Le cinéma est à nous
369 pages
Français

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Le cinéma est à nous , livre ebook

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Description

Dès la Libération, le PCF a décrété, après Lénine, que l'art cinématographique était le plus important des arts. La critique communiste a évalué la production nationale, du "cinéma de qualité" au "cinéma d'auteur" en passant par la Nouvelle Vague et la caméra idéologique de Mai 68. Cette étude détaillée analyse l'évolution et les soubresauts des politiques cinématographiques et des discours critiques du PCF à travers une lecture détaillée de sa presse et de ses archives. Le cinéma est à nous offre ainsi une mise en perspective historique inédite des positions des communistes sur le cinéma français.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2005
Nombre de lectures 196
EAN13 9782336263335
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le cinéma est à nous

Laurent Marie
Champs visuels
Collection dirigée par Pierre-Jean Benghozi, Raphaëlle Moine, Bruno Péquignot et Guillaume Soulez

Une collection d’ouvrages qui traitent de façon interdisciplinaire des images, peinture, photographie, B.D., télévision, cinéma (acteurs, auteurs, marché, metteurs en scène, thèmes, techniques, publics etc.). Cette collection est ouverte à toutes les démarches théoriques et méthodologiques appliquées aux questions spécifiques des usages esthétiques et sociaux des techniques de l’image fixe ou animée, sans craindre la confrontation des idées, mais aussi sans dogmatisme.

