Les Deux-Sèvres  - Insolites et secrètes
138 pages
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Les Deux-Sèvres - Insolites et secrètes , livre ebook

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Description

« Hommes, terres et eaux, Deux-Sèvres, fusion des différences. » Authenticité, détente, étonnement, voilà ce que vous offrent les Deux-Sèvres, pays d’eau et de verdure. De l’émouvant « Mémorial du bois des Chèvres », dans le Bressuirais, vous partirez sur les traces de Gargantua en pays Thouarsais, pour rejoindre Parthenay, la « petite Carcassonne de l’Ouest », en pays de Gâtine. Niort vous ouvrira les portes de ses cabinets de curiosités avant de vous inviter dans les labyrinthes du Marais poitevin, paradis des oiseaux et des… anguilles, le Marais sauvage. Deux ou trois coups de pigouille et vous serez à Saint-Maixent, au pays du Haut Val de Sèvre. Entrez dans la ville garnison qui, au-delà de sa prestigieuse école militaire, vous étonnera par son riche patrimoine. Tumulus ou tumuli ? Rendez-vous à Bougon et vous saurez tout ! Vous serez également captivés par le pays Mellois et son histoire, attendris par l’aventureuse Sèvre Niortaise et intrigués par l’oryctérope de Rom.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2014
Nombre de lectures 14
EAN13 9782813815644
Langue Français
Poids de l'ouvrage 39 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0080€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LEPAYSDUBOCAGE BRESSU IRAIS
Dans un moutonnement de paysages vallonnés, les champs exigus se mêlent aux prés étroits. Les par celles semblent étranglées par les haies denses d’où émergent les silhouettes fantomatiques des frênes et des chênes têtards. Les bois épais sont creusés par des chemins à ornières. Ainsi apparaît le bocage. Bien au dessus du vert soutenu de la végétation, les construc tions granitiques de Bressuire surgissent, surmontées de l’immense clocher gris de l’église NotreDame.
Le message de Noël du père Rochard
Localisation: Bressuire. 2 rue des Religieuses.
La tour, mélange harmonieux de style gothique et de style Renaissance, culmine à 56 mètres. Le dôme à lanternon qui la coiffe est visible de partout dans la ville ou dans la campagne voisine.  Tout près, le Musée municipal occupe, à côté de l’hôtel de ville, l’ancienne halle aux grains. Un peu plus loin, dans la même direction, on aperçoit la cha pelle du cloître NotreDame qui abrite l’étonnante crèche animée de l’abbé Rochard.
Il était une fois, à SaintMartinduFouilloux, un curé qui disait :« Je suis en train d’étudier la mise au point d’un distributeur automatique d’hosties, mais je ne suis pas sûr d’obtenir l’autorisation du pape pour l’installer dans mon église. »  Original, n’estce pas ? Un curé dans l’air du temps ! Ce qui va suivre ne devrait donc pas vous étonner. Pas de machine à distribuer les hosties, mais une idée singulière va jaillir de l’esprit créatif de ce génie du bricolage. C’est à partir de 1950 que l’abbé Alfred Rochard, curé de la paroisse de SaintMartindu Fouilloux, commence à créer des personnages pour reconstituer des scènes de vie d’un village de Judée, autour de la crèche de Bethléem. Fabriqués à partir de tissus et de matériaux de récupération, ils sont actionnés par des moteurs entièrement mis au point par notre ingénieux abbé !  Quelque 120 personnages dans cette authentique fresque s’animent dans une parfaite synchronisation de sons et de lumières. Un lavoir, un forgeron, des femmes qui tissent, des bergers qui dansent ; en maître de ballet, une araignée sur son fil et, tout près, une couche de paille prête à recevoir l’enfant Jésus !  La voix de l’abbé Rochard vous ouvre les portes de son univers. Laissezvous faire, vous ne le regretterez pas !
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A Bressuire, l’église NotreDame.
La crèche animée de Bressuire.
Le saviezvous ? Un génie de la bricole ! Il se raconte dans les chaumières que l’abbé Rochard aurait mis au point une couverture chauffante et réali sé, en 1956, un téléphone artisanal qui le reliait à son sacristain. Mais ce n’est pas tout, ce passionné aurait créé un moulin à café électrique, un réfrigérateur, un aspirateur, des phares tournants pour son véhicule et même un attrapelapin, fil escamotable placé sous la calandre de son véhicule.
