Van Gogh
224 pages
Français

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Description

Arrivé fin mai 1890 à Auvers-sur-Oise pour se faire soigner par le docteur Gachet, Van Gogh va vivre les derniers jours de sa vie, partagés entre une intensive création, des amours malheureuses et le désespoir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2013
Nombre de lectures 35
EAN13 9791022001120
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

VAN GOGH

Scénario : Maurice Pialat
Réalisation : Maurice Pialat

Découpage plan par plan : Annelise Landureau

© Presses Électroniques de France - L'Avant-Scène Cinéma, 2013

1.Ouverture au noir sur le gros plan en ralenti d’un pinceau enduit de gouache bleu foncé qui vient caresser une toile déjà indigo. On entend le seul bruit amplifié du pinceau. Léger mouvement d’accompagnement à droite avec le pinceau qui trace une ligne courbe. Une main apparaît dans le champ, au bout du pinceau, puis se retire. Le titre Van Gogh, en caractères blancs, apparaît en surimpression sur le cadre noyé de bleu, presque fixe.

Quai de la gare de Chaponval, ext. jour

2.Plan rapproché de trois quarts et panoramique d’accompagnement à gauche sur la locomotive d’un train à vapeur qui avance face caméra, son conducteur penché à la fenêtre, et entre en gare. Un vieil homme bedonnant, sur le quai, entre dans le champ tandis que derrière lui la cheminée de la locomotive crache et que le train ralentit puis s’arrête, le chef de gare annonçant l’arrêt à Chaponval. Il sort du champ à droite. Une portière s’ouvre au premier plan sur un homme roux, assez maigre, l’air fatigué, qui descend du train et referme la porte de la voiture : c’est Vincent Van Gogh (Jacques Dutronc). Derrière lui, sur le quai, un homme coiffé d’une casquette (MAURICE COUSSONNEAU) semble chercher quelqu’un dans le train. Panoramique d’accompagnement à droite sur Van Gogh qui se dirige lentement vers une voiture de marchandises, en bout de train, les mains dans les poches de sa veste. L’homme le dépasse en courant. Dos caméra, Van Gogh s’arrête aux côtés de ce dernier qui décharge ses bagages du wagon (toiles emballées et chevalets), et les pose sur une charrette à bras.

Porteur

(Apercevant le peintre)

Vous les emportez ?

Vincent

Non… Le Docteur Gachet, c’est où ?

Porteur

(Déchargeant un chevalet)

Oh vous le trouverez pas ! Il arrive qu’au train de sept heures…

Vincent

(Après un temps de réflexion)

Vous connaissez une pension pas chère ?

Porteur

(Chargeant toujours la charrette avec empressement)

Ravoux… Y’a que chez Ravoux… Mais vous auriez dû descendre à la prochaine, parce que Ravoux, c’est plus près d’Auvers…

(Il se retourne vers le peintre, aimable, saisit les bras de la charrette…)

On va boire un canon ?

Vincent

(Bourru)

J’bois pas…

Porteur

(Et avance sur le quai, le peintre filant loin devant, face caméra)

Partez pas comme ça, vous prenez pas une valise ?

(Ils sortent du champ à gauche. Panoramique à gauche sur le train qui se met lui aussi en branle. Un jeune employé des chemins de fer reste à la porte de la voiture qui démarre et les dépasse. Sur le quai, dos caméra, le préposé pose la charrette…)

Je mets tout ça à la consigne et puis j’vous accompagne !… et commence à décharger, tandis que le peintre, sans lui répondre, disparaît derrière la gare.

Rue d’Auvers-sur-Oise, ext. jour

3.Plan rapproché et travelling d’accompagnement à droite sur Vincent Van Gogh et son nouveau compagnon qui marchent côte à côte, profils droit caméra.

L’homme de la gare

(Taquin)

Pas bavard, hein ?

Vincent

(Esquissant un sourire)

Si beaucoup…

Ils passent devant un portail ouvert sur la cour d’une maison bourgeoise : une femme y arrose la pelouse tandis qu’à l’arrière-plan on aperçoit un groupe assis sur un banc à l’ombre des arbres.

L’homme

Qu’est-ce que vous venez faire à Auvers ?

Vincent

(Se retournant légèrement vers lui, souriant encore)

Rien.

Porteur

(Il s’arrête net)

C’est pas fatiguant !

