François-Joseph Gossec

Claude Role

Description

Dès 1756 une brillante carrière de musicien s'offre à F.-J. Gossec, un des pionniers auxquels on doit en France la naissance de l'orchestre symphonique moderne. Directeur de l'Académie royale de musique, il embrasse les idées de la Révolution et durant cinq ans compose des musiques destinées aux célébrations nationales. On lui doit la première orchestration de la Marseillaise. En 1795 il est l'un des fondateurs du Conservatoire National Supérieur de Musique. (Nouvelle édition).

Sujets

• Chanson
• Musique
• Biographie
• Histoire
• Beaux arts

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 mai 2015
• Nombre de lectures: 26
• EAN13: 9782336381176
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 4 Mo

Extrait

Univers musical

Claude Role

FrançoisJoseph Gossec

(17341829)

Un musicien à Paris, de l’Ancien Régime au roi Charles X

François-Joseph Gossec (1734-1829)

Univers Musical Collection dirigée par Anne-Marie Green  La collectionUnivers Musicalest créée pour donner la parole à tous ceux qui produisent des études tant d’analyse que de synthèse concernant le domaine musical. Son ambition est de proposer un panorama de la recherche actuelle et de promouvoir une ouverture musicologique nécessaire pour maintenir en éveil la réflexion sur l’ensemble des faits musicaux contemporains ou historiquement marqués. Déjà parus Michel BOSC,Jill Feldman, soprano incandescente. Bien au-delà du baroque, 2015. Dominique SALINI,Les pouvoirs de la musique, Dudiabolus in musica au showbiz traditionnel : la Corse, un laboratoire exemplaire, 2014. Philippe MALHAIRE, Émile Goué (1904-1946). Chaînon manquant de la musique française,2014. Franck JEDRZEJEWSKI,Dictionnaire des musiques microtonales - 1892-2013 (Nouvelle édition revue et augmentée), 2014. Roland GUILLON,Jazz et créativité.Au fil des sessions,2014. Johanna COPANS,Le paysage des chansons de Renaud, 2014. Paul-Marie GRINEVALD,Guillaume-André Villoteau (1759-1839). Ethnomusicographe de l’Egypte, 2014. Liliana-Isabela APOSTU,La violonistique populaire roumaine dans les œuvres de Béla Bartok et de Georges Enescu,2014. Antoine JANOT,Le cinéma est-il devenu muet ?,2014. Philippe GODEFROID, Wagner et le juif errant : une hontologie. Qu’est-ce qui est allemand ? — donner la mort,2014. Angéline YÉGNAN-TOURÉ G.,Le Gbofé d’Afounkaha. Une forme d’expression musicale de Côte d’Ivoire, 2013. Claudie RICAUD,Francis Thomé, compositeur créole, 2013. Dominique ARBEY,Francis Poulenc et la musique populaire, 2012 Leiling CHANG,Dialogues, temps musical, temps social,2012. Françoise ROY-GERBOUD,Le piano des Lumières, Le Grand Œuvre de Louis-Bertrand Castel, 2012. Jarosáaw KAPUĝCIēSKI, François ROSE,Le temps et le timbre dans la musique de Gagaku, 2012.

Claude Role François-Joseph Gossec (1734-1829) Un musicien à Paris, de l’Ancien Régime au roi Charles X

© L'H ARMATTAN , 2015 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com [e-mail] [e-mail] ISBN : 978-2-343-04010-3 EAN : 9782343040103

PRÉFACE

FRANÇOIS-JOSEPH GOSSEC

Pour beaucoup, Gossec n'est guère plus qu'un nom, et cela malgré les publications et les productions récentes du Centre de Musique Baroque de Versailles. En 2002, des Journées François-Joseph Gossec se sont appliquées à réhabiliter ce musicien injustement négligé. Mais il reste à faire…

Né sous le jeune Louis XV, Gossec meurt à 95 ans, à l'aube des Trois Glorieuses, ayant parcouru l'une des périodes les plus agitées de notre histoire. Sa vie même tient de l'épopée. Ou comment le fils d'une très modeste famille du Hainaut, autodidacte en musique, va s'établir à Paris et y gravir rapidement tous les degrés qui le mèneront à la gloire et à une reconnaissance unanime. Au cours des péripéties de sa très longue existence, il aura connu Rameau, rencontré Mozart, collaboré avec Gluck. Et l'on ne sera pas peu étonné de le voir traverser sans péril les troubles de la Révolution, après avoir servi le fermier général Le Riche de La Pouplinière puis le prince de Conti, avoir travaillé pour le prince de Condé, mais aussi s'être lié avec Robespierre : un seul de ces états de service pouvait lui valoir la guillotine. Son habileté, mais aussi sa générosité et sans doute une certaine bonté d'âme auront contribué à son salut.

