Monuments funéraires inconstructibles
145 pages
Français

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Description

Deux pièces de théâtre : La ville prise et assiégée et Retable baroque autour d'un Christ aux marionnettes. Voir Avant-propos .

Informations

Publié par
Date de parution 13 mars 2015
Nombre de lectures 0
EAN13 9791029002595
Langue Français

Extrait

Monuments funéraires inconstructibles
Du même auteur



Jesbeat , récit poétique, signé Sodoyan, Oswald, 1973.
Le Peintre et son Modèle , roman, Néo-Éditions, 1981.
Sacre clandestin d’un Enfant-Roi , poème, Éditions Saint-Germain, 1982.
BelleBêtise, texte poétique, La Vague à l’âme, 1992.
Du mouron pour les deuches , roman, Nicolas Philippe, 2002.
Kafka entre les lignes , essai, Éditions du Presse-Temps, 2004.
Les Braconniers Chimériques , bibliophilie, texte poétique illustré par T. Léo, Collodion, 2008.
Ezistezistepa , roman, Durand-Peyroles, 2010.
Albertine des Ombres , roman, Durand-Peyroles, 2013.
Le Bébé-Requin ou le charme discret du parricide , roman, Z4 Éditions, 2014.
Cyberneyland , roman, Z4 Éditions, 2014.
Gaïa prénom Terre , théâtre, Les éditions chapitre. com, 2014-12-29.
Monmeus ou les Salpêtrières de l’aujourd’hui , théâtre, Les éditions chapitre.com, 2014.
Mélanie-A Turner-Klimt ou la désespérance de l’art , théâtre, Les éditions chapitre.com, 2015.
Variations sur l’adultère et autres solfatares , théâtre, Les éditions chapitre.com, 2015.
Georges Richardot
Monuments funéraires
inconstructibles
Théâtre











Les Éditions Chapitre.com
123, boulevard de Grenelle 75015 Paris
© Les Éditions Chapitre.com, 2015
ISBN : 979-10-290-0259-5
Avant-Propos de l’auteur
Ce volume réunit deux de ce que j’appelle mes « gros machins ». J’ai préféré « La ville prise et assiégée. » à « Épitaphe pour une crucifiée. », davantage mise en avant par moi en son temps et publiée dans AAREVUE (Belgique) Janvier-février-mars-avril 1970, mais risquant à mes yeux de paraître à présent « datée » dans son contexte « hippie ». Il me semble que les appréciations portées sur elle valent pour l’autre, formellement sa jumelle. Je m’autorise donc à les mentionner.

« Épitaphe pour une crucifiée. »
Jack Jacquine, auteur théâtre, télévision, cinéma :
Merci pour ce plaisir. N’attendez pas une critique de moi. On sort assez secoué de cette pièce. Elle passe un peu en vous comme un orage, avec quelle sombre fureur ! Permettez-moi de vous louer sans vergogne, bassement. J’aime tout, j’ai suivi votre propos pas à pas, en imaginant la mise en scène, les éclairages… Il y a des tirades qui planent. Je pense à ce qu’elles donneraient dans la bouche d’un Alain Cluny, par exemple…
Guy Rétoré, Théâtre de l’Est Parisien, 06/11/1968
J’ai goûté avec un rare plaisir un texte aussi riche et dense. Il s’agit d’une pièce très dure, aux résonances multiples. J’ai très souvent pensé à Béjart au cours de ma lecture. Il saurait donner à ce texte le rythme et la plastique qu’il mérite sans doute. Je m’en sens incapable. Et je ne pense pas que sur le plan dramatique seul, une telle œuvre puisse déjà s’adresser à notre public.

« Retable baroque autour d’un Christ aux marionnettes. »
Fiche de lecture de l’ATAC (Association Technique pour l’Action Culturelle - 1975)
Réflexion fondée et pessimiste sur l’Homme déchiré par la Femme que tout son être appelle et par le monde qui gangrène tout. Pas de personnages, mais des symboles possédant des personnalités intelligemment conçues. Le texte se présente comme une sorte de long poème en 5 actes. Il y a une écriture personnelle, animée d’un souffle réel. Des tons très divers (slogans publicitaires ou politiques mêlés à des cris aux accents très personnels et profonds). Des chants, des chœurs… Ce texte peut être le prétexte (surtout les 3 derniers actes…) à de nombreux jeux théâtralement beaux…
La ville prise et assiégée
PERSONNAGES (par ordre d’entrée en scène) :

