RENSEIGNEMENT ET OPERATIONS SPECIALES N°1
190 pages
Français

RENSEIGNEMENT ET OPERATIONS SPECIALES N°1 , livre ebook

190 pages
Français

Description

Ce premier numéro rassemble des articles sur le renseignement chez les Vikings, les services de renseignements français en Indochine et en Chine, les SAS français en Bretagne et en Hollande, les Forces spéciales soviétiques, les origines de la guerre subversive, les décryptements américains contre les Japonais.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 1985
Nombre de lectures 297
EAN13 9782296385542
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

RENSEIGNEMENT &
~ ~
OPERATIONS SPECIALES@ L'Hannattan, 1999
ISBN: 2-7384-7730-5Revue dirigée par Eric Denécé
RENSEIGNEMENT &
~ ~
OPERATIONS SPECIALES
L 'Harmattan Inc.L'Harmattan
55, rue Saint-Jacques5-7, rue de l'École Polytechnique
Montréal (Qc) - CANADA H2Y lK975005 Paris - FRANCERENSEIGNEMENT &
OPÉRATIONS SPÉCIALES
SOMMAIRE
N° 1 -Mars 1999
Editorial
Eric Denécé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 9
"La tradition et la pratique du renseignement chez les
Vikings"
Jean Deuve . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 19
"L'organisation et l'unification des services de renseignement
français en Indochine et en Chine (1940-1944)"
Fabienne Mercier. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 39
"L'autre Ultra. Magic: Les décryptements américains
pendant la Seconde Guerre mondiale"
Gilbert Bloch. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 63
"Contribution des forces spéciales à une mission
d'interdiction stratégique: l'exemple des SAS français en
Bretagne (juin 1944)"
Jean-Jacques Cécile. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 119
"Un nouveau concept d'emploi des forces spéciales: les SAS
français et l'opération Amherst (Hollande, avril 1945)"
y ann Lagadec . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 13 56. RENSBGNEMENf &OPÉRATIONSSPÉCIALES
"Les forces spéciales soviétiques (1917-1991)"
Eric Denécé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 157
"Les origines de la guerre subversive" : interview du Général
de Marolles
Fabienne Mercier et Eric Denécé . . . . . . . . . . . . . . . . .. 175ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO
Gilbert Bloch
Ancien économiste statisticien d'un organisme international.
Historien, auteur d'articles et d'ouvrages sur le chiffrement,
les décryptements et l'intoxication pendant la Seconde
Guerre mondiale.
Jean-Jacques Cécile
Ancien membre d'une unité spéciale et du renseignement
militaire français. Journaliste indépendant, auteur d'ouvrages
sur le renseignement et les opérations spéciales.
Eric Denécé
Ancien analyste du renseignement. Docteur en sciences
politiques. Enseignant et consultant en intelligence
économique. Rédacteur en chef de RENSEIGNEMENT &
OPÉRATIONS SPÉCIALES.
Jean Deuve
Chef de groupement de guérilla anti-japonais (1944-46),
puis chef du SR des forces du Laos (1946-48). Officier et
diplomate spécialiste du Sud-Est asiatique. Historien, auteur
d'études sur le renseignement au Moyen Age et les
opérations spéciales.
Général Alain Gaigneron de Marolles
Spécialiste de l'action politico-militaire et de la guerre
subversive. Ancien chef du Service Action, puis directeur du
renseignement du SDECE, au cours des années 1970.
Consultant international et conseiller stratégique.8 . RENSEIGN~MENr & OPÉRATIONS SPÉCIALES
Yann Lagadec
Agrégé d'histoire. Enseignant à l'Université de Rennes-II.
Fabienne Mercier
Docteur en histoire des relations internationales. Rédactrice
en chef adjointe de RENSEIGNEMENT & OPÉRATI()NS
SPÉCIALES.EDITORIAL
De l'art de savoir, de surprendre et de duper
L'histoire a maintes fois démontré que la surprise est,
dans le domaine de la guerre, l'arme absolue qui permet à
ncelui qui l'utilise d'inverser les rapports de force. Avec de
l'imagination, on possède à tous les coups son adversaire. Il
n'y a pas de fortification, de régiments d'élite (...) qui
puissent résister à cette arme toujours secrète et toujours
nouvelle"1. La ruse constitue le principal élément pour créer
la surprise. Elle est une procédure indirecte pour atteindre un
objectif et permet notamment de transformer la faiblesse en
force. Mais pour pouvoir surprendre, il faut d'abord être