Histoire Une idée « automatique » Cette « idée » commence avec la naissance, en 1906, de l’abbé Rochard à Combrand dans les DeuxSèvres. En 1950, curé à SaintMartinduFouilloux, il crée des personnages qui ont nécessité plus de 2 000 heures de travail et qui donneront naissance, à Noël 1953, à la crèche animée.  Ce n’est qu’en 1972 que l’abbé Rochard quitte SaintMartinduFouilloux pour Bressuire où il
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A Bressuire, le Bocapôle.
installe la crèche. Les visites continuent avec un véri table succès.  En mai 1987, l’abbé âgé de 81 ans, fatigué, ne peut plus s’en occuper. La crèche ferme ses portes. Oubliée, elle se meurt dans un local humide, occupé par des souris, alors que l’abbé Rochard décède en 2003.  La crèche est léguée aux moines de l’abbaye de Ligugé en 2004 qui en font don à la ville de Bressuire. Sensibilisé, le journal régionalLe Courrier de l’Ouestlance un vibrant appel pour sauver le trésor. Les témoignages affluent, les Bressuirais s’intéressent, c’est l’explosion de bénévoles et la création de l’asso ciation La Crèche animée de Bressuire.  En 2007, après trois longues années de restauration par une soixantaine de bénévoles, la crèche ressus cite à Bressuire pour le plus grand plaisir de plus de 17 000 visiteurs.
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Quittons à présent Bressuire par la D938t en direction de Thouars. Après avoir laissé, sur la gauche, l’église SaintPorchaire puis le Bocapôle, lieu de prédilection des expositions, des animations et des spectacles, nous gagnerons une campagne légèrement vallonnée aux parcelles de taille réduite ceintes de haies : c’est un paysage caractéristique de bocage mais qui amorce déjà la transition avec les plaines du Thouarsais. Après 5 kilomètres, nous traverserons Noirterre, en remarquant sur la droite les vestiges d’un château e du XV siècle, et nous nous arrêterons sur la gauche à la sortie du village, près du gigantesque monument aux morts.
Le « mausolée » de Noirterre
Localisation: Noirterre. D938t sortie du bourg, route de Thouars. Un amoncellement d’obus et de canons surmontant un chaos de rochers et de colonnes brisées dominé par une statue de la Vierge et une croix géante, ainsi apparaît, de prime abord, le monument aux morts. Le visiteur est frappé par le gigantisme de l’édifice et par la luxuriance de la végétation qui l’enveloppe
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(à l’origine, 28 espèces de plantes ont été mises en place). Il se croit étrangement transporté au milieu e d’une ruine chère aux romantiques du XIX siècle.  Ensuite, comme s’il s’agissait des pièces d’un puzzle, les différents éléments de cette composition guerrière viennent se mettre en place.  L’agencement des cinq colonnes brisées – chacune portant une année de la Grande Guerre en lettres dorées – dessine le chevet d’une église. Ce chevet comporte un déambulatoire matérialisé par des
A Noirterre, le monument aux morts.
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rouleaux (dont des pierres de meule) et des entasse ments de rocs mangés par les plantes exotiques. Au centre, les cinq marbres blancs égrenant les noms des soldats disparus rappellent les vitraux du chœur. Le caractère religieux se manifeste également par l’autel installé devant la statue de NotreDame juchée sur la colonne de 1918, année de la victoire, et par la croix qui chapeaute l’ensemble. On le retrouve aussi der rière le mausolée, où une grotte avec un gisant du Christ a été aménagée.  Le monument présente aussi un aspect militaire : deux canons russes de 155 mm l’encadrent et six obus autrichiens de 280 mm séparent les plaques du souvenir.  La dualité de la construction s’explique par la person nalité de son créateur, l’abbé Vatel, prêtre et patriote. Il sut insuffler à ses paroissiens l’envie d’apporter (au propre comme au figuré) leurs pierres à l’édifice, trou ver les financements et faire accepter son projet archi tectural hors du commun. Il faudra dixneuf ans pour terminer l’ensemble (de 1916 à 1935). Il a été inau guré en 1921, en présence de 6 000 personnes.
