De l art cinétique à l art numérique
278 pages
Français

De l'art cinétique à l'art numérique , livre ebook

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278 pages
Français

Description

Frank Popper est l'un des grands théoriciens de l'art contemporain. Il est, sur le plan international, le spécialiste de l'art optique et cinétique, de l'art électronique, informatique et virtuel, et du Net Art. Ce volume auquel ont collaboré nombre de ses amis, artistes, historiens de l'art et esthéticiens, retrace son parcours hors normes, donne un éclairage nouveau sur les grandes expositions historiques qu'il a montées et entre en dialogue avec son travail de chercheur.

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Date de parution 01 novembre 2017
Nombre de lectures 10
EAN13 9782140050701
Langue Français
Poids de l'ouvrage 19 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Eidos
RETINA
Série Collection
Sous la direction de Françoise Py
De l’art cinétique à l’art numérique Hommage à Frank Popper
De l’art cinétique à l’art numériqueHommage à Frank Popper
ème Ce livre est le 106 livre de la
dirigée par François Soulages & Michel Costantini Comité scientifique international de lecture Argentine(Silvia Solas, Univ. de La Plata),Brésil(Alberto Olivieri, Univ. Fédérale de Bahia),Bulgarie(Ivaylo Ditchev, Univ. de Sofia St Clément d’Ohrid),Chili(Rodrigo Zuniga, Univ. du Chile, Santiago),Corée du Sud(Jin-Eun Seo, Daegu Arts University, Séoul),Espagne(Pilar Garcia, Univ. Sevilla),France(Michel Costantini & François Soulages, Univ. Paris 8),Géorgie(Marine Vekua, Univ. de Tbilissi),Grèce(Panayotis Papadimitropoulos, Univ. d’Ioanina),Japon(Kenji Kitamaya, Univ. Seijo, Tokyo),Hongrie(Anikó Ádam, Univ. Pázmány Péter, Egyetem),Russie(Tamara Gella, Univ. d’Orel),Slovaquie(Radovan Gura, Univ. Matej Bel, Banská Bystrica),Taïwan(Stéphanie Tsai, Unv. Centrale de Taiwan, Taipei) Série RETINA3 François Soulages (dir.),La ville & les arts11 Michel Gironde (dir.),Les mémoires de la violence 12 Michel Gironde (dir.),Méditerranée & exil. Aujourd’hui13 Eric Bonnet (dir.),Le Voyage créateur 14 Eric Bonnet (dir.),Esthétiques de l’écran. Lieux de l’image 17 Manuela de Barros,Duchamp & Malevitch. Art & Théories du langage 18 Bernard Lamizet,L'œil qui lit. Introduction à la sémiotique de l'image 30 François Soulages & Pascal Bonafoux (dir.),Portrait anonyme 31 Julien Verhaeghe,Art & flux. Une esthétique du contemporain 35 Pascal Martin & François Soulages (dir.),Les frontières du flou36 Pascal Martin & François Soulages (dir.),Les frontières du flou au cinéma37 Gezim Qendro,Le surréalisme socialiste. L’autopsie de l’utopie38 Nathalie ReymondÀ propos de quelques peintures et d’une sculpture39 Guy Lecerf,Le coloris comme expérience poétique40 Marie-Luce Liberge,Images & violences de l'histoire41 Pascal Bonafoux, Autoportrait. Or tout paraît42 Kenji Kitayama,L'art, excès & frontières43 Françoise Py (dir.),neerod-mstpotarlàemsiréinamuD 44 Bertrand Naivin,Roy Lichtenstein, De la tête moderne au profil Facebook 48 Marc Veyrat,La Société i Matériel. De l’information comme matériau artistique, 1 49 Dominique Chateau,Théorie de la fiction. Mondes possibles et logique narrative 51 Patrick Nardin,Effacer, Défaire, Dérégler... entre peinture, vidéo, cinéma e 55 Françoise Py (dir.),siècleMétamorphoses allemandes & avant-gardes au XX 56 François Soulages & Sandrine Le Corre (dir.),Les frontières des écrans 58 F. Soulages & A. Erbetta (dir.),Frontières & migrations. Allers-retours géoartistiques & géopolitiques60 François Soulages & Aniko Adam (dir.),Les frontières des rêves 61 M. Rinn & N. Narváez Bruneau (dir.),L’Afrique en images.62 Michel Godefroy,Chirurgie esthétique & frontières de l’identité 63 Thierry Tremblay,Frontières du sujet. Une esthétique du déclin Suite des livres publiés dans la CollectionEidosà la fin du livre Secrétariat de rédaction : Orsetta Bechelloni Publié avec le concours de
Sous la direction de Françoise Py De l’art cinétique à l’art numérique Hommage à Frank Popper
François Soulages (dir.),Dialogues sur l’art & la technologie. Hommage à Edmond Couchot, Paris, L’Harmattan, 2001 Christine Buci-Glucksmann (dir.), L’art à l’époque du virtuel, Paris, L’Harmattan, 2003 Françoise Py (dir.),Du maniérisme à l’art post-moderne. Hommage à Laura Malvano-Bechelloni, Paris, L’Harmattan, collectionEidos, série RETINA, 2014 Françoise Py (dir.),Métamorphoses allemandes et avant-gardes au e XX siècle. Hommage à Georges Bloess, Paris, L’Harmattan, collectionEidos, série RETINA, 2016 © L’Harmattan, 2017 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-12203-8 EAN : 9782343122038
Introduction
Frank Popper est une figure majeure de la scène artistique contemporaine. Il l’a profondément marquée par ses travaux d’historien, d’esthéticien et de critique, par les grandes expositions qu’il a organisées et par son enseignement au sein du Département d’arts plastiques qu’il a créé en 1969 dans la toute nouvelle université de Vincennes. Il sait reconnaître l’importance de la lumière et du mouvement dans l’art moderne et contemporain et il en fait le sujet de la thèse en esthétique qu’il soutient en 1966,sous la direction d’Etienne Souriau, L’Image du mouvement dans les arts plastiques depuis 1860.Son intérêt pour les effets visuels liés au mouvement du spectateur, à celui de la lumière ou au mouvement même de l’œuvre, l’a conduit à se consacrer à l’art cinétique et à l’art optique, ainsi qu'à leurs précurseurs, puis à l’art luminocinétique : autant de pratiques d’avant-garde qu’il a largement contribué à définir. Ce sera, parmi d’autres, deux célèbres expositions organisées par lui :Kunst-Licht-KunstStedelijk Van au Abbemuseum à Eindoven, en 1966, etLumière et Mouvement, au musée d'Art Moderne de la Ville de Paris en 1967. Par ses expositions comme par ses textes théoriques, Frank Popper assurera auprès du grand public et de la critique la reconnaissance du cinétisme.
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Comme l’a montré Michael Fried avec ses études sur Courbet et Manet, la place du spectateur est cruciale dans les œuvres de la modernité. Mais ce qui va changer, c’est la notion d’environnement ainsi que la participation active du public, parties prenantes du dispositif. Frank Popper va consacrer à ces questions plusieurs ouvrages qui dépassent largement le cadre de l’art cinétique. C’est tout l’art contemporain qui est pris en compte. Ce seraArt, action et participation : l’artiste et la créativité aujourd’hui (1980), qui connaîtra de multiples éditions augmentées, en plusieurs langues. Sa passion pour les pratiques novatrices qui allient art et science va le conduire à s’intéresser à l’électronique, puis à l’informatique et aux nouveaux médias. Il est l’un des premiers à avoir promu les œuvres d'art interactives numériques, la vidéo ou l'holographie. Deux ouvrages vite épuisés,L’Art à l’âge électronique, Hazan, 1993, etFrom Technological to Virtual Art, MIT Press, 2007 ainsi que deux grandes expositions dont il fut commissaire contribueront à imposer dans le champ de l’art contemporain ces nouvelles formes d’expressions :l'électricité et l'électronique dansElectra : e l'art du xx siècle, au Musée d'art moderne de la ville de Paris en 1983, etArt virtuel, créations interactives et multisensorielles à l’espace Landowski, à Boulogne-Billancourt, en 1998-1999. From Technological to Virtual Artd’ailleurs eu un immense a retentissement à l’étranger. Ses derniers travaux portent sur l’art génératif interactif, tel que le pratiquent par exemple des artistes comme Miguel Chevalier, Roy Ascott ou Joseph Nechvatal. Frank Popper s’est aussi particulièrement intéressé à l’art de Jürgen Claus, de Dieter Jung ou encore de Grégory Chatonsky dont plusieurs œuvres sont reproduites dans ce volume. Si le travail théorique est solitaire, dans les expositions, Frank Popper promeut un travail collectif auquel contribuent les artistes eux-mêmes. En tant que commissaire, Frank Popper découvre dans les artistes invités de futurs collaborateurs. Les expositions, puis la création des études d’arts plastiques à l’université, sont pour lui l’occasion de construire une « œuvre » commune avec un petit groupe d’artistes, le plus souvent théoriciens eux-
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mêmes. Il ne conçoit pas la critique comme une activité qui se dérouleraità côtéde l’art : il s’engage et engage l’art dans une aventure collective dans laquelle il s'implique totalement. C’est à ce remarquable passeur de l’art contemporain que cet ouvrage est consacré. Le volume s’ouvre sur leparcourshors du commun de Frank Popper, citoyen du monde, personnalité multinationale, qui a vécu dans au moins quatre pays européens, et sur certainesrencontresdécisives, dès 1954, date de son arrivée à Paris : Paul Celan, Michel Ragon, Pierre Restany, Frank Malina, Yaacov Agam ou encore Victor Vasarely. Aline Dallier, qui fait la connaissance de Frank Popper au début des années soixante, retrace avec beaucoup de sensibilité son itinéraire hors-norme. La famille de Frank quitte Prague alors qu'il a trois ans. Il vit à Vienne, où il est inscrit dans une école expérimentale dont les méthodes révolutionnaires auront une influence déterminante sur son parcours. C’est cet enseignement non hiérarchique, aux méthodes actives, qu’il tentera de promouvoir à son tour lors de la création de l'université de Vincennes. La montée du nazisme le pousse à quitter l’Autriche pour Londres, où il devient pendant quatre ans membre de l'équipe de soutien technique de la RAF. A la fin de la guerre, il apprend l’extermination, par les nazis, de la plupart des membres de sa famille, dont ses parents. Retourner à Vienne d'où tous ses proches ont disparu n’a plus de sens pour lui. Commence alors un long exil qui le mène à Rome, où il vit et travaille jusqu’en 1954, puis enfin à Paris, pour l’atmosphère intellectuelle particulièrement stimulante qui y règne. Après des études littéraires, il fréquente dès 1962 l'Institut d'esthétique de la rue Chaptal, dirigé par Etienne Souriau, qui lui réserve un accueil chaleureux. C’est là qu’il va rencontrer plusieurs de ses futurs amis historiens de l’art, esthéticiens ou critiques d’art. Dès le milieu des années soixante, les expositions et les ouvrages théoriques vont se succéder jusqu’à aujourd’hui mais cette brillante carrière ne fut pas un long fleuve
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tranquille, loin s’en faut, comme le révèle Aline Dallier dans son récit captivant et souvent bouleversant. René Passeron, esthéticien bien connu pour ses recherches sur la poïétique, plasticien et poète, rend hommage à son ami de plus d’un demi-siècle par un poème : « Le réflecteur de la fraternité ». Stephen Bann raconte leur amitié lors de ces années de formation à Paris, les rencontres décisives qu’ils ont partagées, telles celles de l’astronome, et artiste cinétique, Frank Malina, ou encore à Edimbourg de Ian Hamilton Finlay. Germain Viatte, rencontré en 1960, lors de leurs études à l’Institut d’art, retrace leur parcours parallèle qui verra Frank Popper s’engager dans l’aventure de Vincennes et lui-même dans celle du futur Centre Pompidou. Deux parcours exemplaires au service de l’art. Pascal Bonafoux, qui a partagé l’odyssée du Département d’arts plastiques à Paris 8, après son installation à Saint-Denis, rend hommage à celui qui en fut l’un des fondateurs ; celui qui a orienté résolument ces toutes nouvelles études vers l’extrême contemporain tout en leur donnant les indispensables fondements historiques et esthétiques. Grégory Chatonsky appartient à cette nouvelle génération d’artistes qui a fait d’Internet son médium principal. Il interroge l’esthétique des flux, chère à Gilles Deleuze, telle qu’on peut l’appréhender à l’ère du numérique. A ses yeux, la technologie doit garder une dimension ontologique. Il rend hommage au commissaire d’expositions et au théoricien qui l’a associé à ses expositions alors qu’il n’était pas encore l’artiste reconnu qu’il est aujourd’hui. Un second chapitre est consacré auximplications socio-culturelles des activités de Frank Popper : la création, par deux amateurs passionnés, du Centre d’art qui porte son nom, son activité de critique d’art, son enseignement, les expositions dont il a été commissaire. Frank Popper, qui veut que les œuvres circulent et profitent
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à la collectivité tout entière, a choisi d'offrir sa collection d’art luminocinétique à deux amateurs éclairés qui vont créer un Centre d’art en Bourgogne, lui donnant le nom de « Centre d’art contemporain Frank Popper ». Jean-Clarence Lambert, poète et critique d’art, est allé sur place à Marcigny, et raconte sa visite. Il est totalement séduit par le Centre qui lui apparaît comme « une pratique révolutionnaire en art ». Jean-Clarence Lambert n’a jamais directement travaillé sur le cinétisme mais il l’a en quelque sorte « pratiqué » dans ses poèmes et leur typographie, comme le note Frank Popper dansArt, action et participation(p.133) : « Jean-Clarence Lambert proposait en 1965 une poésie opérationnelle, et tentait d’appliquer au poème une ‘cinétique des formes’, inspirée des œuvres de Vasarely ». Aline Dallier retrace l’histoire du Centre d’art contemporain Frank Popper, fondé en 2006 par Franz Spath et Georges Silva. Créer un Centre d’art en milieu rural, dans une petite ville d’à peine 2000 habitants, est une aventure périlleuse, un véritable défi qu’ont relevé avec succès les deux directeurs du Centre. Dominique Berthet, qui dirige la remarquable revue Recherches en esthétique, s’est penché sur l’activité d’historien, d’esthéticien et de critique d’art de Frank Popper. La méthode, tout à fait nouvelle, d’écrireavec l’art etavec les artistes, plutôt quesureux, Frank l’a élaborée dès les années soixante. C’est pour Dominique Berthet l’occasion d’analyser son précieux apport au sein de la revue, en particulier dans le domaine des relations entre art et science. Frank Popper, juste après mai 68, est contacté par Jean Laude pour créer avec lui dans l’université expérimentale de Vincennes le premier département d’arts plastiques en France. Là encore, s’il en devient très vite le maître d’œuvre, il s’agit d’une « œuvre collective » à laquelle sont attachés dès l’origine les noms de Marie-José Mondzain, d’Elodie Vitale, et des jeunes artistes auxquels il a fait appel, Jean-Louis Boissier, Edmond Couchot, Xavier Luccioni, le Vénézuélien Asdrubal Colmenarez et bien d’autres. Sur cette lancée, Bernard Teyssèdre, historien de l’art et esthéticien, va fonder à la Sorbonne en 1971 l’UER d’arts
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