Effacer, défaire, dérégler...
288 pages
Français

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Effacer, défaire, dérégler... , livre ebook

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Description

Altération des captures d'images, défaillances des appareils, hésitations, ratures, ruines, traces, remontages, techniques obsolètes : ces gestes qui enlèvent et qui détruisent participent à un second temps du regard. De ces dysfonctionnements apparents émerge un moyen de révéler, dans l'art, l'événement perceptif avant le discours. Il faut endurer l'absence de repères techniques ou stylistiques ; un état indécis des œuvres-mêmes apparaît alors, indécision essentielle à la définition de l'expérience esthétique contemporaine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2015
Nombre de lectures 36
EAN13 9782336383095
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection Eidos

Dirigée par
Michel Costantini & François Soulages
Comité scientifique international de lecture
Argentine (Silvia Solas, Univ. de La Plata), Belgique (Claude Javeau, Univ. Libre de Bruxelles), Brésil (Alberto Olivieri, Univ. Fédérale de Bahia, Salvador), Bulgarie (Ivaylo Ditchev, Univ. de Sofia St Clément d’Ohrid, Sofia), Chili (Rodrigo Zuniga, Univ. du Chili, Santiago), Corée du Sud (Jin-Eun Seo (Daegu Arts University, Séoul), Espagne (Pilar Garcia, Univ. Sevilla), France (Michel Costantini & François Soulages, Univ. Paris 8), Géorgie (Marine Vekua, Univ. de Tbilissi), Grèce (Panayotis Papadimitropoulos, Univ. d’Ioanina), Japon (Kenji Kitamaya, Univ. Seijo, Tokyo), Hongrie (Anikó Ádam, Univ. Catholique Pázmány Péter, Egyetem), Russie (Tamara Gella, Univ. d’Orel), Slovaquie (Radovan Gura, Univ. Matej Bel, Banská Bystrica), Taïwan (Stéphanie Tsai, Unv. Centrale de Taiwan, Taïpei)
Série RETINA
3 François Soulages (dir.), La ville & les arts
11 Michel Gironde (dir.), Les mémoires de la violence
12 Michel Gironde (dir.), Méditerranée & exil. Aujourd’hui
13 Eric Bonnet (dir.), Le Voyage créateur
14 Eric Bonnet (dir.), Esthétiques de l’écran. Lieux de l’image
17 Manuela de Barros, Duchamp & Malevitch. Art & Théories du langage
18 Bernard Lamizet, L’œil qui lit. Introduction à la sémiotique de l’image
30 François Soulages & Pascal Bonafoux (dir.), Portrait anonyme
31 Julien Verhaeghe, Art & flux. Une esthétique du contemporain
35 Pascal Martin & François Soulages (dir.), Les frontières du flou
36 Pascal Martin & François Soulages (dir.), Les frontières du flou au cinéma
37 Gezim Qendro, Le surréalisme socialiste. L’autopsie de l’utopie
38 Nathalie Reymond À propos de quelques peintures et d’une sculpture
39 Guy Lecerf, Le coloris comme expérience poétique
40 Marie-Luce Liberge, Images & violences de l’histoire
41 Pascal Bonafoux , Autoportrait. Or tout paraît
42 Kenji Kitayama, L’art, excès & frontières
43 Françoise Py (dir.), Du maniérisme à l’art post-moderne.
À la mémoire de Laura Malvano-Bechelloni
44 Bernard Naivin, Roy Lichtenstein, De la tête moderne au profil Facebook
48 Marc Veyrat, La Société i Matériel. De l’information comme matériau artistique, 1
49 Dominique Chateau, Théorie de la fiction. Mondes possibles et logique narrative
55 Françoise Py (dir.), Métamorphoses allemandes & avant-gardes au XX e siècle.
Hommage à Georges Bloess
Suite des livres publiés dans la Collection Eidos à la fin du livre Secrétariat de rédaction : Sandrine Le Corre & Bertrand Naivin Publié avec le concours de
Titre

Patrick Nardin









Effacer, défaire, dérégler…
Pratiques de la défaillance entre peinture, vidéo, cinéma

