La lecture à portée de main
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Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 octobre 2009 |
Nombre de lectures | 148 |
EAN13 | 9782296230255 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 18 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Dominique Rouillard
Claude Prelorenzo
Marie Bernard
Caroline Maniaque
Dominique Rouillard
Florian Hertweck
GillesDelalex
Nathalie Roseau
FannyLopez
Éric Alonzo
Virginie Lefebvre
Renzo Lecardane
Corinne Jaquand, Maria Salerno
Carlotta Darò
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Introduction
I. CULTURES ET EXPERIENCES DE LA ROUTE,
DU VOYAGE ET DU DEPLACEMENT
Le mythe cinématographique des infrastructures
L’espace fantasmé de la route américaine
L’expérience de la route au travers de pratiques routières d’agrément
Les paradoxes de l’Amérique, de la raison à l’observation.
II. LES INFRASTRUCTURES DES
IMAGINAIRES DU FUTUR
Le futur au travail
De Berlin2000à Berlin2020
Un changement de paradigme dans la vision du futur
Le réseaulagship
Emergence d’une nouvelle infrastructure culturelle globale
Du récit à l’icône
Imaginaire et architecture aéroportuaire
L’autonomie énergétique ou le rêve d’une déconnexion
III. SAVOIRS ET IMAGINAIRES CONSTRUITS
DES INFRASTRUCTURES
Theviewfromthe Via Appia
L’imaginaire antique de la voie à l’âge classique (1485-1764)
La montagne des touristesetdes vacanciers
L’imaginaire de l’événement
Valence etl’America’s Cup 2007
Lyon-Conluence: lareprésentation d’un grand projet urbain
L’infrastructuresonore
Deuxpropositions de lecture du réseau audible
Introduction
Lesinfrastructuresinscrivent surleterritoire desimaginaires
réalisésde laville, de la mobilité etdes transports,unsystème de
communicationsymbolique aussi puissantque lesinfrastructures
matérielles. LeschercheursduLIAT ontconduit une investigation
surcette dimension peu souventapprochée desinfrastructures,
quis’ajoute aux travauxdulaboratoire menésjusque-làsurla
mobilité, l’esthétique, l’échelle, letempsdesinfrastructuresdans
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leurs rapportsà laville, à l’architecture etau territoire .
Lesimaginairesd’infrastructures
sontapprochésdansdeséchangesconstantsentreréel et représentation, présentésici entrois
chapitres.
Un premierensemble detextesexplore la culture de nature
mythologique, ictionnelle oufantasmatique desinfrastructures
danslesproductionsilmiques,
discursivesetdanscertainespratiquesetexpériencesde laroute. Claude Prelorenzo propose
ainsiunrepérage pour une ilmographie ordonnée parl’analyse des
processusde mythiication desinfrastructuresdans un certain
nombre de ilms, non moinsmythiques.
Lesinfrastructures–routières, ferroviaires, hydrauliques, portuairesetaéroportuaires–y
trouvent une existence ilmique au-delà du simple cadre de
l’action etjouent unrôle proprementcréatif dansla mise enscène.
Elles s’y révèlentcomme
deslieux(ouinversementdesnon-espaces) qui, parde multiplesformesdesymbolisation, portentde
manière privilégiée le pathosd’individusen dérive physique ou
psychologique – commesi le gigantisme de l’infrastructure était
l’échelle nécessaire à l’expressionspectaculaire,
proprementcinématographique, de la détresse humaine. C’està des« manières
d’être à laroute », etdans un espace autoroutiernon
moinsfan
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1.Voir sousla direction
de C. Prelorenzo etD.
Rouillard:Mobilité et
esthétique. Deuxdimensions des
infrastructures territoriales,
L’Harmattan,2001;Échelles
et dimensions. Ville,
architecture,
territoire,L’Harmattan,2003;Le temps des
infrastructures,L’Harmat-
tan,2007;La métropole
des infrastructures,Picard,
2009, et sousla direction de
C.
Prelorenzo,Infrastructures,villes et territoires,
L’Harmattan,2000.
imaginaires d’infrastructure
tasmé, que Marie Bernard consacreson étude, en
identiiantdifférentespratiques routièresd’agrément.Drive, Race, Travel, Trip
etCruisespéciient, danslesannées1950,
lerapportdesAméricainsà l’infrastructureroutière deterritoiresetdevilles sansin :
de l’excursionvacancière à la croisièreritualisée, dumaraudage
au vagabondage, de lavirée à la dérive oula déambulation.
Vivresurlaroute,roulerpour roulerestl’expérience existentielle,
inaugurale etdepuis souventdevenue modèle,
d’individusaliénésà l’automobile, età l’infrastructure. Les voyageurseuropéens
n’aurontpuéviterouauront recherché ce projetincontournable
de «traverser» l’Amérique pouren parler, devivre laroute (à l’)
américaine etparlaroute detrouverl’Amérique. PourSimone
de Beauvoir, dontCaroline Maniaque analyse lerécitdevoyage
(1954), cesontbien cette expérience etla compréhension de ce
quereprésente pour« l’Américain moyen » laviesurlahighway
qui lui permetentdesouleverce paradoxe : le paysde «
l’oppression capitaliste » la plusdétestable la fascine… Ajoutonsquesi «
l’énormité » étaitdanslesguidesdevoyage duXIX°siècle le
qualiicatifutilisé pourlister sur un plan deville ce que letouriste
devait«voir» à défautdes traditionnelsmonuments(buildingsdes
hôtelsoujournaux, élévateurs, abattoirs…), l’automobile et son
réseau routieraurontauXX esiècle inventéune autre énormité,
infrastructurelle, horizontale, à expérimenterautantqu’àvoir.
L’imaginaire desinfrastructures se parle aufutur, aupointqu’il
semble dificile de formuler unereprésentation de l’avenir sans
trouveràun momentdu récitdufutur un dispositif
infrastructurelsusceptible d’emporterl’imagination au-delà de la commune
mesure. Lesecond chapitre explore cetimaginaire commun que
partagentfuturetinfrastructure — la grande échelle d’un projet
sociétal. Dominique Rouillards’interroge
aupréalablesurleretourdufuturdanslesdiscours surl’urbain, aprèsen avoirété
banni pendant troisdécennies: commentle futur,tel qu’il
existaitencore danslesannées60, comme croyance,utopie etprojet,
s’est-iltransformé enun outil de communication ensoi?A
lareprésentation dufuturdes villes, qui occupaitjusque-là
lesarchitectes, imaginantdesmégastructures susceptiblesde maîtriser
le développement urbain etlesortde l’humanité, asuccédéun
futurenreprésentation, dontles villesassurentelles-mêmesla
promotion. Lesmégastructures sontderetour–sousla forme de
méga-projets, macrobuidings, métabuildings…– maison attend
seulementd’ellesqu’elles soientlesquelquesévénements
specta
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introduction
culairesd’unscénario dufuturperformantet responsable, écrit
cette foispard’autres. Florian Hertweck montre ainsi comment,
à Berlin, laville estpassée d’un projetdereconstruction imaginé
audébutdesannées90dansla poursuite d’unevision
progressiste, avec desoutilsde planiication,une architecture
monumentale etdesprojetsd’infrastructuresimposants(« Berlin2000»)
àun programme prenanten compte larécession etéchangeantla
vision futuriste de la décennie écoulée avecune approche
pragmatique etprésentiste, pardesactionsdevalorisation
etd’optimisation de laville déjà là (« Berlin2020»). Le phénomène des«
lagship», qu’étudie GillesDelalex,vague de bâtimentsde
prestige essaimésdansle monde des villesen quête d’image attractive,
relève d’unestratégie de marketing concurrençant surlesmêmes
objectifslesinfrastructures traditionnelles:
lesprojetsproéminentsetde grandetaille étaientpourlasociété industriellesa
façon d’exprimerla croyance dans son futur, dur ;leslagshipsen
seraientl’équivalentpost-industriel, production matérielle d’une
infrastructure communicatéqionnelle :uipementsculturelsd’un
nouveau type, ilsfonctionnentenréseauau sein d’une culture
mondialisée, commesigneset supportsdesignes,
pluscontextuelsetpluschangeantsque l’inscription
déinitivesurleterritoire de nos réseauxpassés. Le Terminal TWA, construitparEero
Saarinen dansl’Amérique consumériste desannées50, est sans
douteun exemple précoce duchangementquis’installe entre ces
deux universinfrastructurels. Structurespectaculaire, elle