Les liaisons dangereuses au cinéma
264 pages
Français

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Les liaisons dangereuses au cinéma , livre ebook

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Description

Les Liaisons dangereuses au cinéma questionne le motif de l'adaptation cinématographique à travers les trois adaptations majeures du sulfureux roman de Laclos, celle de Roger Vadim Les Liaisons dangereuses 1960 (1959), celle de Stephen Frears Dangerous Liaisons (1988) et celle de Milos Forman Valmont (1989). Voici le premier volet du diptyque consacré aux Liaisons dangereuses et à la façon dont le cinéma s'est emparé du roman de Laclos.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2014
Nombre de lectures 10
EAN13 9782336356532
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection « Le parti pris du cinéma »
dirigée par Claire Mercier
ESSAIS — MONOGRAPHIES — CINÉFABLES
Entre objectivité et subjectivité, entre récit et drame, entre œuvre et marchandise : mort ou métamorphose du cinéma ? Nous publions des essais parce que ce terme unit dans une ambiguïté féconde la critique et les cinéastes. Des monographies parce qu’on peut imaginer un temps où, le cinéma disparu, les films ne subsisteront que par les descriptions vivaces qui leur auront été consacrées et qui, déjà, en donnent une image. Nous publions aussi des scénarios et plus largement des textes qui ont pris place dans le processus de production des cinéfables . Parce que de projet de film qu’il était, le scénario tend lors de chaque projection du film à redevenir fluide et à aller se déposer ailleurs… Chaque auteur de la collection s’aventure personnellement à interpréter ce que peut être Le parti pris du cinéma .

Comité de lecture :

Guillaume Bourgois, Jean Durançon, Dominique Laigle,
Arthur Mas, Claire Mercier, Bruno Meur,
Martial Pisani, Pauline Soulat
Titre
Anielle WEINBERGER



LES LIAISONS DANGEREUSES
AU CINÉMA



Par où commencer et comment mettre fin
Dans la même collection
Anielle Weinberger, Le Danger des Liaisons , 2014.
Aurélia Georges, Élodie Monlibert, L’Homme qui marche , 2013.
Robert Bonamy, Le fond cinématographique , 2013.
Suzanne Liandrat-Guigues, Jean-Louis Leutrat, Rio Bravo de Howard Hawks , 2013.
Copyright

© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

www.harmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-70664-1
Avant-propos
« En forme d’introduction 1 » au Récit filmique , André Gardies ne manque pas de relever « la constellation d’idées reçues 2 » sur l’adaptation, « ou, à tout le moins, de fausses questions. C’est l’un des mérites (on lui reproche tant de choses, à commencer par son jargon) de la théorie du cinéma que d’avoir débusqué ses impertinences. 3 » Et de spécifier à juste titre : « Le plus souvent c’est dès le début que la question est mal engagée, lorsqu’on se propose notamment d’analyser le possible jeu des équivalences entre les deux pratiques artistiques. 4 »
Nous discernons bien là un rapprochement d’idées avec notre essai qui vise, non pas tant à appliquer une proposition comparative exprimant une modalité égale, supérieure ou inférieure entre les trois adaptations cinématographiques du roman épistolaire de Pierre-Ambroise Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses , parution en 1782 – c’est-à-dire, Les Liaisons dangereuses 1960 de Roger Vadim, 1959 ; Dangerous Liaisons de Stephen Frears, 1988 et Valmont de Milos Forman, 1989 –, qu’à appliquer le mode de comparaison dans le sens littéraire, selon le Larousse, « un procédé stylistique qui consiste à mettre en rapport deux termes comparés dans une intention de clarté ou de poésie. » Tractation qui peut nous conduire, pour l’analyse du travail de l’adaptation, à tenter le franchissement de la frontière entre comparaison et métaphore.
On doit à l’exemplarité même du sujet d’avoir dirigé nos recherches et nous inciter à éprouver, de ce point de vue, le motif de l’adaptation.
D’une part, parce que le premier film, Les Liaisons dangereuses 1960 , a provoqué un scandale comparable à celui du livre original lors de sa parution au XVIII e siècle : la V e République agitant comme jadis sur l’avant-scène du théâtre du monde l’ordre, la morale et la religion ; le spectre du vice et de la contrefaçon.
D’autre part, en raison du caractère singulaire des trois adaptateurs : Roger Vailland, écrivain-scénariste ; Christopher Hampton, dramaturge-scénariste ; Jean-Claude Carrière, scénariste. Une originalité de parcours à l’instar de Laclos, auteur d’un seul roman, et des trois scénaristes et des trois réalisateurs, qui permet de confronter les différents points de vue sur l’adaptation et constitue par là-même un exemple sans précédent dans le cinéma.

Roger Vailland/Roger Vadim
Du romanesque libertin à l’imaginaire viril, Les Liaisons dangereuses 1960 , métamorphose de la vie de la bonne société en jeu strictement codifié.

Christopher Hampton/Stephen Frears
De la théâtralité de Dangerous Liaisons à la dramaturgie libertine. Sous les feux de la rampe, la scène organisée de manière picturale : jeu de masques, parade rituelle, coups de théâtre.

Jean-Claude Carrière/Milos Forman
Du souffle épique de Diderot contre la vision sadienne des Liaisons. Valmont ou la conception musicale de l’œuvre. Dédramatisation, désacralisation et démystification.
De la scène inaugurale à la clôture. Jeux d’échos.
La problématique du processus de l’adaptation implique un travail de démonstration dont la méthode la plus appropriée à notre sujet indique tout particulièrement les débuts et les fins des films.

La désignation des scènes d’ouverture et de fermeture, si elle embrasse un terrain a priori déjà défriché dans les histoires du cinéma, se particularise pour ce qui relève de notre propre analyse dans le choix de l’adaptation des Liaisons dangereuses et de ses modes d’application dans les films Les Liaisons dangereuses 1960, Dangerous Liaisons et Valmont.

Une élection qui plébiscite d’autant ces « échos à distance » que fait apparaître Jacques Gerstenkorn : « De tous ces jeux d’échos , les plus faciles à mémoriser sont ceux qui encadrent le récit 5 » – « amplitude maximale lorsqu’il s’agit d’un encadrement 6 » précise-t-il lui-même. « Par encadrement métaphorique, j’entends le fait qu’une relation d’analogie relie le début du film à sa fin 7 » parce que « à l’échelle d’un film entier, il est fréquent d’éprouver un sentiment de déjà vu » et nous voudrions y associer le déjà lu , « sans pour autant retrouver littéralement – c’est nous qui soulignons – les mêmes images ou une scène reproduite à l’identique 8 ».

« Le travail d’écriture consiste dans la transformation des matériaux légués par une tradition, fournis par des prédécesseurs 9 », note Michel Delon à propos de Laclos. Juste introduction à cette mission exploratoire des lettres « clés » qui ouvrent au roman épistolaire comme elles le verrouillent, et des séquences correspondantes dans les trois films.

Toutefois, prendre l’auteur au pied de la lettre , étudier la structure, la composition, le mouvement qui va du roman aux films et des films au roman autorise une mise en rapport en forme de contrepoint grâce à laquelle vouloir rester collé au texte en se reposant sur les ouvrages d’analyse du roman et les études biographiques sur Laclos est peut-être la meilleure façon de dégager des perspectives, des points de vues nouveaux dans les films par l’étude du scénario, des travaux sur l’adaptation, l’écriture et la mise en scène.
1 A. Gardies, Le Récit filmique , Hachette Livre, 1999, p. 3.
2 Ibid ., p. 4.
3 Ibid .
4 Ibid .
5 Gerstenkorn, La métaphore au cinéma , Librairie des Méridiens, Klincksieck et C ie , 1995, p. 63.
6 Ibid. , p. 65.
7 Ibid. , p. 63.
8 Ibid.
9 M. Delon, P.-A. Choderlos de Laclos, Les Liaisons dangereuses , Études littéraires, Presses Universitaires de France, 1986, p. 45.
Les Liaisons dangereuses
« J’étais en garnison à l’île de Ré, et après avoir écrit ces quelques élégies des morts qui n’en entendront rien, quelques épîtres en vers, dont la plupart ne seront jamais imprimées, très heureusement pour le public et pour moi, étudié un métier qui ne devait me mener ni à un grand avancement ni à une grande considération, je résolus de faire un ouvrage qui sortît de la route ordinaire, qui fît du bruit, et qui retentît encore sur la terre quand j’y aurais passé… * »
Les Liaisons dangereuses.
Pierre-Ambroise Choderlos de Laclos.
P.-A. Choderlos de Laclos
1782. Le siècle des Lumières, sept ans avant la Révolution. C’est au printemps, le 23 mars, que le Mercure de F

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