La chanson pour tout bagage
108 pages
Français

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La chanson pour tout bagage , livre ebook

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Description

Connaissez-vous l'Ecluse ? C'est une chaîne de bars à vins aux quatre coins de Paris. Mais celui du quai des Grands Augustins fut de 1951 à 1974 une pépinière de vedettes, dirigée par les artistes dont Marc Chevalier. Vont s'y produire : Les Frères Ennemis, Giani Esposito, le Mime Marceau, Philippe Noiret et Jean-Pierre Darras, Barbara... Marc Chevalier obtiendra en 1956, ainsi qu'André avec qui il forme un duo, le Grand Prix du disque de l'Académie Charles Cros, et ils seront les chanteurs du TNP de Jean Vilar.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 57
EAN13 9782296464988
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La chanson pour tout bagage
Marc Chevalier
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55130-5
EAN : 9782296551305
Ginette Marty
La chanson pour tout bagage
Marc Chevalier
Préface des Frères Jacques
L’Harmattan
Du même auteur
Dictionnaire des chansons de la Révolution (1787-1799) , Editions Tallandier, Paris, 1988, en collaboration avec Georges Marty
Treize siècles de chansons d’Ile-de-France , Editions Tallandier, Paris, 1992, en collaboration avec Georges Marty
Johnny Hess, swing, zazou et... sentimental , Editions El Ouns/L’Histoire en chantant, Paris, 1997
À Alexandre
PRÉFACE
1944… La Libération… suite à plusieurs années d’obscurantisme, le « couvercle est soulevé ». Frustré de moyens d’expression, tout le monde s’est alors mis à dire, à chanter, à jouer, à créer… 1946… Jean-Pierre Grenier et Olivier Hussenot mettent sur pied une Compagnie avec des comédiens, des musiciens, des chanteurs, etc. en pleine formation artistique. La troupe composée, nous, les Frères Jacques, faisons connaissance avec toi, cher Marc ; nous, en qualité de chanteurs et toi, dans le personnage du « violoncelliste obstiné ». Au sein du groupe, c’est le début d’une joyeuse collaboration, d’affrontements positifs et d’une fraternité qui se transformera – pendant plus de six cents représentations étalées sur quatre ans – en réelle amitié.
1949… nous quittons la Compagnie. Chacun part de son côté. Depuis ce jour, malgré cette séparation, nous ne nous sommes jamais perdus de vue.
Pendant que nous exploitions en France et à l’étranger de nouveaux récitals, avec tes complices, Léo Noël, Brigitte Sabouraud et André Schlesser, tu créais en 1951, le célèbre « Cabaret de l’Écluse » dont tu nous a raconté la belle aventure de 25 ans dans un ouvrage superbement illustré et documenté (Mémoires d’un Cabaret, l’Écluse. Éditions La Découverte). Il relate une tranche de l’histoire de Saint-Germain-des-Prés et nous apporte des réponses pertinentes concernant les lieux où se produisirent des spectacles d’après minuit, particulièrement à l’Écluse. On y retrouve tous les gens de scène d’hier dont la plupart sont devenus les grands d’aujourd’hui… Avec tes associés, vous leur avez permis de s’exprimer dans leurs débuts et leur avez facilité la pratique de ce métier dont l’apprentissage leur a servi d’école.
N’oublions surtout pas qu’avec André Schlesser, tout droit sorti de la troupe de Jean Vilar, et toi, cher Marc, issu de la Compagnie Grenier-Hussenot, avez créé le merveilleux numéro de duettistes : « Marc et André ». Pendant vingt-cinq ans, vous avez rayonné sur la chanson française. Tels des ambassadeurs, vous l’avez amenée dans divers lieux culturels et des Alliances Françaises tant en France qu’en Europe, en Extrême-Orient en passant… par les États-Unis.
Deux Grands Prix du Disque ont récompensé la qualité et l’intelligence de vos enregistrements, en particulier ceux des excellents « Chansons de Théâtre » d’un intérêt majeur.
Nulle autre que Ginette Marty, dans cet ouvrage, ne saurait mieux relater ton parcours dans les domaines de la musique, de l’éducation, de la chanson et exprimer ce que nous ressentions depuis longtemps : que toujours ton cheminement s’est accompagné de talent, de foi et d’une sensibilité aux qualités profondément humaines.
Nous sommes heureux, cher Marc, d’avoir été, d’être et de rester tes fidèles amis.
Les Frères Jacques
Paul Tourenne
AVANT-PROPOS
« La chanson occupe en France une place bien singulière, expression de la sensibilité et des affects de la société. Elle accompagne les âges de la vie et les mutations des groupes sociaux, elle nomme l’époque lorsque l’histoire connaît une brusque poussée de fièvre et traduit peut-être mieux que tout autre moyen d’expression les horizons d’attente des Français, chanson au présent ou chanson ressurgie du fond de la mémoire.
Alors qu’un mouvement général de réévaluation touche aujourd’hui l’ensemble des pratiques et des productions culturelles du pays, il est urgent d’inscrire la chanson et le spectacle de chansons dans ce grand mouvement de sauvegarde. »
C’est ainsi qu’à la « Cantiothèque » (association loi 1901), créée par Chantal Grimm dont le président était Jean-Claude Klein avec qui j’ai animé l’association, nous annoncions « une campagne nationale de collectage » que nous avons intitulée :
« Mémoire vivante de la chanson ». Il s’agissait de contacter des interprètes, auteurs, compositeurs, musiciens, professionnels du spectacle avant qu’ils ne disparaissent.
Le domaine qui a sans doute le plus souffert du désintérêt envers la sauvegarde du patrimoine est celui du spectacle de chansons : à l’exception de quelques vedettes de premier plan, les artistes interprètes partent sans laisser de mémoires.
Pour commencer cette opération, nous avons profité de l’exposition « 100 ans de chansons à Marseille » et de la soirée du 25 mars 1986 à l’Opéra pour interviewer les artistes présents ce soir-là.
Encouragés par ce succès, nous avons continué avec d’autres artistes.

