L Autre en images
205 pages
Français

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L'Autre en images , livre ebook

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Description

A l'heure où les mots "respect" et "tolérance" sont sur toutes les lèvres, il nous a paru nécessaire de nous interroger sur les clichés identitaires qui conditionnent notre rapport aux autres. Que peuvent avoir en commun, par exemple, les analyses du Journal Télévisé de France 2 et des films de Youssef Chahine ? Le débat sur Maastricht et les photographies d'hystériques à la Salpêtrière ? Les formes d'altérité ici posées bénéficient d'approches croisées permettant de cerner au mieux les idées reçues diffusées par les images.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2005
Nombre de lectures 96
EAN13 9782336273860
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2005
9782747580359
EAN : 9782747580359
L'Autre en images
Idées reçues et stéréotypes

Elodie Dulac
Delphine Robic-Diaz
Sommaire
Page de Copyright Page de titre REMERCIEMENTS PRÉFACE - L’autre regard(e) ÉDITORIAL LOGIQUE D’AFFRONTEMENT
Réactualisation d’une idée reçue : le mythe du « péril jaune » dans Indochine de Régis Wargnier (1992) La propagande pédagogique dans la presse française : le cas du débat sur Maastricht Le mythe du Führer : du Triomphe de la volonté au Dictateur
RECHERCHE DE COMPLÉMENTARITÉ
La place du Français dans le discours de Youssef Chahine à travers Le Destin et Adieu Bonaparte Regardés avec les yeux des autres Stéréotypes et clichés mis à l’épreuve : les collections photographiques de Jean-Martin Charcot et Alphonse Bertillon
VOLONTÉ DE DÉDOUBLEMENT
Le corps-stéréotypé dans La Vaquilla (1985) de Luis Garcia Berlanga Le symbole de l’alliance étudiants-ouvriers : une représentation de l’Autre dans les films de Mai 68 Publics de télévision et idées reçues
BIBLIOGRAPHIE NOTES SUR LES AUTEURS Champs visuels
REMERCIEMENTS
Cet ouvrage doit beaucoup aux conseils avisés de Monsieur Roger Odin, professeur de Cinéma à l’Université Paris III-Sorbonne Nouvelle, qu’il en soit ici remercié.
L’origine du GRRAAL et des recherches qu’il mène sur les représentations de l’Autre et de l’Ailleurs se trouve dans le cours donné jusqu’en 2001 par Madame Hélène Puiseux à l’EPHE, nous profitons du présent volume pour lui exprimer toute notre reconnaissance.
À nos directeurs de recherche, Mesdames Murielle Gagnebin, Michèle Lagny, Sylvie Lindeperg, Laurence Schifano et Messieurs Philippe Dubois, Michel Marie, Michael Palmer, Francis Ramirez nous tenons à manifester notre gratitude pour leur soutien tant intellectuel que moral.
Enfin, merci à Guillaume Soulez pour sa patience et sa compréhension.
PRÉFACE
L’autre regard(e)
Guillaume Soulez