(… puis reprend la marche)

Vous venez à Auvers pour vous mettre au vert !

(Ils dépassent la caméra et marchent maintenant de trois quarts)

Moi, j’suis l’préposé de la compagnie des chemins de fer du Nord… à Chaponval. On est tous dans les chemins de fer dans la famille ! Les trains, ils ont bercé toute ma jeunesse…

(Au second plan derrière eux, on aperçoit une nouvelle cour, plus modeste. Une voiture à cheval traverse devant eux et y pénètre. Ils s’arrêtent encore)

Mon père était chef de gare, moi j’ai pas pu passer l’instruction…

4.Raccord en plan rapproché sur Van Gogh, vu de trois quarts, face caméra. Son compagnon, face à lui, se retourne vers la caméra et désigne du menton la cour hors champ.

Porteur

C’est là, chez Ravoux…

(Il sort du champ. Sans qu’une expression ne transparaisse sur son visage, le peintre regarde longuement la bâtisse. L’homme revient vers lui)

S’il y a quelque chose de libre, elle vous prend… Mais… C’est simple, hein ?

Vincent

(fixant toujours du regard l’auberge)

J’suis pas difficile.

Ils sortent du champ à droite.

Auberge Ravoux, int. jour

5.Plan rapproché sur un homme assez corpulent (JACQUES VIDAL), derrière le comptoir d’un café, profil gauche caméra. Au second plan, l’encadrement d’une porte ouverte sur une autre pièce. Van Gogh et son serviteur entrent dans le champ à gauche, et serrent la main du cafetier. Au second plan, un jeune homme à l’allure bizarre (DIDIER BARBIER) entre dans le champ et se poste en bout de bar, au centre du cadre. Il porte un béret et des petites lunettes qui pourraient lui donner un air sérieux si son regard plongé dans le vide et sa façon de grignoter une tranche de pain miette à miette n’éveillaient pas la curiosité. Le cafetier se retourne vers la droite…

Ravoux

C’est trois francs cinquante la pension,

(Levant le doigt en l’air )

… sans la boisson !

… Et pose devant eux un petit verre à eau-de-vie, que le peintre repousse aussitôt

Vincent

Non, mais j’bois pas moi…

Le cafetier, qui a débouché la bouteille, arrête son geste.

Le préposé

(Donnant un coup de coude au peintre, en riant)

Dis pas ça ! Il se rattrape sur son tord-boyaux…

Le cafetier verse un verre au préposé, tandis qu’au second plan l’étrange spectateur, en boulottant sa mie de pain, fixe le peintre, qui le remarque et le regarde à son tour.

Ravoux

Vous voulez voir la chambre ?

Le peintre hoche la tête à l’affirmative.

L’idiot

(À Van Gogh, désignant sa tranche de pain)

Le pain et le vin…

En passant derrière lui, le cafetier lui tape affectueusement sur l’épaule et, suivi du peintre, passe dans l’autre pièce au second plan, au fond de laquelle on aperçoit une femme portant un panier de linges.

Chambre de l’auberge, int. jour

6.Plan très rapproché et travelling avant derrière le cafetier qui entre dans une petite chambre, sous les combles. Un seul petit vasistas éclaire la pièce.

Ravoux

Voilà le palace ! Propre…

(Poursuite du travelling avant sur Van Gogh qui entre dans le champ. Le cafetier, aimable, mais ferme )

On vous change les draps une fois par semaine mais c’est vous qui faites vot’ lit.

(… Van Gogh avance immédiatement vers le petit trou de ciel, dos caméra. Le cafetier, qui continue la visite, ouvre un placard au second plan, sous la fenêtre…)

Un grand placard, pour vos affaires… pratique !

Vincent

(Le nez levé vers le ciel, ironique)

Avec vue sur la mer ?

Ravoux

(... Prend une lampe à huile posée sur une table, juste à côté…)

En vous penchant, vous avez la plage à cinquante mètres…

Vincent

(Qui se retourne face caméra, l’air sceptique)

Joli pt’it port de mer…

Ravoux

(… Souffle la poussière qui la recouvre, et met la lampe sous son bras. Enthousiaste)

Vous verrez, Auvers-sur-Oise est une ravissante petite bourgade !

Ils se dirigent vers la porte, face caméra. Off, on entend le bruit d’un train à vapeur qui ralentit.

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