Penser l art contemporain
190 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Penser l'art contemporain , livre ebook

190 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Cet ouvrage procède à un examen critique de la sphère de l'art en général, des activités de création artistique et de jouissance esthétique en particulier, à une période où se pose avec une extrême acuité la question cruciale des rapports de l'art aux autres pans de l'existence humaine. Après l'examen des vertiges modernes et de l'engrenage postmoderne ayant marqué l'évolution de cette sphère, l'accent est mis sur l'art contemporain en général puis sur l'art africain.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2014
Nombre de lectures 26
EAN13 9782336360089
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Mounkaïla Abdo Laouali SERKI












Penser l’art contemporain

Contribution à l’esthétique philosophique
Copyright
Du même auteur


Rationalité esthétique et modernité en Afrique, L’Harmattan, 2013.






















© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-71019-8
Dédicace


À mon épouse Aïcha Madina
À mes enfants Aïna’ou, Seïf, Ziyad, Sultan et Achraf
Qui ont si souvent dû endurer mes absences.
PRÉFACE
Le présent ouvrage regroupe des textes qui, d’une façon ou d’une autre, érigent l’art contemporain en objet essentiel de la réflexion philosophique. Ces textes, écrits dans des circonstances certes diverses, ne s’inscrivent pas moins dans une même logique et prennent en charge la problématique théorique centrale inhérente aux bouleversements plus ou moins profonds – en fonction des contextes historiques, géographiques et culturels ainsi que des présupposés conceptuels – auxquels est en proie l’art contemporain.
Pour procéder à une analyse critique des activités artistiques, pour poursuivre et approfondir la réflexion engagée dans Rationalité esthétique et modernité en Afrique 1 , en d’autres termes pour penser le devenir des activités de création artistique et de jouissance esthétique, on ne saurait faire l’économie d’une approche conjuguant théorie et pratique, une approche qui, par essence même, s’impose pour pouvoir cerner les nombreux contours de cette réalité hybride qu’est aujourd’hui devenu l’art. Tel est précisément l’objet du présent ouvrage intitulé Penser l’art contemporain et dont le sous-titre, « Contribution à l’esthétique philosophique », définit clairement la perspective dans laquelle s’inscrivent les thèses qui y sont développées.
Les textes réunis ici peuvent êtres classés en trois rubriques fondamentales. Cette classification, loin de reposer sur l’ordre chronologique de publication des textes en question, répond plutôt à un besoin purement logique et, en cela même, s’opère selon une nécessité amplement justifiée par le déploiement de l’argumentation en autant de moments essentiels.
Le premier axe est constitué par des textes qui mettent prioritairement en exergue ce qu’il convient de qualifier de vertiges modernes et d’engrenage postmoderne dans lesquels s’est littéralement trouvée et, hélas, se trouve encore aujourd’hui, la sphère de l’art.
Dans cet ordre d’idées, on peut relever que l’avènement de la modernité a souvent rimé avec des expérimentations pour le moins insolites, frisant parfois le ridicule et ayant consisté en une remise en cause totale des anciens critères d’appréciation esthétique. Ce rejet de la tradition, cette obsession du nouveau qui avait eu raison de très nombreux artistes, a conduit au sabordage de la modernité elle-même, voire à sa pure et simple dissolution, rendant ainsi possible l’avènement et le déploiement de la postmodernité.
C’est du reste dans une perspective tout à fait similaire que s’inscrivent partiellement les réflexions développées par Walter Benjamin dans le sillage de l’École de Francfort, sur le sens et la portée de la modernité esthétique. En explorant la philosophie benjaminienne, on parvient aisément à la conclusion que celle-ci est en substance l’expression d’un scepticisme et d’une virulente critique de la civilisation technicienne contemporaine dont l’impact négatif sur les activités artistiques est des plus prégnants.