Devant la floraison d’ouvrages trop généraux sur « les médias » et leurs supposés « discours » ou de monographies trop auteuristes sur un cinéaste et son seul univers, on ne peut que se réjouir du projet de ce groupe d’ « étudiants-chercheurs », en cinéma & audiovisuel et en information-communication, d’aborder leurs différents objets propres autour d’un véritable « problème » commun, la question de la présence et de la représentation de l’autre dans les images, les films, les documents audiovisuels. Dans son introduction, Delphine Robic-Diaz présente clairement trois modalités possibles du rapport à l’autre — affrontement, complémentarité, dédoublement — abordées par les différents articles de ce recueil, ce qui, sans nier leur multiplicité et leur diversité, montre que les questionnements traversent précisément la variété des problématiques et des objets de recherche. Ainsi, par exemple, une étude qui relève de l’analyse filmique et des rapports entre cinéma et Histoire (Sonia Bruneau) et une enquête sur la réception de journaux télévisés avec l’aide des outils des cultural studies anglaises (Aurélie Aubert), ou dit autrement , une analyse de la difficulté à figurer l’ouvrier dans les Ciné-Tracts de Mai 68 et une analyse des réactions de téléspectateurs à la couverture télévisuelle de la crise ivoirienne (envoyées au Médiateur de l’information de France 2), ont plus à voir en effet l’une avec l’autre qu’on ne pourrait le croire a priori . Le premier « dédoublement » qu’abordent ces deux études n’est-il pas d’abord celui du chercheur qui « se met dans la peau » du destinataire de ces films ou de ces reportages pour pouvoir comprendre ce que signifie être un militant en 68, ou ce que signifie être choqué aujourd’hui par telle représentation de la Côte d’Ivoire au journal télévisé ? Et l’on pourrait de même associer les autres études rassemblées ici autour d’autres questions communes liées à l’altérité.
Sans doute l’intérêt d’un tel recueil est-il ainsi, au-delà des analyses spécifiques qui le composent, d’aborder souvent de front ce qu’on pourrait appeler « l’autre regard », c’est-à-dire l’idée que ce que je vois — image, film, document — est vu, regardé par un autre, mais surtout autrement par un autre , pour paraphraser le titre de David Faroult, qui s’intéresse à la façon dont un groupe de Cinéthique a cherché à restituer le point de vue d’handicapés sur le monde que nous avons en partage malgré la différence de nos regards sur lui. Il y a là un effort à produire, tant pour le cinéaste, le journaliste, le spectateur que le chercheur, devant la force apparemment assertive des images que nous n’imaginons pas pouvoir être vues autrement, force qui n’est autre que la force de notre propre regard sur elles, c’est-à-dire encore l’attachement que nous avons pour notre propre regard. Comme le montre bien la première partie du recueil, cet attachement à notre regard est à son tour producteur d’images, les types et stéréotypes, dont la fonction n’est pas seulement de produire une image, parmi d’autres possibles, qui corresponde à notre regard (sur une chose, un événement) mais d‘ imposer cette image précisément pour éviter le regard de l’autre , en faisant en sorte de nier les autres images qu’il pourrait produire de la même chose. Présent dans l’argumentation verbale, comme le souligne Laurent Béru à propos de la présentation du débat sur le Traité de Maastricht par trois journaux qui votaient « oui », ce processus de réduction de l’altérité en régime visuel — en l’occurrence du corps et du visage — en oeuvre dans la stéréotypie est bien mis au jour par le travail de Sylvie Hepp-Hauteville sur les photographies de Bertillon et Charcot qui tentent, selon deux modalités inverses, l’une déterminée par le tableau, l’autre par le détail, de « cerner [l’] inquiétante altérité » des marginaux, en un processus qui fait de ces photos le « négatif du portrait bourgeois » (selon les termes de Christian Phéline), alors en plein développement, peut-on dire pour filer la métaphore. Comme en miroir, on observe également dans l’étude de Delphine Robic-Diaz comment un film nostalgique comme Indochine se réalimente en clichés visuels colonialistes, produisant un double discours qui naît du décalage entre bande image et bande son, et, à l’inverse, comment un comique visuel burlesque permet de déconstruire les stéréotypes du corps franquiste dans le film La Vaquilla . La puissance corrosive du rire focalisée sur le corps en représentation se retrouve aussi dans la minutieuse analyse d’Elodie Dulac qui confronte la statuaire visuelle du Führer dans Le Triomphe de la Volonté et sa destruction dans Le Dictateur .
Faire voir sous le corps franquiste un corps nu d’homme, identique dans sa nudité au corps d’un Républicain, ou sous le Dictateur le barbier juif, etc. c’est utiliser une médiation , celle du corps de l’acteur. En ce sens, les études ici réunies analysent aussi des processus d’ altérisation des images qui visent à produire une alternative pour les regards à travers de telles médiations, tel « la place » — et non le « rôle » — des personnages de Français dans les films de Youssef Chahine, analysés par Ramla Kronfol Chourbaji, puisque le cinéaste cherche à introduire une autre figure de l’Occidental pour mieux engager la critique interne du regard égyptien sur l’Occident et sa propre culture. C’est aussi à restituer le regard de l’autre que s’efforce précisément le bien nommé Médiateur de l’information de France 2, lors de son émission hebdomadaire, en permettant la vision à nouveaux frais de reportages que nous avons sans doute déjà vus mais que nous sommes invités à revoir avec les yeux des téléspectateurs choqués ou critiques qu’il invite sur son plateau, donnant en quelque sorte voix au regard. La réversibilité des images — via un acteur, un personnage, la distance historique ou la voix du regard — apparaît ainsi comme une piste féconde pour poursuivre l’enquête sur images et altérité.
Comme on l’a souvent remarqué à propos de l’anthropologie ou des études de réception, la démarche des sciences humaines et des sciences sociales en fait parfois de véritables « sciences de l’autre » et c’est bien dans cette perspective altruiste que se situe l’ouvrage que le lecteur a dans les mains. Signe des temps, l’analyse porte beaucoup plus sur la critique des « images uniques » (comme on parlait de « pensée unique » à une époque) et de leur dynamique réductrice, de leur puissance d’orientation du regard dans une seule direction, ainsi que sur les moyen

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