Préface de Pierre-Damien Huyghe
Copyright























© L’Harmattan, 2015 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-73320-3
Préface De l’art comme technique sensible
Pour Patrick Nardin, effacer, défaire, dérégler ne sont pas des verbes négatifs, mais des émancipateurs. Ils désignent des façons de soustraire quelque chose à des opérations par ailleurs bien réglées, trop bien réglées, en l’occurrence celles du spectacle. Il s’agit de considérer les capacités de résultats de ces façons et de relever leur puissance critique. Je dis : « critique », en pensant que ce mot renvoie d’abord à une pratique de tamis. Critiquer, c’est séparer, c’est désunir un ensemble qui ne semble tel que par inaperception de la diversité des composants. Le tamisage est l’opération qui soustrait quelques pépites à cet ensemble et qui révèle ce faisant son caractère non initialement perçu de mélange confus.
Les pépites retenues par le tamis de Patrick Nardin appartiennent toutes au monde de l’art. C’est donc à ce monde que, d’abord, elles se mêlent, et c’est lui qui se trouve de fait critiqué. Entendons-nous tout de même sur le mot. Patrick Nardin le considère largement, il l’admet dans sa confusion possible, et historiquement avérée, avec celui des images. Or ce qui apparaît, c’est que tout l’art qui s’est mêlé aux techniques du faire image n’est pas de même nature. Cela peut se dire autrement, par exemple ainsi : toutes les œuvres ne procèdent pas du même art et les engagements techniques qui produisent chacune tour à tour ne sont pas tous du même ordre. « Deux sortes d’art », disait déjà Diderot dans ses Essais sur la peinture . Il s’agissait alors d’établir que, dans l’ensemble des tableaux effectivement produits au sein de l’histoire de l’art pictural, certains n’entretenaient pas le rapport que d’autres ont à la fiction, au récit et à la discursivité. Diderot donnait à penser que, sous certain point de vue et regardé d’une certaine distance, tel ou tel était capable de ne pas paraître fort parlant. Ouvert à une idée peu classique de l’image, Diderot entreprenait de dissocier l’art de la rhétorique. C’est cette dissociation que poursuit à son tour l’ouvrage de Patrick Nardin, dans un contexte de possibilités techniques qui n’est plus seulement celui de la peinture mais aussi, mais surtout celui des caméras. Il s’agit ainsi de découvrir à quel point sont importantes et d’abord, tout simplement, nombreuses, têtues dans leur présence, les œuvres qui, à l’époque où le cinéma est devenu l’art majeur des images, n’ont pas la fiction, le récit ou le discours pour horizon et grâce auxquelles peut se dégager ce que l’auteur appelle, justement, une « esthétique de la présence ».
N’est-ce pas aujourd’hui un curieux choix, philosophiquement parlant, que celui de recourir à la notion d’une présence ? Peut-être… Je comprends pour ma part que ce choix permet de nommer des cas où se réalise un être au fait. Ces cas sont des occasions offertes à un certain état de conscience, état marqué sans doute par le caractère de n’être pas dupe, mais aussi concerné par une certaine évidence du faire. Soutenir l’être au fait, s’arrêter sur la possibilité d’être, sans délai ni retard, au fait de ce qui par ailleurs et plus couramment contribue à faire image, tel serait l’enjeu de la critique opérée par Patrick Nardin. Dans son contexte l’expression « d’esthétique de la présence » désigne « l’opposé du spectacle cinématographique ». Non pas l’opposé de tout ce qui est possible avec l’appareillage du cinéma, mais l’opposé de ce cinéma qui fait spectacle, l’opposé en tout cas de ce qui aura lié le cinéma au spectacle. Prenons acte de ceci, essentiel pour l’ouvrage, que ce n’est pas l’art des films qui est considéré comme en soi spectaculaire, mais que le spectacle, tout de même, s’est accommodé, et avec quelle ampleur, du cinéma. En ce sens, il s’y est fait. Or pour cela, il n’a pas recouru à cette conscience au fait du fait que je viens d’évoquer, il a plutôt intimé un ordre aux esprits (« instruire par le divertissement », disaient déjà les classiques s’agissant de peinture). L’ordre du spectacle ne va pas sans mettre en œuvre – sans faire jouer (en quoi c’est bien, d’un certain côté , un art – un élément (organisation d’une scène, institution d’un espace à point aveugle, imposition d’un point de vue) où le fait – la nature de fabrique – s’absente dans la conscience de qui pourtant n’est pas a priori incapable de l’examiner. Mais pourquoi justement le spectateur n’est-il pas si souvent qu’il se pourrait un examinateur ? L’absence à l’examen qui définit, qui aura défini tout un art est elle-même moins lacune ou faiblesse qu’effet recherché, organisé et produit. En quoi le spectacle procède bien d’un art de faire. Mais cet art, il le secrète, il le dissimule comme peut faire un magicien pour épater son public.
Il est cependant, et décidément, une autre voie que celle-là. Le livre de Patrick Nardin le prouve par le fait des œuvres dont il fait mention. À ces œuvres ne reste-t-il, en l’absence de magie, qu’à paraître plus laborieuse et trop évidemment technique ? Elles sont d’abord, elles sont surtout plus visiblement des opérations. Ce qui les distingue, c’est de ne pas se poser en moyens pour une fin en dernière analyse idéologique. En réalité, elles sont même sans fin : elles se suspendent en quelque façon sur leur fait, elles s’arrêtent sur ce que, dans la logique du spectacle, on admet au titre d’inst

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