Les pratiques artistiques au prisme des stéréotypes de genre
138 pages
Français

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Les pratiques artistiques au prisme des stéréotypes de genre , livre ebook

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Description

Depuis le début des années 1980, le genre est une catégorie d'analyse à part entière des sciences sociales. Désignant aussi bien la construction historique, culturelle et sociale du sexe, ce concept rend compte des modes de construction des "féminités" et des "masculinités", de la "distinction de sexe". Ce livre traite de manière plus approfondie la réflexion autour des stéréotypes "masculins" ou "féminins" à l'oeuvre dans les mondes de l'art contemporains.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 37
EAN13 9782296811386
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

S OCIOLOGIE DE L’ART


N OUVELLE SÉRIE – OP U S 17


Les pratiques artistiques au prisme
des stéréotypes de genre

Artistic practices in light of gender stereotypes


L’H ARMATTAN
C O M I T E I N T E R N A T I O N A L D E
P A R R A I N A G E S C I E N T I F I Q U E

Howard S. Becker, San Francisco, Californie, USA
Guy Bellavance, I.N.R.S. - Montréal, Canada
Francine Couture, Université de Québec à Montréal, Canada
André Ducret, Université de Genève, Suisse (Fondateur)
Nicole Everaert-Desmedt, Facultés universitaires Saint-Louis, Belgique
Jean-Pierre Esquenazi, Université Lyon III, France
Jean-Louis Fabiani, EHESS, Paris, France
Marcel Fournier, Université de Montréal, Québec, Canada
Nathalie Heinich, CNRS-EHESS, Paris, France (Fondatrice)
Antoine Hennion, Ecole des Mines de Paris, France
Susanne Janssen, Université de Rotterdam, Pays-Bas
Jean-Pierre Keller, Université de Lausanne, Suisse
Jacques Leenhardt, EHESS, Paris, France
Mary Leontsini, Université d’Athènes, Grèce
Jean-Marc Leveratto, Université de Metz, France
Jean-Olivier Majastre, Université Grenoble II – Pierre-Mendès-France, France †
Jan Marontate, Université d’Acadie, Canada
Raymonde Moulin, CNRS-EHESS, Paris, France
Alain Pessin, Université Grenoble II – Pierre-Mendès-France, France t
Arturo Rodriguez Morató, Université de Barcelone, Catalogne, Espagne
Daniel Vander Gucht, Université libre de Bruxelles, Belgique (Fondateur)
Pierre Zima, Université de Klagenfurt, Autriche
Vera Zolberg, Université de Newschool for Social Research, New-York, USA
C O M I T É D E R É D A C T I O N
D IRECTEUR DE PUBLICATION
Florent Gaudez
D IRECTRICE-ADJOINTE
Sylvia Girel
S ECRÉTARIAT DE RÉDACTION
Ève Brenel et Pierre Le Quéau
C ONSEIL DE REDACTION
Martine Azam, Université Toulouse 2
Ève Brenel, Université Paris 3
Catherine Dutheil Pessin, Université Grenoble 2
Emmanuel Éthis, Université d’Avignon
Laurent Fleury, Université Paris 7
Florent Gaudez, Université Grenoble 2
Sylvia Girel, Université de Provence
Jeffrey Halley, Université du Texas, San Antonio, usa
Pierre Le Quéau, Université Grenoble 2
Serge Proust, Université de Rouen
Alain Quemin, Université de Marne La Vallée
Fabienne Soldini, C NRS -L AMES , Aix-en-Provence
Jean-Philippe Uzel, Université du Québec à Montréal, Canada

C O M I T É D E L E C T U R E O P U S 1 7

R ESPONSABLES DU DOSSIER
Marie Buscatto et Mary Léontsini
M EMBRES DU COMITÉ
Athina Athanasiou, Université Panteion, Grèce
Martine Burgos, E HESS , Paris
Sylvia Faure, Université Lyon 2
Marie-Elisabeth Handman, E HESS , Paris
Nicky Lefeuvre, Université de Lausanne, Suisse
Ipek Mercil, Université de Galatasaray, Turquie
Delphine Naudier, C NRS -C RESPPA , Paris
Hyacinthe Ravet, Université de Paris 4
Brigitte Rollet, University of London Institute in Paris
Geneviève Sellier, Université de Bordeaux 3
Séverine Sofio, Séverine Sofio, C NRS -C RESPPA , Paris
Graciela Trajtenberg, The Academic College of Tel-Aviv-Yaffo, Israel

