Théâtre VI
216 pages
Français

Théâtre VI , livre ebook

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216 pages
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Description

Dans le dernier tome de son Théâtre, Alain Didier a réuni l'ensemble de ses réflexions d'auteur dramatique (Doctrine), rend compte de son expérience de producteur (Production) et publie ses premières chroniques de critique théâtral (Critique). Il jette ainsi les bases d'une collaboration féconde entre les écrivains de théâtre et les professionnels de l'art dramatique et confirme que chacune des pièces enfin réunies dans la présente édition est candidate à la représentation.

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Informations

Publié par
Date de parution 04 février 2019
Nombre de lectures 16
EAN13 9782140112454
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ALaîn DIdIer
THÉÂTRE VI Doctrine, Production, Critique
THÉÂTRE VI Doctrine, Production, Critique
Alain DIDIERTHÉÂTRE VI Doctrine, Production, Critique
Du même auteur chez le même éditeur Théâtre I : Histoire du Salut.Éden ou la grande Épreuve, Ponce Pilate/Le Pouvoir et la Vérité, Quand Il reviendra, 2019.
Théâtre II : Les Croisades.Tibériade, Baudouin de Toulouse/Passion et Mort d’un Chrétien d’Oc, Ferdinand III ou la Reconquête, 2019.
Théâtre III : Les Dynasties interrompues Louis XVII ou la Survivance Les Chemins de Mayerling, 2019.
ème Théâtre IV : XX siècle 1917 ou l’Abdication La Nuit de Rakovsky ou la ténébreuse Alliance Eugenio ou les deux Testaments, 2019.
Théâtre V : Mes Imaginaires Le Sang des Innocents Westende/Le Mépris ou la Pitié Tu es Pierre… Mahora libre ! ou le Processus, 2019.
© L’Harmattan, 2019 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.editions-harmattan.fr ISBN : 978-2-343-16801-2 EAN : 9782343168012
INTRODUCTION Après avoir achevé1917 ou l’Abdication, ma quinzième œuvre dramatique, je me trouvai soudain en mal d’inspiration et mis à la retraite, le cerveau vide et paradoxalement disponible. Un concours de circonstances allait d’abord me permettre de m’investir dans l’adaptation deLa Vénus d’Illede Margaret Clarac, portée à la scène en novembre 2018, puis je décidai de publier l’intégralité de mon théâtre.
A cette date, seulement quatre de mes pièces (sur quinze) avaient été éditées, plusieurs avaient fait l’objet de lectures publiques et radiophoniques, une seule avait été représentée dans un collège privé. Il n’y avait pas grand-chose de plus à attendre, semblait-il, d’une édition générale, le théâtre et la poésie peinant fort à trouver un lectorat. Cependant, disposer d’un texte de référence à la présentation à la fois soignée et homogène, susceptible dès lors de capter l’attention des professionnels de l’art dramatique, m’apparut nécessaire. La position des éditions L’Harmattan au Théâtre du Lucernaire acheva de me convaincre.
Mais comment procéder ? Mes périodes créatives (1966-1985 et 2004-2016) s’étaient échelonnées sur cinquante ans, pendant lesquels notre contexte historique s’était profondément renouvelé et mon style avait connu sa propre évolution. Je renonçai néanmoins à corriger mes pièces les plus anciennes : sans doute leur opportunité ne cadrait-elle plus avec l’état nouveau du monde, mais si j’écrivais aujourd’hui avec plus d’aisance, il n’était pas assuré que je ferais beaucoup mieux qu’auparavant. Il convenait donc de publier mes œuvres telles que je les avais rédigées.
A condition de doter cette édition d’une table chronologique, je considérai bien préférable de l’ordonner selon une approche thématique. En effet, je m’avisai rétrospectivement que mes drames pouvaient être regroupés par thèmes, chacun de ces thèmes s’inscrivant alors dans des tomes d’importance comparable. L’occasion était bonne de rendre compte ainsi, plutôt que des hasards de l’inspiration, des
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sujets qui, en trente ans de production théâtrale, m’avaient mobilisé de façon parfois discontinue.
