Le Conquet
148 pages
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Le Conquet , livre ebook

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Description

Au nord de la pointe Saint-Mathieu, Le Conquet a toujours vécu au rythme de son port. Sa situation stratégique lui a permis de s’enrichir grâce au commerce maritime international. Mais la commune fut aussi particulièrement exposée durant les guerres. Elle fut ainsi ravagée par les Normands aux IXe et Xe siècles, puis par les Anglais entre les XIIe et XVIe siècles. La pêche n’apparaît que dans les années 1850 avec l’arrivée des Paimpolais, venus chercher un meilleur sort en mer d’Iroise dont on connaissait déjà les richesses.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2014
Nombre de lectures 8
EAN13 9782813815385
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0070€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

R
ap
p
e
l
d
e
s
événements historiques
C’est à partir de l’arrivée des Bretons, chassés de Grande-Bretagne, et avec la christianisation de e e l’Armorique (V et VI siècles) que l’histoire du Conquet commence à se préciser. Le débarquement de Tugdual, saint patron de Trébabu, venant d’Irlande sur la grève de Pors-Pabu (photo ci-dessus), sur la presqu’île de Kermorvan, en est l’une des meilleures illustrations. Après avoir fondé le monastère de Trébabu, Tugdual fut évêque de Tréguier et fut considéré comme l’un des sept saints fondateurs de la Bretagne. D’après certains écrits, il serait allé à Rome où il aurait été pape durant deux ans avant de revenir en Bretagne ! Tugdual accomplit tant de miracles qu’à sa mort on dit de lui :« S’il n’est pas Dieu le Père, c’est qu’il ne l’a pas voulu. »
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e Vers le IX siècle, les guerres de clans et la division des chefs bretons favorisent l’incursion des troupes vikings sur le territoire. On connaît leurs navires, les drakkars, des navires longs, mus par une voile et des rames. Leurs expéditions, sporadiques dans un premier temps, deviennent rapidement des campagnes annuelles. Quittant la Scandinavie au printemps, ils reviennent tous les ans, ils accostent, courent jusqu’au village en hurlant, ils pillent, tuent, volent et s’en retournent au pays, chargés de leur butin pour hiverner.
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Attirés par les monastères, les Vikings pillèrent et incendièrent Saint-Mathieu en 875 et Landévennec en 913. Les reliques constituaient des trésors auxquels on attribuait d’immenses pouvoirs de protection, de guérison, de prospérité. Ceci explique les combats sanglants pour des ossements de saints !
e e Du XI au XV siècle, nous assistons à une guerre quasi permanente contre les Anglais. Le Conquet et Saint-Mathieu, ne formant qu’une seule agglomération, en seront les grandes victimes. En 1207, les partisans de Jean Sans Terre, roi d’Angleterre, appréciant les avantages qu’offrait l’occupation du Conquet, s’emparèrent de son port et firent de la ville une place d’armes. Onze ans plus tard, Pierre de Dreux, duc de Bretagne, chasse les Anglais et rase les fortifications qu’ils avaient élevées. En 1274, Plougonvelin et sa trêve de Lochrist-Le Conquet avec son port et ses moulins sont vendus par Henri III, vicomte du Léon, ruiné, au duc de Bretagne Jean le Roux.
En 1278, le duc de Bretagne afferme les sécheries de poissons du Conquet et de Saint-Mathieu à des marchands de Bayonne.
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Le 12 août 1288 a lieu une révolte « sanglante » de Saint-Mathieu et du Conquet contre les Bayonnais pour l’affaire des sécheries. Appelés en renfort, les Anglais ne se privent pas de mettre le feu au port et à l’abbaye. En 1295, une flotte anglaise se présente devant Pors-Liogan, les habitants de Lochrist, croyant à un nouveau massacre, prennent la fuite avec leurs meubles et tout ce qui peut être sauvé. Les Anglais s’apercevant de leur fuite débarquent et commencent par piller et brûler les maisons et le port du Conquet. Etendant leurs ravages jusqu’à Saint-Mathieu, ils font subir le même sort à l’abbaye, allant même jusqu’à voler les cloches et les saintes reliques.« Au moment où les Anglais regagnent leurs bateaux avec leur butin, le saint apôtre leur apparaît et leur aurait ordonné la restitution ! » (Abbaye de Saint-Mathieu-de-Fine-Terrede P. Levot.)
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Devant ces pillages, l’abbé de Kerleg, prieur, obtint en 1332 l’autorisation d’élever des murs pour la défense de l’abbaye. Il s’engagea à reconstruire les nombreuses maisons qui furent démolies pour réaliser ces fortifications. En 1341, Le Conquet et Saint-Mathieu furent assiégés et pris par Philippe de Valois. La garnison fut passée par le fil de l’épée. Entre 1337 et 1453, durant la guerre de Cent Ans, Le Conquet, escale pratique entre l’Angleterre et la Guyenne, est pris et repris par les Anglo-Bretons et par les Franco-Bretons. C’était à qui dévasterait le plus, il n’y avait d’autre émulation que celle de l’incendie et du pillage.
