La danse, conscience du vivant
280 pages
Français

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La danse, conscience du vivant , livre ebook

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Description

L'histoire de la danse commence avec l'image d'un corps morcelé, éclaté sur lui-même. L'image d'un corps, un et indissociable, existe à peine depuis cinquante ans. Initialement existaient des "régions corporelles", et celles-ci vivaient indépendantes et autonomes, dans différents lieux de l'univers. Les jambes glissaient, sautaient, sur les terres de l'Occident ; et le visage dialoguait par l'ironie, la ferveur, avec des bras se joignant, s'étendant sur les régions montagneuses et volcaniques de l'Extrême-Orient. Quant aux pays méditerranéens, ils avaient pour eux les hanches, le bassin et le torse.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2005
Nombre de lectures 383
EAN13 9782336283548
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Nouvelles Etudes Anthropologiques
Collection dirigée par Patrick Baudry
Une libre association d’universitaires et de chercheurs entend promouvoir de Nouvelles Etudes Anthropologiques. En privilégiant dans une perspective novatrice et transversale les objets oubliés, les choses insolites, les réalités énigmatiques, les univers parallèles, les «Nouvelles Etudes Anthropologiques» interrogeront surtout la Vie, la Mort, la Survie sous toutes leurs formes, le Temps avec ses mémoires et ses imaginaires, la Corporéité dans ses aspects fantasmatiques et ritualisés, le Surnaturel, y compris dans ses croyances et ses témoignages les plus extraordinaires. Sans renoncer aux principes de la rationalité, les «Nouvelles Etudes Anthropologiques» chercheront à développer un nouvel esprit scientifique en explorant la pluralité des mondes, les états frontières, les dimensions cachées.
Déjà parus
Elisabeth GESSAT-ANSTETT, Liens de parenté en Russie post-soviétique, 2004.
Colette MÉCHIN, Isabelle BIANQUIS, David LE BRETON, Le corps et ses orifices, 2004.
Sous la direction de Claude FINTZ, Le corps comme lieu de métissages, 2003
Serge CHAUMIER, Des musées en quête d’identité, 2003. Claude FINTZ (dir.), Du corps virtuel... à la virtualité des corps, 2002.
Paola BERENSTEIN JACQUES, Les favelas de Rio : un défi culturel, 2001.
Lydie PEARL, Corps, sexe et art, 2001.
Jacques PRADES, L’homo oeconomicus et la déraison scientifique, 2001.
Marie-Jeanne FERREUX, Le New-Age, Ritualités et mythologies contemporaines, 2000.
Henri VAUGRAND, Sociologies du sport, 1999.
Odile CARRE, Contes et récits de la vie quotidienne. Pratiques en groupe interculturel, 1998.
Colette MECHIN, Isabelle BIANQUIS, David LE BRETON (dir.), Anthropalogie du sensoriel, 1998.
Luce DES AULNIERS, Le temps des nomades : itinérances de la maladie grave, 1997.
La danse, conscience du vivant
Étude anthropologique et esthétique

Thilda Herbillon-Moubayed
@ L’Harmattan, 2005
9782747587365
EAN : 9782747587365
Sommaire
Nouvelles Etudes Anthropologiques - Collection dirigée par Patrick Baudry Déjà parus Page de titre Page de Copyright AVANT-PROPOS PRÉFACE INTRODUCTION PROCESSUS I - LE CORPS EN SITUATION DE PRESENCE
CHAPITRE 1 - LES REGIONS CORPORELLES DANSANTES CHAPITRE 2 - LE CORPS DANSANT CHAPITRE 3 - DANSE ET ENVIRONNEMENT Conclusion au Processus I
PROCESSUS II - LE CORPS EN SITUATION DE REPRESENTATION
CHAPITRE 4 - LES REGIONS CORPORELLES NON DANSANTES CHAPITRE 5 - LES REGIONS CORPORELLES NON DANSANTES ET L’ETAT D’EXTASE CHAPITRE 6 - LES REGIONS CORPORELLES NON DANSANTES ET L’ETAT DE TRANSE CHAPITRE 7 - LES REGIONS CORPORELLES NON DANSANTES, LA TRANSE ET L’EXTASE Conclusion au Processus II
PROCESSUS III. - LE CORPS EN SITUATION DE PRESENCE ET DE REPRESENTATION
Lecture du schéma : CHAPITRE 8 - UNE THEORIE SUR LA DANSE : L’ASSIMILATION DE LA PSYCHE PAR LE CORPS ENGENDRE LE CORPS DANSANT, ET L’ETAT PSYCHIQUE CONSCIENT Conclusion au Processus III
CONCLUSION - Un bon éducateur est un excellent danseur ANNEXE - DANSES ET SOCIETES. BIBLIOGRAPHIE Beaux-Arts
A Thérèse, Paul, Philippe-Jean, A Michel, mon aîné...
« Ris jusqu’aux oreilles et danse, Car voilà que vient des cieux, Vers toi un bonheur immense, Oui danse et ferme les yeux !
Surtout maintiens la cadence, Pense que vous êtes deux ; La lune en la nuit s’avance, Comme aan rêve merveilleux !
Le champ de blé qu’ensemence, Un grand geste glorieux ; Oui danse, et jamais ne pense, Sous un soleil radieux.
Dans l’air, l’oiseau qui s’élance, Pose son vol gracieux, Sur la branche qui balance, Danse, et danse, de son mieux. »
M.K.M.
AVANT-PROPOS

