Après le grand refus
86 pages
Français

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Après le grand refus , livre ebook

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Description

Après le grand refus propose une interprétation de l'art contemporain s'inscrivant dans le sillage des analyses du marxisme occidental représenté notamment par Adorno, Marcuse et Debord. L'ouvrage met l'accent sur la question de la présence (ou de l'absence) continue d'une impulsion transgressive de l'avant-garde. Prenant comme point de départ de sa réflexion la capacité de l'art à contribuer à une transformation sociale radicale, l'auteur analyse dans les six chapitres de ce livre les rapports entre l'hégémonie néolibérale actuelle et l'art contemporain, comprenant en particulier l'esthétique relationnelle, l'art interventionniste, le nouvel institutionnalisme et l'architecture postmoderne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 04 juillet 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336876573
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Quelle drôle d’époque !
Quelle drôle d’époque ! Collection fondée par Jean-Louis Déotte et dirigée par Alain Brossat
Comment répondre d’une actualité constamment mouvante, comment y déchiffrer des marques d’époque, ou des signes annonciateurs ?
Comment le travail de la pensée, étayé par nos savoirs en partage et l’expérimentation des concepts, peut-il nous soutenir dans nos activités de diagnosticiens du contemporain ?
Avec cette collection d’essais brefs, vifs, se destinant à poser, explorer une question liée à notre actualité plutôt qu’à proposer des réponses ou des recettes, nous tentons d’ engager la philosophie et les sciences sociales dans une activité d’interpellation du présent. Nous nous demandons de quoi (de qui…) sommes-nous vraiment contemporains, et qu’est-ce qu’être contemporain – dans notre relation au plus proche, mais aussi au plus lointain.
Et en quoi cette question rapproche-t-elle les puissances de la pensée des possibilités de la vie active ?
Déjà parus
Mingjie TANG, L’usage de la subjectivité, Foucault, une archéologie de la relation , 2018.
Erinç ASLANBOĞA et Umut ÖKSÜZAN (Dir.), Critique et autonomie , 2017.
Cédric CAGNAT, Anti-kitsch. Une brève introduction à l’œuvre de Milan Kundera , 2016.
Collectif, Je suis Charlie, Ainsi suit-il…, 2015.
Constantin IRODOUTOU, Des utopies sadiennes , 2015.
Ali KEBIR, Sortir de la démocratie , 2015.
Joachim Daniel DUPUIS, George A. Romero et les Zombies, Autopsie d’un mort-vivant , 2014.
Rosa María RODRÍGUEZ MAGDA, La condition transmoderne , 2014.
Alain NAZE, Jacques Demy. L’enfance retrouvée , 2014.
Alain BROSSAT, Les serviteurs sont fatigués (les maîtres aussi) , 2013.
Titre


Mikkel B OLT R ASMUSSEN






Après le grand refus

Essais sur l’art contemporain, ses problèmes et ses contradictions


Traduit de l’anglais par José Chatroussat
Copyright


Du même auteur



La contre-révolution de Trump , Éditions Divergences, 2019











Edition originale en langue anglaise : After the Great
Refusal, Essays on Contemporary Art, its Contradictions
and Difficulties , Zero Books, 2018.