La personnalité de Marc Chevalier, grand découvreur d’artistes et grand artiste lui-même, m’incite à sortir des tiroirs, son récit.
Par modestie Marc ne voulant pas ce livre à la première personne, j’ai donc écrit une biographie fidèle à l’interview que j’ai recueillie, à laquelle Marc a apporté depuis d’autres anecdotes ainsi que sa philosophie de la vie !
Cette vie si remplie – j’aimerais appeler Marc « l’homme-orchestre » – méritait qu’on la connaisse !
Ginette Marty
1
La rue Joseph Vernet à Avignon se situe dans un des quartiers à visiter pour ses monuments historiques : l’église Saint-Agricol datant des 14ème et 15ème siècles, le Musée Calvet, installé dans l’hôtel de Villeneuve-Martignan qui date du 18ème siècle et qui rassemble des collections inestimables.
C’est au numéro 21 que naît le 8 mai 1920, Marcel Chevalier.
Cette maison avait accueilli pour une nuit Napoléon Bonaparte comme l’indique une plaque commémorative sur la façade. Cet immeuble, très ancien de trois étages, est construit en pierre beige et son aspect soigné lui confère un air bourgeois.
Sa mère, d’origine espagnole avait tout juste un an lorsqu’elle arriva en France avec ses parents. Ils avaient dû quitter la région d’Huesca en Aragon, au nord de Saragosse, où ils cultivaient la vigne, car le mildiou, importé d’Amérique en France en 1878, se répandit en Europe et arriva en Espagne dans les années 1890. Ruinés, leur outil de travail ravagé, ils durent s’expatrier. Partis, sans doute à pied, ils franchirent les Pyrénées. Arrivés dans un petit village qui s’appelait Fontès, près de Pézenas, en plein vignoble, ils décidèrent de s’y installer.
Après avoir travaillé durement pour des propriétaires à défricher des terrains, à planter des vignes, ils purent acquérir un petit vignoble gagné pierre à pierre sur des terrains ingrats.
Marcel qui a bien connu ses grands-parents a gardé un souvenir impérissable des périodes de vendanges, très fier d’y avoir participé, engagé à la coupe des raisins, dur labeur compensé par la liesse des repas frugaux à l’ombre d’un figuier ou d’un olivier. Il restera marqué par des images fortes : le tohu-bohu du départ, le matin à la pointe du jour d’une cinquantaine de charrettes tirées par de puissants chevaux magnifiquement harnachés et la nuit, la musique claire et tranchante produite par les cliquets d’acier de centaines de pressoirs en action qui faisait chanter le village.
Quant à la famille Chevalier, elle était originaire du Vaucluse et du Gard et cultivait la terre.
Son père, venu de la campagne, trouve une place de garçon de café au buffet de la gare de Sète. C’est là que ses parents se rencontrent car sa mère qui avait seize ans y travaillait aussi.
Le 2 août 1914 éclate la Première Guerre mondiale.
Monsieur Chevalier, né aux environs de 1890 e

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