La lecture à portée de main
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Description
La société moderne a fait de l'interprète un personnage central de la vie musicale, parfois plus important que le compositeur lui-même en raison des moyens médiatiques mis à disposition. Sont comptés ici comme des interprètes les orchestres, les compagnies d'opéra, les choeurs et les ensembles de musique de chambre. Sans eux, une oeuvre musicale n'existe que sur le papier, réduite à une diffusion confidentielle. Les interprètes lui donnent une autre vie et apportent chacun leur propre vision.
Les styles d'interprétation varient selon les époques. Le piano d'Alfred Cortot n'a aucun point commun avec celui de Glenn Gould ou de Lang Lang. La sonorité des orchestres s'est beaucoup transformée sous l'autorité de chefs comme Arturo Toscanini ou Herbert von Karajan, mais elle a encore profondément changé sous l'impulsion de Simon Rattle ou Gustavo Dudamel. L'interprétation de la musique baroque a connu une renaissance puis une évolution spectaculaire grâce à Nikolaus Harnoncourt.
Riche d'environ 3 800 entrées actualisées, cette nouvelle édition du Dictionnaire des interprètes, où se mêlent des artistes de toutes provenances, reflète, à travers l'évocation de leurs parcours respectifs, toute la vitalité d'un art sans cesse en mouvement.
" Voilà un dictionnaire qui dit la vérité... Les carrières tourmentées de solistes traqués nous racontent une autre histoire de la musique " (Vladimir Jankélévitch, 1982).
Sujets
Informations
Publié par | Bouquins |
Date de parution | 16 avril 2015 |
Nombre de lectures | 42 |
EAN13 | 9782221187555 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 2 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,0165€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
DICTIONNAIRE DES INTERPRÈTES et de l’interprétation musicale depuis 1900, par Alain Pâris.
DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE DE LA MUSIQUE, par l’Université d’Oxford. Sous la direction de Denis Arnold. Édition française adaptée et augmentée par Alain Paris. (2 volumes).
DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE DE LA MUSIQUE DE CHAMBRE, par l’Université d’Oxford. Sous la direction de Walter Willson Cobbett. Édition française adaptée et augmentée par Alain Pâris (2 volumes sous coffret).
GUIDE DE LA MUSIQUE ANCIENNE ET BAROQUE, discographie établie sous l’égide de Diapason.
LIVRETS D’OPÉRA. Édition bilingue établie par Alain Pâris (2 volumes sous coffret).
MOZART, Sa vie musicale et son œuvre, par Théodore de Wyzewa et Georges de Saint-Foix (2 volumes sous coffret).
LA MUSIQUE DE PIANO. Dictionnaire des compositeurs et des œuvres, par Guy Sacre (2 volumes).
Lucien REBATET, Une histoire de la musique. Des origines à nos jours.
TOUT BACH. Sous la direction de Bertrand Dermoncourt.
TOUT L’OPÉRA. Dictionnaire : de Monteverdi à nos jours, par Gustave Kobbé.
TOUT MOZART. Encyclopédie de A à Z. Sous la direction de Bertrand Dermoncourt.
TOUT VERDI. Sous la direction de Bertrand Dermoncourt.
André TUBEUF, L’Offrande musicale. Compositeurs et interprètes.
L’UNIVERS DE L’OPÉRA, œuvres, scènes, compositeurs, interprètes, sous la direction de Bertrand Dermoncourt.
« Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales. »
© Éditions Robert Laffont S.A., Paris, 2004, 2015.
EAN : 978-2-221-18755-5
En couverture : © Jay Brousseau / Getty Images
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo.
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Pierre-Émile Barbier, Anne-Marie Bigorne, Qigang Chen, Petre Codreanu, Viorel Cosma, Didier de Cottignies, Françoise Davoine, François Dru, Serge Dubois, Bertrand Guay, Dieter Härtwig, Catherine Heuls, Rémi Jacobs, Rudolf Kimmig, Georges Kiosseff, André Lardrot, Dennis K. McIntire, Jean-Michel Molkhou, Oleg Podgorny, Viera Polakovičová, Dominique Rimmele, Michel Royer, Georges Zeisel.
