Acteur et comédien
184 pages
Français

Acteur et comédien , livre ebook

-

184 pages
Français

Description

Le comédien de cinéma est-il forcément bon au théâtre et vice-versa ? En tout cas, que ce soit côté interprétation ou réalisation, il existe une différence entre le jeu au théâtre et le jeu au cinéma. "Au théâtre, on joue, au cinéma, on a joué", disait Louis Jouvet; "Le théâtre c'est positif, la pellicule est négative. Le théâtre c'est le dessin, le cinéma c'est la litho". Un bouquet d'acteurs people développent leurs réflexions en miroir des phrases de Louis Jouvet et de Sacha Guitry. Des metteurs en scène évoquent aussi leur manière de travailler dans les deux disciplines…

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2016
Nombre de lectures 34
EAN13 9782140003073
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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ACTEUR ET COMÉDIEN
D’une passion à l’autre ACTEUR ET COMÉDIEN
Trois coups, le rideau se lève, « moteur, action, coupez »... D’une passion à l’autre
Le comédien de cinéma est-il forcément bon au théâtre
et vice-versa ? En tout cas, que ce soit côté interprétation
ou réalisation, il existe une diférence entre le jeu au
théâtre et le jeu au cinéma, même si la sincérité est la
même… Louis Jouvet n’a t-il pas dit « Au théâtre, on joue,
au cinéma, on a joué » ? Sacha Guitry a également déclaré
qu’il n’existe rien de plus diférent que le théâtre et le
cinéma : « Le théâtre c’est positif, la pellicule est négative.
Le théâtre, c’est le dessin. Le cinéma, c’est la litho. »
Un bouquet d’acteurs people qui traversent le
labyrinthe du double je(u) développent leurs réfexions
en miroir des phrases de Louis Jouvet et de Sacha
Guitry. Puis des metteurs en scène évoquent aussi
leur manière de travailler dans les deux disciplines…
Après avoir été championne de
etennis (8 joueuse française), Agnès
Figs -Ln s’est lancée
dans le journalisme free-lance. Elle a
notamment rédigé des articles pour
L’Équipe Magazine, Géo, et dans
des journaux à dominante culturelle.
Elle a aussi écrit des nouvelles et un livre sur le tennis,
Tennis people. Agnès Figueras-Lenattier
Dessin de couverture de Pichon.
ISBN : 978-2-343-07333-0
19 € Cinéma(s)
ACTEUR ET COMÉDIEN
Agnès Figueras-Lenattier
D’une passion à l’autre
at



















































































Acteur et comédien

Cinéma(s)
Collection dirigée par Jérôme Martin



Déjà parus

Antoine MATTA, Hollywood des stars. La crise du cinéma à l’ère
numérique, 2015.
Claude MONNIER, James Bond. Une esthétique du plaisir, 2015.
Lydie DECOBERT, La corde musicale d’Alfred Hitchcock, 2015.
Agnès FIGUERAS-LENATTIER



Acteur et comédien
D’une passion à l’autre
























































© L’Harmattan, 2016
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-343-07333-0
EAN : 9782343073330

AVANT-PROPOS

Cette idée de livre m’est venue après avoir pris des cours de
théâtre. Une découverte qui m’a donné envie, en tant que
journaliste de me plonger dans cet univers. J’ai souhaité faire
une enquête sur la différence entre le jeu au théâtre et le jeu au
cinéma et interviewer des acteurs (actrices) et réalisateurs sur le
sujet. Avant d’en parler, il me semble intéressant dans cet
avant-propos de faire une comparaison entre le sport de haut
niveau et le théâtre. D’après mon expérience sur une scène de
théâtre, je peux dire que, même si c’est une autre aventure que
le sport de haut niveau, quelque part il existe une similitude...