renseigné. La victoire ne peut donc s'affranchir ni du
contrôle de l'information, ni du recours à la tromperie, qui
doit la rendre plus rapide et la moins coûteuse possible.
Or, le renseignement, la ruse et la duperie n'ont
jamais été, en France, des arts reconnus à leur juste valeur.
Héritage de notre histoire médiévale, divers comportements
assez antinomiques avec le recours à ces pratiques se sont
enracinés dans la tradition nationale: le sens exacerbé de
l'honneur; la droi ture et son corollaire, le rejet du
mensonge; la glorification de l'exploit guerrier individuel;
le goût du Français pour les batailles rangées, les uniformes
rutilants et les sacrifices héroïques. Dans notre pays, depuis
longtemps, la beauté du geste compense l'insuffisance des
résultats pratiques; l'élégance dans l'action fait pardonner
l'inefficacité, voire l'absence de réussite.
Ainsi, à la veille de 1914, on considérait encore
comme incompatible l'état d'officier avec celui d'espion, car
le second contredisait l'idéal d'honneur du premier. "Ces
1 A. Voisin, Un seul pied sur la terre, Mirambeau éditeur, 1946, p 176.10. R/!.:NSEIGN~MENT & OPÉRATIONS SPÉCIALES
pratiques ne seront jamais goûtées des officiers français;
cette école ne fera jamais chez nous de nombreux prosélytes:
notre droiture s'y refuse d'instinct. Ces pratiques ont pour
elles la raison, la logique, tout ce que l'on voudra,. ce n'en
est pas moins une besogne qui se heurte chez nous à une
insurmontable répugnance. Voilà la vérité. On peut dire du
sentiment instinctif d'une race ce qu'on dit du coeur humain:
qu'il a des raisons que la raison ne connait pas"l. Bien que
notre perception du renseignement ait évolué, notamment
depuis le désastre de 1940, nous ne pouvons dire que son
utilité ait véritablement été intégrée par nos gouvernants et
nos acteurs économiques, ni que sa pratique se soit
généralisée chez les militaires.
En la matière, la seule visite d'une library britannique
ou américaine permet de constater que notre pays accuse un
singulier retard par rapport à ses alliés anglo-saxons.
Lorsqu'un ouvrage sur ce thème parait en France, dix au
moins sont publiés outre-Manche et outre-Atlantique. Nous
paraissons, en comparaison, dépourvus d'une culture du
renseignement dépassant l'étroit cadre des professionnels et
des rares spécialistes du sujet. Nombreux sont les anciens
acteurs du domaine qui, comme l'Amiral Lacoste, constatent
amèrement que "la culture du renseignement des classes
dirigeantes et de l'opinion publique est notoirement
déficiente, conséquence des vicissitudes de l'histoire
contemporaine et traduction de quelques traits particuliers
de la société". Il convient donc d'en chercher les causes et de
s'interroger sur l'éventualité d'un déterminisme historique
défavorable.
Ce n'est un mystère pour personne que le caractère
dominant de notre histoire est essentiellement "terrien". Nous
sommes, aussi loin que remontent nos origines, "le peuple
paysan par excellence, ce qui a fait notre richesse, notre
puissance et notre gloire pendant dix siècles. La terre du blé
et de la vigne "2. Pendant longtemps le Français n'a pas eu
besoin d'aller à l'extérieur, de courir les mers pour se nourrir
1 A. Dewerpe, Espion. Une anthropologie historique du secret d'Etat
contemporain, NRF, Gallimard, 1994, p 24. ~,
2 A. Sanguinetti, Histoire du soldat, de la puissance et des pouvoirs,
Ramsay,. 1979, P 26.EDITORIAL. Il
ou commercer. Son territoire, par sa richesse et sa diversité,
lui offrait tout ce dont il pouvait avoir besoin. Alors
pourquoi serait-il allé voir au-dehors? Pour quel motif se
serait-il informé sur l'extérieur? La géographie et l'histoire
n'ont pas fait du Gaulois, un curieux, ni véritablement un
conquérant. D'autant que les principales atteintes à la sécurité
nationale sont toujours venues des frontières continentales.
Depuis Alésia, en 52 avant I.C., jusqu'à Dien Bien Phu, 2 000
ans plus tard, nous avons fait de la bataille d'arrêt notre
spécialité. Avec des fortunes diverses.
Par ailleurs, notre héritage cartésien a façonné un
esprit national caractérisé par une forte tendance à la
conceptualisation et à l'abstraction - pouvant aller parfois

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