Sans oublier tous les agents artistiques, chargés de communication et attachés de presse dont la mémoire et les carnets d’adresse ont été souvent mis à contribution.
L’interprétation d’une œuvre est semblable au flux d’une rivière et l’interprète à l’homme qui, dans son bateau, se laisse porter par le courant. Parfois, l’eau se précipite en torrent vers une gorge étroite, parfois elle repose dans la sérénité d’une large rivière en traversant une terre riche et fertile.
Wilhelm FURTWÄNGLER
Qui aurait pu penser, il y a une centaine d’années, que l’interprète occuperait la place qui est la sienne actuellement ? Relégué à l’époque en caractères minuscules sur les affiches, son nom s’impose peu à peu, il se vend et fait parfois oublier celui du compositeur. On ne va plus au concert écouter la Symphonie héroïque, on va applaudir tel grand chef, tel grand soliste.
Pourtant, le rôle fondamental de l’interprète est resté le même. Peut-être occupe-t-il une place plus importante dans la musique contemporaine en participant à l’élaboration de l’œuvre ou en se voyant confier des séquences aléatoires. Mais face au répertoire des siècles précédents, au fond, rien n’est changé.
Dans la forme, tout est différent. L’interprète est devenu une figure sociale de la musique qui était mal définie avant le XXe siècle. À de rares exceptions près (Liszt, Clara Schumann, von Bülow, Paganini…), l’interprète était l’obscur serviteur du compositeur, intermédiaire entre le texte et l’auditeur, cet auditeur étant lui-même interprète (amateur) à ses heures. Les frontières étaient floues, le vedettariat restait quasi inexistant.
Le XXe siècle bouleverse toutes ces données : la pratique amateur tend à disparaître. Un fossé se creuse entre l’interprète et son public : on le connaît moins, il devient mystérieux. Les moyens de reproduction sonore et la facilité des déplacements le font entendre du plus grand nombre. Il n’y a plus qu’à attendre les maîtres du show business pour le transformer en vedette à part entière. Naturellement, c’est l’apanage d’un petit nombre, et, s’ils comptent parmi les plus talentueux, combien d’interprètes tout aussi estimables (parfois davantage !) restent dans l’ombre car, pour des raisons extra-artistiques, il est impossible d’en faire des vedettes ?
La notoriété de ces vedettes est telle que la paternité des chefs-d’œuvre s’en trouve modifiée : tour à tour, l’Héroïque appartient à Furtwängler, Böhm ou Karajan, un chef et un metteur en scène se partagent Faust ou Carmen ! Les données sont renversées.
Cette situation, choquante a priori, a pourtant plus d’un aspect positif. L’interprète est devenu une « locomotive » qui tire derrière lui un public de fans qui ne viendrait peut-être pas à la musique en d’autres circonstances. Parfois, il est audacieux et ose renoncer à son confort pour entraîner sa cohorte de wagons vers des répertoires méconnus ou même (audace suprême !) vers la musique de son temps. Il sollicite les compositeurs qui trouvent en lui un vecteur inespéré pour garder le contact avec le public de leur temps. Parfois, il tend la main à ses cadets et ne se contente pas de transmettre son savoir par l’enseignement : il associe les jeunes à ses concerts, en duo, en concerto, à l’opéra. Et la musique se renouvelle sans cesse de cette façon.
Naturellement, rares sont ceux qui correspondent à ce profil idéal. Mais ils existent et, grâce à eux, les projecteurs qui inondent de lumière l’interprète ne sauraient être remis en question.
