La valse dans tous ses états
330 pages
Français

La valse dans tous ses états , livre ebook

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330 pages
Français

Description

La valse est apparue dans l'Empire des Habsbourg dans la seconde moitié du 18e siècle. Son essor coïncide avec l'époque révolutionnaire et l'émergence de la bourgeoisie. Elle présida à des plaisirs plus populaires, tout en ayant trouvé sa place au sein du plus pur classicisme musical. Elle continue d'imprégner nos moeurs, c'est dire si la valse n'est pas qu'une icône passéiste et qu'elle méritait cette étude, étant donné l'engouement qu'elle a durablement provoqué à travers des milliers de compositeurs sur tous les continents.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2011
Nombre de lectures 61
EAN13 9782296467033
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA VALSE DANS TOUS SESÉTATS
Univers Musical Collection dirigée par Anne-Marie Green
La collectionUnivers Musicalest créée pour donner la parole à tous ceux qui produisent des études tant d¨analyse que de synthèse concernant le domaine musical. Son ambition est de proposer un panorama de la recherche actuelle et de promouvoir une ouverture musicologique nécessaire pour maintenir en éveil la réflexion sur l¨ensemble des faits musicaux contemporains ou historiquement marqués.
Déjà parus
Alexandre TYLSKI (sous la dir. de),John Williams. Un alchimiste musical à Hollywood, 2011. Irina AKIMOVA,Pierre Souvtchinsky. Parcours d’un Russe hors frontière, 2011. Philippe GODEFROID,Richard Wagner 1813-2013, Quelle Allemagne désirons-nous ?, 2011. Michaël ANDRIEU,Réinvestir la musique, 2011. Jean-Paul DOUS,Rameau. Un musicien philosophe au siècle des Lumières, 2011. Franck FERRATY,Francis Poulenc à son piano : un clavier bien fantasmé, 2011. e Augustin TIFFOU,Le Basson en France auXIXsiècle : facture, théorie et répertoire, 2010. Anne-Marie FAUCHER,La mélodie française contemporaine : transmission ou transgression ?, 2010. Jimmie LEBLANC,Luigi Nono et les chemins de l'écoute: entre espace qui sonne et espace du son, 2010. Michel VAN GREVELINGE,Profil hardcore, 2010. Michel YVES-BONNET,Jazz et complexité. Une compossible histoire du jazz, 2010. Walter ZIDARIČ,L’Univers dramatique d’Amilcare Ponchielli, 2010. ème Eric TISSIER, Être compositeur,êsiècle,tre compositrice en France au 21 2009. Mathilde PONCE,Tony Poncet, Ténor de l’Opéra : une voix, un destin, 2009. Roland GUILLON,LAfrique dans le jazz des années 1950 et 1960, 2009. H.-C. FANTAPIÉ,Restituer uneœuvre musicale, 2009. e Christian TOURNEL,Daniel-Lesur ou litinéraire dsiècleun musicien du XX (1908-2002), 2009. Franck FERRATY,La musique pour piano de Francis Poulenc ou le temps de lambivalence, 2009.
LUCRUDOLPH
LA VALSE DANS TOUS SESÉTATS
PETITE HISTOIRE DE LA VALSE ET DE SES COMPOSITEURS DANS LE MONDE
Avec la collaboration amicale de Sophie de Lastours et de Pierre-Frédéric Garrett Texte revu et corrigé par Nicolas Prudhomme
Du même auteur
Avec Christophe SOULLEZ : La police en France,Éd. Milan, 2000 Insécurité, la vérité,Éd. Lattes, 2001 Les stratégies de la sécurité,Éd. P.U.F, 2007 Seul : Au Cæur de la Préfecture de Police : une Résistance oubliée, t.2, Paris, 2010 Collectif : Au Cæur de la Préfecture de Police : de la Résistanceàla Libération, t.1,Éd. LBM, Paris, 2009.
© L¬Harmattan, 2011 5-7, rue de l¬Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55467-2 EAN : 9782296554672
À ma mère, À la patience de ma femme, À Sylvie et à Marie-Pierre, dont l’aide fut précieuse, 1 À André Tubeuf .
« Il n’est pas de grande et de petite musique ; il n’y a que la bonne et la mauvaise ». Emmanuel Chabrier
« Pour danser, c’est tellement mieux une valse (…). Je veux des grandes valses claires, comme il y en a en Angleterre, des valses bostonneuses avec des tas de violons et des jolies mélodies qui montent haut. » 2 Boris Vian
1 André Tubeuf né à Smyrne, aujourd’hui Izmir, en 1930. Normalien et agrégé de philosophie, il fut entre autres l’élève de Jankélévitch. Il a enseigné trente-cinq ans au Lycée Fustel de Coulanges à Strasbourg. Entré au Ministère de la Culture pour travailler sur des questions musicales, il a collaboré au magazine le Point, Harmonie et Lyrica, Diapason et Classica. Il a renouvelé le genre de la critique musicale. 2 Inattendu…, inLe Ratichon Baigneur(B.Vian, Le Livre de Poche, Paris, 1999): « Olivier rêvait d’une grande valse sans fin, des violons légers et tendres. (…) Il voyait la grande salle au parquet infini, les glaces réflétant des éclairages doux, et l’envolée ailée des étoffes légères, il entendait la valse, il sentait contre lui le poids souple et vivant d’un corps abandonné… ».
AVANT-PROPOS
