L inculture pour tous
227 pages
Français

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L'inculture pour tous , livre ebook

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Description

Comme tout est devenu culture, il ne sert plus à rien de se cultiver. Dix ans après sa création, le ministère de la Culture est pris à parti, et Malraux voit son action contestée. L'état qui jusque-là était un vecteur d'entraînement, paraît à la traîne, pire même, il semble entériner aujourd'hui un retrait généralisé au profit des industries culturelles. Pourquoi en sommes-nous arrivés à de telles confusions à l'heure où la démocratisation culturelle, cette belle utopie de porter la culture à tout un chacun, ne veut plus rien dire ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2010
Nombre de lectures 65
EAN13 9782336272269
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Des hauts & Débats
Communication / cultures / médias / TIC / société dirigée par Pascal LARDELLIER, Professeur à l’Université de Bourgogne

Cette collection accueillera des essais consacrés à des sujets de société et à des thèmes d’actualité faisant débat. Les ouvrages publiés par la collection « Des Hauts et Débats » seront écrits d’une plume engagée mais toujours argumentée. Ils placeront leur propos dans des perspectives sociologiques, historiques et politiques avec un écho citoyen fort.
Il s’agira de pourvoir la communauté académique et la société civile en éléments de réflexion exigeants sur des sujets posant question, faisant débat et parfois polémique ; pour poser un regard critique, rigoureux et armé sur un monde en métamorphose.
Les institutions, les médias, les TIC, la culture, l’économie ou les grands systèmes idéologiques seront passés au crible des titres de « Des Hauts et Débats ».
Les auteurs seront prioritairement des chercheurs confirmés possédant une expérience éditoriale. Il va sans dire que les débats lancés dans les livres de la collection devraient être relayés par les médias et la sphère publique.
La collection se caractérisera par une identité graphique forte, et la couverture de chaque ouvrage sera illustrée d’une photo représentative du thème du livre.
Pour toute information : pascal.lardellier@u-bourgogne.fr
Titres déjà parus, ou à paraître en 2010 :
Michel Moatti et Sarah Finger, L’Effet-Médias. Pour une sociologie critique de l’information.
Claude Javeau, Pour l’élitisme , suivi de Vive la Sociale . Deux éloges pour temps de crise.
Arnaud Sabatier, Critique de la rationalité administrative. Pour une pensée de l’accueil.
Daniel Moatti, Le Débat confisqué. L’Ecole, entre pédagogues et républicains.
L'inculture pour tous
La nouvelle utopie des politiques culturelles

Serge Chaumier
Du même auteur
La Déliaison amoureuse. De l’idéal de fusion au désir d’indépendance , Collection « Chemins de traverse », sous la direction de David Le Breton, Éditions Armand Colin, avril 1999 (2001). Réédition en format de poche Petite Bibliothèque Payot, 2004. Traduit en portugais.
La Fission amoureuse. Le nouvel art d’aimer , Fayard, 2004. Traduit en espagnol et en polonais.
Des musées en quête d’identité. Ecomusée-Technomusée. Collection « Nouvelles Etudes anthropologiques », sous la direction de Patrick Baudry, L’Harmattan, 2003.
Arts de la rue : La Faute à Rousseau , Collection « Nouvelles Etudes anthropologiques », sous la direction de Patrick Baudry, L’Harmattan, 2007.
Actualités du Patrimoine. Dispositifs et réglementations en matière de patrimoine en France . En collaboration avec Laetitia Di Gioia, Préface de Philippe Poirrier, Editions Universitaires de Dijon, 2008.
Exposer des idées. Du musée au centre d’interprétation , sous la direction de, avec Daniel Jacobi, Ed. Complicités, 2009.
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1 @wanadoo.fr
9782296112483
EAN : 9782296112483
Sommaire
Des hauts & Débats Page de titre Du même auteur Page de Copyright Dedicace CULTURE A TOUS LES ETAGES L’EUCHARISTIE LAÏQUE DIEU EST MORT LENTE AGONIE D’UNE UTOPIE CULTURE SAVANTE, CULTURE POPULAIRE ET CULTURE DE MASSE, UN MARIAGE D’AVENIR AU SUPERMARCHE CULTUREL CONCLUSION - QUE RESTE-T-IL QUAND IL NE RESTE RIEN ? L’ECONOMIE. BIBLIOGRAPHIE
« Jamais, quand c’est la vie qui s’en va, on n’a autant parlé de civilisation et de culture »
Antonin Artaud.
« Tout ce qui dégrade la culture raccourcit les chemins qui mènent à la servitude »
Albert Camus.
À ma mère qui m’a donné l’amour de la poésie, À ce libraire qui me prêtait des livres quand j’étais enfant, Aux bibliothécaires de ma ville natale qui m’accueillaient avec attention. À Agnès, à nos partages et à nos enthousiasmes expographiques. En mémoire de Jean Duvignaud et aux illuminations qu’il faisait naître.
Merci également à Pascal Lardellier et à Catherine Morizot pour leur relecture attentive et patiente.
CULTURE A TOUS LES ETAGES
« La distinction entre l’art et ce qui est divertissement, décoration, propagande ou publicité, bref, la question de ce qui est proprement ‘création’, de n’avoir pas été pensée, revient comme le refoulé du ministère de la Culture » 1
Michel Schneider.

