Idir
282 pages
Français
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Description

Idir est né 1949 en Kabylie aux Aït Lahcène (At Leêsen), dans l'Arch des Aït Yenni (At Yenni). Fils de paysans, il a fait ses premières classes à l'école des jésuites que les Kabyles considéraient comme la meilleure de toutes. Alors qu'il faisait ses études à Alger, il remplace au pied levé une vedette sur Radio Alger. Il interpréte alors une berceuse, aux moult versions, fort connue des mères kabyles, Ers-ed ay ives. L'auteur souhaitait présenter Idir à tous ceux qui l'ont découvert à travers sa musique et ses chants et qui ignorent peut-être tout ou presque de son peuple, de sa langue et de sa culture.

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Date de parution 04 avril 2019
Nombre de lectures 2
EAN13 9782140118500
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

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Extrait

de toutes pièces afin de diviser les Kabyles dans leur résistance acharnée
fini de lutter contre l’ignorance et le déni identitaire.
Youcef Allioui
IDIR OU LE MESSAGE DE JUGURTHA
YIDIR NA£ ASAYER N YUGURTEN
Vie d’un chanteur kabyle entre légende populaire et histoire identitaire Textes berbères (extraits) traduits et commentés en français
IDIR OU LE MESSAGE DE JUGURTHA YIDIR NA£ ASAYER N YUGURTEN YIyivIiORr NAnetrugunyayer$as£na NEL
Collection Présence berbère sous la direction de Larbi Rabdi Déjà parus dans cette collection La vache des orphelins. Le conte kabyle aux mille et une versions,Youcef Allioui, 2017. La langue berbère, morphologie, étude de thèmes,André Basset, réédition et indexation Larbi Rabdi, préface de Lionel Galand, 2005. Énigmes et joutes oratoires de Kabylie,Youcef Allioui, 2005. Contes de la tradition orale kabyle, Dits par Helima Laâdj, transcrits et adaptés en français par Larbi Rabdi, 2006. Étude sur le dialecte berbère des Béni-Snous,2 tomes, E. Destaing, réédition et présentation de Larbi.Rabdi, 2007. Dictionnaire français – berbère (dialecte des Béni-Snous),E. Destaing, réédition et présentation de Larbi Rabdi, 2007. Les Archs, tribus berbères de Kabylie : histoire, résistance, culture et démocratie,Youcef Allioui, 2007. Un grain sur le toit : énigmes et sagesses berbères de Kabylie,Éd. bilingue berbère-français, 2012 er Histoire d’amour de Sheshonq 1 : roi berbère et pharaon d’Égypte ; Contes et comptines kabyles,Éd. bilingue français-berbère, Youcef Allioui, 2013. Artistes et intellectuels du Sétifois, textes réunis, présentés et édités par Larbi Rabdi, 2013. La langue et la mémoire, Enigmes, jeux et traditions dans la Kabylie d’antan,Youcef Allioui, 2015. Amusnaw – Le Sage, Khalil Gibran, préface et postface de Youcef Allioui, 2015.