La démarche de l’interprète, quant à elle, reste toujours la même. Son approche de la musique varie selon les époques, mais son rôle recréateur demeure. À ce titre, il n’a droit qu’à une place limitée dans les ouvrages généraux, encyclopédies, dictionnaires ou histoires de la musique. Jusqu’à l’apparition du disque, son apport ne restait pas. Mais les choses ont changé et on possède à présent des documents échelonnés sur plus d’un siècle que les progrès de la technologie numérique a rendus très représentatifs. Il fallait donc se livrer à une investigation systématique de ce monde encore ignoré, la forme du dictionnaire étant la mieux adaptée en raison des multiples interférences entre les écoles et les époques.
Un Dictionnaire des interprètes : il exclut donc les compositeurs dont on parle abondamment par ailleurs. Il exclut les compositeurs-interprètes qui ne se sont consacrés qu’à leur propre musique. Par contre, il fait une large place à de grands compositeurs qui ont eu une activité d’interprète polyvalente (Mahler, R. Strauss, Maderna, Britten, Boulez…).
Un Dictionnaire dont le point de départ se situe en 1900 car les bouleversements du monde de l’interprétation musicale commencent au début du XXe siècle. Cet ouvrage se limite donc aux interprètes ayant vécu au-delà de 1900 (fût-ce quelques mois). La part réservée aux artistes de notre temps est évidemment plus importante dans la mesure où l’histoire a déjà fait un choix. Mais ce choix n’a pas été entériné systématiquement car il existe des filiations entre les hommes, entre les écoles que l’histoire a négligées. Certaines personnalités oubliées aujourd’hui ont joué un rôle essentiel dans l’évolution de l’interprétation, et il était normal de les remettre à leur juste place.
Un dictionnaire est un ouvrage d’information : les biographies d’artistes ne retiennent donc que les éléments factuels de leur carrière, en dehors de toute subjectivité, autant que faire se peut. Seuls les éléments concrets ou les appréciations unanimement reconnues ont servi de guides, et il ne faut chercher aucune correspondance entre l’importance des biographies et la notoriété des artistes concernés. De très grands interprètes ont eu des vies sans événements majeurs, d’autres, moins notables, ont connu des carrières fertiles en événements.
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L’exactitude des éléments biographiques est la préoccupation majeure des auteurs d’un dictionnaire. Si nous avons rencontré un excellent accueil auprès de la plupart des artistes, bureaux de concerts, attachés de presse ou autres organismes d’information, certains se sont refusés à communiquer les plus élémentaires données. Parfois, les biographes se sont transformés en détectives, vérifiant auprès de l’état-civil ou à d’autres sources dignes de foi ce que leur instinct mettait en doute : moisson fertile en erreurs séculaires à présent corrigées, coquetteries déjouées (non par indiscrétion mais par souci d’exactitude), oublis réparés (au moins partiellement).
Quant au choix des quelque trois mille interprètes recensés dans la première partie, il répond à des critères de notoriété et de cohérence, mais en aucun cas à des critères de qualité. Naturellement, il y a des oublis que les éditions successives s’efforcent de réparer. Certains noms sembleront inutiles à première lecture, mais cet ouvrage forme un tout dans lequel chaque biographie se justifie autant par l’activité de l’artiste concerné que par sa situation dans un contexte donné (écoles, générations, interférences d’activités…). Les grands pédagogues aux carrières éphémères ont ainsi leur place car ils jouent un rôle de trait d’union essentiel. De jeunes interprètes font leur entrée au fil des éditions lorsque le cocktail magique « talent-notoriété » semble se situer dans un rapport prometteur. C’est l’aspect le plus subjectif de l’ouvrage, qui n’a fait que s’amplifier avec les années tant la pression commerciale et médiatique cherche à créer de nouvelles stars à peine sorties de l’adolescence avec, en arrière-pensée, la ferme intention de les laisser retomber dans l’oubli si le retour sur investissement n’est pas assez rapide.
