L invention des ateliers d écriture en France
303 pages
Français

L'invention des ateliers d'écriture en France , livre ebook

-

303 pages
Français

Description

Isabelle Rossignol L'invention des ateliers d'écriture en France Analyse comparative de sept courants clés Préface de Jean Hébrard Editions L'Hannattan L'Hannattan INC 55, rue Saint Jacques5-7, rue de l'Ecole-Polytechnique 75005 Paris Montréal (Qc) -Canada H2Y lK9 Remerciements Je tiens à remercier Anne Roche qui a su, par sa sympathie et son écoute positive, m'encourager dans ce travail. Je remercie également tous les animateurs qui m'ont apporté leur aide, et plus spécialement Alain André, Elisabeth Bing, Pierre Frenkiel, Claudette Oriol-Boyer et Jean Ricardou qui m'ont permis d'assister à leurs stages et/ou m'ont accordé un entretien. Je remercie beaucoup Monsieur Allen, Jacqueline Dupret, Andrée Guiguet, Françoise Kérisel, Josette MartyMinière, Dominique Tamarel, Nicole Touron et Eve Targowla. Que soit également remercié Bernard Cadoux. Merci enfin à tous ceux que j'ai rencontrés sans pouvoir les citer dans ce travail. Je remercie également François Bon pour ses lettres. Gérard Noiret pour avoir été là. Christine Angot et Christian Rullier pour le temps qu'ils ont bien voulu me consacrer. Bien entendu, je n'oublie pas les participants, à qui je présente mes plus sincères remerciements. J'ai apprécié leur sincérité et leur finesse. A tous, merci. "Depuis James Joyce déjà, dit-il, nous savons que la plus grande aventure de notre vie est l'absence d'aventures.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 1996
Nombre de lectures 255
EAN13 9782296325784
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Isabelle Rossignol
L'invention des ateliers
d'écriture en France
Analyse comparative de sept courants clés
Préface de Jean Hébrard
Editions L'Hannattan L'Hannattan INC
55, rue Saint Jacques5-7, rue de l'Ecole-Polytechnique
75005 Paris Montréal (Qc) -Canada H2Y lK9Remerciements
Je tiens à remercier Anne Roche qui a su, par sa sympathie
et son écoute positive, m'encourager dans ce travail.
Je remercie également tous les animateurs qui m'ont
apporté leur aide, et plus spécialement Alain André, Elisabeth
Bing, Pierre Frenkiel, Claudette Oriol-Boyer et Jean Ricardou qui
m'ont permis d'assister à leurs stages et/ou m'ont accordé un
entretien. Je remercie beaucoup Monsieur Allen, Jacqueline
Dupret, Andrée Guiguet, Françoise Kérisel, Josette
MartyMinière, Dominique Tamarel, Nicole Touron et Eve Targowla.
Que soit également remercié Bernard Cadoux. Merci enfin à tous
ceux que j'ai rencontrés sans pouvoir les citer dans ce travail.
Je remercie également François Bon pour ses lettres.
Gérard Noiret pour avoir été là. Christine Angot et Christian
Rullier pour le temps qu'ils ont bien voulu me consacrer.
Bien entendu, je n'oublie pas les participants, à qui je
présente mes plus sincères remerciements. J'ai apprécié leur
sincérité et leur finesse.
A tous, merci."Depuis James Joyce déjà, dit-il, nous savons
que la plus grande aventure de notre vie est l'absence
d'aventures. Ulysse, qui s'était battu à Troie, revenait
en sillonnant les mers, pilotait lui-même son navire,
avait une mattresse dans chaque île, non, ce n'est pas
ça notre vie. L'Odyssée d'Homère s'est transportée du
dedans. Elle s'est intériorisée. Les ties, les mers, les
sirènes qui nous séduisent, Ithaque qui nous rappelle,
ce ne sont aujourd'hui que les voix de notre être
intérieur.
- "Oui! C'est exactement ce que je ressens!"
s'exclama Bibi, et elle s'adressa de nouveau à
Banaka. "Et c'est pour ça que je voulais vous
demander comment il faut s'y prendre. J'ai souvent
l'impression que mon corps tout entier est plein du
désir de s'exprimer. De parler. De se faire entendre.
Je me dis parfois que je vais devenir folle, parce que
je me sens pleine à craquer, à avoir envie de crier,
vous connaissez certainement ça monsieur Banaka. Je
voudrais exprimer ma vie, mes sentiments qui sont, je
le sais, absolument originaux, mais quand je
m'assieds devant une feuille de papier, brusquement
je ne sais plus quoi écrire. Il me manque évidemment
certaines connaissances que vous possédez. Vous avez
écrit de si beaux livres... "
Milan Kundera
Le livre du rire et de l'oubli
Gallimard, Folio, 1985 (pour la trad. française)
(p. 143-144)PréfaceL'écriture personnelle a depuis longtemps sa place panni les
Rratiques culturelles des sociétés alphabétisées. Dès le
MoyenAge, des clercs mais aussi des laïcs, des "bourgeois", tiennent
chronique des événements qui surviennent autour d'eux. Le livre
de raison est l'occasion, à l'époque moderne, de garder mémoire
de la vie familiale et peut, à l'occasion, se transfonner en support