Dernières parutions
Jean-Claude CHIROLLET, Numériser, reproduire, archiver les images d’art , 2005.
Pascal VENNESSON, (sous la dir.), Guerres et soldats au cinéma , 2005.
Sébastien ROFFAT, Animation et propagande. Les dessins animés pendant la Seconde Guerre mondiale , 2005.
Rose-Marie GODIER, L Automate et le cinéma , 2005.
Jean MOTTET, Série télévisée et espace domestique. La télévision, la maison, le monde , 2005.
Elodie DULAC et Delphine ROBIC-DIAZ (coordonné par), L’Autre en images , 2005
Mohamed ESSAOURI, Selon la légende et l’image , 2005.
Graeme HAYES et Martin O’SHAUGHNESSY (sous la dir.), Cinéma et engagement , 2005.
Marie-Thérèse JOURNOT, Le courant de « l’esthétique publicitaire » dans le cinéma français des années 80 : la modernité en crise , 2004.
Pierre BEYLOT (coordonné par), Emprunts et citations dans le champ artistique , 2004.
Ulli PICKARDT, Travelling arrière , 2004.
Stéphanie WILLETTE, Le cinéma irlandais , 2004.
Roy MEREDITH, Mathew Brady, Photographe de Lincoln , 2004. Jean-Pierre ESQUENAZI (Sous la dir.), Cinéma contemporain, état des lieux , 2004.
Clotilde SIMOND, Esthétique et schizophrénie , (Zabriskie Point, Au hasard Balthazar et family viewing), 2004.
Sommaire
Page de titre Champs visuels Page de Copyright REMERCIEMENTS Dedicace Introduction ABREVIATIONS CHAPITRE 1 - Espoir et désenchantement (1944-1947) CHAPITRE 2 - Le cinéma est affaire de morale CHAPITRE 3 - Les années dogme (1947-1956) CHAPITRE 4 - Sains, vrais, et pleins de bons sentiments CHAPITRE 5 - La nouvelle République (1957-1964) CHAPITRE 6 - Le chêne et le roseau CHAPITRE 7 - Utopies et réalités du cinéma (1965-80) CHAPITRE 8 - Le printemps de la critique CHAPITRE 9 - Exception culturelle (1981-2005) CHAPITRE 10 - Rosetta contre Nikita CONCLUSION - Le cinéma est à nous SOURCES BIBLIOGRAPHIE FILMOGRAPHIE INDEX DES PERSONNES CITEES Cinéma à l’Harmattan
www.librairieharmattan.com e-mail : harmattanl@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2005
9782747589086
EAN : 9782747589086
REMERCIEMENTS
Ce livre est à la fois la traduction, la refonte et l’approfondissement d’un PhD soutenu à l’Université de Warwick en mai 2000, The French Communist Party and French Cinema 1944-1999 . Je tiens à remercier celles et ceux dont l’aide me fut précieuse lors de ce premier travail. Merci tout d’abord à ma directrice de thèse, Ginette Vincendeau, qui a soutenu ce projet de bout en bout. Remerciements également à mes collègues du département de Français de UCD, et en particulier à Douglas Smith. À Paris, je n’aurais pu mener à bien cette recherche sans le concours amical de Chantal Barry et Luce Vigo.
Merci à Émile Breton, Claude Michel et René Vautier pour leur temps et leur générosité.
Pour le présent ouvrage, toute ma gratitude va en premier lieu à Agnès Maillot pour sa salutaire contribution, et à Raphaëlle Moine. Merci à Natalie Thiriez, qui m’a aidé à le mettre en forme, ainsi qu’à Tangui Perron et Myriam Goncalvès qui m’ont permis d’accéder à la photothèque de l’Institut d’histoire sociale CGT.
Que les conservateurs et les personnels de la Bibliothèque nationale de France, du département des Arts du spectacle, de la Bibliothèque du film, des archives du Parti communiste français, du Centre des archives contemporaines, des archives de la Seine-Saint-Denis et du Forum des images soient également assurés de ma reconnaissance.
Mille mercis à Bronah, dont la confiance, les constants encouragements et l’infinie patience ont accompagné la rédaction de ce livre.
à Andrée et Jean-Claude Marie, mes parents,
Introduction
Que ce soit à travers la lecture de la presse communiste ou la consultation des archives du parti, une constatation s’impose : le Parti communiste français n’a cessé, depuis la Libération, de s’intéresser au cinéma français. Cet ouvrage se propose d’éclairer cet aspect particulier de la politique culturelle du PCF. Pour le Parti communiste comme pour le cinéma français, la fin de la Seconde Guerre mondiale représente en effet un nouveau départ. Légitimé par la Résistance, le Parti communiste devient parti de gouvernement, ses succès électoraux le hissent au premier plan de la vie politique du pays et il peut laisser libre cours à son ambition nationale. Par ailleurs, la corporation du cinéma français, très active sous le régime de Vichy, veut se débarrasser des stigmates de la Collaboration et présenter un visage neuf à la nation libérée ; la création du Centre national de la cinématographie (CNC) marque en 1946 la reconnaissance officielle du cinéma français par la République. En outre, les communistes jouent un rôle majeur dans la réorganisation d’un secteur où les enjeux idéologiques le disputent aux enjeux industriels. À peine Paris est-il libéré qu’ils proposent la mise en place d’une nouvelle politique cinématographique. Dès lors, le cinéma français devient un domaine jalousement surveillé par le PCF.
L’activité critique renaît elle aussi dès la fin de l’Occupation. Emmenée par Georges Sadoul, la critique communiste occupe le devant de la scène grâce à un éventail de publications dépendant du Parti, parmi lesquelles la revue de cinéma L’Ecran français . Depuis, les politiques cinématographiques défendues par le PCF et les opinions critiques des communistes sur le cinéma français se sont croisées, se sont répondu ou se sont contredites au fil des soixante dernières années. Cet ouvrage se charge ainsi de mettre en lumière le rapport dialectique entre politique et critique cinématographiques qui s’est établi durant cette période. Il a aussi pour ambition de combler une lacune de l’édition. Rares en effet sont les ouvrages sur le PCF qui accordent au septième art la place qu’il mérite. 1 En revanche, la plupart des livres consacrés à l’histoire du cinéma français mentionnent les activités du Parti communiste depuis la Libération, mais leurs analyses s’y révèlent souvent trop approximatives et superficielles. Finalement, si les travaux consacrés à des périodes et à des thèmes spécifiques approfondissent l’étude du rôle des communistes français, ils ne considèrent pas celui-ci dans son développement historique. C’est précisément cette approche qui a été privilégiée ici. 2
D’évidence, les limites de cette étude n’impliquent nullement que l’analyse de la période antérieure (1920-1944) comporte moins d’intérêt. La relation entre les communistes et le cinéma des années trente a d’ailleurs suscité de nombreuses analyses 3 , mais ni le PCF, ni le cinéma français n’avaient encore acquis leur statut d’institutions nationales. Le Parti communiste attire alors artistes et intellectuels car il est porteur des espoirs qu’a fait naître la révolution russe au lendemain de la Première Guerre mondiale et ensuite parce qu’il s’engage dans la lutte contre les fascismes européens. Il reste un parti marginal jusqu’au milieu des années 1930, le Front populaire lui offrant sa première reconnaissance électorale à l’échelle nationale. De même, si le cinéma français des années 1920 et 1930 a marqué l’histoire du cinéma, cela s’est fait dans un désordre structurel que les commentateurs ont souvent souligné. Sans qu’il faille négliger les multiples initiatives, souvent infructueuses, des années trente, le premier organisme fédérateur, le Comité d’organisation de l’industrie cinématographique (COIC), est instauré sous un gouvernement de collaboration dans le but de rationaliser et de centraliser la production nationale. 4 Le cinéma français libéré doit marquer sa différence et repartir sur les bases saines que lui offre la nouvelle nation éma

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