Le secret de l oeil
28 pages
Français

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Le secret de l'oeil , livre ebook

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Description



Un jeune américain cherche à percer le secret de la peinture impressionniste.


« Hudson grogna, se leva et enfila ses vêtements. Il lorgna la toile qu’il avait commencée la veille représentant la Seine au Pont-Neuf. Des aplats généreux et monochromes pour ce début y occupaient la surface, la silhouette d’un remorqueur y était esquissée. Quelques touches dégradées amorçaient une pâleur mauve dans le ciel. Des tons orange virant au brique tentaient de faire vibrer la lumière se miroitant à la surface du fleuve. Las ! L’eau de la Seine n’était qu’une serpillière sans attrait et sans rythme malgré ses efforts et son application. « Jamais je n’y arriverai, se désola-t-il. Pourquoi, mais pourquoi ! »



En quelques pages Max Obione nous plonge à la grande époque de la peinture impressionniste dans le Paris de la fin du XIXème siècle.


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 juin 2013
Nombre de lectures 20
EAN13 9791023402292
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

     
 
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Hudson Mills plissa ses paupières. L’article duNew chronicle n’avait pas menti :soleil poudrait à blanc les« Le 1 falaises de Sainte-Adresse… »
Il s’accouda au bastingage du pont supérieur. « Cette lumière, cette lumière ! » murmura-t-il. Une odeur de havane circulait dans l’air frais. Des vapeurs, en attente des ordres de la capitainerie, se balançaient au gré des longues lames d’une mer apaisée. Hudson s’offrit aux sensations du moment, heureux que cette traversée s’achevât. La promiscuité dans la cale réservée aux désargentés devenait insupportable.
Quand le tintement d’une cloche se fit entendre précédant une annonce au porte-
1 New chronicle, New York, N° 369, octobre 1893,The Impresionnist paintingby Dewey Barnes.
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voix, il sut dans son demi-sommeil que la terre était en vue. Le bourdonnement des machines s’apaisa d’un degré. Le frémissement des tôles rivetées du vieux navire faiblit. Il s’étira longuement, déplissant ses courbatures. Son estomac ne l’avait pas tourmenté au cours de la nuit. Aussi ses voix intérieures en avaient-elles profité pour deviser en lui, au tréfonds de son inconscient. Pour s’affronter comme à l’accoutumée, serait plus exact. La première des voix, celle de Doc :« Tu vas connaître une expérience sans précédent, Hudson, je te le prédis. Tu vas rejoindre la terre de ces peintres que tu admires tant. Enrichir ta pratique, il le faut ! Comme il faut percer le secret de leur art ! Alors tu seras le plus grand peintre d’Amérique… L’œil est le secret ! » La seconde des voix, celle de Sister : « Mon enfant, mon cher petit Hudson, je crains que tes crises te reprennent. Je ne
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pourrais pas te venir en aide à l’Oratoire de Brooklyn. Je prierai pour toi ! Tu pèches par orgueil, le Seigneur dispose que chaque homme a une place assignée sur cette terre. Ta place est ici, à réparer les chaussures. Toi ? Peintre, doux Jésus, saint est son nom ! Pourquoi t’enticher de ce peintre français au point de risquer un naufrage, au point de risquer de perdre ta vie dans cette ville de perdition ? »Doc renchérissaitvas: « Tu connaître les grisettes, les guinguettes, les filles du cancan, sacré veinard ! »Sister criait de plus belle :« Hudson, Hudson, je t’en conjure au nom de notre Seigneur Jésus, reste dans le droit chemin ! Les filles perdues te donneront des maladies ! »
Le blaireau enduit de mousse virevolta sur ses joues. Il affûta longuement son rasoir sur son cuir de voyage et se rasa de près, prenant soin de ne pas outrepasser la limite de sa barbiche de rapin qu’il entretenait avec soin
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depuis qu’il s’était piqué de devenir peintre. Sa toilette terminée, il rangea le rasoir dans la poche de sa veste. « On n’est jamais assez prudent », se persuada-t-il. Ses effets rassemblés dans son sac de toile, il s’empressa de grimper sur le pont pour assister aux manœuvres. Le balai des bateaux de service le captiva, et les efforts des lamaneurs le passionnèrent.
Il débarqua duChattanooga10 h 54. à Après les formalités, des bus attelés à de lourds chevaux emportèrent les passagers vers la gare. Des mouettes survolèrent le cortège sous l’œil amusé de gamins désœuvrés.
Sur la voie,la locomotive duParis-Le Havreen partance expirait déjà des panaches de vapeur. Placé près de la vitre, il retrouva dans le compartiment certaines personnes qu’il aurait souhaité éviter.>>>>>>>>>>>
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Cette nouvelle, éditée précédemment sous le titreAu-dessus du royaume bleu des mouches, extraite du recueil collectifLes couleurs de l’instant(Editions des Falaises – 2011), est une fiction ; de même toutes les références bibliographiques sont inventées.
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