La base de Lann-Bihoué - De 1945 à nos jours

Louis Caradec

Description

En 1952, Louis Caradec était matelot aux Services techniques à Lann-Bihoué. Il avait alors 18 ans… De cette époque, il a gardé des souvenirs impérissables qu’il a voulu partager avec ceux qui, comme lui, ont connu la base à ses débuts. Il a ainsi lancé un appel auprès des anciens afin que chacun apporte sa contribution à la réalisation de cet ouvrage qui rassemble plus de 300 images, dont certaines sont inédites. Mais ce livre est aussi un recueil d’anecdotes, de témoignages et de récits, parfois croustillants, qui constituent un très bel hommage à tous ceux qui ont vécu, ou qui vivent encore de nos jours, cette formidable aventure de l’aéronautique navale de Lorient. La base aéronautique de Lann-Bihoué est l’une des plus grandes bases aériennes de France et la plus importante d’Europe en superficie. Elle s’étend sur 800 hectares répartis entre les communes de Plœmeur, Quéven et Guidel et emploie 2000 personnes dont 350 civils.

Sujets

• Histoire de France
• Histoire locale

Informations

• Publié par: Editions Sutton
• Date de parution: 01 octobre 2014
• Nombre de lectures: 9
• EAN13: 9782813816405
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Préface

Avant-propos

Remerciements

Crédits photos

Bibliographie

Les origines

État des lieux et reconstruction de la base

La vie quotidienne

Les activités aéronautiques

Le Service entretien avions (SEA)

Culture et traditions

Sommaire

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réface

La base de Lann-Bihoué est si pr ésente dans le pa ys Lorientais, au cœur de la Br etagne, qu’on finit par oublier qu’elle n’a pas t oujours été là e t qu’elle a elle-même une formidable histoire. Il fallait la mémoire mais aus si le talen t de L ouis Caradec, ancien matelot-mécanicien qui fut l’un des ac teurs de cette histoire, pour r evivre, à tr avers des t émoignages exceptionnels, l’épopée de ces marins de l’air.

Fort de ses pr opres souvenirs, Louis Caradec a recueilli plus de tr ois cents photographies et autant d’anecdotes qui se ser aient autrement perdues. Grâce à c e travail exemplaire, nous r evoyons la construction de la base à l’époque des pionniers ; nous entendons le décollage de tous les avions qui ont posé leurs ailes à Lann-Bihoué, duCatalinaauNeptune P2V7; nous rencontrons ses camarades et tous ceux qui, depuis plus d’un siècle, portent fièrement les couleurs de l’aviation maritime lorientaise.

La base aéronavale de Lann-Bihoué reste au cœur de la Marine. Les missions qui sont conduites à partir d’elle, au-dessus de nos c ôtes et par-delà les mers, trouvent dans cet ouvrage le plus bel hommage que l’on pouvait leur rendre. Hommage aux héros du passé, et salut aux marins d’aujourd’hui qui continuent d’écrire la légende de Lann-Bihoué.

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Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense

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L’histoire delaBANdee t belle. Depuis Lann-Bihoué est riche la seconde guerre mondiale, elle épouse celle delaFrance, de la Marine nationale et du pa ysdeLorient. Cette base, dont l’emplacement stratégique a justifié sa création et son essor, a accueilli, depuis près de soixante-dixans, tous les types d’aéronefs de patrouille maritime mis en œuvre par l’aéronautique navale française. Plus encore que la déc ouverte des aér onefs qui on t composé le parc des machines aff ectées surlaBANdeLann-Bihoué, ce livre de Louis Caradec nous f ait plonger dans l’his toire des hommes qui ont fait cette base. Nous partageons, grâce à lui, le quotidien de nos anciens, de c es marins du ciel don t nous sommes les héritier s, qui ont façonné ce formidable outil qu’ est l’aéronautique navale et en particulier la Patrouille maritime. Faite de momen ts forts, de pas sion, d’enthousiasme, de professionnalisme et d’esprit d’équipage, cette histoire comporte des anec dotes et des pe tites histoires qui rendent le récit vivant et si proche de nous et qui nous montrent aussi combien les temps ont changé. Depuis2011,laBANdeLann-Bihoué est le port d’attache unique de la Patrouille et de la Surveillance maritime française. Depuis Lann-Bihoué déc ollent lesAtlantique 2ou lesFalcon 50, qui vont mener leurs missions en oc éan Indien ouenau quotidien,ac tion ent conduire leur qui part Afrique, ou 24heures sur 24, 365jours paran, enMéditerranée ouenAtlantique.LaBANdeLann-Bihoué est aussi la maison desHawkeye, les yeux du porte-avions, mais également desXingu. Au moment où l’avenir de notre pays se tourne de plus en plus vers la mer, il est essentiel de pouvoir nous approprier l’histoire de ceux qui nous on t précédés pour mieux affronter les défis e t les enjeux qui nous attendent.

Capitaine de vaisseau Christophe Lucas Commandant l’aéronautique navaledeLann-Bihoué

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Marcel Destrem, pilote, créateur et premier commandant du centre d’aviation maritimedeLorient de1917à1919. Le Centre d’aviation maritime ( CAM)decr ééLorient fut enla riv e gauche1917 sur dutr averseScorff, fleuve côtier qui ladans la r adese je ter Bretagne pour deLorient. Les centres d’aviation maritime étaient équipés d’hydravions dont le rôle était la surveillance des côtes françaises er contre les agressions des sous-marins allemands. Désarmé le 1 janvier 1921,leCAMdeLorient fut réactivé au début de la seconde guerre mondiale sous le nom de base aéronautique navaledeLorient.