Visiter le sits de la revue :
http://sociologieart.free.fr
É DITORIAL

D EPUIS LE DÉBUT DES ANNÉES 1980, le genre est une catégorie d’analyse à part entière des sciences sociales, renouvelant les questionnements les plus classiques sur la stratification sociale, les mouvements politiques et sociaux ou la qualification au travail. Désignant aussi bien la construction historique, culturelle et sociale du sexe {1} , les arrangements sociaux de la différence sexuée {2} ou les actes performatifs qui « font le genre » {3} , ce concept rend compte des principes et des modes de construction des « féminités » et des « masculinités », de la « distinction de sexe » {4} . Le genre s’élève désormais au rang de la classe sociale, de l’ethnicité ou de l’âge. Qu’il s’agisse d’étudier les liens réciproques entre sexe social et sexe biologique ou les processus genrés de performance qui organisent les pratiques sociales et contribuent à la formation des identités, les rapports sociaux se produisent à l’intersection du genre, de la classe sociale ou de l’« ethnicité ».

Dans le domaine de la sociologie des arts et de la culture, le caractère genré des sociabilités, des réceptions et des pratiques a été très tôt signalé, aussi bien à travers les grandes enquêtes statistiques relatives à la participation genrée des publics que grâce aux travaux empiriques sur les différents champs, amateurs et professionnels, de la production artistique et culturelle. Ont été mises au jour les manières dont se produisent et se perpétuent des différences sexuées ainsi que les possibilités dont les sujets disposent pour déstabiliser, transformer, transgresser, les limites d’action sexuée. Au développement salutaire de travaux monographiques sur la place des femmes et des hommes dans divers mondes de l’art – musique, danse, arts plastiques, cinéma ou théâtre – s’ajoutent des travaux synthétiques traitant de questionnements plus larges du point de vue de la place et des rôles genrés accordés aux femmes et aux hommes. Féminités et masculinités s’entrecroisent et s’entremêlent en investissant des formes d’action qui dépendent non seulement de la temporalité lente des structures sociales, mais aussi des choix individuels transgressifs.

Or ces travaux font apparaître, sans toujours s’y arrêter de manière systématique et approfondie, la présence structurante de stéréotypes genrés qui sous-tend aussi bien les modes de féminisation à l’œuvre dans les mondes de l’art occidentaux que le caractère encore inachevé de la professionnalisation des femmes créatrices {5} . Elle accompagne aussi les places accordées aux femmes dans les musiques traditionnelles {6} ou les modes de reconnaissance et de légitimation des œuvres d’art produites par des femmes ou des hommes {7} . Dans un même ordre d’idées, les approches traitant de la construction des masculinités, notamment au cinéma {8} , ou des pratiques genrées associées à différentes expressions artistiques, comme la danse {9} , constituent dorénavant des champs de réflexion féconds pour étudier les modes et les contextes d’actions relatifs aux arts. Analyser les versions possibles de la masculinité {10} , c’est saisir les articulations et les interdépendances entre masculinités et féminités, entre performances fondées sur des pratiques itératives et structures sociales héritées qui prédéterminent l’action. Ou encore, depuis une vingtaine d’années, différents groupes d’artistes (Guerilla Girls, Dyke Action Machine !, Toxic Titties pour ne citer qu’eux) {11} négocient les stéréotypes genrés, s’approprient leurs différentes formes pour les subvertir par des modes d’actions artistiques militants, susceptibles de déclencher une réflexion collective innovante à propos des féminités ou des masculinités. Les genres sont parodiés et font ainsi émerger leur dimension politique.

Ainsi, que l’on s’intéresse aux réceptions artistiques par les publics ou que l’on regarde les pratiques artistiques, profanes ou professionnelles, des stéréotypes, des clichés, des imaginaires « féminins » et « masculins » régissent sans cesse les possibles pour les acteurs concernés. D’un côté, ils organisent a priori les manières dont les hommes et les femmes regardent, interprètent et jugent certaines pratiques artistiques, ou dont ils et elles les investissent, les exercent, les transforment. D’un autre côté, ces stéréotypes genrés constituent aussi des espaces de transgression dans un monde en mouvement qui laisse la place au développement de nouvelles subjectivités, de « bricolages » identitaires inattendus.

C’est ainsi autour des stéréotypes « masculins » ou « féminins » à l’œuvre dans les mondes de l’art contemporains qu’a été organisée la réflexion menée dans ce double numéro spécial {12} . L’opposition binaire du « masculin » et du « féminin » régit les mondes de l’art, non pas en tant que processus qui lui est externe, mais comme élément à part enti&

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