Pyramides
288 pages
Français

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Description

Enième ouvrage sur le problème constructif des pyramides ? Certes, mais il faut dire que celui-ci génère encore de nombreuses incompréhensions de la part des égyptologues et des architectes. Aussi la tentation est-elle grande de draper la question dans l'ombre du mystère. L'auteur, lui, préfère parler d'énigme, c'est-à-dire d'une question dont la réponse n'est pas (encore) connue, et considère que le problème technique de la construction des pyramides a été mal posé et mal perçu.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2012
Nombre de lectures 47
EAN13 9782296492219
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PYRAMIDES ou le principe de l'escalier
Eric Guerrier
PYRAMIDES ou le principe de l'escalier
Du même auteur

Histoire de chasser sous la mer (récit) - Arthaud 1972
Essai sur la cosmogonie des Dogon (essai) - Robert Laffont 1975
La chasse sous-marine (technique) - Solar 1980
Le principe de la pyramide égyptienne (technique) - Robert Laffont 1981
Le premier testament des dieux (essai) - Le Rocher 1981
Les dieux et l'Histoire Sainte (essai) - Le Rocher 1982
De Bethléem à la fin des temps (essai) - Le Rocher 1983
Les pyramides -L'enquête (technique) - Cheminements 2006
Dominici - Expertise du triple crime de Lurs (essai) - Cheminements 2007
La réparation (roman) - Cheminements 2007
Mathusalem export (roman) - Edilivre 2009
Que l'avenir redevienne un rivage (roman) - Edilivre 2010
Un roman d'Algérie (roman) - Les Editions du NET 2012

© L'Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http ://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1 @ wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-57009-2
EAN : 9782296570092
« L'évidence nuit à la démonstration. »
Henri Poincaré

«Nous sommes en effet, et c'est une des grâces de l'Histoire, des nains juchés sur le dos de géants. »
Bernard de Chartres