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Le centre d’aviation maritimedeLorient, en constructionen1917-1918.

Le centre d’aviation maritimedeLorient était équipé d’hydravions. Ci-dessus, leCAMS55en1928.

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Sorti des ar chives d’un anciendeLann-Bihoué, le t émoignage de Lucien Schlawick nous donne un aper çu de cette époque légendaire de l’aéronautique navale. Cet Alsacien, néàMulhouseen1911 et mariéà uneBretonne dePlougonvelin dansledansFinistère, s’est engagé la Marineende r adio volant à1929. C’est en qualit é bord du croiseurAlgérie, équipéde deuxcatapultes et dedeuxLoire 130, qu’il a fréquenté les centres d’aviation maritimedeFréjus-Saint-Raphaël et de Lorient. Après avoir réalisé plus demilleheures de vol et une grande partie de sa carrière de volant sur cet appareil, il fut affecté àlaBANdeLann-Bihoué. La base, alors en gar diennage, était commandée par le lieut enant de v aisseau (LV) Alfred Caillaud. Sur la photo: Lucien Schlawicken1929.

LesLoire 130, hydravions des chantiersdePenhoët, furent construits à compterde1920. Le décollage se faisait par catapultage (sur le croiseurAlgérie). Au retour du vol, après l’amerrissage, l’avion était hissé à bor d par une grue . Ils fur ent utilisés pour réaliser des mis sions de surv eillance côtière et d’escorte de convois, ainsi que des vols de liaison. LeLoire 130pouvait accueillir troispassagers.

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LannBihoué

Lann-Bihoué signifie en breton ajonc(lann)et petit hameau(bihoué)arrosé par un ruisseau éponyme, situé dans le sud-ouest de la base ac tuelle (voir la carte ci-dessous).En1939, après plusieurs années de réflexion, l’idéed’une base àLann-Bihoué se concrétise. Plusde 40hectares sont expropriés, les travaux peuvent commencer. Hélas, le21arriventtr oupes allemandes d’ occupation juin 1940, les àLorient. Ci-dessus, l’arrivéedesAllemandsàLorient.Sixmois seulement après leur arriv ée, lesemps record, une base surénorme chan tier pour c onstruire, en un t Allemands lancent un 1 200hectares aux portesdeLorient.

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La base est baptisée par les autochtones la base d’aviation de« Kerlin-Bastard ». Elle comprend deuxpistes de 2 000mètres, des parkings très dispersés, de nombreux abris et hangars dissimulés dans la nature dont certains existent toujours. Un centre de vie sur le bord de la route départementale Lorient-Quimperlé (LeMénéguen-Kermabon) regroupe une centaine de baraques à destination de l’administration et du logement du personnel.

Dès1943, la basedenombr eux Lorient est opérationnelle et reçoit de types d’avions dont une cinquantaine deJunkers Ju 88,Messerschmitt Bf 109,Heinkel He 111,Focke-Wulf Fw 200,Bücker Bü 131 etFieseler Fi 156. Ses missions étaient la protection des mouvements autour de la base sous-marine deLorient et l’attaque des convoisenAtlantique.

LeMesserschmitt Bf 109,le appelé « Me 109 »oduit dans l’His ombat le plus pr toire,, fut l’avion de c avec un total de33 984aéronefs construitsde1936à1945. Il est considéré comme le meilleur e t le plus mortel de t ous les a vions de chas se de la sec onde guerre mondiale. Après sa déf aite dans la première guerre mondiale, l’Allemagne était interdite, par le tr aitédedisposer d’uneVersailles, de armée de l’air. Le réarmement allemand commença cependant dans le secr et, dansles années1930. Le développement précoce de bombar diers militaires avait été déguisé en un pr ogramme de développement pour les avions de transport civil.

LeFieseler Fi 156 Storch était avion de un pe tit onstruit par liaison allemand c avant etFieseler , pendant la seconde guerre mondiale. Environ3 000exemplaires auraient été construits. Il a été utilisé parlesFrançais après la guerre, dans l’armée de l’air et l’ALAT.

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Cette grande base considérée comme trop exposée devint rapidement une cible facilement repérable à très haute altitude par l’aviation alliée. C’est ainsi que, fin1943-début1944, elle subit plusieurs attaques massives de bombardiers américains. Les projecteurs allemands ne furent pas d’une grande utilité, les bombardiers américains restant au-dessus de la couche pour larguer leurs bombes !

Débutaoût1944, l’ordre est donné de détruire la base. Ci-dessus, on aperçoit l’impact des bombes des bombardiers américains près des pistes. Un grand chantier s’ouvre à nouveau durant une quinzaine de jours. C’est le t emps qu’il f audra pour déman teler et saboter toutes les ins tallations de la base . DeQuimperléàpouv ait Lorient, on nombr e compter le chacune c orrespondantde dé tonations, à une démolition sur la base . On parle d’une tr entaine de t onnes d’explosifs utilisée pour c ette dévastation massive. AprèslaLibération, l’armée de terre s’installe sur la base pour as surer la garde des soldats allemands faits prisonniers lors de la prise de la pochedeLorient.En1945, après le départ desAllemands, l’armée de l’air française prend possession du terrain et entreprend la remise en état de la base qu’ elle abandonnera après négociation aveclaMarine. Le25ette mêmeseptembre de c année, le capitaine de frégate Septans en devient son premier commandant.En1947, il y avait environ une vingtaine de marins sur la base et c’esten1951 quelaBAN devient autonome administrativement.