Médecins et malades dans la peinture européenne du XVIIème siècle
242 pages
Français

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Médecins et malades dans la peinture européenne du XVIIème siècle , livre ebook

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Description

Ce livre est une passerelle jetée entre art et médecine, particulièrement au XVIIe siècle, siècle d'or de la peinture européenne. Le génie du peintre s'est mis au service de la souffrance, entre cauchemar et beauté. La verve de l'artiste met en scène l'horreur comme pour la conjurer : splendides scénographies de la peste, magnificence de l'estropié, cortège des nains, des possédés, des malvoyants, des goitreux, des mutilés de la guerre ou de la vie.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2008
Nombre de lectures 259
EAN13 9782336262307
Langue Français
Poids de l'ouvrage 9 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Histoires et Idées des Arts
Collection dirigée par Giovanni Joppolo
Cette collection accueille des essais chronologiques, des monographies et des traités d’historiens, critiques et artistes d’hier et d’aujourd’hui. À la croisée de l’histoire et de l’esthétique, elle se propose de répondre à l’attente d’un public qui veut en savoir plus sur les multiples courants, tendances, mouvements, groupes, sensibilités et personnalités qui construisent le grand récit de l’histoire de l’art, là où les moyens et les choix expressifs adoptés se conjuguent avec les concepts et les options philosophiques qui depuis toujours nourrissent l’art en profondeur.
Déjà parus
Stéphane LAURENT, Le rayonnement de Gustave COURBET , 2007.
Catherine GARCIA, Remedios Varo, peintre surréaliste, 2007.
Frank POPPER, Écrire sur l’art : de l’art optique à l’art virtuel, 2007.
Bruno EBLE, Gerhard Richter . La surface du regard, 2006.
Achille Bonito OLIVA, L’idéologie du traître, 2006.
Stélahane CIANCIO, Le corps dans la peinture espagnole des années 50 et 60, 2005.
Anne BIRABEN, Les cimetières militaires en France, 2005.
M. VERGNIOLLE-DELALLE, Peinture et opposition sous le franquisme, 2004.
Anna CHALARD-FILLAUDEAU, Rembrandt , l’artiste au fil des textes, 2004.
Giovanni JOPPOLO, L’cart italien au vingtième siècle, 2004.
Dominique BERTHET (sous la dir.), L’art à l’épreuve du lieu, 2004.
Olivier DESHAYES, Le corps déchu dans la peinture française du XIX e siècle , 2004.
Camille de SINGLY, Guido Molinari, peintre moderniste canadien. Les espaces de la carrière, 2004.
Médecins et malades dans la peinture européenne du XVIIème siècle
Tome I

Jean-Marc Levy
© L’Harmattan, 2007
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296048720
EAN : 9782296048720
Sommaire
Histoires et Idées des Arts - Collection dirigée par Giovanni Joppolo Page de titre Page de Copyright PREFACE LA MÉDECINE ET LES MÉDECINS AU XVIIe SIÈCLE LES MALADIES DANS LA PEINTURE DU XVIIe SIECLE MEDECINS ET CHIRURGIENS COMMENTAIRES
PREFACE
La médecine du Grand Siècle, celui de Louis XIV. Qui ne pense aussitôt aux railleries de Molière justifiées par une pratique dérisoire entachée de fatuité scolastique ? Mais, s’il connut des Diafoirus, ce siècle de rationalité et de méthode marque un tournant décisif avec le début de l’expérimentation qui conduit à la découverte de la circulation du sang par William Harvey. Cette révolution suscita de vives oppositions si bien que Louis XIV décida de faire enseigner la circulation au Jardin royal, court-circuitant ainsi la dogmatique Faculté. Puis, ce fut le quinquina, amené du Pérou par les Jésuites et actif dans les fièvres paludéennes si répandues à cette époque, qui entraîna une querelle similaire que le roi trancha en prenant lui-même et avec succès cette nouvelle drogue qui inaugura l’ère chimique. En Europe, comme en France, il y eut aussi des médecins, des chirurgiens et des accoucheurs qui ont laissé un nom célèbre dans l’histoire de la médecine.
Le professeur Jean-Marc Lévy, éminent médecin d’enfants et féru de peinture, a choisi l’époque classique - l’âge d’or de la peinture européenne - pour illustrer les représentations des malades et des médecins en ce temps-là. Il convient de rappeler combien la vie était alors précaire par les guerres incessantes et la multitude des infections endémoépidémiques, dont la peste était la plus redoutée. Les peintres, en particulier napolitains et vénitiens nous ont laissé des reportages nombreux et d’un réalisme saisissant sur ce fléau qui n’épargnait personne et décimait périodiquement la population européenne. Au XVIIème siècle, l’horreur n’est plus cachée comme auparavant, la dure réalité s’impose. Un tel choix est favorisé par l’évolution de la pensée scientifique. Mais, dans l’ignorance de la cause du mal et d’un traitement efficace, le seul recours était divin, dans l’intercession des saints. Mais à quel saint se vouer ?
A côté des intercesseurs généralistes, comme la Vierge au manteau bleu protecteur, d’autres avaient la réputation de guérisseurs spécialisés. Saint Sébastien était même prophylactique, car ayant survécu aux flèches des hommes, il était chargé de les protéger contre les flèches envoyées du ciel pour châtier l’humanité pécheresse. Son iconographie comprend les plus grands noms de la peinture ; sa guérison par les soins d’Irène symbolise la religion-médecine. Les images de Saint Roch sont répandues sur tous les continents où a sévi la peste. Ce saint français, originaire de Montpellier, est contemporain de la peste noire du XIV ème siècle et des danses macabres. Secourant les pestiférés, il fut lui-même atteint d’un bubon dont il guérit spontanément, c’est pourquoi il est figuré montrant du doigt son adénopathie inguinale. Ainsi, était-il considéré apte à guérir les malades par sa thaumaturgie. Il s’était mis spontanément en quarantaine en se réfugiant dans une forêt où un chien (de là vient peut-être le nom de roquet) lui apportait du pain chaque jour. Si saint Roch est le principal saint anti-pesteux, le dévouement de saint Charles Borromée pendant la peste milanaise de 1576 lui valut une abondante iconographie.
L’exaltation des saints au XVII ème siècle a été encouragée par les prescriptions du Concile de Trente en réaction contre la tendance iconoclaste des protestants. Les saints tridentins tels qu’Ignace de Loyola ou Charles Borromée sont particulièrement célébrés et représentés. Le résultat est une floraison exceptionnelle d’art religieux lié au mécénat de l’Eglise catholique. Les scènes de guérison miraculeuse du Christ, de ses apôtres ou des saints intercesseurs sont légion dans les églises et dans les musées. Le plus souvent, il s’agit d’aveugles, de paralytiques ou de possédés, c‘est-à-dire d’hystériques et d’épileptiques. La religion réformée étant hostile à la peinture religieuse, les artistes hollandais se tournèrent vers les portraits individuels, en famille ou en groupes de la bourgeoisie marchande, ainsi que vers des scènes de genre, comme celles des cabarets et ils développèrent un véritable marché de l’art.
Dans la peinture d’histoire, de nombreuses maladies sont reconnaissables, comme la lèpre et les écrouelles tuberculeuses que le roi de France, vicaire et intercesseur du Christ, avait le pouvoir de guérir par le « toucher » le jour de son sacre. Les maladies les plus fréquemment représentées sont les nanismes, hypophysaires et osseux, ces derniers n’ayant été individualisés et distingués de l’achondroplasie qu’à une date récente. Jean-Marc Lévy nous convie au Prado, le musée le plus riche en nains. Ils étaient nombreux autour du souverain espagnol. pour rompre la rigidité de l’étiquette, le distraire de sa mélancolie par leurs facéties et le peintre de l’âme qu’était Vélazquez ne pouvait qu’être séduit par une situation aussi contrastée, qui met en valeur les qualités humaines et la dignité des êtres disgraciés dont il a fait de si émouvants portraits. Les Ménines sont une quintessence allégorique de la peinture. Des princes italiens comme les Médicis de Florence et les Gonzague de Mantoue entretenaient également une cour de nains, de même que le prince-évêque de Salzbourg. Cette coutume serait venue d’Egypte, où le couple roi — nain, bouffon du roi, est retrouvé dès les premières dynasties pharaoniques. A Madrid et dans d’autres musées européens, on peut voir des portraits de nains qui incitent à proposer un diagnostic rétrospectif par la seule analyse morphologique. Les personnages obèses sont fréquents chez les peintres hollandais et flamands, comme Jordaens. La jeune monstrua obèse de Carreno de Miranda exhibée à la cour de Charles II a des signes correspondant au syndrome de Prader-Willi. L’étonnante femme à barbe allaitant de Ribéra pourrait bien être une forme virilisante tardive d’hyperplasie congénitale des surrénales. Jacques Callot a gravé maintes fois des gobbi, des nains difformes et des estropiés pendant son séjour à Florence et ses deux Tentations de saint Antoine grouillent d’êtres lilliputiens qu’il faut examiner à la loupe. Cet intérêt des artistes pour représenter les maladies n’appartient pas à une période particulière. Toutes les cultures se sont penchées sur cet aspect du mal éprouvé dans la chair. La statuaire des anciens égyptiens et des précolombiens en

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