LES DEUX AMANTS
LES SOLDATS
LES FEMMES DE LA VILLE
LA VICTIME ET L’AGRESSEUR
LES PERSONNAGES DU BORDEL (notables, putains)
LA FOLLE
LES DEUX GÉNÉRAUX
LES GARDIENS DE LA FOLLE
L’ÉTRANGÈRE
UN BLESSÉ
- I -
Un projecteur saisit l’Amant et l’Amante, figés à terre, dans l’attitude de l’accouplement. Ce qui suit – « le Chant de la Nuit » - sera dit par des Voix d’hommes et de femmes alternées…
Voix d’hommes et de femmes
– Le silence, parfois, se tend comme une corde.
– Comme une eau coulant à l’envers.
– Au flanc de ce que, plus jamais,
Nul n’osera nommer le Mont des Oliviers,
Une femme nue se balance.
– La morsure d’une lèvre se mord.
– D’ailleurs, le vent,
Le vent notre aîné s’est couché.
– Assises en rond, les maisons de la ville
Ont appuyé leurs trois fois
Quarante portes fermées.
– Moroses et diaphanes, les morts d’hier,
Démodés, au cimetière se fanent.
NOIR…
Le « Chant de la Nuit » reprend, compliqué, heurté, entrecoupé…
– Nuit, tu es une bulle entrouverte,
Dont une main experte
À demi vivante,
Explore la profondeur.
– Le bruit du jour éteint secoue sa cendre.
– Là-bas comme ici, les enfants
Ont des yeux de paysans.
– Qui pourrait longtemps se terrer
Dans les bosquets de son propre regard ?…
Par les allées de la salle, progressant comme au combat, émettant un bourdonnement chantant, viennent les Soldats… Lumière… Les Femmes de la Ville, vêtues de blanc, jonchent la scène, en des poses frileuses, dolentes. Les Amants sont agenouillés, front contre front, doigts mêlés. Les Femmes prennent le relais du « Chant de la Nuit », auquel les Amants vont ajouter leurs Voix…
Les femmes
– Enfant, mon enfant,
Avec tes cheveux d’étain,
Je te porte imaginaire.
Partout où je te dépose,
Vacille un des derniers
Instincts de lumière.
– Tel un cheval apollinaire,
Va, l’heure s’est couchée.
L’amant
Usant d’invisibles scalpels,
La rue ouvre la ville,
Hagard chasseur d’apothéoses,
Moi, je la suis.
Mon cri abstrait
M’isole parmi celles,
Si nombreuses,
Que je nomme Amérique.
L’amante
Tout est serré
À la façon d’un nœud,
Que l’on renforcerait.
Ma chair assiste
À de peu audibles
Mais classiques
Conflagrations.
L’amant
Le monde, je le compare
Au boxeurs
À l’instant du gong.
Quand le son retentit,
Plus rien n’existe.
Et je ne l’excepte pas lui-même,
Tandis qu’il replace
Son mauvais protège-dents.
Femme
Dans la nuit,
Se profilent
Des lames de couteaux,
Des rochers aigus,
Des plantes amères.
Je ne bougerai plus de ce lieu
Où mon corps a fait vœu
D’adosser sa cécité !
Femme
Je suis simple et belle.
Simple : je veux dire
Double fleur qui s’élève
De part et d’autre
De sa corolle.
Femme
Ma voix égale
Mon corps qui se donne.
Sur l’humble plateau
De mes mains oblates,
À qui veut je me vends.
Femme
Voilà : j’existe,
Interposant chaque seconde
Dans la foulée exacte
De la précédente.
Mais si elle allait,
Cette deuxième seconde,
Au fond du sablier
Se rencogner… ?
Femme
Dans quel fossé tomber,
Quand le vent se déclare en faillite ?
L’amante
Crie !
Que ta clameur se substitue
À celle qui en moi
Se console de stagner !
Que tes mains recomposent
L’envers de mes mains,
Ton corps le sombre décalque
Du mien !
L’amant
Tes seins, que leur revienne
La vocation d’être
Le soleil de ma bouche,
Le fruit de mes dents !
Tes cuisses, qu’elles clouent au sol
Le lévrier complice de l’oubli !
Tes lèvres,
Qu’elles refoulent la sueur de mes mots,
Cependant que l’écume de ton ventre
Ressuscite l’orphique suintement
Des sources ensevelies !
Femme
Elle se lève, fait quelques pas avant de retomber, comme découragée.
Simple : je veux dire
Instable et universelle.
Je veux dire
Que je suis celle-ci,
Et en même temps cette autre,
Que jamais je ne fus,
Ni serai.
Femme
Même jeu.
Tout est immobile.
Dans la nuit se confondent
Le capricorne et le verseau,
Le jasmin et le roseau,
La vierge et le taureau.
L’amant
Violent.
Je te retiens,
Avide de ne pas t’échapper.
J’ouvre les mains
Jusqu’à ce que tu acceptes
D’y loger ta rémission.
La terre, je la frapperais
Si tu n’étais,
Princière,
Sa déjà prisonnière.
L’Amante bouge de tout le corps et se plain

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