Avant de m’exprimer, je cite ce que m’a dit Françis Huster :
« Au cinéma, il faut des Borg, au théâtre des Mac Enroe ». En
ce qui me concerne, je dirais que dans le sport de haut niveau, il
faut se dominer contrairement au théâtre, où il faut tout lâcher.
Mais pour moi, la concentration est la même. En tant que
joueuse, j’avais besoin de me préparer psychologiquement pour
mon match. Et avant d’interpréter un personnage, j’avais aussi
envie qu’on me laisse seule afin que le rôle que j’interprète
m’habite naturellement. Pour moi, c’est le même stress. Mais au
tennis, je ne pensais pas tellement au public alors qu’au théâtre,
si, du moins au tout début. J’ai vraiment ressenti quelque chose
de fort lorsque j’ai joué pour moi, et non pas pour le public. Un
jour mon beau-père m’a dit : « Les autres doivent te dire que tu
fais des progrès ? » Et je lui ai répondu : « Je m’en fiche des
autres, c’est ce que je ressens moi qui est important ! ». Ma
réaction m’a plu... Sarah Forestier que j’ai interviewée me
confiait : « Pour la pièce de Florian Zeller, à un moment donné
je n’étais plus dans la performance, et c’est là que j’ai le plus
appris. Quand on dépasse le fait de ne pas vouloir décevoir les
gens, on franchit un palier ». J’avoue que je ressens très bien ce
qu’elle veut dire... J’ai aussi réalisé que pour oublier les
spectateurs et s’oublier, il me fallait plutôt regarder en l’air.
Effectivement, avant de constater cette réalité, j’ai ressenti un
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malaise très profond lorsqu’en interprétant Cordélia dans la
pièce de Shakespeare, je suis tombée sur le visage d’une des
élèves spectatrice.
C’était vraiment affreux comme sensation et j’en ai pleuré,
tellement je me suis sentie mal.
Les deux disciplines peuvent servir de thérapie, mais de
façon différente, et le théâtre est plus douloureux. Le sport ne
fait pas souffrir psychiquement, mais physiquement. Au final, la
tête se vide et se libère des problèmes de la vie. Alors qu’au
théâtre, c’est surtout le psychisme qui travaille, voire qui
souffre et qui guide le corps. Mais au bout du compte, l’esprit
va mieux aussi. En fait, théâtre et sport sont très
complémentaires. Lorsque je jouais au tennis, j’ai vécu des états
seconds extraordinaires, et je sais qu’au théâtre, quand on est à
fond dans un rôle, c’est le même principe. Je le devine et les
comédiens me l’ont confirmé. J’aurais beaucoup aimé ressentir
un jour cet état second sur scène. Ce qui est similaire aussi,
c’est le fait de dépasser la douleur. Dans le sport, on arrive à
l’oublier par la volonté, quitte à la retrouver dès que la
compétition est finie. Au théâtre on peut, paraît-il, avoir 40 de
fièvre et jouer sans en ressentir les effets. Et après, les voir
ressurgir également... Une fois j’ai eu une sensation énorme de
fatigue après un gros effort au théâtre. Je devais jouer
Mademoiselle Julie, l’histoire d’une femme confrontée à un
pervers. J’étais à ce moment-là en plein dans ces souvenirs, et
un peu avant de jouer mon rôle, je me suis sentie très mal. Je
suis sortie quelques instants de la salle. Je me suis assise et
n’arrivais plus à décoller. J’ai failli quitter le cours, puis ma
volonté a pris le dessus et je suis revenue la larme à l’œil. J’ai
refait mon entrée deux fois sur scène, puis à la troisième j’ai
joué et ressenti pour la première fois comme un oubli de
moimême. Une fois rentrée chez moi, je me suis allongée sur le
fauteuil. J’étais complètement vidée comme après un match de
tennis. Je m’étais vraiment surpassée et j’avais la sensation
d’avoir remporté une victoire sportive... Je dois dire que le peu
de théâtre que j’ai fait m’a donné la même impression que le
tennis : une remise en question de soi à chaque fois. Je n’étais
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jamais la même sur la scène, et je n’étais jamais non plus la
même sur un cours. Tout dépendait

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