai quitté – volontairement – mon dernier mandat électif.
Il faut des partis où peuvent se préparer les décisions collectives (ce devrait être le rôle des programmes !), mais les partis ne peuvent être seulement des machines électorales, au risque de détourner le sens même de la représentation.
Entre 1967 et 2004, j’ai pu vivre la réalité de ces partis, au PSU d’abord, au Parti socialiste ensuite. Réalité contrastée et souvent difficile à comprendre, voire à imaginer. C’est pourquoi il me paraît utile d’apporter mon témoignage au fil du temps passé et des événements que j’ai vécus. Dans les pages qui suivent, on pourra trouver des informations ou des confirmations ; on pourra aussi partager une histoire qui est celle de militants socialistes ballottés entre espérances et déceptions, unité et rivalités, mais réellement sincères. J’ai été l’un d’entre eux, sur une ligne politique qui n’a pas réussi à s’imposer, mais qui a joué son rôle. Une autre histoire aurait été possible : elle impliquait sans doute d’autres choix à des moments donnés. Il est vain de vouloir s’en plaindre ; c’est à l’histoire, la grande histoire, qu’il reviendra de dire ce qui a été, à défaut de ce qui aurait pu être.

Aujourd’hui encore se repose la question du pouvoir : la gauche saura-t-elle tirer les leçons du passé en définissant son projet pour l’avenir? Saura-t-elle comprendre ce qui a changé tout en restant elle-même ? Ces questions taraudent les militants du Parti socialiste et plus largement tous ceux qui font confiance à la gauche, tous ceux qui srefusent de laisser les affaires du monde à la domination libérale et les affaires de la France entre les mains d’une droite qui continue de préférer l’ordre à la justice.

Avertissement
Cet ouvrage se veut à la fois un témoignage personnel et une information plus générale. Il mélange donc des éléments de vie personnelle, des faits politiques et des appréciations ou des commentaires qui leur correspondent et qui n’engagent bien entendu que leur auteur.
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