Tout cela ne fait pas de lui un musicien de premier plan, mais c'est pourtant bien ainsi qu'il a été jugé en son temps, puisque certains de ses contemporains sont allés jusqu'à voir en lui le digne successeur de Rameau après la mort de celui-ci. Assurément très excessif, cet hommage indique bien cependant la place que Gossec tenait alors dans le monde musical français. Moins actif sous l'Empire, Gossec ne disparaîtra de la scène publique, toujours respecté, qu'après les Cent Jours, à l'aube de temps nouveaux qui bientôt l'oublieront.

Claude Role s'est donc fixé pour but d'étudier et documenter au mieux la biographie du compositeur, laissant à d'autres le soin d'en commenter et analyser les œuvres. Pour compenser la pauvreté des sources, il lui aura fallu croiser d'innombrables documents, ce dont témoigne une volumineuse bibliographie, et replacer avec pertinence le musicien dans le contexte des hommes de son temps et de leurs nombreuses querelles de tous ordres.

Gossec y apparaît sous les faces d’une personnalité multiple, compositeur fêté, mais aussi organisateur talentueux, comme le prouvent sa rénovation du

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Concert Spirituel et la part très active qu'il prend à la création de l'Institut de Musique, futur Conservatoire National de Musique. Il fut aussi professeur tout au long de sa vie, jusqu'à un âge avancé.

Plaçant ainsi le compositeur dans sa perspective historique, Claude Role fait justice, après Jean Mongrédien, de la prétendue absence de musique en e France après la mort de Rameau jusqu'au début du XIX siècle. Si elle ne connut pas de génie avant Berlioz, l'époque n'en fut moins très active, et féconde en idées et en œuvres qui valent beaucoup mieux que l'indifférence ou le mépris où on les tient généralement par ignorance ou simplement manque de curiosité des interprètes comme du public.

Si bien documentée et exposée, la biographie de Gossec suscite le désir de découvrir la musique de ce compositeur qui ne se borne pas à son admirableMarche lugubre. Écoutons Gossec !

Gilles Cantagrel

AVANT-PROPOS

Une première édition de cet ouvrage consacré à Gossec et publié en 2000 était entachée de nombreuses fautes. Aussi, aujourd’hui et quinze années plus tard, l’auteur remercie le lecteur indulgent qui a l’époque avait accepté de la lire. Puisse donc ce nouveau tirage voir des muses plus bienveillantes l’accueillirent et autoriser à cette biographie une seconde belle vie. Il s’agit ici d’une édition révisée et augmentée : En dehors des défauts signalés plus haut, il n’a pas été trouvé de motifs valables pouropérer une refonte de la partie principale de ce livre consacré à Gossec. Le projet initial aujourd’hui maintenu, est de bien proposer un texte basé sur des faits, appuyé par des documents et conforté par la lecture des travaux des anciens biographes de Gossec. L’auteur a pris la relative liberté de placer son musicien dans le cadre de e Paris, un Paris rêvé, très 18 siècle, dont il a essayé de retrouver quelques échos de la fin de l’Ancien Régime à la Révolution. Mais il a parfois, trop rarement à son goût, laissé son imagination caracoler sur un pittoresque de situation, sans doute emprunté à un historien quelque peu oublié, Gosselin Lenotre (et non pas Georges Lenotre). Ce dernier a passé une grande partie de sa vie à explorer les fonds historiques des Archives nationales. Ses travaux rassemblés durant des dizaines d’années proposent un ensemble confondant de textes inédits et de « découvertes » auxquels il est bon aujourd’hui d’emprunter «discrètement»…

Compte tenu des limites éditoriales, le texte ancien, sans retranchements sensibles, connaît çà et là des ajouts, notamment au dernier chapitre, avec de brefs paragraphes dédiés aux élèves de Gossec. Les notes de bas de page ont été supprimées au profit d’un corpus de nouvelles notes. Ce faisant, l’auteur a pu développer et préciser certains aspects des faits, des hommes et apporter ainsi d’utiles compléments à sa biographie. Enfin, le catalogue a été complété. S’y trouve joint une tentative de décrire de façon plus consistante certaines œuvres parmi les plus représentatives des compositions de Gossec. Ceci pourrait être l’amorce d’un véritable catalogue, aujourd’hui à l’état d’ébauche. LeCahier Philidorn° 29 (publié en 2004 par le C. M. B. V.), sur laMusique de la Révolutionen est l’illustration.

Pour finir des remerciements : Comment ne pas évoquer l’accueil toujours amical de l’Atelier d’études du Centre de musique baroque de Versailles (C. M. B. V.), première manière, c’est à dire à la fin des années 1980. Comment se pourrait-il oublier le souvenir de Jean Duron qui, entre