Souraya Baghdadl (photo Ariane Smoleren)
« Encore une pause sur le vent, et une autre femme m’enfantera »
Khalil Gibran, Le Prophète, Préface d’Adonis, Folio.
J’avais 20 ans ...
Emancipation en puissance, à peine « je me distinguais », aussitôt par un grand écart, ma terre basculait...
La guerre commença, et la vie devint détour, maladresse, malentendus, ébranlant la « construction » vers laquelle je tendais.
Sentiments intenses, tant étranges... quand votre jeunesse voit en une journée, deux maquillages se superposer, avec laideur ou avec beauté, en costume de deuil, ou en costume de fée...
Dans mon esprit en veille, tout se confondait... Dans ce climat de guerre, la danse se construisait. De l’émotion, il y en avait, ni enfouie, ni escamotée.
Nos séquences de vie, étaient glorifiées. Avec « fureur de vivre », on y répondait. Jouer avec la mort, c’était la côtoyer. Elle ne faisait plus peur, on la défiait.
Un drame commun à tous, nous appartenait. Nous conjuguions l’histoire, au présent, au passé... Dans l’illusion du futur, on se recomposait.
Les balles sur nos chemins, comme la pluie, tombaient Par « oubli » , par « erreur » d’y avoir échappé, comblaient nos cœurs de grâce, et nos corps de fierté. Chaque jour vécu, était miraculé...
Nos vies devinrent alors, instants privilégiés, assurés pour nous, avec continuité. Nous y installions des élans passionnés . Nous marchions sur nos ruines, sans les questionner... Quant à nos morts hélas, ils étaient oubliés...
Heureux dans cet absurde et cette fatalité, nous rêvions nos fantasmes, et on les sublimait, dans nos maisons, nos vies, nos rues et nos quartiers.
Et grâce à ce dosage fécond et varié, de regards perdus et de corps mutilés, de cœurs consumés, d’attentes inespérées... de nouvelles en buées... la fête impassible, nous remaquillait... Et la vie continuait.
Dans ce grand décor, la danse s’exclamait : «Nul aussi bien que moi, n’a su additionner : destruction, construction, Shiva m’a proclamé ! »
La danse serait alors, une guerre sublimée?
Les deux sont révoltes, et les deux passionnées. Arsenal nouveau pour le pas du guerrier, ou danse d’une bédouine parmi des cavaliers, elles surgissent toutes deux d’un temps différencié. Elles suspendent le temps sur des pas rénovés. Elles tentent le mouvement sans jamais l’achever. Elles signent des ruptures, violentes, instantanées. Leur scénario expire sur un rythme endiablé. Dans l’instant fugitif, elles se voient consacrées. Un état d’alerte croise leur destinée. Elfes sont toujours prêtes à se transformer. La loi du « tout possible » les induit sans arrêt. Par la vie et la mort elles sont gouvernées.
La guerre, est-ce l’état d’âme, d’une danse sublimée ?
La danse, est-ce une transe, mais disciplinée ?
La danse connivence, pouvant seule moduler, l’intelligence des corps, soit pour les enlacer, avec pudeur, aisance... soit pour les séparer, en créant la distance par charme spontané ?
Lourdes questions pour moi... Alors je déflais, l’alphabet du mouvement sur mon corps épuisé. Devant mon miroir, danseuse tiraillée, je traquais mon corps et je le déplaçais. Une dose de profondeur manquante m’ébranlait.
Étrangère soudain au jeu que j’incarnais. Je devins le témoin de formes qui fusionnaient. Je n’étais plus un corps, mais mouvement engendré. Indépendant de moi, lui seul rayonnait !
T.K.M.
PRÉFACE
Une mise en parallèle fascinante domine ce texte : celle confrontant les zones géographiques et le privilège accordé à certaines zones anatomiques du corps.
Des correspondances l’emportent, des convergences s’imposent. Une démonstration domine l’ensemble du propos : le type de mobilisation physique change avec les cultures, comme changent avec elles la manière de regarder le corps, celle de lire ses signes, celle aussi de privilégier l’esthétique et le sens du parfait. La danse en est un des exemples les plus marquants. Tout change par exemple en passant des danses traditionnelles orientales à celles de l’Occident : l’appréciation des mouvements, la direction du regard, la localisation de l’expression.
Le corps en mouvement existe autrement comme existent autrement ses objets « dansants » soulignés et focalisés dans les grandes traditions géographiques. L’attention au haut du corps par exemple l’emporte dans les danses indiennes, l’attention aux pas et aux sauts l’emporte dans les danses européennes, l’attention aux hanches, en revanche, à la taille, au bas du buste, l’emporte dans les danses d’Afrique du Nord et du Moyen Orient.
Thilda K. Moubayed s’attarde à ces différences en forgeant des expressions bien à elle : le

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