NICCOLÒ PAGANINI
352 pages
Français

NICCOLÒ PAGANINI , livre ebook

-

352 pages
Français

Description

Niccolò Paganini, le plus spectaculaire violoniste de tous les temps, a payé, durant toute sa vie, le tribut de la gloire : les médisances, les calomnies, les légendes les plus sordides ou les plus sulfureuses ont été abondamment répandues sur son compte. Pourtant, ce génie musical, qui a marqué l'histoire du violon de son indélébile empreinte, était en réalité un artiste complet et d'une phénoménale puissance au travail, un homme timide, amoureux de la vie, bon et généreux, sans aucun rapport avec l'homme que l'on nous a trop souvent décrit.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 1999
Nombre de lectures 668
EAN13 9782296382114
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

NICCOLO PAGANINI~ L'Harmattan, 1999
ISBN: 2-7384-7554-XXavier REY
NICCOLO PAGANINI
Le romantique italien
L'Harmattan L'Harmattan Inc.
55, rue Saint-Jacques5-7, rue de l'École Polytechnique
Montréal (Qc)75005 Paris -FRANCE - CANADAH2YIK9Collection Univers Musical
dirigée par Anne-Marie Green
La collection Univers Musical est créée pour donner la parole à tous
ceux qui produisent des études tant d'analyse que de synthèse
concernant le domaine musical.
Son ambition est de proposer un panorama de la recherche actuelle et de
promouvoir une ouverture musicologique nécessaire pour maintenir en
éveil la réflexion sur l'ensemble des faits musicaux contemporains ou
historiquement marqués.
Déjà parus
Georges HACQUARD, La dame de six, Germaine Tailleferre, 1998.
Laurent GUlRARD, Abandonner la musique? 1998.à ma jèmme
à mes petits-enfants
à Alain DelormePréface
Cet important ouvrage, fruit d'une recherche très poussée
de la vérité sur la vie et œuvre de l'illustrissime Niccolol'
PAGANINI, éclaire enfin le lecteur sur sa carrière et sur les
divers aspects de son tempérament en excluant les éternelles
romances nées de son physique en lame de couteau, de son
regard perçant et de sa stature hors du commun.
Au fil des chapitres où l'on entend presque battre son
cœur se reconstituent toutes les étapes de sa vie qui l'ont
conduit au faîte de sa gloire. Sous nos yeux, et non par nos
oreilles comme nous l'aurions tant voulu, il nous confie ses
hauts points forts comme parfois ses quelques faiblesses.
Nul doute n'est plus permis. Il était le génie du violon du
XIXèmesiècle, comme Jascha Heifetz est celui du XXème. On le
perce au travers de ces compte-rendus pleins d'emphase et
de détails qui le portent aux nues, comme au travers de ceux
qui, en le défigurant par une haine si destructrice, militent en
faveur d'une conclusion inverse voulue par leurs auteurs.
Mais mieux qu'une addition de ces perles adoratrices ou
ordurières, plein style XIXème siècle, cette narration nous fait
entrer chez lui, lui donnant un visage humain avec toute sa
tendresse, sa fidélité, même à l'égard de ceux qui l'ont trahi
volontairement ou non, et sa naïveté, sa candeur.
Il est émouvant dans sa recherche sur la vérité des choses.
Comme il est honnête de répondre à ses détracteurs en termes
choisis, sans se départir d'une grande politesse, pour se
justifier d'attaques fielleuses avec moult procès d'intention,
au lieu de balayer tous ces cloportes d'un geste rageur
comme son immense talent eût pu lui inspirer de le faire. Il
est bouleversant aussi face à la maladie qui l'a emporté le 27
mai 1840. Quelle lutte contre cette ennemie implacable qui,
elle seule, est parvenue à le contraindre! Il est extraordinaire
d'imaginer maintenant combien cet homme, cent fois
terrassé, avait le don de rebondir, d'échafauder des espoirs
pour reconquérir son public. Quelles formidables facilités
devait-il avoir pour jouer sur toutes ces scènes d'Europe le
plus difficile de tous les répertoires, le sien, avec une
préparation parfois négligée à cause des vicissitudes de
l'époque et de son état de santé précaire!
Le violoniste que je suis mesure mieux que quiconque les
dons inouïs qui l'habitaient, doublés de son savoir musical et
de son inspiration dédiée au chant. J'insiste sur cela parce
que Paganini est souvent synonyme de haute technique, qu'il
possédait certes comme personne. Mais, qui faisait se pâmer,
7qui mettait en transes ce public saisi d'émotions
indescriptibles? .. Son chant!
La prière de Moïse, comme j'aurais voulu l'entendre! Le
« NeZ cor più non mi sento» aussi magistralement joué
devait-il être, je parie que, de nos jours, mes meilleurs
collègues en sont capables. Mais, le son, ce fil céleste qui
nous emplit le cœur, cette onde impalpable et bienfaitrice, si
belle quand elle jaillit du violon du plus grand des magiciens,
comme le son qui sortait du violon du grand Heifetz, à la fois
eau et feu, chair et métal, mais pur diamant, cela est
inimitable! Le miracle de la technologie est arrivé trop tard
pour retenir celui de Paganini - par malheur, il s'est éteint à
tout jamais - tandis que survivra celui de Heifetz.
Son inclination vers la musique de Beethoven, ainsi que
celle de Berlioz, prouve que son art n'est pas dirigé que vers
le violon. Bien réels son sa passion pour ce dernier
compositeur et son formidable élan de générosité qui en a
résulté. Par ce fait, il montre quelle part il prend à la musique
de son temps. Dans le cas de Berlioz, quel bel encouragement
que ce geste financier, peut-être théâtral, mais si grand
seigneur. Là aussi, de vilaines gens, inlassables dans le mal
qu'ils lui prodiguaient, ont salement égratigné ce cadeau,
prouvant qu'en tous temps la vindicte s'élève pour abaisser
la noblesse d'un tel acte. Pour provoquer à ce point envie et
jalousie, quelle singularité devait-il avoir alors que son violon
s'était tu ? Je suppose que sa réputation d'homme riche,
qu'il était devenu, a fini d'exacerber les agacements.
Il est vrai qu'il existe très peu d'exemples qu'un musicien
virtuose ait amassé si grande fortune. Qui ne serait
impressionné, comme je l'ai été, par ces acquisitions souvent
désordonnées de domaines et propriétés, dont il n'a même
pas profité et qui n'étaient que gouffres de dépenses; à
je croisl'exception de celles d'instruments de valeur -
presque toujours de Crémone - qu'il entendait bien faire
fructifier, que de gâchis, que de pertes!
Curieusement plus avisé dans la gestion de ses affaires, et
je crois avoir compris qu'il suivait le rythme de ses
transactions, une grande partie de ses biens était placée chez
des, banquiers et devait lui rapporter des dividendes.
Etait-il égocentrique comme le sont la plupart des grands
solistes? Je m'en réfère aux articles qui le disaient insensible
au malheur des autres; pourtant, il est juste de souligner
qu'on ne le décèle en rien dans le cas de ses proches parents
et amis, mais, qu'au contraire, on apprend avec quelle
sollicitude il s'intéresse aux membres de sa famille, avec quel
8soin il veille sur l'éducation des enfants de ses sœurs, et les
aidant financièrement, et sur celle de son fils qu'il adore,
quelle attention il porte sur bien des personnes en ayant
toujours une parfaite délicatesse dans la conduite de sa
plume. Son peu de rancune est encore un trait de son
caractère, et pourtant, Dieu sait si de coquins se sont trouvés
sur sa route. Comme elle m'a marqué cette indéfectible
amitié pour son ami Germi, à qui il demande conseil,
s'autorise à lui demander mille services, le confident
universel à qui il donne toute sa confiance. Amitié dépourvue
de nuages, sans que frissonne un quelconque reproche,
quand le ton de ses lettres se fait plus carré.
Et cet espoir, presque jusqu'à la fin, de renouer avec la
santé pour reprendre le cours de ses tournées? Comme tout
cela nous le rend proche et nous fait l'aimer. Il est seulement
étrange qu'il manquât à ce point de discernement pour
écart~r des opportuns qui voulaient faire des affaires sur son
dos. Etait-ce là le point le moins brillant de son caractère, qui
le poussait à lier affaires avec de douteux personnages qui
rêvaient de réaliser de juteux profits sur son nom?
La promesse de le voir affiché en lettres d'or pour attirer
la foule flattait-elle son orgueil? Il est, à cet égard, intéressant
de suivre l'affaire du Casino. Se sachant malade et souffrant
si cruellement, quelle mouche l'a donc piqué pour se laisser
embarquer dans cette aventure, qu'il ne pouvait
maîtriser? Tout cela nous montre un homme
surdimensionné, au talent ensorceleur, atteint peut-être de la
folie des grandeurs. Un tel homme ne peut que susciter des
sentiments extrêmes. Adoré comme détesté, il n'a
probablement pas vécu dans le bonheur d'être le plus grand
de tous. L'incapable médecine d'alors, les mécréants qui
s'agglutinaient sur son passage, ont finalement eu raison de
lui, qui emporte dans son tombeau une foule de partitions
non éditées et dont il ne reste pas trace. Grand dommage
pour nous qui voulons être les descendants de ce

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