Pour ma femme,
sans la patience de qui
un tel travail n'aurait
jamais pu aboutir

et à
mes anciens étudiants
avec et pour qui
j'ai beaucoup appris
Ma mémoire est d'abord reconnaissante au grand Jean-Philippe Lauer qui m'a, il y a trente-cinq ans, aimablement reçu, ensuite à celle de mon ami et regretté collègue Pierre de Broche des Combes, plasticien et grand helléniste, enfin à celle de Robert Sagot, éminent astronome. Mes remerciements vont ensuite à Michel Baud, egyptologue, qui m'a accueilli et aidé, mais sans complaisance, à Huy Duong Bui ', pour les précisions qu'il m'a aimablement données, comme pour le renfort que son travail a apporté à mon hypothèse, à Gilles Dormion, pour les documents et avis qu'il m'a également transmis sans hésiter, à Germaine Aujac, helléniste très distinguée, et à tous ceux qui ont répondu à mes questions, enfin à mon ami architecte Michel Lagrot, qui a tout relu et corrigé avec une pointe sèche. Enfin, que Jean-Pierre Houdin, Joseph Davidovits, Pierre Crozat et quelques autres, m'excusent d'avoir exercé aux dépens de leurs thèses, un esprit critique indispensable en matière de méthode.
*
1 . X, Mines, docteur es sciences, directeur de recherche au CNRS, Académie des sciences, professeur à l'École polytechnique, etc.
MYSTÈRE, ÉNIGME OU MÉTHODE ?
« Toute recherche est d'abord polémique »
Gaston Bachelard
À quoi bon un nouveau travail reprenant, pour la énième fois, le problème constructif cent fois rebattu, des pyramides de l'Ancien Empire ?
Oui ! à quoi bon, et au risque certain d'agacer d'abord le monde des égypto-logues, et peut-être même de lasser le public averti... sans parler de tous les divers techniciens, qui ont inventé, chacun, des réponses et solutions différentes ?
Et pourtant, comment se fait-il, à la fin, qu'on sache peu ou prou comment ont été bâtis tous les édifices du monde à travers l'Histoire, et que seul le chantier des grandes pyramides semble résister, et ce malgré le nombre des procédés déjà proposés, dont aucun n'obtient l'adhésion générale, très loin s'en faut ?
Si cette question purement technique semble se dérober, ne serait-ce pas qu'elle est sans doute plus complexe qu'il n'y paraît ? En effet, soit la question est mal posée parce que le problème est mal perçu, soit sa résolution fait appel à des notions peu ou mal maîtrisées. Soit les deux à la fois, bien sûr. En paraphrasant à peine Tocqueville, il apparaît qu'une idée simpliste mais fausse, s'impose toujours face à une idée juste mais complexe. Ou alors préfère-t-on s'en tenir au frisson du mystère ?
Cette question de construction est traitée d'un côté par des égyptologues à la fois archéologues, et de l'autre par des architectes et divers ingénieurs, voire des amateurs. Nous désignerons les premiers par scientifiques, tandis que nous regrouperons les seconds en techniciens. Et nous désignerons comme amateurs, toutes sortes de gens, même hautement spécialisés, dont les compétences n'ont aucun rapport avec les questions de construction. Peut-on, sans faire preuve d'outrecuidance et sans aucune volonté de fâcher quiconque, avancer que, par rapport à l'ensemble de la question, scientifiques et techniciens ne sont, sauf cas particulier et moi y compris, que des « demi-savants » , au sens qu'en donne Pascal.
Ainsi, les scientifiques ne sont-ils que très exceptionnellement experts en problèmes théoriques d'ingénierie des structures, même seulement bâties en pierres. Et c'est normal, car cette attitude d'esprit ne relève ni de leur formation académique 2 , ni de leur métier sur le terrain. Mais, va-t-on protester, au moins quelques égyptologues archéologues n'ont-ils pas été, comme l'emblématique Jean-Philippe Lauer, ou ne sont-ils pas, comme Audran Labrousse, architectes ou encore ingénieurs, donc apparemment des savants à part entière. Certes oui, du point de vue de leurs cursus académiques, mais leur métier d'égyptologue archéologue n'a-t-il pas fini par prendre le dessus, autant sur le plan théorique que sur celui de la pratique ? Et, par le développement d'une démarche méthodique, on va en comprendre le pourquoi.
Les techniciens (comme moi le premier) ne sont d'abord que plus ou moins avertis en matière d'archéologie et d'égyptologie. Et, à la différence des scientifiques, s'ils appliquent certaines connaissances académiques d'ordre technico-scientifique, leurs métiers ne consistent pas à pratiquer la méthode scientifique, mais à mettre leurs connaissances enjeu pour inventer des projets. Du coup, la plupart des techniciens font preuve, dans le domaine de l'archéologie égyptienne, d'un réel défaut d'expertise 3 en matière de structures, de processus de chantier, de procédés constructifs et de pathologie des constructions en pierre. Ce n'est donc pas chez eux un défaut d'inventivité technique, mais bel et bien un défaut soit de discipline archéologique, soit de diagnostic structural, soit des deux à la fois.
Peut-on commencer par s'étonner qu'à de très rares exceptions près, aucun, scientifique 4 ou technicien 5 , ne s'est sérieusement préoccupé, non pas des procédés constructifs, mais d'abord des principes structuraux régissant le massif des édifices de l'Ancien Empire, et pas seulement celui des pyramides d'ailleurs. Qui a cherché à identifier l'existence même de ces structures, et s'est ensuite intéressé à les décrire précisément, puis à en analyser les fonctionnements statiques et dynamiques ? Car, qui l'aurait fait, se serait déjà aperçu que, nulle part ailleurs dans toute l'histoire universelle de la construction, de la préhistoire à nos jours, on ne retrouve la mise en œuvre de tels principes structuraux 6 ?
En fait, les scientifiques se montrent extrêmement circonspects sur le sujet technique. En effet, si leurs publications abordent à la rigueur quelques processus de chantier, ils ne s'aventurent guère jusqu'aux procédés constructifs, et surtout ne s'attaquent que très accessoirement aux questions de structures. Et on les comprend. Encore une fois, ces questions ne sont pas au centre de leur formation ni de leur métier. En revanche, la quasi-totalité des techniciens se préoccupe seulement d'inventer par quels procédés et éventuellement processus, les Égyptiens ont bien pu faire appel pour élever les pierres. Et, de plus, ils s'en prennent directement et exclusivement à la Grande Pyramide. Sans doute selon le principe que qui peut le plus peut le moins. Soit. Mais faut-il rappeler que la Grande Pyramide n'est pas une construction unique et originale, émergée ex nihilo et demeurée sans suite. Elle se situe dans la parfaite continuité d'un enchaînement de chantiers commencés par Djeser, environ un siècle plus tôt. Et ce délai d'un siècle apparaît déjà assez conséquent pour qu'au moins les processus de chantier et procédés constructifs aient eu tout le temps d'émerger et de se perfectionner jusqu'à atteindre, en effet chez Kheops, à certaines des plus extr&

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