Chorégraphie - Calligraphie
158 pages
Français

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Chorégraphie - Calligraphie , livre ebook

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Description

Cet essai développe l'intuition qu'il y aurait une "Danse-Pensée" à l'origine archaïque de l'être pensant, et parce que nous ne dansons plus, nous écrivons. Aussi ce texte lie en correspondance le résumé d'un atelier avec des enfants et une réflexion sur la pensée de la danse qui anima en amont et en aval ce travail. Le thème retenu unit calligraphie et chorégraphie avec les notions de trace, tracé, écriture, langue, mémoire, effacement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 13
EAN13 9782296805095
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CHORÉGRAPHIE – CALLIGRAPHIE
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.f
harmattan1@wanadoo.f

ISBN : 978-2-296-54552-6
EAN : 9782296545526

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Anne BLAYO


CHORÉGRAPHIE – CALLIGRAPHIE

Danse-Pensée


L’Harmattan
Du même auteur :

Le néon dans l’art contemporain,
Obscure clarté,
coll. « L’art en bref », L’Harmattan, Paris, 2005.
« Les "pensées", ce sont de soudains feux de paille, de courtes et brusques combustions d’une sorte d’énergie excessive.
Comment dans le même temps celui dont la tête s’échauffe en pensées pourrait-il songer à accroître ce qu’il s’acharne à consumer ? »
Pascal Quignard
(Ecrits de l’éphémère)
Avant-propos
Parce que je ne danse pas j’écris, et vous propose de suivre cet essai où ma pensée virevolte du corps des lettres à celui de la danse, entraînant des enfants sur ses pas lors de l’atelier E.
Ce mémoire se présente en quatre parties, distinctes quoique dépendantes.
La première partie, en prélude, annonce le projet de l’atelier E, scs préparatifs, scs arrangements et en une suite de figures, son ébauche.
La seconde partie, d’une écriture plus personnelle, précise :
dans le développement : toutes les influences conscientes ou inconscientes qui s’y sont trouvées mêlées.
puis en cinq variations : les pensées intuitives qui ont sous-tendu ma réflexion, et qui se sont étayées, après la réalisation de l’atelier, par des lectures orientées selon les thèmes de ma recherche.
La troisième partie, Évolutions, en est la conclusion.
La dernière partie présente l’atelier E en neuf séances. Elle peut se lire à la suite. Mais on peut commencer par elle.

Ce texte se voudrait mouvant, écrit selon les volutes de la pensée et les arabesques de la calligraphie et de la chorégraphie qu’il a tenté danser.
Les photographies qui illustrent l’atelier E sont des images soustraites aux vidéos d’étude et ne devraient être regardées qu’en esquisses estompées.
Prélude I
Prélude

Is my digestive system a wonderful thing ? {1}

L’initiale de ce projet remonte à cinq ans. Je rencontrais Maïa Artheix-Althabegoïty grâce à une amie commune. Maïa intervenait dans une toute jeune association : « Les Arts Mêlés », à Capbreton dans les Landes, dont elle avait été une des initiatrices.
Elle cherchait à associer d’autres partenaires culturels et artistiques, se trouvant alors seule, suite à un désistement. Mon amie, artiste peintre, sollicitée et non intéressée, m’avait contactée. Cette année-là, je me questionnais sur mes objectifs artistiques, ayant refusé la proposition de travailler dans un cours de peinture, jugeant que le principe de copie, qui y était instruit, en plagiat de l’art contemporain, me paraissait tout à fait erroné et éloigné de mes convictions de transmission créative.
Lors de notre premier échange Maïa, danseuse contemporaine, se montra très réservée, probablement du fait de noire différence d’âge el de sa personnalité secrète.
Amatrice de danse, dès l’âge de dix-sept ans, en 1972, j’avais suivi à Paris des spectacles d’avant-garde, au Théâtre de la Ville, où j’avais vu Nikolaïs qui insistait sur la notion de base qui est le geste : « au moment de son surgissement », « unique en son genre », « dans ce mouvement délivré du personnage, [où] le danseur révèle son identité. […] Le sens du geste n’est apparent qu’au danseur puis grâce au sens kinesthésique qui crée un rapport de sympathie corporelle entre le danseur et le spectateur, ce dernier en saisit le sens qui demeure cependant abstrait » {2} . Je découvris aussi dans des lieux insolites la danse butô par exemple. Puis vivant à Angers, j’avais suivi toutes les compagnies qui venaient en résidence dans son théâtre, au moment du grand éveil de cette aventure de la danse contemporaine, en France. Stimulant ma curiosité pour cet art, participant aux manifestations du festival « Plurielles » à Pau ou « Le temps d’aimer » à Biarritz, j’avais un a priori très favorable pour une éventuelle collaboration.
Je lui ai présenté mon travail tant plastique que d’écriture et elle m’a proposé d’ouvrir un atelier de poésie dans l’association. Je n’étais pas prête à m’investir, consacrant le peu de temps libre à ce moment à la publication d’un essai, puis au projet d’un roman.
Cependant, très vite, évoquant son travail, j’apportais mes connaissances culturelles et mes réferences à son projet et naquit dès cette année une coopération qui s’affirma jusqu’à ce jour. A mininia, je réalisais quelques séances avec ses jeunes danseurs, peu nombreux alors, autour du haïku, poésie qui s’alliait à son idée chorégraphique, puis ils dessinèrent les décors. L’année suivante, je renouvelais cette expérience, fabriquant avec eux de grands insectes imaginaires. J’accompagnais Maïa, essentiellement et tout au long de son processus de création, durant quatre ans, réfléchissant avec elle sur ses thèmes (Haïku et accumulation. Nature, Bleu volatil, Energie {3} ), les concepts, la musique, les costumes et mise en scène (qui s’épuraient d’année en année), jusqu’aux programmes que je créais, l’assistant même lors des répétitions et du spectacle final.
Il se trouva que l’atelier E, dont je fus l’investigatrice, influença par ailleurs le thème de Maïa, l’année 2010. De mon sujet : « Chorégraphie – Calligraphie », travail autour de la lettre, ce phonème, plus petite unité de langage, Maïa se déplaça vers la voix en danse.
Après les premières années en « rodage » de l’association, celle-ci prend son essor à un rythme stimulant, puisque d’autres partenaires se greffent aux projets : musicien, comédicn metteur en scène des arts de la rue, chorégraphes, et même un régisseur.
Arrangements :
Entreprenant la validation des acquis de l’expérience du master II, pratiques artistiques et action sociale, il me parut évident que c’était dans le cadre de cette association que je pourrais réaliser mon stage.
En effet, l’objet même des « Arts Mêlés » est de :
favoriser l’accès à la culture contemporaine à travers le mouvement et l’acte créatif
développer et diffuser des projets liés à la danse et pluridisciplinaires,
créer et présenter au public des pièces contemporaines,
soutenir les jeunes compagnies pour diffuser leurs spectacles et leur travail spécifique au sein d’ateliers,
récolter des fonds pour aider à la réalisation de ces différents projets.
Ces lignes de conduite correspondaient fort bien à mes convictions et aux directions vers lesquelles j’avais si souvent orienté mes propres expériences.
L’association « Les Arts Mêlés », est reconnue comme une association de la loi du 1 er juillet 1901, et du décret du 16 août 1901. dont la déclaration à la sous-préfecture de Dax fut publiée dans le Journal Officiel de la République Française en date du 18 décembre 2004, sous le n° 928. Cette association s’adresse à tout public, à partir de trois ans, de fait principalement féminin (seulement trois garçons en quatre ans).
La mairie de Capbreton prête gratuitement à l’association une salle dans un des gymnases du Parc des sports de la commune, lieu d’activités diverses (école du cirque, cours de judo, stretching. sports collectifs, etc.).
Par l’engagement de Maïa à la diffusion de la danse contemporaine (intervenante agréée par l’Inspection académique des Landes auprès des écoles, artiste chorégraphe invitée lors des manifestations culturelles et locales, nuit du patrimoine, festival du roman policier, fête de la jeunesse, « Les Mouvementées » festival tout terrain de Mimizan), « Les Arts Mêlés » attirent un public mixte d’enfants dont le statut social des parents est celui de petits salariés (aide-ménagères, cantinières, vendeuses, petits commerçants, artisans ouvriers, chômeurs) et de cadres moyens pour les participantes adultes (étudiants, professeurs et intérimaires de l’enseignement, employées, vendeuses).
Le bouche-à-oreille fonctionne puisque les neuf participants de 2004 se sont multipliés par cinq.
Il n’y a jamais plus de six acteurs par séance d’une durée de 1h à 1h30. Maïa amène très progressi

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