de véritables récits. Dès la fin du XVIIIe siècle, la
correspondance, le journal intime et le récit de vie s'affirment
comme les formes ordinaires de l'écriture personnelle. La
diffusion de ces pratiques dans le corps social est extrêmement
large, même si les femmes, plutôt que les hommes, semblent en
devenir les principaux adeptes.
Les médias du son, puis de l'image n'ont pas mis un terme
à cette passion d'écrire. Les stations de radio se révèlent
d'importants destinataires de l'écriture personnelle comme les
journaux l'avaient été un demi-siècle plus tôt. Le téléphone a
l'attrait de l'immédiateté et du direct, mais il ne supprime pas le
rôle du message écrit qui demeure le seul moyen de "jeter une
bouteille à la mer", lorsque les standards refusent obstinément de
relier l'auditeur ou le téléspectateur à l'animateur devenu le miroir
aux alouettes des opinions ordinaires. La machine à écrire puis les
traitements de textes, les systèmes de duplication simple ou
sophistiqués, les machines à polycopier puis à photocopier, les
systèmes de publication aidée par l'ordinateur, les réseaux
informatiques internationaux ont offert aux graphomanes du XXe
siècle les moyens de toujours étendre plus loin l'envie et le plaisir
d'écrire. L'enquête sur les pratiques culturelles des Français,
plusieurs fois renouvelée depuis 1975, en témoigne: l'écriture
demeure un "passe-temps" encore largement partagé.
Toutefois, comme la plupart des activités entrées sur la
marché de la culture et du loisir, l'écriture personnelle connaît,
depuis les années 1960, un progressif encadrement et cela de
9deux manières. D'une part, elle est devenue un moment obligé de
la scolarisation des enfants et, partant, elle a été amenée à
s'inscrire sinon dans les modèles, du moins dans des modes, qui
se forgent dès l'école. D'autre part, l'écriture personnelle des
adultes est devenue une valeur culturelle qui a suscité - comme
tout bien culturel - un marché complexe.
Du côté de l'école, on assiste depuis deux siècles, à une
lente didactisation de l'écriture. Certes, dans les collèges puis les
lycées où se sont fonnés les clercs et les élites sociales jusqu'aux
dernières années du XIXe siècle, on a toujours pensé la
scolarisation comme une progressive appropriation de l'art
rhétorique. Les Humanités latines en constituaient la matière et les
modèles. Tourner un discours ou une pièce de vers - latins de
préférence - était l'exercice obligé. Il y avait là une formation
moins aux écritures personnelles (qui se faisaient à peu près
exclusivement en français) qu'aux écritures professionnelles dont
les formes et les contenus étaient fortement contraints par les
codes de l'écriture juridique et, donc, politique. Les élèves des
collèges étaient prioritairement préparés aux subtilités de l'art
oratoire par le discours latin ou français. Lorsque, au tournant du
siècle, la rhétorique disparaît des lycées au profit des études
littéraires, c'est la dissertation qui remplace le discours. La
distance entre écriture personnelle et écriture scolaire en est
accrue. S'agit-il encore d'une formation à une écriture
professionnelle. ? Il y a bien derrière la dissertation le modèle
lointain d'une certaine critique littéraire, mais il s'agit de celle qui
s'est inscrite dans les canons de l'écriture universitaire, loin des
formes de la critique journalistique du XIXe siècle. Du lycée à
l'université, on assiste à l'invention d'une forme d'écriture
proprement scolaire qui, de la dissertation au mémoire, à la thèse
et à l'essai, est promise à un brillant avenir.
C'est donc du côté de l'école primaire que se constituent les
premières formes véritables didactisées de l'écriture personnelle.
Dès la mi-XIXe siècle, les manuels scolaires, sinon les maîtres,
se donnent pour objectif de contrôler le principal mode d'écriture
des classes populaires alphabétisées: la correspondance. Les
enfants sont invités à raconter à un lointain ami leur dernière leçon
d'histoire ou de science, et on trouve des exhortations épistolaires
la tempérance ou.à la vertu dans les cahiers d'élèves de la Belle~
Epoque. La narration, la rédaction, la composition française en
sont les formes dérivées. Appuyés sur les "bons textes" de la
littérature française, le plus souvent contemporaine, ces exercices
10entraînent les élèves à reproduire puis à démarquer les
descriptions, portraits et récits qui constituent l'essentiel de leurs
recueils de morceaux choisis. Le modèle se répand jusque dans
les classes de sixième, cinquième, quatrième des lycées et
collèges, au fur et à mesure que progressent les sections
modernes et que les humanités latines cessent d'être la r&#

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents