La Peinture chinoise au musée Cernuschi - Avril - Juin 1912
155 pages
Français

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La Peinture chinoise au musée Cernuschi - Avril - Juin 1912 , livre ebook

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Description

Par une bonne fortune, si rare qu’on n’eût même pas osé la prévoir, l’exposition du Musée Cernuschi comportait trois œuvres importantes de l’époque des T’ang. Chacune d’entre elles manifeste un style particulier et peut servir de base à une documentation précise. Nous devons donc nous y arrêter assez longuement et faire en sorte qu’elles puissent demeurer comme termes de comparaison pour les analyses futures.La première peinture sur laquelle doive se porter notre attention est un fragment représentant un palais impérial dans un paysage montagneux).Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346128891
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Le Palais Kieou-tch’eng, par Li Tchao-tao (VIII e siècle). Collection V . Goloubew. Répétition en couleurs de la PLANCHE I.
Raphaël Petrucci, Édouard Chavannes
La Peinture chinoise au musée Cernuschi
Avril - Juin 1912
Siège de la Rédaction : Bibliothèque d’Art et d’Archéologie, 18 rue Spontini, Paris. Secrétaire : M. RENÉ JEAN
Le présent ouvrage, destiné à former le volume I de Ars Asiatica, se classe parmi les livres précurseurs qui ont été publiés en ces temps derniers chez nous et dans l’Extrême-Orient, et dont l’apport constituera un jour la première histoire critique de la peinture chinoise, depuis Kou K’AI-TCHE jusqu’à l’époque, éclectique et décadente, de l’Empereur K’IEN-LONG.
Il s’adresse à la fois au sinologue et au connaisseur. L’étude minutieuse et documentée des cachets, des signatures, des attributions et des commentaires que porte l’image y précède et appuie l’examen de l’œuvre peinte. Cet examen se fait d’après les méthodes usuelles de l’occident, et non sans que les auteurs se soient d’abord assimilé l’enseignement philosophique des maîtres chinois, leur chronologie et la classification autochtone de leurs écoles.
Nous avons jugé utile de joindre à cette étude et aux planches qui l’accompagnent le catalogue sommaire de l’exposition où figurèrent les rouleaux de peinture décrits ici. On en a profité pour rectifier quelques dates et attributions.
 
V.G.
 