En outre, une part non négligeable de la philosophie hégélienne de l’art, singulièrement les thèses ayant trait aux points de convergence et de divergence de l’auteur de l’ Esthétique avec les premiers romantiques ou romantiques d’Iéna, fournit des éclairages supplémentaires sur la perte du pouvoir de fascination des œuvres d’art. Ce phénomène, quelquefois présenté, à tort plus qu’à raison, comme la « mort de l’art » ou « la fin de l’histoire de l’art », ou encore la « posthistoire de l’art », est symptomatique du changement profond de regard survenu face aux œuvres d’art, avec le triomphe de la philosophie qui prend le flambeau de l’esprit absolu. Nul doute que cette sorte de victoire de la philosophie qui est surtout celle de la rationalité sur l’art – contrairement à la conception des romantiques d’Iéna – ressortit clairement à ce qui est plus connu sous le nom de modernité philosophique.
Le deuxième axe autour duquel se bâtit le présent ouvrage est précisément celui qui considère l’art contemporain comme une sphère tiraillée entre la logique marchande et les velléités d’assujettissement – politique, moral ou autre – dont il est aujourd’hui assailli de toute part.
Cela pose à l’évidence, avec une grande acuité, la question de son autonomie, et peut se traduire par la résurgence de goûts anciens, voire par le retour pur et simple à une situation jusqu’alors considérée comme dépassée. Il importe donc de mettre en exergue les rapports d’autonomie et/ou d’hétéronomie que l’art entretient de nos jours avec les autres pans de l’existence humaine, notamment avec les sphères du politique et de l’économique.
Il en est par exemple ainsi lorsqu’on aborde le problème des apports envisageables de la contemplation esthétique à l’éducation à la citoyenneté. En effet, pour pouvoir s’épanouir pleinement parmi ses semblables, l’individu doit pouvoir maintenir ses facultés éveillées et dans une certaine harmonie, ce que permet, au moins en partie, l’éducation esthétique qui devient dès lors susceptible de servir de base à une sorte d’éducation à la citoyenneté.
Aussi, apparaît-il possible de s’appuyer sur les thèses notamment développées par Schiller pour montrer que l’éducation esthétique rend moins illusoire l’idée d’un Etat esthétique. C’est dire que l’expérience du beau présente des vertus pédagogiques et civiques dont le rôle dans l’avènement et la consolidation de l’Etat démocratique est loin d’être anecdotique.
Dans la même perspective, il est fait appel à Paul Ricœur qui, bien que dans son immense œuvre il ne se soit pas spécialement appesanti sur des préoccupations esthétiques strictes, n’avait pourtant pas éludé le problème des rapports de l’éthique et de l’esthétique. Estimant à juste titre que ces deux sphères doivent être autonomes et autotéliques l’une vis-à-vis de l’autre, il soutient sans ambages l’idée d’un déploiement de l’art conformément à des critères immanents. Il s’agit ici de montrer dans quelle mesure la liberté et le désintéressement inhérents à la production et à la contemplation du beau, peuvent inspirer l’action en général, celle morale en particulier.
Le dernier axe de notre réflexion porte sur l’art africain contemporain considéré comme objet d’analyse philosophique, objet qui évolue en substance et se débat entre leurres et lueurs, entre ombre et lumière, entre espoir et désespoir. C’est donc tout logiquement que ce troisième moment essentiel du présent ouvrage s’inaugure par l’analyse du concept benjaminien d’aura qui, plus que tout autre, est emblématique du processus contemporain de sécularisation des œuvres d’art, processus ayant conduit à une sorte de désesthétisation de la sphère de l’art en général.
Jadis considéré comme essentiellement religieux, l’art africain illustre à merveille l’idée, chère à Walter Benjamin, du triomphe de la valeur d’exposition sur la valeur cultuelle ou aura des œuvres d’art, ce qui change la nature de notre rapport à ces dernières et débouche sur une profonde transformation du statut et de la façon dont nous les percevons et jugeons désormais.
Ce recours aux notions de désacralisation et de désesthétisation rendu possible par l’analyse benjaminie

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents