Musique, narrativité, signification
387 pages
Français

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Musique, narrativité, signification , livre ebook

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Description

La musicologie actuelle s'intéresse à la couche expressive des oeuvres, à la redécouverte des unités expressives typiques de certains styles de l'histoire musicale occidentale (du baroque jusqu'au début du XXe siècle). Cette analyse des topiques musicaux se réapproprie un savoir musical qu'on appelle signification musicale. La narrativité musicale serait le regard analytique porté sur l'organisation de ce contenu expressif. Cette étude parcourt une diversité de styles et de périodes : de Mozart à Beethoven jusqu'à la musique contemporaine (Dazzi, Dusapin, Mâche) en passant par Liszt ou Bartòk.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2009
Nombre de lectures 312
EAN13 9782336250342
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection Arts & Sciences de l’art
dirigée ar Costin Miereanu
Interface pluidisciplinaire, cette collection d’ouvrages, coordonnée avec une publication périodique souforme de Cahiers, est un programme scientifique de l’ Institut d’esthétique des arts et technogies (unité mixte de recherche du CNRS, de l’université Paris 1 et du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche).


Institut d’esthétique des arts et technologies
IDEAT
UMR 8153 - CNRS/Université Paris 1
47, rue des Bergers - 75015 Paris
Tél. : 01.44.07.84.65 - Email : asellier@univ-paris1.fr
© IDEAT - CNRS/Université Paris 1 - L’Harmattan, 2009
Cet ouvrage est publié avec le concours du Conseil scientifique de l’Université Marc Bloch Strasbourg 2 et du Conseil général du Bas-Rhin.
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’École Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296093874
EAN : 9782296093874
Sommaire
Collection Arts & Sciences de l’art Page de Copyright Page de titre Préface INTRODUCTION Bref aperçu sur l’utilisation des concepts de narrativité et de signification en musique LA NARRATOLOGIE GÉNÉRALE ET LES TROIS MODES D’EXISTENCE DE LA NARRATIVITÉ EN MUSIQUE - Introduction: examen de la narratologie générale du point de vue de la narrativité musicale Formules récurrentes de la narrativité dans les genres extra-musicaux et en musique Les théories du récit d’après Paul Ricœur et leurs correspondances avec la narrativité musicale Introduction à l’analyse narratologique de la forme sonate du XVIII e siècle - Le premier mouvement de la Symphonie en ut majeur K. 338 de Mozart Le schéma discursif passionnel en tant que marque de maturation stylistique dans les mouvements symphoniques de Mozart Application de certaines règles de la sémantique structurale de A. J. Greimas à l’approche analytique de la forme sonate - Analyse du premier mouvement de la Sonate en ut majeur op. 2 n° 3 de Beethoven Méthodes d’analyse concernant la forme sonate - Autour du premier mouvement de l’op. 53 « Waldstein » de Beethoven La « syntaxe discursive » en musique. Analyse de l’ouverture « Leonore » n° 3 op. 72a de Beethoven L’influence du modèle épique sur la renaissance de la forme énumérative dans les œuvres pour piano de Liszt Stratégies narratives des « épopées philosophiques » de l’ère romantique dans l’œuvre pianistique de F. Liszt (Analyse de Sposalizio , de la 2 e Ballade et de la Sonate en si mineur ) Structures narratives communes à la musique et à la littérature - Analyse intersémiotique des arts au XIX e siècle : Goethe et Liszt « Topos et dramaturgie » : analyse des signifiés et de la stratégie expressive dans deux mouvements symphoniques de Béla Bartók - ( Deux Images op. 10/I, « En pleine fleur », et l’Adagio de Musique pour cordes, percussions et célesta ) Un scénario typique dans l’œuvre de Bartók : la rencontre entre l’homme et la nature - Le cas de l’op. 12, Quatre pièces pour orchestre (I. « Preludio ») La notion de réécriture dans Medeamaterial de Heiner Müller et de Pascal Dusapin Archétypes initiatiques et écriture « statique » dans l’opéra contemporain - Œuvres de F.-B. Mâche, P. Dusapin, G. Dazzi Références de la première publication des articles Index des noms Collection Arts & Sciences de l’art Dans la même collection
Musique, narrativité, signification

Marta Grabocz
Couverture : création, © Jean-Pierre Dubois / partitions, extrait de Pensée des morts de Franz Liszt, 4 e pièce des Harmonies poétiques et religieuses , © Editio Musica Budapest.
Je dédie ce livre à la mémoire de Daniel Charles
Préface
de Charles Rosen

La signification musicale n’est pas difficile à saisir – à tout le moins, une écoute répétée nous donnera l’impression que nous avons du plaisir à entendre la musique et, conséquence logique, que nous la comprenons. Cependant, la signification musicale n’est pas seulement difficile à définir – autrement dit, il est difficile de lui donner un équivalent verbal acceptable –, mais il est également malaisé d’expliquer son fonctionnement, de décrire ce qui se passe pendant notre écoute.
Beaucoup d’écrits sur la musique publiés au cours du XX e siècle ont généralement essayé d’esquiver la difficulté en fermant les yeux sur l’un ou l’autre aspect important de la musique : ou bien l’auteur propose une analyse des procédés structuraux du texte musical en ignorant le contenu affectif et social, ou bien il n’offre de ce contenu qu’une interprétation qui survole rapidement les procédés techniques. Ces deux approches laissent à désirer. La seconde est particulièrement superficielle, dans la mesure où elle définit largement le contenu affectif à travers le caractère des thèmes de l’œuvre, mais oublie de reconnaître que, dans la musique tonale (et plus encore, sans doute, pour toute œuvre d’une certaine longueur), le contenu affectif est défini tout autant par l’organisation formelle de l’harmonie et du rythme à grande et à petite échelle, que par le type ou le caractère de la mélodie. Le talon d’Achille de l’interprétation sociologique de la musique, qui a bénéficié cependant d’une certaine popularité, c’est sa dépendance à des théories de société superficielles et démodées et une tendance à combiner le milieu social et les procédés artistiques qui semblent se prêter le mieux à un traitement par une relation purement métaphorique ou analogique.
La qualité particulière des travaux de Márta Grabócz tient d’une part à la conscience qu’elle a de ces difficultés, et d’autre part à sa conviction que c’est en réalité en exploitant les difficultés qui se présentent dans l’élaboration d’une démarche synthétique que l’on peut espérer en arriver à une compréhension plus parfaite de la musique. Dans son essai sur l’« Application de certaines règles de la sémantique structurale de A. J. Greimas à l’approche analytique de la forme sonate », par exemple, la manière dont elle aborde le premier mouvement de la Sonate en do majeur op. 2 n° 3 de Beethoven illustre ce point avec une force singulière. « Je considère, écrit-elle, que selon les expériences des uns et des autres, on pourra très bien proposer d’autres adjectifs et descriptions aux thèmes/intonations en question. » Puis elle ajoute : « Mon intention est de bien montrer que dans ce cas exceptionnel de forme sonate, le premier couple des topoï contrastants engendre la naissance d’un troisième élément au niveau des signifiés et au niveau des éléments syntaxiques (thématiques). […] Le but de l’application de ce vocabulaire pathémique est donc essentiellement de discerner, différencier les types de signifiés, et non de les dénommer, décrire d’une manière définitive 1 . »
Ceci montre bien à quel point l’expérience affective d’une œuvre de cette époque dépend, dans une large mesure, de la combinaison et de la succession des topiques ainsi que de leur fonction à l’intérieur de l’œuvre, même si chaque auditeur peut interpréter ces topiques de manière différente . C’est ce lien entre ambiguïté et précision qui confère au langage musical de cette sonate de Beethoven son caractère et son efficacité extraordinaires, et toute approche qui négligerait d’en tenir compte ne saurait nous aider à comprendre notre expérience et à en saisir le sens.
Il est évident que tout progrès réalisé au sein d’un domaine de recherche particulier dépend souvent d’une inspiration venue de ce qui a été accompli dans d’autres domaines. Dans ce cas, le danger vient souvent d’une acceptation insuffisamment critique de théories étrangères à sa propre discipline, et d’un défaut de prise en compte des critiques formulées par les personnes mieux informées. La démarche de Márta Grabócz est exemplaire de ce point de vue : la façon dont elle utilise les conceptions extrêmement intéressantes de Greimas sur la narrativité est positive, mais encore plus lumineuse est son interprétation – appliquée à la musique – de la critique de Greimas

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