SEPTEMBRE 1913.
INTRODUCTION
L’exposition de peintures chinoises qui s’est tenue, pendant les mois de Mai et de Juin 1912, au Musée Cernuschi a rassemblé, durant cette période, un assez grand nombre d’œuvres diverses appartenant à des époques très différentes. D’une façon générale, des matériaux de ce genre sont peu accessibles en Europe. L’absence de bonnes pièces de comparaison, susceptibles de constituer quelques points de repère dans une production abondante, a eu souvent pour conséquence l’énoncé de théories fort aventurées. Il est grand temps que des études attentives viennent expliquer la multiplicité des écoles et la technique des maîtres chinois. Les amateurs de l’Art d’Extrême-Orient y trouveront, avec les éléments d’une information exacte, une raison d’être à leur engouement et les curieux de l’histoire asiatique n’en pénétreront que mieux une âme qui s’est livrée tout entière dans sa conception de la beauté.
C’est pourquoi il nous a paru qu’il ne serait pas inutile de tirer parti des matériaux assemblés. Nous avons choisi, parmi les peintures exposées, celles qui, pour des raisons diverses, permettaient de fixer une date, de caractériser un style, de définir une tendance : en les étudiant au double point de vue esthétique et épigraphique, nous avons cru nous rendre utiles au public de plus en plus étendu que la question intéresse.
Notre ambition serait que le présent travail laissât un souvenir durable d’un ensemble qui fut éphémère et qui méritait cependant de n’être pas oublié.
I
EPOQUE DES T’ANG
Par une bonne fortune, si rare qu’on n’eût même pas osé la prévoir, l’exposition du Musée Cernuschi comportait trois œuvres importantes de l’époque des T’ang. Chacune d’entre elles manifeste un style particulier et peut servir de base à une documentation précise. Nous devons donc nous y arrêter assez longuement et faire en sorte qu’elles puissent demeurer comme termes de comparaison pour les analyses futures.
1
La première peinture sur laquelle doive se porter notre attention est un fragment représentant un palais impérial dans un paysage montagneux 1 ). Ce fragment a dû être découpé dans un long rouleau sur lequel se développait une vaste composition. Peut-être est-ce le seul débris survivant d’une œuvre admirable. Tel quel, comme on va le voir, il constitue un document de la plus haute importance.
Au-dessus du tableau on lit l’indication suivante : « Tableau représentant le palais Kieou-tch’eng fait par Li Tchao-tao, de l’époque des T’ang. Chef-d’œuvre. Conservé dans le Kouan fou tchai ».
Le sceau qui suit ces phrases est ainsi conçu : « Sceau des livres et des peintures du Kouan fou tchai de l’ancien Hi-tcheou ».
Hi-tcheou est aujourd’hui la sous-préfecture de Hi qui constitue la cité préfectorale de Houei-tcheou dans la province de Ngan-houei. Le pavillon d’étude Kouan fou, qui se trouvait dans cette ville, prenait son nom d’un passage du Tao tö king où il est dit : « Tous les êtres se développent ensemble ; moi, je les vois révenir (à leur origine) » Les mots kouan fou signifient donc « voir revenir » et le sens philosophique qui leur est attribué par le Tao tö king a fait qu’on les a choisis comme le nom d’un pavillon d’étude.
Li Tchao-tao est un peintre bien connu de l’époque des T’ang 2 ) ; il appartenait à la famille impériale : son père, Li Sseu-hiun qui vécut de 651 à 716 ou 720, fut lui-même un peintre renommé 3 ) ; son grand-père se nommait Li Hiao-pin son arrière-arrière-grand-père Li Yi était le sixième fils de Li Hou qui reçut rétrospectivement les noms de T’ai tsou king houang ti parce que son troisième fils Li Ping engendra en 566 celui qui devait devenir le fondateur de la dynastie des T’ang 4 ).
Le nom du palais Kieou-tch’eng signifie le palais à neuf gradins. C’est ainsi que, dit le Tcheou li 5 ), pour les réceptions des princes feudataires par l’empereur, on fait un autel à trois assises En ce qui concerne le palais Kieou-tch’eng cette dénomination rappelait sans doute que les constructions s’étageaient en neuf plans successifs sur le flanc d’une colline ; c’est du moins l’explication que nous suggère la peinture même de Li Tchao-tao où les bâtiments nous apparaissent comme superposés les uns par rapport aux autres et par rapport à des esplanades qui les élèvent au-dessus de la plaine.
Le palais Kieou-tch’eng était situé sur la montagne T’ien-t’ai à 5 li à, l’ouest de la sous-préfecture de Lin-yeou qui dépend de la préfecture de Fong-siang, dans la province de Chan-si. Il occupait l’emplacement de l’ancien palais Jen-cheou dont la construction avait été ordonnée en 593 par l’empereur Wen, de la dynastie Souei. Abandonné en 617, le palais Jen-cheou avait servi à loger les autorités locales, mais en 631, l’empereur T’ai tsong, de la dynastie T’ang, reprit possession de cette ancienne résidence princière et la fit remettre entièrement à neuf afin d’y passer les jours chauds de l’été ; ainsi fut édifié le palais Kieou-tch’eng.
Aujourd’hui, tout vestige des terrasses, des salles et des pavillons a disparu. Seules ont subsisté deux stèles qui nous rappellent le passé. L’une d’elles a été gravée dans l’été de 632, au moment où, pour la première fois, l’empereur T’ai tsong séjourna dans ce palais ; elle a été composée par le célèbre Wei Tcheng 6 ) (581 — 643) et écrite par le non moins fameux Ngeou-yang Siun 7 ) (557 — 645) ; aussi est-elle admirée tant pour le style que pour la calligraphie et passe-t-elle pour un modèle en Chine 8 ). Ce texte épigraphique commence par une description dont la peinture de Li Tchao-tao est le vivant commentaire : voici bien les deux roches à pic qui ont été séparées l’une de l’autre par la main des hommes afin de former comme les piliers gigantesques d’une entrée monumentale ; voici l’étang aménagé pour recevoir les eaux au bas d

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