Spécial France-Inde : espoirs et réalité
170 pages
Français

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Description

Au sommaire de ce numéro : France et Inde : hier, France et Inde : Aujourd'hui, Inde et France d'Outre-Mer, Économie, Culture, Témoignages, Cahiers Première Guerre mondiale, Hommage à Francis Wacziarg.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2014
Nombre de lectures 21
EAN13 9782336353234
Langue Français
Poids de l'ouvrage 47 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre



SPÉCIAL FRANCE-INDE : ESPOIRS ET RÉALITÉS
HOMMAGE AU MILLION D’INDIENS AYANT COMBATTU EN 1914-1918
Copyright

© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’École polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-70334-3
ÉDITORIAL
La France et l’Inde, deux anciennes civilisations qui se sont rencontrées maintes fois au cours de leur histoire, mais ne se sont jamais vraiment trouvées.

Lorsque Dupleix est nommé gouverneur-général des Indes françaises en 1759, il s’empresse de développer et de fortifier Pondichéry qui devient une métropole de 40 000 habitants (alors que Calcutta, capitale de l’empire britannique des Indes, n’en comptait que 22 000 à la même époque). Il forge des alliances avec les nababs voisins, s’empare de Madras, et bat les perfides Anglais un peu partout dans le Sud. Bombay, porte des Indes, n’est plus très loin et l’empire des Indes est un fruit mûr, prêt à être cueilli par la France... Mais Louis XV rappelle Dupleix à Paris, où celui-ci meurt dans la misère et la disgrâce. C’en est terminé pour toujours du rêve d’une Inde totalement française !

Depuis, la présence française en Inde, c’est principalement quelques Alliances, deux Lycées français, et le seul ex-comptoir qui en vaille le nom – Pondichéry. Dérisoire, à côté de l’impact de l’Anglais dans cet immense pays. Pourtant il existe une véritable connivence secrète entre l’Inde et la France. Nous aimons le curry, Satyajit Ray, le Ramanaya de Peter Brooks et sommes de plus en plus nombreux à visiter l’Inde.

De nombreux français ne se sont-ils pas également extasiés sur l’Inde : Diderot, Voltaire, Malraux et d’autres encore, reconnaissaient que sa civilisation, sa culture, sa spiritualité, sa philosophie, ses sciences, avaient énormément influencé cette planète : ne dit-on pas que le sanskrit serait la mère de toutes les langues ? Que les vrais Aryens seraient originaires des Indes ? Le zéro, les échecs, le concept de l’Immanent ne viennent-ils pas de là-bas ?
Préambule

Aujourd’hui encore l’amitié franco-indienne est une histoire de promesses rarement réalisées. La France n’est que le neuvième pays investisseur en Inde, loin derrière les États-Unis, l’Allemagne, le Japon, ou même Taïwan. Rien ne symbolise mieux cette méconnaissance, qui frôle quelquefois le mépris que nous avons de l’Inde, que Renault, qui vend à l’Inde sa sous-marque roumaine Dacia, sous le label Renault, alors que 100 millions d’Indiens ont les moyens d’acheter les dernières berlines Renault à prix fort.

Il est vrai que les Français se plaignent des hommes d’affaires indiens qui ne sont pas toujours fiables, ou que l’étatisme indien et la corruption freinent les investissements. Alors que faire ?

Lisez ce numéro ! Il honore également ce million de soldats indiens qui se sont battus à nos côtés pendant la Grande Guerre, ainsi que Francis Wacziarg qui était LE Français en Inde et qui vient de nous quitter.


Écrivain, journaliste et photographe,
François Gautier a été durant huit ans
le correspondant du Figaro en Inde et en Asie.
Il est l’auteur d’une douzaine de livres sur l’Inde, dont :
La caravane intérieure (Les Belles Lettres, 2005)
Des Français en Inde (France Loisirs, 2008)
Quand l’Inde s’éveille, la France est endormie (Éditions du Rocher, 2012)
Sommaire Couverture 4e de couverture Titre Copyright ÉDITORIAL Préambule Sommaire Introduction LA FRANCE ET L’INDE France et Inde : hier BRÈVE HISTOIRE DES INDES FRANÇAISES VISITE DE MAURICE SCHUMANN LE « DÉBARQUEMENT » DU 16 JUIN LA PRÉSENCE FRANÇAISE AUX INDES LA RÉVOLUTION FRANÇAISE ET LA DANSE DE KALI France et Inde : aujourd’hui L’INDE ET LA FRANCE : DEUX GRANDES NATIONS L’AVENTURE FRANÇAISE EN INDE DR NALLAM COOPÉRATION AU DÉVELOPPEMENT Inde et France d’outre-mer LA RÉUNION : MODÈLE CULTUREL DANS L’OCÉAN INDIEN LA RÉUNION : HISTOIRE DE L’INTERCULTURATION FRANCO-INDIENNE LA DIASPORA FRANCOPHONE ET SES RAPPORTS AVEC L’INDE LA RÉUNION : CULTURES TAMOULE ET CRÉOLE EN COHABITATION Économie RÉINVENTER LE MYTHE INDIEN L’INDE, EXCEPTION MACRO-ÉCONOMIQUE ? POURQUOI LES FRANÇAIS DEVRAIENT INVESTIR EN INDE LE DRAGON CHINOIS A SOIF Culture TERRA INCOGNITA LES RELATIONS FRANCO-INDIENNES AU CINÉMA MIREILLE GUÉZENNEC LA MUSIQUE INDIENNE L’INDE DE VOLTAIRE RAM-LEELA LE STAR-SYSTEM ROUGE KARMA DANSE INDIENNE Témoignages RENCONTRE INDE-FRANCE UNE PARISIENNE EN INDE LA MÉDECINE INDIENNE EN FRANCE LÀ-BAS ET ICI QUAND L’OCCIDENT RENCONTRE L’ORIENT LA FRANCE À GOA DRESSAGE Cahier première guerre mondiale QUAND LES INDIENS COMBATTAIENT EN FRANCE LETTRES DE SOLDATS INDIENS DURANT LA GRANDE GUERRE NOTES SUR LA GRANDE GUERRE CLÉMENCEAU LE MAHARAJA DE BIKANER Hommage à Francis Wacziarg LE FRANÇAIS PRÉFÉRÉ DES INDIENS FRANCIS WACZIARG HOMMAGE D’UNE JOURNALISTE HOMMAGES À FRANCIS WACZIARG Adresse
Introduction
LA FRANCE ET L’INDE
RÉINVENTER LA LIBERTÉ
par Jean-Yves Lung
Jean-Yves Lung est enseignant-chercheur à Auroville, où il vit depuis 1993. Il collabore à La Nouvelle Revue de l’Inde depuis sa création sous la forme d’articles et de traductions.

L a France et l’Inde ont toutes deux pensé la liberté mais en des termes à première vue difficilement conciliables. Entre l’affirmation d’une libération de toute oppression politique au nom des Droits de l’Homme et celle de l’âme hors des chaînes illusoires de l’ego, on peut se demander s’il peut même exister un dialogue possible, tant les approches semblent se diriger vers des pôles opposés, comme deux lignes à jamais divergentes.

Pourtant, un bilan impartial des deux libérations révèle que chacune a échoué par incomplétude : 1789 a accouché de la révolution industrielle où les travailleurs se trouvaient asservis à une forme d’esclavage au nom d’un contrat librement consenti, et l’Inde s’est appauvrie à mesure qu’elle se concentrait sur le Brahman sans trait, payant d’une ruine et d’un asservissement extérieur le prix de sa liberté intérieure proclamée. Serait-ce que l’une aurait manqué de l’autre ?

En réalité, quand on parle de liberté, personne ne sait au juste de quoi il s’agit. Mais le mot recouvre certainement deux significations complémentaires : la liberté à l’égard de ce qui nous asservit et nous limite (que ce soit extérieurement ou intérieurement) et la liberté de se manifester, d’affirmer dans la vie sa souveraineté ou celle des valeurs dont on se sent porteur. Est-il possible de penser l’une sans l’autre ? Peut-on se vouloir libre dans la vie sans s’être auparavant libéré des peurs, des préjugés, des pulsions inconscientes qui nous meuvent trop souvent ? Et notre liberté intérieure est-elle réelle lorsqu’elle pose comme condition le retrait de toute activité perturbante ? Il est évident que notre sens d’une unité intégrale et réconciliée n’y trouve pas son compte.

Le principe selon lequel les hommes seraient nés libres et égaux entre eux, si on le prend littéralement, est un axiome insoutenable : ils naissent et grandissent empêtrés dans toutes sortes d’aliénations, ils sont vécus plutôt qu’ils ne vivent, et les différences de caractères et de capacités s’affirment constamment. Pourtant, si l’on se débarrassait de cet axiome, on ne pourrait plus penser ni vouloir la perfectibilité de chacun.

Mais justement, la liberté et l’égalité ne sont pas données, elles sont à conquérir, comme une possibilité offerte. Une formulation plus juste serait de dire que les hommes naissent pour tenter leur liberté possible, pour se libérer progressivement de ce qui les limite et les enchaîne et découvrir l’unité essentielle qui les unit au reste de la famille humaine. Quel beau chemin, mais qui ne voit que nous n’en sommes qu’au début, pas même clairement résolus à le choisir ?

Rousseau avait décrété la bonté naturelle de l’homme, ce qui rendait la liberté possible et fructueuse. Hélas, les prémices étaient fausses. La bonté lui est accessible s’il la choisit, elle ne lui est pas naturelle comme au lion d’être nat

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