Parasite(s)
191 pages
Français

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Description

Le parasite se définit par l'implantation ou l'intrusion gênante d'un élément dans un milieu. L'hypothèse a été faite que ce mode de vie remarquable peut constituer une figure propre à illustrer certains traits de la pratique artistique. L'ouvrage s'emploie d'abord à présenter différents modes de création plastiques empruntant au parasite certaines de ses particularités. Puis dans la seconde, il analyse les fondements d'une utilisation de la notion de parasite dans le cadre d'un discours sur l'art.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 355
EAN13 9782336263083
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Esthétiques
Collection dirigée par Jean-Louis Déotte

Pour situer notre collection, nous pouvons reprendre les termes de Benjamin annonçant son projet de revue : Angelus Novus.

« En justifiant sa propre forme, la revue dont voici le projet voudrait faire en sorte qu’on ait confiance en son contenu. Sa forme est née de la réflexion sur ce qui fait l’essence de la revue et elle peut, non pas rendre le programme inutile, mais éviter qu’il suscite une productivité illusoire. Les programmes ne valent que pour l’activité que quelques individus ou quelques personnes étroitement liées entre elles déploient en direction d’un but précis ; une revue, qui expression vitale d’un certain esprit, est toujours bien plus imprévisible et plus inconsciente, mais aussi plus riche d’avenir et de développement que ne peut l’être toute manifestation de la volonté, une telle revue se méprendrait sur elle-même si elle voulait se reconnaître dans des principes, quels qu’ils soient. Par conséquent, pour autant que l’on puisse en attendre une réflexion - et, bien comprise, une telle attente est légitimement sans limites -, la réflexion que voici devra porter, moins sur ses pensées et ses opinions que sur les fondements et ses lois ; d’ailleurs, on ne doit plus attendre de l’être humain qu’il ait toujours conscience de ses tendances les plus intimes, mais bien qu’il ait conscience de sa destination.
La véritable destination d’une revue est de témoigner de l’esprit de son époque. L’actualité de cet esprit importe plus à mes yeux, que son unité ou sa clarté elles-mêmes ; voilà ce qui la condamnerait - tel un quotidien — à l’inconsistance si ne prenait forme en elle une vie assez puissante pour sauver encore ce qui est problématique, pour la simple raison qu’elle l’admet. En effet, l’existence d’une revue dont l’actualité est dépourvue de toute prétention historique est justifiée... »
Jean REGAZZI, Le roman de le cinéma d’Alain Resnais  ; retour à Providence, 2010.
Alexandra PIGNOL, Gottfried Benn. Art, poésie, politique, 2010.
Alain BROSSAT, Entre chiens et loups. Philosophie et ordre des discours, 2009.
Colette TRON (sous la dir. de), Esthétique et société , 2009.
Edwige PHITOUSSI, La Figure et le Pli . Degas, Danse, Dessin de Paul Valéry, 2009.
David LEDENT, La Révolution symphonique , 2009.
Suzanne LIANDRAT-GUIGUES(Sous la direction), Propos sur la flânerie, 2009.
Soko PHAY-VAKALIS, Miroir, appareils et autres dispositif , 2008.
Parasite(s)
Une stratégie de création