Le dernier des cinq tomes thématiques étant consacré à des œuvres de fiction (ce qui n’est pas vraiment un thème, plutôt une manière de les distinguer d’œuvres largement historiques), je résolus d’intégrer dans un sixième tome intituléDoctrine/Production/Critiquel’ensemble de mes autres travaux consacrés au théâtre.
Et comment ne pas saisir l’occasion de publier aussi, au fil de cet inventaire, les plus significatives des correspondances auxquelles mon œuvre avait donné lieu ? On écrit pour les autres, et jamais sans les autres, et ce que je dois à certaines observations d’autrui, parfois critiques, méritait bien d’être recensé.
Mon théâtre présente une certaine unité et certaines caractéristiques.
Il est d’abord essentiellement chrétien. Il reflète, en effet, la résistance d’un catholique français à un demi-siècle d’apostasie. Compte tenu de l’époque à laquelle il a été conçu, la confrontation au communisme en occupe une part importante. Mais le thème de la Croisade rejoint, curieusement, notre inquiétude présente face à l’expansion de l’Islam.
Il s’agit ensuite d’un théâtre grave : plus doué pour les larmes que pour le rire, plus sensible au tragique de la vie qu’à son ironie, je n’ai pratiqué ni la comédie ni le mélange des genres. Mais mon choix de la dynamique théâtrale évite, je pense, que cette gravité n’engendre l’ennui.
C’est, je l’ai dit, un théâtre largement historique. Même quand la théologie et la philosophie s’y invitent, c’est par le canal d’une approche historique, attestée par des notes et références offertes au lecteur qui viennent asseoir la crédibilité de l’œuvre. Car je prends l’histoire au sérieux, et ne cherche pas à la travestir, mais à en tirer des leçons. Et mes « imaginaires » elles-mêmes relèvent de la politique-fiction, déduite, par extrapolation, de l’histoire présente - cela valant, bien entendu aussi, pour l’Apocalypse.
N’ayant pas eu à vivre du théâtre et n’ayant envisagé que tardivement le passage à la scène, je ne me suis pas imposé de limites quant au nombre des personnages et à la durée des spectacles. J’ai souvent mis en scène des personnages illustres (ce qui me situe dans la filiation de
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nos auteurs tragiques classiques), avec un goût marqué pour les vastes compositions (ce qui pourrait tenter des cinéastes). On notera toutefois qu’aucune de mes œuvres ne durerait, sur un plateau, beaucoup plus de deux heures, mais c’est encore trop pour les professionnels avides de coupures : je donnerai au tome IV l’exemple du «1917 ou l’Abdication dramatique », résultant d’une réduction de 2 h.15 à 1h.30.
Un tiers de mon théâtre a été écrit en alexandrins, la lecture alternée, à l’école, des chefs-d’œuvre en vers de notre répertoire classique ayant déterminé, dès l’âge de seize ans, ma vocation dramatique. Ce tiers correspond à des sujets antérieurs à 1789. Il m’a semblé, en effet, que traiter en vers un sujet moderne eût été aujourd'hui ressenti comme une parodie étrangère au registre tragique. Cette partie de mon œuvre m’a valu, le 20 mars 2019, le prix Renaissance de poésie.
Il est possible enfin que les fructueux contacts noués récemment avec divers professionnels du théâtre m’amènent à infléchir, à l’avenir, mon système dramatique. Je constate aussi que l’histoire, précisément, est allée plus vite, ou ailleurs, que mes plus audacieuses anticipations. Ce n’est certes pas une raison suffisante pour renier l’œuvre accomplie ! Je suis heureux, au contraire, qu’il m’ait été donné de la livrer ainsi à mes contemporains et à leurs descendants, sous une forme à la fois raisonnée et homogène. Peut-être la distingueront-ils comme le témoignage original d’une époque cruelle de l’histoire de l’Europe, au cours de laquelle celle-ci s’est vue dépouiller de son identité. Mais si cette édition revêt ainsi un caractère testamentaire, il ne saurait s’agir, pour moi, que d’un testament partiel, puisque, mystérieusement, la vie continue.
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