La conquête de l Ouest en chansons
458 pages
Français

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La conquête de l'Ouest en chansons , livre ebook

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Français

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Description

A partir de 1840 et tout au long de la seconde moitié du XIXe siècle, des millions de pionniers américains se lancent à l'assaut des immenses territoires qui s'étendent à l'Ouest du Mississipi. Les chansons de l'époque offrent un éclairage original sur la vie quotidienne, la culture matérielle, l'affectivité et la vision du monde des acteurs et témoins de cette entreprise historique qui constitue le récit fondateur de la nation américaine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 151
EAN13 9782296458253
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La conquête de l’Ouest en chansons
L’Ecarlate
17 années d’édition
Littérature, érotisme, essais critiques


Déjà parus

Dominique Agostini : La petite fille qui cachait les tours
François Audouy : Brighton Rock(s)
François Baschet : Mémoires sonores
Georges Bataille : Dictionnaire critique
Jean-Louis Derenne : Comment veux-tu que je t’embrasse…
Louis Chrétiennot : Le chant des moteurs (du bruit en musique)
Guy Dubois : La conquête de l’Ouest en chansons
Brigitte Fontaine : La limonade bleue
Erwann Gauthier : L’art d’inexister
Pierre Jourde : La voix de Valère Novarina
Akos Kertesz : Le prix de l’honnêteté
Akos Kertesz : Makra
Greg Lamazères : Bluesman
Marielle Magliozzi : Art brut, architectures marginales
Alain Marc : Ecrire le cri (Sade, Bataille, Maïakovski…)
Claire Mercier : Figures du loup
Claire Mercier : Désir d’un épilogue
Pierre Mikaïloff : Some clichés, une enquête sur la disparition du rock’n’roll
Bernard Noël : L’espace du désir
Ernest Pépin : Jardin de nuit
Maria Pierrakos : La femme du peintre, ou du bon usage du masochisme
Enver Puska : Pierres tombales
Jean-Patrice Roux : Énigmatique Bestiaire
Nathalie Yot : Erotik mental food
Jean Zay : Chroniques du grenier
Guy Dubois


La conquête de l’Ouest en chansons


Étude sociohistorique des chants de soldats,
de hors-la-loi, de chercheurs d’or, de mineurs,
de Mormons et de fermiers américains
du XIX e siècle


(1840-1910)


L’Ecarlate /L’Harmattan
Mise en page du présent volume
et création de la couverture :
Sophie Laporte


L’Ecarlate – Jérôme Martin
Librairie Les Temps Modernes
57, rue N.D. de Recouvrance
45000 Orléans
ecarlate.jeromemartin@yahoo.fr


