Le processus de création picturale
340 pages
Français

Le processus de création picturale , livre ebook

-

340 pages
Français

Description

Comment le philosophe peut-il élaborer une analyse du processus de création picturale si l'expérience de la création lui est inconnue ? La philosophie ne peut avancer sur ce terrain sans l'aide des artistes eux-mêmes. Il convient d'élaborer une description phénoménologique du processus de création, étape par étape, depuis l'avènement d'une inspiration jusqu'à l'achèvement de l'oeuvre. Ensuite l'analyse de ce que la phénoménologie peut dire du processus de création doit être conduite avec les artistes eux-mêmes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2009
Nombre de lectures 188
EAN13 9782296231375
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Table des matières

TABLE DES MATIERES........................................................................................................................................... 7
INTRODUCTION...................................................................................................................................................... 9

IMMANENCE SENSIBLE ET PROCESSUS DE CREATION PICTURALE ................................................25
LE PROBLEME DE L’IMMANENCE SENSIBLE DANS LES PHENOMENOLOGIES DE L’ART........................................27
Le dévoilement du pathique et du non thématique. .....................................................................................29
L’immanence radicale de la matière. ..........................................................................................................41
Le problème de l’Abstraction : le cas Kandinsky........................................................................................ 49
Œuvre de vivant, œuvre vivante...................................................................................................................60
Le « voir » et le « vivre » : un problème de méthode ..................................................................................67
Une faille possible : la lecture henrienne de Maine de Biran..................................................................... 72
M. Henry et Maine de Biran : le sens d’une rupture...................................................................................79
L’EFFORT CREATEUR........................................................................................................................................... 85
Une dialectique à deux niveaux : l’induction.............................................................................................. 86
La création inductive d’une vie plastique....................................................................................................95
Le rapport à la toile : voir et toucher........................................................................................................ 106
Voir l’achèvement...................................................................................................................................... 115
L’analyse de la « vie » : un problème de méthode ....................................................................................126
LE RYTHME DE LA CREATION............................................................................................................................ 135
Le sens du rythme ...................................................................................................................................... 137
Rythme de la forme et temps d’exécution ..................................................................................................152
L’amorce du processus comme détermination du terme de la création.................................................... 168
Les deux voies de l’achèvement................................................................................................................. 179
Un problème de temps et de méthode........................................................................................................ 192

ENTRETIENS........................................................................................................................................................ 205
VARIATION ET MULTIPLICATION:DE L’S ENTRETIENSINTERET DE..................................................................207
ENTRETIEN AVECHENRICUECO.......................................................................................................................215
ENTRETIEN AVECCHRISTIANJACCARD............................................................................................................243
ENTRETIEN AVECJ-P PINCEMIN.......................................................................................................................259
ENTRETIEN AVECPIERRESOULAGES................................................................................................................275
ENTRETIEN AVECHERVETELEMAQUE.............................................................................................................285
CONFRONTATIONS............................................................................................................................................313

CONCLUSION.....................................................................................................................................................325
BIBLIOGRAPHIE.................................................................................................................................................331

7

Introduction

« Comme, aucoursd’une conversation, j’avouais tâtonneret userde
méthodesartisanaleslorsque j’écris, mon ami Pierre Soulagesme dit: «tu
as tort,un artisansaitexactementce qu’ilva fabriquer:telle chaussure,telle
table,telle poterie. Nous, nousnesavonsjamaisce que nousallonsfaire —
1
ouplutôtce quivase faire… »
En citant son ami peintre, Claude Simon nousapprend plusieurschoses. En
premierlieu, qu’il ne fautpas se leurrer sur son « manque despontanéité ».
L’écrivain etle photographe ont touslesdeuxdumal à avancerdansle
processusde création. Ils«tâtonnent» etconduisentleur travail d’une
manièretotalementempirique, desorte que l’œuvre prend corpsen dépit
d’hésitationsetdu recoursauxquelquesastucesqui pallientcetapparent
manque de maîtrise. Maisil ne fautpas s’y tromper,si le photographe ou
l’écrivain ont recoursà des« méthodesartisanales» ce n’estpasqu’ils
tiennent, en quelque façon, de l’artisan. Ceseraitmême plutôtl’inverse
puisque, Claude Simon l’avoue lumanqi-même, il «ue de métier».
Autrementdit, ce n’estpascontremaisparce manque que Claude Simon
parvientau terme d’un processuscréateur. Etc’estbien là lesecond
enseignementàtirerde cette phrase :le défautde maîtrise estcomme
l’enversduprocessus. Si l’artistesemble ne «fairqe »u’àtâtonset sans
métier, c’estqu’enréalité il ne fait rien. Le « manque de métier» n’est rien
d’autre que la place nécessaire audéroulementquasi autonome de « ce quise
fait».
Maisqu’est-ce qui se fait? Commentquelque chose peut-ilse faire par un
mouvementdontl’origine, lerythme etletermerestentmystérieux? Que
faut-il comprendre à cette étrange boucle parlaquellese construitce qui ne
l’estpasencore,s’écoule ce qui n’a pasencore de consistance,se forme ce
qui précède la forme àvenir?

1
Claude Simon,Photographies, 1937 – 1970,texte introductif, p. 16, MaeghtEditeur.

9

Si une philosophie de l’art est possible alors elle ne peut échapper à cette
question et, par là, à la nécessité de dévoiler le mystère de cette boucle
génétique. La question peut se formuler de manière beaucoup plus simple :
le philosophe peut-il décrire le processus de création ?
Le philosophe n’est pas artiste : il s’interroge sur la sensibilité et sur l’art. Il
cherche à dégager la dimension purement pathique de l’expérience sensible
ainsi qu’à comprendre la nature du jugement esthétique. Pour l’essentiel
cette approche a presque toujours ramené le problème du rôle de toute
immanence sensible dans l’expérience esthétique aux vécus de conscience
du contemplateur. Pour beaucoup d’auteurs, l’analyse des œuvres, ou même
des écrits théoriques de tel ou tel artiste, n’a de sens que dans l’économie
générale d’une analyse de l’expérience de la contemplation. Or, nul ne
saurait contester que l’expérience de contemplateur dépend, pour l’essentiel,
de l’activité de création. L’artiste n’est pas simplement cause efficiente de
l’œuvre et cause finale de la contemplation, il est aussi principe de vie.
On peut ne voir là qu’un postulat, ou même une conviction formulée de
manière évasive. De quelle sorte de «vie »parle-t-on ?D’où vient-elle?
Veut-on entendre par là le « ce qui se fait » de P. Soulages ?
Disons simplement qu’il y a là matière à hypothèse : et si l’œuvre d’art était,
sans artifice de langage, « vivante » ?
Cette question ne s’adresse ni à l’historien de l’art, ni au théoricien de l’art.
Tout ce qui compte est de savoir si l’idée d’une vie véritable de l’œuvre d’art
a un sens pour la philosophie. Pour cela il nous faut partir du «ce qui se
fait

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