Le combat deLa Cordelièrele 10 août 1512 par Hervé de Portzmoguer se déroula au large de la pointe Saint-Mathieu contre la flotte anglaise qui venait de piller Le Conquet.
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« Hervé de Portzmoguer, né au manoir de Porsmoguer en Plouarzel en 1470, est un officier de marine et pirate breton. Les services rendus au duché lui valent la reconnaissance de la duchesse Anne de Bretagne qui lui confie le commandement deLa Cordelière. Ses incursions sur la côte anglaise lui valent l’inimitié tenace des Anglais qui viendront mettre le feu à son manoir de Plouarzel au printemps de 1512. Trois mois plus tard, le 10 août 1512, l’escadre anglaise, après avoir pillé Le Conquet, vient une nouvelle fois le chercher à Brest. Au cours de cette bataille au large de la pointe Saint-Mathieu,La Cordelière d’Hervé Portzmoguer aborde le navire anglaisLe Régent. Les deux bâtiments s’étant accrochés l’un à l’autre, les équipages se battent au corps-à-corps. Portzmoguer entrevoit alors la défaite et décide de faire sauter son navire et par là même celui des Anglais. Le feu est mis à laSainte Barbe de La Cordelière. Environ 1 500 victimes sont à déplorer, dont les deux tiers du côté breton, parmi lesquelles le capitaine Hervé de Portzmoguer. »(Abbaye de Saint-Mathieu-de-Fine-Terrede P. Levot.)
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La revanche que les Anglais tentèrent de prendre le 25 avril 1513 dans la baie des Blancs-Sablons se solda par une nouvelle défaite anglaise et la mort, cette fois, de l’amiral Howard (ci-contre), l’ennemi juré d’Hervé de Portzmoguer. Peu de temps après, devant la disparition de leur amiral, les Anglais interrogèrent les Français sur le sort de Howard et apprirent sa mort. Les Français en profitèrent pour aller à leur tour piller les côtes richissimes du Sussex au sud de l’Angleterre. Ils refusèrent de restituer le corps de l’amiral Howard et demandèrent au roi français la permission de le conserver comme trophée ! Avec la disparition de ces deux « corsaires », on pouvait imaginer que la paix reviendrait sur les côtes des deux pays belligérants…
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Tout semblait calme depuis 1512 et 1513, à croire que les Anglais avaient compris cette fois qu’il ne fallait plus s’attaquer au Conquet ! Tout paraissait également sourire à l’abbaye Saint-Mathieu ; on se serait cru au temps de la splendeur quand, à l’horizon, le 29 septembre 1558, surgissent les voiles des envahisseurs. Henri II, roi de France, est en guerre contre une coalition anglo-espagnole. Marie Tudor, reine d’Angleterre, surnommée « Marie la Sanglante » (ci-contre), honteuse et irritée d’avoir été dépossédée de la ville de Calais que les Anglais possédaient depuis deux cents ans, donna l’ordre de prendre et de détruire Brest.
Le passage par le goulet pour accéder au port de Brest comportait des risques pour la flotte anglo-flamande. Elle préféra débarquer près de 10 000 hommes de guerre aux Blancs-Sablons à l’aube, afin de tenter de prendre Brest à revers en passant par la terre.
Ils débarquèrent dans le port du Conquet et commencèrent par brûler les 37 navires qui s’y trouvaient. Toute la journée, les envahisseurs, plus désireux de sang que de butin, pillent, brûlent et dévastent tout sur leur passage, du Conquet à Lochrist, de Saint-Mathieu à Plougonvelin. Alerté, le seigneur de Kersimon, qui commandait le ban de Léon, mobilisa les paysans de la région et arriva à l’improviste sur les pillards qui durent rembarquer à Bertheaume. Les dégâts furent énormes : près de 700 maisons pillées et brûlées. Au Conquet, sur 450 maisons, huit seulement échappèrent à la violence des flammes (maisons appartenant à des Anglais). Le bilan fut de 6 000 tués et 2 500 prisonniers.
La vie territoriale
L’organisation et les limites territoriales du Conquet n’ont cessé d’évoluer au cours de l’histoire.
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La paroisse
Jusqu’à la Révolution, la paroisse était l’entité de base du royaume. Saint-Mathieu était une paroisse indépendante. Autour de son abbaye, au temps de sa splendeur et avant qu’elle ait été saccagée par les Anglais en 1558, il y avait un centre de population très important comptant 36 rues, un tribunal, un marché hebdomadaire, une foire mensuelle. Quant à Plougonvelin, il s’agissait d’une paroisse mère car elle comprenait la trêve de Lochrist dont dépendait le port du Conquet. Lochrist aurait été e fondé au XII siècle par les Templiers. Sa situation sur les hauteurs, en retrait du littoral, permettait aux habitants de voir venir les envahisseurs de la mer et de prendre la fuite. Ci-dessus, les vestiges de l’église paroissiale de Saint-Mathieu.
Le conseil de fabrique s’y réunissait le dimanche matin après la grand-messe, dans une salle au-dessus de la sacristie. Le recteur y a résidé. De 1779 à 1792, c’était René Kermergant.
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