© L’Harmattan, 2011
ISBN : 978-2-296-13675-5
EAN : 9782296136755

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
A Caroline,

ma petite fille qui voudrait
que je l’emmène dans l’Ouest
American Progress , huile de John Gast, 1872.
Introduction
La conquête de l’Ouest américain au dix-neuvième siècle est un processus d’exploration, d’appropriation et de colonisation d’un territoire gigantesque qu’il convient, avant de préciser le projet et l’organisation générale de cet ouvrage, de situer dans le temps et dans l’espace, tout en esquissant très brièvement les grandes lignes du phénomène. Tout commence en 1803 par l’acquisition de la Louisiane qui double presque le territoire des Etats-Unis. La Conquête s’amorce par la célèbre expédition de Lewis et Clark en 1804-1806. Mais le mouvement de colonisation ne débute véritablement que dans les années 1840 où mineurs et pionniers investissent le Texas, l’Utah, l’Oregon, la Californie et les Rocheuses. Jusqu’aux années 1860, à peine 400 000 migrants partent s’installer dans l’Ouest. Après la guerre de Sécession, la Conquête s’intensifie, favorisée par des lois terriennes généreuses et l’ouverture de la première ligne de chemin de fer transcontinentale en 1869. Des millions de fermiers vont s’efforcer de mettre en valeur les Grandes Plaines, et cela jusqu’à la première décennie du vingtième siècle. C’est cette période qui va des années 1840, début des premières migrations significatives, jusqu’aux années 1910, temps des réminiscences sur la fin de la Frontière, qui a été retenue comme cadre temporel de cette étude. Cette phase ultime de la prise de possession du continent, entreprise d’ampleur massive, qualifiée par certains historiens de la plus grande migration humaine des temps modernes, s’inscrit dans l’espace de l’Ouest extrême, ou Far West, qui s’étend, entre Canada et Mexique, du Mississippi au Pacifique, à l’exclusion de l’Alaska et d’Hawaii, sur une superficie égale à la moitié de l’Europe. Elle se caractérise par son intensité, sa brièveté, à peine un peu plus d’un demi-siècle, et sa violence. L’expansion vers les terres dites « sauvages » s’apparente à une guerre totale dont les pionniers sont les soldats. Les batailles livrées contre les hommes se doublent d’un combat contre une nature hostile. Les Mexicains, dominés, sont dépossédés du Grand Sud-Ouest, les Indiens sont exterminés ou relégués dans des réserves, les étrangers persécutés et les desperados éliminés. L’environnement est saccagé. Sol et sous-sol sont soumis à une exploitation brutale. La flore indigène est éradiquée et remplacée par des plantes céréalières ou fourragères, les forêts dévastées. Le climat excessif, entre sécheresse extrême et blizzards, est affronté dans ce qui prend parfois la tournure d’une lutte à mort. En même temps un impérialisme culturel arrogant affirme la puissance civilisatrice de l’Occident.
Pourtant, en dépit de ce bilan tragique, cette entreprise coloniale de domination, souvent barbare, va être transformée en légende héroïque et grandiose. C’est que la jeune nation avait besoin de mythes fondateurs, de héros et d’épopées, comme la geste des pionniers. Il fallait réconcilier le Nord et le Sud, déchirés par une lutte fratricide, sur un projet fédérateur qui voit la fusion du Yankee et du Virginien dans un front de colonisation unique. Il fallait aussi convaincre les immigrants européens que dans la wilderness d’au delà du Mississippi des défricheurs valeureux trouveraient le paradis. L’Ouest est ainsi le lieu central de la construction d’une identité nationale. Le développement d’un Ouest source de renouveau, d’espoir et de progrès tient donc un rôle crucial dans l’histoire des Etats-Unis, il constitue l’un des fondements majeurs de la civilisation américaine et il a marqué en profondeur la nation jusqu’à aujourd’hui. S’il reste toujours une puissante source de fascination et d’inspiration pour l’Amérique moderne où sont périodiquement évoquées les « nouvelles frontières », c’est que les faits historiques ont été transfigurés par l’imaginaire, la marche en avant de vaillants pionniers et la transformation des espaces vierges définis par le mystère, l’inconnu, en terres cartographiées, civilisées, américanisées, ont été magnifiées en épopée triomphante, en croisade de la race blanche, par toutes sortes de chantres de l’expansion, politiciens, chroniqueurs, auteurs populaires, peintres, chanteurs entre autres. Mais c’est le cinéma hollywoodien qui, en célébrant depuis un siècle sur les écrans du monde entier la légende, plus que l’histoire de la Conquête, va conférer universalité et pérennité à ce qu’on a appelé l’Iliade et l’Odyssée de la mythologie moderne, conte épique de quêtes et de guerres, de voyages dans des terres lointaines, d’exploits héroïques et de triomphes improbables.
On aurait tort de penser que les deux Ouest de la Conquête, l’Ouest historique et l’Ouest mythique, peuvent être séparés aisément. En fait, il y a enchevêtrement de l’histoire et de l’imaginaire, une combinaison complexe de réalité et de mythe que des sédiments d’interprétations au cours des années ne permettent pas toujours de démêler. Les discours sur la Conquête sont multiples. Il y a d’abord les récits des acteurs de l’évènement, les carnets de route des explorateurs, les journaux intimes, les lettres et les mémoires des pionniers, les articles des journalistes locaux, les allocutions des représentants de l’Ouest, non seulement au Congrès, mais dans les assemblées et campagnes politiques régionales. Aux voix de ceux qui ont pris part à la Conquête, il faut ajouter les récits des voyageurs, les brochures de propagande des promoteurs, les écrits des écrivains, populaires ou lettrés, les descriptions des illustrateurs de revues, des peintres et des photographes, les contributions des arts du spectacle, théâtre, cirque et cinéma. Et puis, il y a les études des historiens, populaires ou érudits, et des spécialistes des sciences humaines, qui nous lèguent au fil du temps des dizaines de milliers d’ouvrages et d’articles dont les faisceaux convergents ne semblent avoir

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