Youcef Allioui IDIROU LE MESSAGE DEJUGURTHA YIDIRNA£ ASAYER NYUGURTEN IYyRROOIiivrAN£na$ asayer n yugurtenENLVie d’un chanteurkabyleentre légende populaire ethistoire identitaire Textesberbères (extraits) traduits etcommentés en français
Du même auteur Timsal - Enigmes berbères de Kabylie, bilingue berbère-français, L’Harmattan, 1990.Contes kabyles – Contes du cycle de l’ogre, bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2001.Contes kabyles – Contes du cycle de l’ogre, bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2001.Contes du cycle de l’ogre, bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2003.Enigmes et joutes oratoires de Kabylie – Timsaâraq – Timsal - Izlan – bilingue berbère-français, collection « Présence berbère », L’Harmattan, 2005.Les Archs, tribus berbères de Kabylie – Histoire, résistance, culture et démocratie, collection « Présence berbère », L’Harmattan, 2006. L’ogresse et l’abeille – Contes kabyles - Timucuha, bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2007.La sagesse des oiseaux – Timsifag - Contes kabyles – Timucuha, bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2008.L’oiseau de l’orage – Afrux Ubandu – Timsifag - Contes kabyles – Timucuha, bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2008.Sagesses de l’olivier – Timucuha n tzemmurt – Contes kabyles – Timucuha, bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2009.Les chasseurs de lumière – Iseggaden n tafat – Contes et mythes kabyles – Timucuha d yizran, bilingue berbère-français, L’Harmattan, 2010.Un grain sur le toit – Aâqqa af ssqef – Enigmes et sagesses berbères de Kabylie, bilingue berbère-français, collection « Présence Berbère », L’Harmattan, 2012.Histoire d‘amour de Sheshonq 1er- Roi berbère et pharaon d’Egypte – Contes et comptines kabyles, bilingue berbère-français, collection « Présence Berbère », L’Harmattan, 2013.Amsayer, traduction berbère de The Prophet, Khalil Gibran, collection « Présence Berbère », L’Harmattan, 2015.Amusnaw, traduction de The Prophet – nouvelle édition – Khalil Gibran, collection « Présence berbère », L’Harmattan, 2015.La langue et la mémoire – Tameslayt d wasal – Enigmes, jeux et traditions dans la Kabylie d’antan, bilingue berbère-français, collection « Présence Berbère », L’Harmattan, 2015.L’âne et l’abeille – Enigmes et comptines, bilingue berbère-français, collection « Présence Berbère », L’Harmattan, 2016.La vache des orphelins – Tafunast Igujilen, le conte kabyle aux mille et une versions, bilingue berbère-français, collection « Présence Berbère », L’Harmattan, 2017.© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-16245-4 EAN : 9782343162454
À la mémoire de mes parents. Ma mère, grande poétesse et rapsode sans pareille, Tawes Ouchivane Allioui-Bouzidi (1909-1992) et mon père, le Sage des sages à la langue kabyle ciselée et parfaite, Mohand Améziane Ouchivane Allioui (1897-1972). À mes enfants Damia Tawes et Améziane Gaya. À la mémoire des « Chasseurs de Lumière ». Citons quelques-uns, afin que les autres ne soient jamais oubliés. Les enfants kabyles assassinés, alors qu’ils ne voulaient que vivre libres dans leur langue et leur culture. Abderrahmane BOUGUERMOUH (1936-2013), Abdelmalek BOUGUERMOUH (1946-1989). Leur village s’appelleIzemmouren (Les Gros Oliviers).Il est situé non loin, juste en bas du villageIghban(Les Bastides invisibles) où s’était déroulé le Congrès de la Soummam.Hommes de lettres et de conviction, de cinéma et de théâtre, tous les deux ne se mettaient jamais en avant, alors qu’ils étaient des puits d’intelligence, de science et de courage. Ils avaient consacré leur vie durant à ce qu’ils considéraient comme la lu-mière de leur peuple, la culture, sans laquelle un pays ne pouvait espérer un avenir décent. Ils sont issus d’une famille noble et généreuse, dont la discrétion et l’amour de la Kabylie avaient permis le succès de l’événement fondateur de l’Algérie indépendante : « Le Congrès de la Soummam ». Ce fut avec le soutien fort précieux de leur famille que mon oncle SAIDI Makhlouf(Mexluf At Taher), du village d’Ighbane (Awzel-laguen), avait pu faire face aux frais considérables occasionnés par l’accueil des congressistes et de plusieurs centaines de maquisards qui assuraient leur protection. Jean El-Mouhoub AMROUCHE (1906-1962),homme de lettres et journaliste, sa vie et sa mort furent jalonnées de bannissements et d’ostracismes. Tous les grands hommes berbères ont connu l’exil. Mais, quand Jean El-Mouhoub Amrouche en parlait, on ne peut manquer d’être saisi par cette douleur indicible de n’être chez lui nulle part. «Je ne sais pleurer qu’en berbère», aurait-il dit et écrit. Comme s’il attendait de ses larmes amères qu’elles donnent un goût moins acide à cet exil déchirant qu’il avait tou-jours porté en lui. Exilé et exclu pour sa kabylité ; il a été mis au ban de la société algérienne parce qu’il était chrétien.
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Marie-Louise, Marguerite Taos AMROUCHE (04/03/191-02/04/1976). Taos est la sœur de Jean. Femme de lettres, de radio, aède et interprète de chants traditionnels ka-byles. Porteuse de la culture amazighe et dotée d’une voix exceptionnelle, elle se produit sur de nombreuses scènes à travers le monde. Elle fut l’une des fondatrices de l’Académie berbère à Paris en 1966. « L’Algérie » refusa de l’inviter au Festival culturel panafricain d’Alger en 1969. Elle s’y rendit tout de même pour chanter devant les étudiants. Slimane Azem (1918-1983).Décédé le 28 janvier 1983, il fut enterré à Moissac, en France. Libre penseur et fabuliste, poète défenseur de la cul-ture amazighe, il a inscrit son œuvre dans un grand tout fabuleux. Il a su élargir le territoire littéraire de la culture amazighe en s’inspirant de la littérature orale kabyle. Il a légué aux générations futures une œuvre poétique colossale dont il s’était servi pour défendre sa langue, ce qui lui a valu d’être banni de l’Algérie. Mouloud FERAOUN (1913-1962),homme de lettres et de conviction, il fut assassiné à Alger par l’OAS. Il a marqué son temps par une œuvre littéraire magistrale à travers la-quelle il donnait un visage éblouissant de la Kabylie, de sa culture et de ses traditions ancestrales. Mouloud MAMMERI (1917-1989),mort dans un accident de voiture (un arbre au travers de la route !) à son retour du Maroc où il avait parti-cipé à un colloque sur la langue amazighe. Homme de science, écrivain, grammairien et poète, il fut le chantre de la culture berbère. Ce sage des lumières s’était battu contre tous les vents et les marées de l’ignorance pour sortir notre langue des griffes de l’obscurantisme dans lesquelles elle était maintenue en Algérie et en Afrique du Nord. Lounès MATOUB (1956-1998),chanteur kabyle engagé à la figure cha-rismatique et aux vers incisifs, le poète clamait et chantait haut et fort la reconnaissance officielle de la langue amazighe en Algérie. Il fut assassiné en Kabylie le 25 juin 1998. Sa voix trace encore et à ja-mais des myriades d’étoiles dans la nuit noire qui l’avait emporté. Défenseur acharné de la démocratie et de l’identité berbère, sa poésie et ses chants portaient et continuent de porter un message universel em-preint de liberté et de lumière.
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Kateb YACINE (1929-1989),romancier et essayiste, il est issu d’une famille lettrée berbère des Aurès. Bien qu’arabophone, il fut un ardent défenseur de la langue amazighe. Dramaturge, il s’était emparé de l’histoire de l’Algérie en faisant revivre, à travers une pièce de théâtre (La guerre de 2000 ans), la figure emblématique de la reine berbère Damya Dihya At Tabet – La Kahina), qui fit face aux invasions arabes. «On croirait aujourd’hui, en Algérie et dans le monde, que les Algériens par-lent arabe. Moi-même, je le croyais, jusqu’au jour où je me suis perdu en Kabylie. Pour retrouver mon chemin, je me suis adressé à un paysan sur la route. Je lui ai parlé en arabe. Il m’a répondu en tamazight. Impos-sible de se comprendre. Ce dialogue de sourds m’a donné à réfléchir. Je me suis demandé si le paysan kabyle aurait dû parler arabe, ou si, au contraire, j’aurais dû parler tamazight, la première langue du pays de-puis les temps préhistoriques.» (Kateb Yacine, in "Les ancêtres redou-blent de férocité", Paris, Editions TNP, 1967). Nos frayeurs et nos rêves… « Dehors la neige habite la nuit. L'exil du soleil a suscité nos frayeurs et nos rêves. Dedans, une voix cassée, la même depuis des siècles, des mil-lénaires, celle des mères de nos mères, crée à mesure le monde merveil-leux qui a bercé nos ancêtres depuis les jours anciens. Le temps s'est arrêté, le chant exorcise la peur, il crée la chaleur des hommes près de la chaleur du feu - le même rythme tisse la laine pour nos corps, la fable pour nos cœurs. C'était ainsi depuis toujours, pourtant les dernières veillées en mourant risquaient d'emporter avec elles les der-niers rythmes. Allons-nous rester orphelins d'elles et d'eux ? Il faut savoir gré à celui qui, habillant de rythme à la fois moderne et immémorial les vers fidèles et beaux, prolonge pour nous avec des outils très actuels un émerveillement très ancien. » (Mouloud Mammeri).
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