Le saviezvous ? Les soldats absents du monument La liste municipale des soldats morts au champ d’honneur fournie pour l’homologation du monu ment n’est pas la même que le relevé des noms gra vés. Dans les deux cas, il y a bien quarante noms mais quatre d’entre eux sont différents. Quatre noms d’habitants de communes voisines ont été substitués à quatre enfants de Noirterre. Etrange, d’autant que les hommes remplacés étaient tous les quatre fidèles de la « Petite Eglise » et que c’est bien l’abbé Vatel qui a signé le document officiel. Pourquoi ? La vie de l’abbé, qui entretenait de bons rapports avec les anticléricaux tout comme avec l’église dissidente, laisse difficile ment supposer qu’il aurait pu agir par ségrégation. On pense plus à une demande des familles qui, à l’époque,
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ne souhaitaient pas voir figurer le nom de leur proche sur le calvaire que, pourtant, elles avaient contribué à ériger. (La « Petite Eglise » dont les membres sont désignés sous le nom de « dissidents » est née du refus er du concordat entre Napoléon I et le pape Pie VII.)
Nous reviendrons dans le centre du village pour prendre, à gauche, la D148 pour Fayel’Abbesse. Ce village conserve, dans son église, un objet étonnant qu’il ne livre malheureusement à la curiosité que le Vendredi saint et au cours des Journées du patrimoine, c’est le « marbre de saint Hilaire ».
Légende Le marbre de saint Hilaire Saint Hilaire, évêque de Poitiers (310369), quand il rendait visite à ses parents qui vivaient dans la vallée du Layon, empruntait la voie romaine qui, de Poitiers, menait à Nantes. Il se serait arrêté près d’ici pour prier dans la chapelle des Crânières (unvicusa été mis au jour à cet endroit). Il y aurait laissé la pierre qu’il uti lisait comme autel portatif. Ce « marbre » aurait dis paru jusqu’au moment où l’on s’aperçut qu’un bœuf grossissait presque à vue d’œil en léchant une dalle de son étable. Il s’agissait là du fameux « marbre de saint Hilaire ». La relique, conservée en l’église de Faye l’Abbesse, devint rapidement but d’un « voyage » des tiné à obtenir soulagement de douleurs, de tumeurs…
Nous poursuivrons la route vers Thouars jusqu’à ren contrer le Thouaret, peu avant Boussais. A l’aval de la route qui traverse la rivière se trouve le pont e de Châtillon du XII siècle avec, chose étrange, de magnifiques chênes qui poussent sur son tablier ! De plus, 100 mètres en aval de l’édifice, se remarquent les vestiges d’un autre pont, galloromain celuici.  Nous emprunterons ensuite la première route à droite pour rejoindre Chiché où subsistent, d’un côté de la route un pont médiéval et, de l’autre, les ruines d’un château féodal, avant de regagner Bressuire.
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Le pont d1e7Châtillon.
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Que vive la Vendée !
Localisation: NueillesAubiers. D33 à 7 kilomètres du bourg, bois des Chèvres à gauche au premier rondpoint, avant la voie rapide BressuireMauléon.  De notre amer, le clocher de l’église NotreDame, nous nous glisserons à travers l’animation des rues commerçantes de la cité jusqu’à la médiathèque en contrebas. Derrière le bâtiment, la place des Jumelages, la bien nommée, expose des tableaux muraux qui sym bolisent les échanges de Bressuire avec les huit villes auxquelles elle est associée.
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Cherchez bien ! Un lion assis On ne trouve pas que des tableaux. Une statue de lion a été offerte à Bressuire par la ville de Friedberg en 1993. L’animal maintient de la patte une plaque comportant les armes des deux cités.  Cherchez bien, la statue s’élève tout près de la médiathèque…
A la sortie de la ville, vers Mauléon, nous aurons, près du chevet de la chapelle SaintCyprien, une excel lente perspective du château de Bressuire dressé sur un éperon rocheux dominant la rivière le Dolo.
Le château de Bressuire.
