L école dans l art
190 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

190 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

L'école résonne dans l'art. Des artistes inventent des fictions sur l'école et posent des questions fondamentales concernant l'apprentissage, l'exclusion et la liberté. Pourquoi et comment l'artiste met-il en jeu cet univers écolier ? Quelles relations l'art entretient-il avec l'enseignement ? Nous verrons, à travers l'analyse d'oeuvres, comment l'artiste, en partant de représentations écolières, déplace les représentations artistiques et déconstruit son système de valeurs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2011
Nombre de lectures 53
EAN13 9782296469686
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’ÉCOLE DANS L’ART
Ouverture philosophique
Collection dirigée par Aline Caillet, Dominique Chateau ,
Jean-Marc Lachaud et Bruno Péquignot

Une collection d’ouvrages qui se propose d’accueillir des travaux originaux sans exclusive d’écoles ou de thématiques.
Il s’agit de favoriser la confrontation de recherches et des réflexions qu’elles soient le fait de philosophes "professionnels" ou non. On n’y confondra donc pas la philosophie avec une discipline académique ; elle est réputée être le fait de tous ceux qu’habite la passion de penser, qu’ils soient professeurs de philosophie, spécialistes des sciences humaines, sociales ou naturelles, ou… polisseurs de verres de lunettes astronomiques.

Dernières parutions

Blaise ORIET, Héraclite ou la philosophie, 2011.
Roberto MIGUELEZ, Rationalisation et moralité , 2011.
Stéphane LLERES, La philosophie transcendantale de Gille s Deleuze , 2011.
Joël BALAZUT, Art, tragédie et vérité , 2011.
Marie-Françoise BURESI-COLLARD, Pasolini : le corps in - carne, A propos de Pétrole, 2011.
Cyrille CAHEN, Appartenance et liberté , 2011.
Marie-Françoise MARTIN, La problématique du mal dans un e philosophie de l’existence , 2011.
Paul DUBOUCHET, Thomas d’Aquin, droit, politique et métaphysique. Une critique de la science et de la philosophie , 2011.
Henri DE MONVALLIER, Le musée imaginaire de Hegel et Malraux , 2011.
Daniel ARNAUD, La République a-t-elle encore un sens ? , 2011.
A. QUINTILIANO, Imagination, espace et temps , 2011.
A. QUINTILIANO, La perception , 2011.
Aimberê QUINTILIANO, Imagination, espace et temps , 2011.
Aimberê QUINTILIANO, La perception , 2011.
Hervé Bacquet, Béatrice Martin,
Sandrine Morsillo et Diane Watteau

L’ÉCOLE DANS L’ART

L’Harmattan
Direction : Sandrine Morsillo

© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55525-9
EAN : 9782296555259
AVANT-PROPOS : L’ÉCOLE, UNE SOURCE D’INSPIRATION POUR L’ART
Et si l’école, la petite école, était une source d’inspiration pour l’art contemporain ? Cette réflexion nous a été soufflée par Jean Le Gac alors qu’il visitait le Musée de l’Education sis à Saint-Ouen-L’Aumône en vue du montage de l’exposition Faire école 1 .
L’école résonne dans l’art et ce, à travers l’utilisation d’outils scolaires, la mise en scène de postures pédagogiques, de fictions sur l’école et de questions fondamentales telles que l’apprentissage, la punition, l’exclusion et la liberté. Comment l’artiste « habite »-t-il l’école ? Pourquoi et comment joue-t-il avec cet univers écolier a priori opposé au monde artistique ? C’est à partir de ces questions que nous avons analysé les œuvres et les démarches artistiques qui suivent. Nous verrons également comment l’artiste en partant de représentations écolières va une nouvelle fois déplacer les représentations artistiques et déconstruire le système de valeurs qui s’y rattache.
Pour certains artistes, revenir à l’école serait un moyen pour mieux s’en affranchir et même une manière de « s’autoriser » comme artiste ; pour d’autres, ce serait un prétexte pour mettre en question la société, ses règles ainsi que l’art lui-même. Enfin, on le constate, si « l’art moderne est pédagogique » parce que décomposant « son propre mode de réalisation » 2 , les souvenirs scolaires permettraient aussi à l’artiste de se laisser aller à une certaine enfance de la vision. Tableaux noirs, ardoises, cahiers, livres scolaires, personnages de professeur ou d’élève, postures écolières, copies punitives, jeux récréatifs et blagues de potaches… On n’en finirait pas, comme l’écrit Jean Le Gac, « d’énumérer toutes les régressions délicieusement perverses que l’art contemporain entre barboteuses, culottes courtes, certificat d’études en pantalon de golf, doit à l’école, cette ’haute école’ » ! 3
La présentation des démarches artistiques est organisée sous quatre chapitres : Outils scolaires, (Im)Postures écolières, Transmission en question, Fictions et utopies pédagogiques. Ce qui peut paraître arbitraire : il est évident que certaines démarches pourraient facilement glisser d’un intitulé à l’autre. Chaque thème en effet se nourrit des autres et s’y articule pour ouvrir en conclusion sur l’acte artistique comme enseignement.

- Outils scolaires

Lors de la première soirée donnée par la revue Littérature (1919) animée par Aragon, Breton et Soupault, Francis Picabia présenta à l’assistance, par l’intermédiaire de Breton, un tableau noir d’école sur lequel étaient griffonnées plusieurs inscriptions. Le tableau noir théâtralisait la présentation et affirmait alors la solennité de l’événement. D’ailleurs, la présence du tableau noir est récurrente dans l’art : Joseph Beuys démontre l’art comme enseignement au tableau lors de performances, tandis que Per Kirkeby pour réfléchir et « entrer en lui-même » illustre un cours à grands traits de couleurs sur des tableaux noirs montés sur chevalets au domaine de Kerguéhennec. 4
L’ardoise a également ses adeptes : Philippe Favier, Joël Kermarrec, Jean Lancri, Alberto Magnelli … Ces artistes l’ont utilisée entre brouillage du signe et brouillon du dessin tantôt pour puiser du côté du trait hésitant, du repentir, tantôt pour croiser les langages et entremêler les messages. Le cadre en bois peut en effet rappeler le cadre du tableau de peinture, clin d’œil au cadre doré, raffiné qui signale l’objet fin prêt à exposer. Parmi les supports scolaires, il en est un qui revient avec insistance, c’est le cahier d’écolier. Il est à la fois un espace de recherches et de confidences dans l’art, depuis le célèbre Cahier appartenant à Picasso et les non moins célèbres cahiers d’Antonin Artaud qui localisent sa douleur, son corps et sa voix. Si traditionnellement, le cahier renvoie à l’apprentissage, au « bien écrire » et en écho au « métier », il ouvre, à l’opposé, aux dérives en tous genres. Ainsi, Didier Trenet calibre-t-il ses dessins dans le quadrillage de la page du cahier d’écolier pour mieux laisser prendre de l’élan à la ligne, hors du cahier et hors papier. Quant à l’écriture manuscrite, elle s’échappe du papier quadrillé pour s’imposer sur plusieurs supports. René Magritte utilise les pleins et les déliés à l’huile sur toile pour démontrer que la représentation du réel n’est ni ce que l’on voit, ni ce que l’on croit tandis que Ben s’applique à arrondir les lettres pour se permettre, sur tous les supports possibles, de « tout dire » et tout signer.

- (Im)Postures écolières

Retrouver les sentiments de l’écolier en se remettant dans la situation d’apprentissage ou dans celle de l’enfant puni est une façon de retrouver la blessure réfractaire à la cicatrisation. C’est aussi éprouver le sentiment d’autrefois face à la sanction punitive pour exacerber ce qui relie l’enfance à l’âge adulte. Ainsi, les artistes régressent-ils et se remettent-ils dans des situations scolaires : John Baldessari empruntant la forme de punitions infligées aux enfants inattentifs remplit une feuille avec ce précepte « je ne ferai plus jamais de l’art ennuyeux » ; Isabelle Lévénez répète ses pénitences sur différents supports ; tandis qu’Hanne Darboven, dans un souci d’ordre, aligne des chiffres sur des pages arrachées. Martin Kippenberger se montre « au coin » et, dans cette position de l’écolier puni, se met à l’écart du monde de l’art. Peut-être est-ce une façon de montrer la puissance de la désobéissance ? C’est en tout cas la posture qu’a adoptée Maurizio Catellan. Il se comporte en mauvais élève de l’art contemporain et joue des tours à son galeriste ou à ses collectionneurs. Quant à Christian Boltanski, s’il puise ses sujets et ses images dans les livres pour écoliers et se remet dans la peau de l’enfant dans la série Peintures d’histoire et d’événements dramatiques,

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents