Sociologie politique du Maroc
236 pages
Français

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Sociologie politique du Maroc , livre ebook

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Description

Les travaux actuels sur le monde arabe font toujours la part belle à la montée de l'islam politique dans le monde arabe et en particulier au Maghreb. Comment, dans ce contexte, le Maroc peut-il s'adapter au vaste bouleversement de la globalisation des révolutions arabes ? L'ouvrage analyse les processus de métissages culturels et politiques à l'oeuvre dans la société marocaine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2013
Nombre de lectures 62
EAN13 9782296536845
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Méditerranées
Dirigée par Jacques Bouineau
La nouvelle collection « Méditerranées » a pour objectif de s’intéresser au dialogue nord-sud en mettant en avant les racines culturelles méditerranéennes qui portent vers un réel rapprochement des deux rives.
Les études se feront dans deux directions : d’une part la notion de romanité, d’autre part celle de culture méditerranéenne. La romanité est constituée par la formation des modèles juridiques, politiques, sociaux et artistiques qui composent les assises de l’empire romain, ainsi que par les créations issues de cet empire. Ce double mouvement, antérieur et postérieur à Rome, qui a uni autour du mare nostrum l’ensemble des terres méditerranéennes, exprime une des originalités de la Méditerranée et permet de rapprocher des cultures qui, dans le monde contemporain, oublient souvent ce qu’elles portent en commun.
Par ailleurs une réflexion en ce sens pousse à considérer sous un nouvel angle les assises de la construction européenne. L’Europe est en effet radicalement différente dans les terres méridionales pétries de romanité et dans les terres septentrionales qui en furent moins imprégnées.

Déjà parus

Jacques BOUINEAU (sous la dir.), La Laïcité et la construction de l’Europe , 2012
Laurent REVERSO (sous la dir.), Constitutions, Républiques, Mémoires. 1849 entre Rome et la France , 2011.
Jacques BOUINEAU (sous la dir.), Pouvoir civil et pouvoir religieux entre conjonction et opposition , 2010.
Laurent HECKETSWEILER, La fonction du peuple dans l’Empire romain. Réponses du droit de Justinien , 2009.
Jacques BOUINEAU (sous la dir.), Personne et respublica , Volumes I et II, 2008.
Laurent REVERSO (textes réunis par), La République romaine de 1849 et la France , 2008.
Jacques BOUINEAU (sous la dir.), Enfant et romanité , 2007.
Jacques BOUINEAU (sous la dir.), La famille , 2006.
Copyright

© L’HARMATTAN, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.ha rmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-66652-5
Titre
Nasser Suleiman Gabryel






SOCIOLOGIE POLITIQUE DU MAROC

La raison d’État constitutionnelle
Sommaire Couverture 4e de couverture Méditerranées Copyright Titre Sommaire INTRODUCTION CHAPITRE I AXE I AXE II CHAPITRE II AXE I AXE II AXE III CONCLUSION Bibliographie Adresse
INTRODUCTION
Droit, politique et idéologies
La représentation (politique, médiatique, intellectuelle) de l’islam et de l’Occident est souvent de l’ordre de la reconstruction des faits, des mythes, des histoires à l’aune d’un consensus prétendument majoritaire. Cette dérive vise à conforter le récit dominant et narcissique des différents groupes sociaux et politiques. Politiquement, l’ouverture ostentatoire à une altérité (maitrisable) est le versant de Gauche du conflit des civilisations à Droite. Culturellement, les récits culturels entre les traditions portent en soi l’idée fallacieuse d’une continuité transhistorique. Dans les deux cas se décline un narcissisme en termes identitaire, épistémologique, et intellectuel. Afin de déconstruire ces dogmes de l’identité, la sociologie politique du droit peut être un élément fondamental à la condition, bien entendu, d’appliquer une archéologie des récits à partir d’une vision pluridisciplinaire seule susceptible de nous éviter un enfermement scolastique 1 . Bien heureusement, aucune réflexion ne se construit in abstracto , formée à l’intersection de l’histoire, la science politique et la sociologie.
Nous n’avions pas moins besoin d’une médiation intellectuelle susceptible de nous permettre de mieux appréhender le continent qu’est l’histoire du droit aux contours riches et étendus. Ce cadre méthodologique opératoire qui a été important à notre maturation intellectuelle fut l’ouvrage de Jacques Bouineau, Toges du pouvoir (1789-1799), ou, La révolution de droit antique 2 . Cet ouvrage dans une optique foucaldienne permet d’inscrire dans un croisement fertile, la question de l’archéologie de l’histoire du droit avec l’histoire des idées et l’histoire politique historique. Une raison d’affirmer que le droit, en particulier romain, n’est pas une science morte, il s’inscrit dans la confluence de différents processus que façonnent les hommes à plusieurs moments donnés de l’histoire. En outre, de manière plus précise, concernant l’histoire politique et constitutionnelle du Maroc, nous avons voulu nous écarter d’une historiographie trop marquée par le post-colonialisme universitaire, la lecture de l’article d’Augustin Simard, La raison d’État constitutionnelle Weimar et la défense de la démocratie chez les juristes allemands émigrés 3 , fut un aliment essentiel de décentrement afin d’appréhender les récits juridiques historiques sous une forme de comparatisme.

Dans L’Histoire universelle au point de vue cosmopolitique publié en 1784 par Emmanuel Kant, le philosophe allemand indique que la cosmopolitique est basée sur le primat de l’homme rationnel au centre de la cosmologie et le postulat de la liberté et de l’autonomie en tant qu’horizon politique et anthropologique. Malgré les événements chaotiques caractéristiques des sociétés humaines, il est possible pour Kant de distinguer un récit général qui fait du progrès le sens de l’histoire. Dans cet ordre théorique, la cosmopolitique est marquée par la reconnaissance de la liberté d’opinion et de presse, par le droit de constituer des associations, des partis politiques et elle débouche sur la définition des Droits de l’Homme. Elle souligne le changement de paradigme d’une définition collective et holiste des hommes progressivement privatisée au nom d’une approche de l’émancipation rationnelle et autonome du sujet.
Le cosmopolitisme est, d’abord, une notion politique qui, avec Kant, prend une forme juridique moderne. Elle présuppose (en lien avec la cosmopolitique kantienne) un mouvement d’universalisation de la civilisation (en termes d’homogénéité et de pacification). Dans la mondialisation, le cosmopolitisme politico-philosophique se transforme au sens qu’il s’altère pour devenir soit une philosophie accompagnatrice légitimant le processus en cours, soit une réponse critique que l’on peut qualifier de cosmopolitisme pratique. Celui-ci prend divers aspects souvent contradictoires mais cohérents (ex : la migration interne). Dans chacune de ces situations, l’appartenance dans ses différents sens est inscrite de manière paradoxale, d’une part, dans l’ouverture très souvent techniciste et consumériste et, d’autre part, rattachée à un projet collectif traduisant d’abord une résistance face au monde qui va. Dans la configuration actuelle, notamment Marocaine, la globalisation a induit une coupure entre l’édification d’un cosmopolitisme pratique pratiqué notamment par les élites mondialisées (ce qui suppose une adaptation et une créativité dans un contexte ouvert c’est-à-dire post national) et les classes urbaines progressivement acquises à un conservatisme compassionnel dont le PJD n’est qu’un des vocables les plus manifestes. Ce processus est le produit idéologique d’un nouveau mode de gestion politique de l’ordre social. Le cadre national étant dilué par le haut avec la globalisation économique, par le bas avec la précarisation sociale, la montée des revendications identitaires et culturelles, que signifie encore le pouvoir de la politique ?
La politique est considérée comme un mode essentiellement de représentation et d’incarnation d’un pays, d’une compétence, etc. Elle est allouée, à charge du court terme, de l’événementiel, des faits divers, des événements sportifs. Elle complète ou thématise la gestion locale, technique des maires. La politique se situe dans l’ordre de la géographie, c’est-à-dire celle de la localisation dans une sociologie donnée, une classe particulière, un discours situé ; alors que le pouvoir s’incarne dans l’histoire et le sens qu’elle est censée produire. À eux la charge de faire tourner la machine du sens de l’histoire. Face à une élite mono culturelle qui contrôle les principaux rouages de la sélection et de la répartition du pouvoir, la politique est devenue un sous-champ de l’activité des hommes destiné à produire un récit relevant du consensus majoritaire de la nation. La politique n’est plus pouvoi

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