Un peu plus loin, à droite, une petite route nous conduira sur le site où jardins thématiques, œuvres d’art modernes et ruines se complètent. Nous pour rons suivre l’enceinte fortifiée de 38 tours avant de repartir vers BeaulieusousBressuire par la D35.  A la sortie du village, l’arboretum de la Croix Verte nous plongera dans un univers végétal de plus de 1 500 espèces de plantes réparties dans un immense parc paysager ; nous serons guidés par les explications et les conseils de culture de propriétaires passionnés.  En poursuivant la route, nous arriverons à Nueil lesAubiers et tournerons à gauche, après l’église, en direction de Cerizay. La D33 nous permettra de passer
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Le monument du bois des Chèvres.
Le château de la Durbelière.
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devant le château de Tournelay dont la silhouette classique se devine, au travers des frondaisons, au milieu d’un parc verdoyant.  Au bout de 7 kilomètres environ, nous tourne rons à gauche et, par une petite route, gagnerons le Mémorial du bois des Chèvres.
Tout le nord des DeuxSèvres porte les cicatrices des guerres de Vendée. Ruines de châteaux incendiés, villes et églises reconstruites en sont les nombreux exemples. Subsiste aussi le souvenir, bien présent, de toutes les morts innocentes d’où émergent les exac tions commises par les colonnes de la mort du répu blicain Grignon.  Au bois des Chèvres, sur la route entre Bressuire et ChâtillonsurSèvre (actuelle Mauléon), eurent lieu deux combats entre les républicains de Westermann et les Vendéens. La première bataille, le 3 juillet 1793, opposa Westermann qui, venant de Parthenay, avait dévasté Amailloux et brûlé le château de Boismé, à 3 000 royalistes commandés par Henri de La Rochejaquelein assisté des généraux Lescure et Stofflet. La défaite des Vendéens permit aux républicains d’investir Châtillon. Le second choc, le 9 octobre 1793, fut celui de la sanglante confronta tion entre 6 000 Blancs et 11 000 Bleus. Il fut le pré lude de la victoire républicaine sur la Vendée.  En 1964, un mémorial est installé à l’orée du bois, à l’endroit des combats. Une inscription sur le bord d’une table de pierre massive rappelle le courage « du peuple du Bocage ». Une croix et un rocher por tant les cœurs enlacés surmontés d’une couronne, symbole de la Vendée, parachèvent le monument. Un chemin de croix rouges dressées sur des monolithes de granit guide les pas vers ce calvaire central. Chaque bloc rocheux porte le nom d’un général ou celui d’un combattant particulièrement héroïque. Les dimen sions de la structure, sa simplicité et son installation
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dans un cadre végétal sans apprêt rendent très émou vant ce lieu du souvenir.
Nous reviendrons à l’intersection pour aller, en face, à SaintAubindeBaubigné que nous traverserons pour gagner le château de la Durbelière qui appar tenait à Henri de La Rochejaquelein par la D153. Le spectacle émouvant de l’édifice, incendié par les Bleus, rappelle à la mémoire ce jeune général chouan mort à 21 ans, près de Cholet, en 1794 et inhumé dans la chapelle funéraire de l’église de SaintAubin. C’est d’ailleurs, diton, du seuil de la porte d’honneur du château que le généralissime vendéen aurait pro noncé l’exhortation célèbre :j’avance, suivez« Si moi ; si je recule, tuezmoi ; si je meurs, vengezmoi ! »Ces mots sont gravés sur le socle de la statue réalisée par le sculpteur Falguière, érigée à l’entrée du village. (Dans cette direction, à 2,5 kilomètres du bourg, se trouve le site exceptionnel « des rochers des Vaux », accessible pendant les Journées du patrimoine, dont nous parlerons plus loin au cours de la visite du musée du Brham à Mauléon.)
Le saviezvous ? Un étrange « Maccabée » Dans l’église de SaintAubindeBaubigné reposent 22 membres de la famille de La Rochejaquelein dont « Monsieur Henri », comme l’appelaient ses soldats, dans la chapelle à gauche du chœur. Un des vitraux représente la mort de Judas Maccabée qui emprunte ses traits à ceux d’Henri de La Rochejaquelein. (Judas Maccabée, personnage biblique, obtint pour son peuple la liberté religieuse.)
Gagnons ensuite Mauléon par la D759 pour complé ter notre connaissance des guerres de Vendée.
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