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La modification récente des modes de vie, le développement des voyages, les contacts en temps réel ont contribué à transformer le monde de l’interprétation musicale en une spirale infernale dont les victimes sont souvent les interprètes eux-mêmes : rares sont ceux qui ont la force de résister aux sollicitations venant des quatre coins de l’univers. La longévité des carrières s’en ressent, usure prématurée, pas seulement pour les chanteurs. Les instrumentistes qui doivent se mettre au repos pendant une longue période pour guérir d’un excès de pratique sont de plus en plus nombreux. Rares sont ceux qui savent limiter leurs apparitions à l’image d’un Radu Lupu ou d’un Murray Perahia aujourd’hui, d’un Carlo Maria Giulini hier. La pression médiatique, celle des agents et des firmes discographiques, est trop forte. Bien souvent, l’interprète devient un fruit que l’on pressure avant de l’abandonner lorsqu’il n’a plus rien à donner. Monde ingrat où le talent est souvent relégué derrière les intérêts commerciaux. Et que dire des rapports humains ?
C’est cette dégradation qui a fait se rapprocher des musiciens plus soucieux de qualité artistique que de résultats commerciaux. Au fil des années, des festivals voient le jour, fondés et dirigés par des interprètes doués de l’esprit d’entreprise. De véritables familles se créent autour d’eux. Le modèle Kremer ou Argerich fait des émules. Prades rayonne dans le monde entier, l’Empéri, Annecy, Aix-les-Bains ont leurs habitués. La pratique des artistes en résidence qui construisent une programmation au sein de la saison d’un lieu donné se développe de plus en plus.
À l’heure de la mondialisation, l’univers de l’interprétation musicale est devenu une jungle où tous les coups semblent permis : les carrières se font aussi vite qu’elles se détruisent, la confiance, l’humanité, la transmission d’un héritage sont autant de valeurs qu’il faut chercher dans les recoins où elles se terrent, faute d’être en odeur de sainteté. Un seul critère subsiste : il faut durer. Pourtant, que de talents ignorés ou méprisés, que de carrières sérieuses et utiles méconnues du plus grand nombre… Puisse ce Dictionnaire permettre de réfléchir à la course à l’abîme dans laquelle s’est engouffré le monde de l’interprétation musicale !
Alain PÂRIS
ARD | Arbeitsgemeinschaft der öffentlich-rechtlichen Rundfunkanstalten der Bundesrepublik Deutschland |
BBC | British Broadcasting Corporation (radio britannique) |
BRT | Radiotélévision belge d’expression flamande |
CEE | Communauté économique européenne |
CNRS | Centre national de la recherche scientifique |
déd. | dédicataire |
2e2m | Étude et expression des modes musicaux |
INA | Institut national de l’audiovisuel |
INR | Institut national belge de radiodiffusion |
IRCAM | Institut de recherche et de coordination acoustique-musique |
MDR | Mitteldeutscher Rundfunk (radio de Leipzig) |
Met | Metropolitan Opera, New York |
NBC | National Broadcasting Corporation (radio américaine) |
NDR | Norddeutscher Rundfunk (radio de Hambourg et Hanovre) |
NHK | Radiotélévision japonaise |
ORTF | Office de radiodiffusion télévision française |
ORF | Osterreichischer Rundfunk (radio autrichienne) |
RAI | Radiotélévision italienne |
RIAS | Radio berlinoise |
ROC-GmbH | Rundfunk Orchester und Chöre GmbH (Société des orchestres et chœurs des radios de Berlin) |
RTB | Radiotélévision belge |
RTBF | Radiotélévision belge de la Communauté française |
RTLN | Réunion des théâtres lyriques nationaux (Opéra et Opéra-Comique, Paris) |
RTLMF | Réunion des théâtres lyriques municipaux de France |
SACEM | Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique |
SDR | Süddeutscher Rundfunk (radio de Stuttgart) |
SIMC | Société internationale de musique contemporaine |
SWF | Südwestfunk (radio de Baden-Baden) |
SWR | Südwestrundfunk (radio de Baden-Baden et Fribourg-en-Brisgau) |
trad. | traduction |
WDR | Westdeutscher Rundfunk (radio de Cologne) |