La valse est entrée dans ma vie un jour de ma douzième année, quand ma mère a apporté un objet incongru dans le modeste petit appartement HLM que nous habitions dans une banlieue excentrée de Strasbourg. Le tourne-disque basique qu’elle venait d’introduire chez nous me semblait être un luxe disproportionné par rapport au lieu. Deux disques accompagnaient cette acquisition : un de musique « classique » (Les Préludeset laRhapsodie Hongroise n°2de Franz LISZT) ; l’autre, fierté cocardière de Strasbourgeoise, contenait quatre valses d’Émile WALDTEUFEL, notre gloire locale de la musique « légère » française. Ces six morceaux, écoutés jusqu’à saturation, ont enchanté les mois suivants, « classique » et « léger » confondus, comme ils devraient toujours l’être. Les six disques acquis ultérieurement furent écoutés en boucle avec les deux premiers pendant l’année qui suivit. Ils révélaient le même goût éclectique qui caractérisait ma mère : aux côtés duRigolettode VERDI, on trouvait leBettelstudentde Carl MILLÖCKER, ouMarthade Friedrich von FLOTOW. LaPetite Musique de NuitetLa Marche Turquede MOZART succédaient aux ouvertures de ROSSINI. Un grand 33 tours de Johann STRAUSS fils m’a fait connaître, en plus des valses strasbourgeoises, celles du maître viennois ; des extraits choisis de BEETHOVEN, HAYDN, SCHUBERT, BRAHMS et quelques autres venaient aiguiser ma curiosité pour ce monde que je découvrais. J’ai appris à aimer également les différents types de musique. Certaines pochettes de disques recelaient des trésors sur leur verso : l’histoire des œuvres et des compositeurs me fascina vite et je n’eus de cesse d’en apprendre plus. Les destins, souvent tragiques, des musiciens me firent comprendre que la vie d’artiste n’était pas toujours un long fleuve tranquille et que leurs difficultés étaient aussi celles de la création et de l’époque dans laquelle ils s’inscrivaient. L’envie d’en savoir davantage me fit aimer les cours et les livres sur l’histoire de la musique, alors que le solfège rejoignait le latin et les maths dans ma
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détestation. La première place ex-aequo en cours de musique ne m’échappa cependant pas au cours du seul trimestre où mon voisin Martin, lui-même expert en solfège mais très ignorant en histoire, put joindre ses forces aux miennes. Le subterfuge découvert, nous avons gagné, chacun de notre côté, les obscures profondeurs des classements trimestriels. Un exceptionnel professeur de philosophie, André Tubeuf, consolida mes appétences musicales. Mais j’ai parachevé mes premières découvertes en matière de valse, jeune étudiant à cheval entre deux cultures : « j’étais un danseur passable, (mais) j’étais un 3 excellent valseur » , connaissant le plaisir de tournoyer avec des partenaires qui savaient accorder leurs pas aux miens, parfois avec indulgence, découvrant la diversité de cette danse à travers « boums », bals, et fêtes campagnardes.
L’histoire de la Musique, comme l’Histoire en général, continuèrent à me fasciner. Je constatais leur imbrication au fur et à mesure de mes curiosités. Je mesurais l’absurde fossé que l’on a laissé s’installer en France entre musiques « classique » et « légère », et ressentais déjà l’absolue nécessité d’un pont entre elles. Il m’apparaissait clairement que le mépris des critiques qui croyaient défendre la première en professant l’opprobre pour la seconde, condamnait en fait le « classique » à s’étioler, à l’image des privilèges réservés à une caste, seule capable « de comprendre ». À croire que certains exégètes élitistes pérennisent inconsciemment la logique de mortification de l’ancienne église catholique, en rejetant d’office ce qui fait plaisir au peuple : ce serait dès lors nécessairement suspect... L’étonnement me saisit aussi en constatant, à travers des lectures boulimiques, que la révolution apportée dans la musique par l’apparition de la valse allait bien au-delà de cet art, contribuant à une autre véritable révolution – dans les mœurs. La longévité et l’importance du phénomène de la valse contraste en effet avec le voile qui recouvre l’étendue de son rôle alors que, deux siècles après son apparition, il reste encore vivace. Il frappe autant que l’oubli qui a recouvert l’essentiel des acteurs, en l’occurrence, les compositeurs. Si les STRAUSS ont fait l’objet de 4 nombreux ouvrages (dont ceux de Heinrich Eduard Jacob et de Hans
3 Selon les mots d’Alexandre Dumas (Mes Mémoires,Paris, Michel Lévy, 1863) : il y évoque avec émotion plusieurs valses et scènes de bals… 4 Les Strauss et l’Histoire de la Valse(Paris, Buchet-Chastel, 1955) : beaucoup de Strauss et peu d’histoire de la valse…
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