De la pédagogie par objectifs à la pédagogie des compétences

François Fotso

Description

Au sein des pays dits émergents on constate de plus en plus, une inadéquation entre la formation et l'emploi. Ce constat a obligé les chercheurs en éducation à évoluer vers un autre type de pédagogie : la pédagogie des compétences que d'autres préfèrent appeler pédagogie de l'intégration puisqu'elle embrasse tous les concepts que la pédagogie par objectifs avait exclus de son champ d'application. Ne serait-il pas urgent que les différents acteurs des systèmes éducatifs réexaminent à la fois les causes endogènes et les causes exogènes des échecs scolaires ?Š

Sujets

• Formation
• Éducation
• Enseignement

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 avril 2011
• Nombre de lectures: 158
• EAN13: 9782296802483
• Langue: Français

Extrait

De la pédagogie par objectifs
à la pédagogie des compétences
François F OTSO


De la pédagogie par objectifs
à la pédagogie des compétences


Préface de Pierre Fonkoua
Du même auteur

Bandjoun, (monographie), éd. Saint Paul, 1974
Histoire des peuples Bafoussam de l’Ouest Cameroun, éd. Saint Paul, 1976
Réussir sa classe en Afrique, Harmattan Cameroun, 2009


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
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ISBN : 978-2-296-54308-9
EAN : 9782296543089

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
A mes étudiants des Ecoles Normales d’instituteurs qui m’ont enrichi par leur diversité, leurs différences et à qui j’ai donné le meilleur de moi-même.

A Séraphine, la compagne de ma vie et de mes réflexions psychologiques et philosophiques.

A mes enfants pour qui je suis devenu l’éducateur qui leur fallait.
PREFACE
Le dynamisme d’un système éducatif se mesure à sa capacité à produire aussi souvent que possible les principes, les modalités, les méthodes et les techniques pédagogiques pouvant répondre adéquatement à l’évolution de chaque type de demande sociale de l’éducation. En principe les pédagogies participent à la configuration des profils d’homme et de type de société. Or, de plus en plus, la rapidité dans le changement des faits sociaux fait croire que le profil d’homme à développer doit également suivre le rythme de ce changement. Dans ce contexte, la pluralité observée dans les approches pédagogiques entraîne à la fois une confusion sur les plans théorique et pratique en éducation mais également une résistance dans les innovations devant entraîner des réformes significatives dans le système.
Il s’agit pour les pédagogues de procéder continuellement à une réflexion prospective pouvant éclairer à la fois les choix de société mais également leurs modalités de régulation. Nous pensons qu’un courant pédagogique doit traverser non seulement le champ de l’enseignement formel mais envahir également l’enseignement non formel et informel.
En effet, la modification en profondeur d’une société est fonction du niveau d’ancrage des valeurs qui cimentent son éducation d’une part, et de la puissance du vent de changement imposé par l’extérieur d’autre part. Dans tous les cas, chaque modèle de société est, de façon normative, porté par un système éducatif qui, à son tour, valorise une ou plusieurs démarches pédagogiques dans son fonctionnement.
A nos jours au Cameroun, on parle et on pratique la pédagogie active de façon générale, et de façon spécifique, on valorise la Nouvelle Approche Pédagogique (NAP), la Pédagogie des Grands Groupes (PGG), la Pédagogie par Objectifs (PPO), la Pédagogie des Compétences (PC).
L’Inspecteur Coordonnateur FOTSO François, fort de sa longue expérience dans la conception, la planification, la supervision et la formation des formateurs, a compris l’urgence de procéder à une forte plaidoirie pour expliquer les raisons du choix du passage de la pédagogie par objectifs à la pédagogie par les compétences.
L’auteur part de la complexité du contexte social actuel qui exige de plus en plus chez l’être humain une mobilisation de ses ressources diverses pour justifier le principe de compétences dans la situation de formation. Et dans un monde de plus en plus éclaté où l’éducation, prise comme phénomène de régulation sociétale, est traversée et ébranlée par des courants axiologiques des connaissances diverses, l’utilisation de l’approche par compétences permet de mesurer le niveau d’atteinte de l’objectif en éducation qui tient compte à la fois de l’intégration des savoirs, des savoir-faire, des savoir-être mais également des savoir-devenir. Le concept de compétence que l’auteur aborde dans cet ouvrage prend du sens et se pose de façon cruciale dans cette nouvelle configuration sociétale fortement basée sur les standards de normes de qualité qui exigent de l’éduqué une mobilisation de ses ressources diverses pour arriver à un comportement total.
Monsieur Fotso François part des dérives de la pédagogie par les objectifs, définit de façon opérationnelle le concept de compétence, ses champs d’application et de son impact sur le métier de l’enseignant.
En ouvrant le débat sur la question « A quoi serviraient des connaissances si elles ne pourraient être mobilisables et transférables dans des situations-problèmes complexes ? » l’auteur interpelle l’enseignant, comme il le dit, « sur son savoir faire qui doit désormais viser à faire apprendre plutôt que d’enseigner ».
Nous encourageons les enseignants à entrer en possession de cet ouvrage qui apporte une contribution certaine à la compréhension de la situation de formation des formateurs.