Pascale Borrel
Marion Hohlfeldt
© L’Harmattan, 2010 5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296111301
EAN : 9782296111301
Sommaire
Esthétiques Page de titre Page de Copyright Parasite(s) - Une stratégie de création Parasite(s) - La perturbation mise en oeuvre
Le parasite ou l’art de faire fortune Dévoler ou le parasitisme par addition La pratique de l’insert : Quand l’espace publicitaire devient lieu d’exposition Parasitage vidéo L’altération comme procès créatif Stratégies parasitaires et nouvelles technologies ou la notion de parasite appliquée aux œuvres dites génératives et/ou interactives De l’explosion à l’implosion, le parasite comme figure moderne du cinéma burlesque
PARASITE(S) - STRATÉGIES CRÉATIVES EN QUESTION
Usages parasitaires du concept de parasite. Comment justifier le recours au terme parasite dans le champ de l’art ? Parasitage, subversion et statut artistique : esquisse d’une topologie Art parasite : entre immanence et transcendance, essai de définition Parasiter l’art, « faire comme » ? Des « parasites sociaux » au « fameux sapeur » la désobéissance civile de l’art Ne rien faire Parasite, un trauma peut en guérir un autre Peinture/Photographie, un parasitage constructif L’anecdote, parasite de l’art
Les auteurs
Parasite(s)
Une stratégie de création
Elément importun, organisme animal ou végétal vivant aux dépens d’un autre ; ou encore friture, brouillage…. Les différents registres de l’emploi du terme se laissent ici percevoir, ainsi qu’une commune connotation négative, le parasite se définissant par l’implantation ou l’intrusion gênante d’un élément dans un milieu.
L’hypothèse a été faite que le parasite, mode de vie remarquable, peut constituer une figure propre à illustrer certains traits de la pratique artistique. Sur un mode métaphorique, il permet d’approcher des processus de création et de mettre en évidence certaines des complexités de l’œuvre d’art contemporaine.
Les textes proposés sont organisés selon deux parties :
La première, intitulée PARASITE(S) : LA PERTURBATION MISE EN ŒUVRE, s’emploie à présenter différents modes de création plastique, empruntant au parasite certaines de ses particularités : l’œuvre existe par sa relation perturbante du contexte dans lequel elle se greffe ; ou encore, elle s’élabore en intégrant les facteurs de sa propre déstabilisation.
La seconde, intitulée PARASITE(S) : STRATÉGIES CRÉATIVES EN QUESTION, analyse les fondements d’une utilisation de la notion de parasite dans le cadre d’un discours sur l’art. Elle s’emploie à faire apparaître les profits de cet emprunt, en montrant comment cette notion permet une lecture de certains traits de la création plastique contemporaine.
Les textes réunis ici sont le produit de deux journées d’étude organisées par le département Arts Plastiques de l’Université de Rennes 2 (Laboratoire : L’œuvre et l’image ; Equipe d’accueil : Art : pratiques et poétiques) et la Faculté des Arts de l’Université Picardie Jules Verne.
Parasite(s)
La perturbation mise en oeuvre
Le parasite ou l’art de faire fortune
MARION HOHLFELDT

Souvent entendu dans un sens péjoratif, le parasite est toutefois un organisme particulièrement doué dans l’art de l’adaptation et de la dissimulation. Il « joue la position » 1 en imposant une relation à un autre organisme (παρα) dont il se nourrit (σɩτo). L’usage d’une terminologie scientifique dans le champ de l’art peut, de prime abord, étonner. Mais il est des pratiques artistiques qui invitent à cet emploi et qui, ce faisant, permettent de préciser la signification que l’on peut accorder à ce terme. De nombreux artistes font référence à un principe exogène en œuvre dans leur travail, assimilant leur démarche à des opérations de contamination, de piratage, de détournement, de perturbation… Le mot parasite permet alors de désigner le rapport que certaines stratégies artistiques établissent avec un milieu donné. C’est d’attitude plutôt que de statut qu’il relève alors. Le parasite agit et produit à partir de l’existant : agent perturbateur immiscé dans un contexte qu’il travaille, il oppose à la création ex nihilo , la pertinence des relations qu’il instaure.
Cette négociation avec le réel questionne la capacité de l’art à repenser modalités d’usage et formes de résistance à travers la prise de contact avec ce qui lui est extérieur. Pratique plutôt qu’objet, le parasite se déploie par contamination, infiltration et dissémination au sein d’un milieu favorable dont il exploite les interstices et les espaces vacants, mettant au jour non seulement les qualités d’une œuvre plus ou moins clandestine, mais aussi les propriétés – souvent inaperçues – du lieu dans lequel il s’inscrit.

Mimesis
La stratégie privilégiée du parasite est l’adaptation. Celle-ci peut consister en une imitation : en imitant l’organisme dont il se nourrit, le parasite crée l’illusion d’une conformité qui n’est pourtant qu’apparence. Et bien que le mimétisme ne soit pas tout entier parasitaire, « il est ruse nécessaire au voleur, à l’étranger, à l’invité, il est un déguisement, un camouflage aux couleurs du milieu, quand le milieu est l’hôte, qu’il est autre » 2 . Jouant la mimesis , les formes contemporaines du parasitage s’inscrivent en cela dans la tradition de l’illusion qui articule la représentation d’un objet et la mise en vue des modalités de cette dernière. C’est ainsi que Max Imdahl insiste su

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