La critique a déjà été faite. Bien des auteurs, déjà, ont exploré les évolutions passées. Ils ont suffisamment rappelé combien la notion de culture, mais également les politiques mises en place par le ministère depuis sa création avaient évolué. Il ne paraît guère utile d’y revenir, cette littérature nombreuse et richement documentée suffit bien assez à renseigner le lecteur curieux. Toutefois, de nouveaux enjeux se font jour. Face aux mutations, mais surtout aux crises qui en résultent, il apparaît indispensable de revenir aux fondamentaux. De redire, brièvement certes, mais de rappeler malgré tout, les ambitions premières pour prendre la mesure des écarts.
On évoque, de ci de là, la crise de la culture, ou parfois encore celle du ministère du même nom. En réalité les crises sont nombreuses, elles se superposent partiellement, se complètent, se contredisent. Crise de l’emploi avec l’intermittence, crise économique qui voit des acteurs culturels s’essouffler à survivre dans une logique diabolique alors que d’autres prospèrent du même système, crise politique de la représentation et de la demande publique, crise du public, crise des esthétiques, crise de la légitimité des acteurs historiques et de leur mode d’action, crise morale alors que les valeurs s’évaporent, crise symbolique quand la puissance de l’Etat divorce de ses moyens d’action, crise d’une culture sans mémoire et sans filiation... Toutes ces crises forment, rassemblées, une impression maussade de fin de règne, et surtout s’appuient sur une crise profonde : celle du sens.
Ce qui anime les pères fondateurs, – même si les pères sont toujours les fils de quelques maîtres –, c’est une flamme qui expire pour se transmuer en de nouvelles matières. Les scansions que connaît le mot culture relatent trois siècles de perturbations, de recherches passionnelles et, pourquoi le nier, d’utopies. Celles-ci répondent à différents noms, et ce sont des visions souvent divergentes, des missions et des desseins qui viennent contredire ou contester celles qui sont admises. Ainsi se forme la pensée. En précisant, affinant, s’opposant au credo en vogue, de nouvelles formes s’élaborent. Il n’y aurait rien là d’anormal et de curieux, si les glissements progressifs, les mini-révolutions n’actualisaient progressivement un détachement, puis un oubli.
Le cheminement produit, depuis les sources de la contestation jusqu’à ses conséquences, a eu pour effet de faire perdre de vue ce qui était en jeu. En s’élevant contre les formes consacrées, la radicalité a produit par phases intermédiaires des états qui sont devenus à leur tour les balises de la légitimité. Ces transformations successives ont brouillé les repères, bouleversé les valeurs pourtant inscrites aux profondeurs de l’action, jusqu’à les faire disparaître totalement. Les héritiers n’auraient-ils plus d’héritage ? S’ils disposent vaguement de ceux de leurs pères, c’est pour leur malheur un cadeau empoisonné. L’utopie des pères était de liquider les bagages, aussi ceux-ci sont devenus trop légers à porter. Puisque en cette matière, les générations se succèdent de plus en plus vite, comprendre les découvertes du grand-père relève de l’archéologie néolithique à laquelle bien peu s’aventurent.
Pour le dire autrement, que sait un jeune étudiant désireux de travailler dans les métiers de la culture des volontés de Malraux ? Si ce ministère paraît encore bien jeune – cinquante ans se sont écoulés depuis sa création –, de reniements en oublis, que reste-t-il de l’utopie malrucienne et que demeure-t-il des premiers élans ? Que reste-t-il des motifs d’agir, des espérances et surtout du sens donné à la volonté culturelle ? N

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