Pierre FONKOUA, Professeur des Universités,
Chef de Département des Sciences de l’éducation, ENS de Yaoundé ;
Coordonnateur National de la Chaire UNESCO des Sciences de l’éducation pour l’Afrique Centrale ;
Coordonnateur National de ROCARE – Cameroun
INTRODUCTION
Comme les autres formes éducationnelles, toute société institue l’école pour assumer la triple fonction de conservation, d’information et de socialisation. Il revient ainsi à l’école de transmettre entre les générations, les acquis de la société.
L’école de base est pour la CONFEMEN (1990), celle qui fait acquérir à l’individu dans un contexte historique, social et linguistique déterminé, un minimum de connaissances, d’aptitudes et d’attitudes lui permettant de comprendre son environnement, d’interagir avec lui, de poursuivre son éducation et sa formation au sein de la société et de participer plus efficacement au développement économique, social et culturel de celle-ci.
La clarification de la mission de l’école ainsi faite par la CONFEMEN appelle implicitement la question suivante : Va-t-on à l’école pour acquérir uniquement des connaissances ou pour développer des compétences ? Cette question interpellative nous place, du coup, face à un malentendu et à un dilemme.
Un malentendu d’abord parce que certaines personnes croiraient qu’en développant des compétences on renoncerait à faire acquérir des connaissances. D’ailleurs, toutes les actions humaines exigent des connaissances qui peuvent être soit sommaires, soit étendues et issues parfois de l’expérience personnelle, du sens commun, de la culture partagée dans un groupe de praticiens ou de personnes faisant des recherches technologiques ou scientifiques. Car, plus les actions envisagées, sont abstraites et fondées sur des modèles systémiques de la réalité, et plus elles exigent des connaissances très étendues, spécifiques, organisées et fiables.
Un dilemne ensuite parce que pour développer des compétences à l’école il faut bien du temps. Or très souvent, ce temps est extrait du temps imparti pour transmettre des connaissances étendues ou pointues.
A travers diverses déclarations de forums internationaux donc, des pays ont élaboré des cadres de référence normative pour l’élaboration de leurs politiques éducatives. Ce sont des cadres soucieux de fixer à la fois la mission de leurs écoles respectives, d’orienter les réformes curriculaires, de déterminer les modes d’organisation des apprentissages.



Toutes ces déclarations de forums internationaux ont sous-tendu pendant des décennies la pédagogie par objectifs qui a créé une société d’exécutants et induit une pédagogie de la répétition entraînant ainsi une forme d’apprentissage adaptatif.
De plus, on relève dans la pédagogie par objectifs des actions figées non inscrites dans une dynamique de développement durable et moins encore dans le quotidien pour une transformation de soi, de l’autre, des choses et des idées.
La pédagogie par objectifs a induit aussi des pédagogies qui imitent et ne permettent pas l’unité de la personne, l’intégration des actions et ne donnent pas toujours du sens à la vie.
Certes, il est constant que l’un des aspects de l̵