Publié avec le soutien de la Fondation Novo Nordisk



© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-87657-3
Sommaire
Couverture
4 e de couverture
Quelle drôle d’époque !
Titre
Copyright
Sommaire
Introduction Contre le goût dominant
Chapitre 1 La double nature de l’art contemporain
Chapitre 2 L’autodestruction de l’avant-garde
Chapitre 3 Après le crédit, l’hiver : « L’institution progressiste de l’art » et la crise
Chapitre 4 La longue marche à travers les institutions
Chapitre 5 Mondialisation, architecture et conteneurs
Chapitre 6 Imaginer un futur
Histoire de l’art, études aux éditions L’Harmattan
Adresse
Introduction Contre le goût dominant
Ce livre traite de l’art contemporain. Il n’aborde pas seulement l’art contemporain mais aussi les cadres de référence dans lesquels nous pouvons le comprendre : les évolutions historiques, les institutions, les critiques et les différentes façons de l’interpréter. Il ne s’agit pas d’un exposé systématique ; il ne se caractérise pas non plus par une voix unifiée. Le lecteur devra se passer de tout dispositif rassurant. L’art contemporain, l’avant-garde et la critique sont des figures récurrentes, mais le texte est fragmenté, conformément aux conditions de possibilité de production de la connaissance aujourd’hui où l’instrumentalisation est un a priori et où les catégories économiques ont si profondément imprégné l’université que même la défense de l’idéal des Lumières de la Bildung apparaît comme une position radicale.
Les textes de ce livre sont l’expression de temps agités où la recherche universitaire est chassée du refuge de sa tour d’ivoire déjà en ruine. L’analyse académique patiente et autorisée qui est parfois présente dans les essais de ce livre est donc nécessairement approfondie ou remplacée par un discours plus explicitement politique. Des énoncés descriptifs fusionnent avec des assertions performatives, de sorte que la distinction entre analyse académique et analyse politique tend à se dissoudre. Dans la situation actuelle, il n’y a pas d’autre voie. Les textes qui ne répondent pas au chaos accéléré dans lequel nous vivons ne sont d’aucune utilité. En ce sens, les textes qui suivent ont quelque chose à dire sur la situation dans laquelle se trouvent les analyses critiques aujourd’hui. Ils disent quelque chose sur l’ampleur et l’urgence de la crise. Tout se disloque – une crise économique prolongée, le retour du fascisme, l’instabilité géopolitique et l’effondrement de la biosphère sont des processus imbriqués qui exercent une pression sur le contenu des analyses et annulent toute prétention à la certitude scientifique.
Crise et dislocation, rupture et effondrement
Si l’histoire s’est terminée en 1989, cela ne l’a certainement pas empêchée de repartir de plus belle depuis le 11 septembre 2001, et ensuite 2008, 2011 et 2016. La mondialisation s’est transformée en un état d’urgence. Les Erinyes harcèlent tout le monde. Il n’y a aucun équilibre et il est impossible de prévoir ce qui va se passer. Il s’est avéré que les certitudes d’hier reposaient sur du vent et du papier-monnaie. Les économies des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qui étaient censées venir au secours de l’économie mondiale après la crise de 2007-2008 se sont rapidement révélées comme étant fondées elles-mêmes sur des bulles de crédit. Le Fonds monétaire international et la Banque mondiale suivent cette évolution avec nervosité. La croissance gigantesque en Chine a été l’élément central de la mondialisation néolibérale, là où les ouvriers chinois ont produit des marchandises bon marché pour les ouvriers endettés des pays occidentaux. En dernière instance, la dette de l’Occident a été garantie par la banque de l’État chinois achetant les obligations d’État américaines, et la croissance chinoise n’a pas seulement baissé de façon significative, mais il s’est avéré aussi qu’elle s’appuyait sur des emprunts à risque.
Aux États-Unis, il est devenu difficile pour la classe dirigeante de maintenir le couvercle sur cette situation. La crise financière a révélé les énormes inégalités nationales résultant de l’érosion en quarante ans du budget des ménages de la classe moyenne, ce qui a rendu difficile pour les deux principaux partis politiques de contrôler l’espace public politique. Trump est, bien sûr, la meilleure expression de cette évolution. Mais des phénomènes comme celui qu’a représenté le succès de la candidature de Sanders, du mouvement du Tea Party, d’Occupy et de Black Lives Matter sont autant de contestations du même vieux système.
Les choses ne se présentent pas beaucoup mieux en Europe où la combinaison de programmes d’austérité sévères avec la fuite des révolutionnaires de Syrie et du Moyen-Orient et la fuite de migrants d’Afrique a précipité l’Union Européenne dans la crise. Dans plusieurs pays, on gratte dans des caisses presque vides en les dégarnissant encore plus, et on teste des solutions racistes qui sont intégrées systématiquement aux politiques des États. Le Royaume-Uni quitte l’Union Européenne. L’Espagne est apparemment en état de perpétuel chaos politique. En Allemagne, Angela Merkel est contestée par un mouvement nationaliste de droite qui a resurgi, tandis qu’en France, les vieux partis se sont effondrés et des pans entiers de la jeunesse ont tout simplement déserté le cadre démocratique national. Partout, les bouleversements politiques, économiques et climatiques s’entremêlent et forment un écheveau opaque où il est difficile de voir ce qui est en haut ou en bas, et où il est plus facile de voir ce qui s’écroule que ce qui émerge.
La crise questionne sérieusement les pratiques, les convictions et les engagem

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