Habiter la terre
291 pages
Français

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Description

Habiter la terre ! Opération individuelle et collective effectuée par l'humanité depuis des millénaires. Notre génération découvre qu'elle peut la laisser inhabitable pour les générations futures. Apprendre à habiter la terre ressort comme l'objectif unificateur d'une écoformation terrestre, à la portée de chacun et à la grandeur du monde. Ce livre s'inscrit dans l'émergence mondiale d'un mouvement d'écopédagogie planétaire provoquée par la crise généralisée de l'habiter.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2005
Nombre de lectures 246
EAN13 9782336266886
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Ecologie et Formation
Collection dirigée par Dominique Cottereau et Pascal Galvani
Cette collection veut explorer les relations formatrices entre les personnes, les sociétés et l’environnement : formation de soi et/ou d’une société dans son rapport aux matières, aux éléments, aux milieux naturels et urbains et, réciproquement, formation de l’environnement par ses occupants. La survie écologique implique ces écoformations et leurs prises de conscience pour inventer une nouvelle identité terrienne, transformant nos rapports d’usage en rapports du sage pour un développement durable.

Ces ouvrages s’adressent à toute personne intéressée par les liens entre formation et environnement : animateurs, enseignants, formateurs, éducateurs à l’environnement, praticiens et chercheurs.
Déjà parus
Anne MONEYRON, Transhumance et éco-savoir. Reconnaissance des alternances écoformatrices , préf. M. Salmona..
Dominique COTTEREAU, Formation entre terre et mer. Alternances écoformatrices .
Gaston PINEAU, René BARBIER, Les eaux écoformatrices.
Habiter la terre
Ecoformation terrestre pour une conscience planétaire

Gaston Pineau
Dominique Bachelart
Dominique Cottereau
Anne Moneyron
La production de cet ouvrage a bénéficié de l’ancrage cosmique en terre de Touraine, à l’Abbaye orthodoxe de Bois-Aubry du R.P. Michel Mendez
Logo de la collection réalisé par Sylvie Daviet
© L’Harmattan, 2005
9782747582421
EAN : 9782747582421
Sommaire
Ecologie et Formation - Collection dirigée par Dominique Cottereau et Pascal Galvani Déjà parus Page de titre Page de Copyright PREFACES - VERS UNE ETHIQUE DE L’ESPACE HABITE SAUVER LA TERRE, NOTRE PARTENAIRE INTRODUCTION - HABITER LA TERRE I - TERRE MATIERE
CHAPITRE 1 - A LA RENCONTRE D’UN ARBRE : EXPERIENCE SENSIBLE ET RAISONNEE CHAPITRE 2 - RETROUVER LA TERRE INTERIEURE UNE DEMARCHE D’ECOFORMATION EN DIALOGUE AVEC LES CULTURES AMERINDIENNES
CHAPITRE 3 - GRAVITATION VECUE ET PROCESSUS DE FORMATION
Gravitation de la pensée Gravitation et imaginaire Anthropologie de la verticalité Formation et verticalité Le rêve éveillé de Desoille L’odyssée de Georges
CHAPITRE 4 - CONSTRUCTION DIALECTIQUE D’UNE ECOFORMATION RESPONSABLE Du jardin de l’enfance à la ferme urbaine
Le temps des jeux et des premières rencontres Affermissement de l’apprentissage Entre monde personnel et monde social L’expérience de Jean-Luc Conclusion
II - TERRE SYMBOLE
CHAPITRE 5 - LA CAVERNE, IMAGE DE L’HOMME ? CHAPITRE 6 - KRISHNAMURTI OU L’HOMME DE L’ARBRE CHAPITRE 7 - LA TERRE PHILOSOPHIQUE SAGESSE D’ORIENT, SAGESSE D’OCCIDENT
III - TERRE : UN TERRITOIRE A VIVRE ET A PARTAGER
CHAPITRE 8 - MONTAGNE ET FORMATION TRIPOLAIRE ECOFORMATION ET EDUCATION A L’ENVIRONNEMENT CHAPITRE 9 - ECOSAVOIR ET FORMATION EXPERIENTIELLE DANS LES METIERS DE L’AGRICULTURE CHAPITRE 10 - LA VILLE HABITEE PAR LES ADOLESCENTS CHAPITRE 11 - TERRE EN VILLE, TERRE EN VUE UNE PEDAGOGIE DE L’APPARTENANCE
IV - LA TERRE : PLANETE A MENAGER
CHAPITRE 12 - HABITER LA TERRE ENTRE DEMEURES ET MOBILITES CHAPITRE 13 - PENSER LE MONDE SANS NEGLIGER LA SINGULARITE DES LIEUX UN DEFI COSMOPOLITIQUE POUR LES O.N.G. INTERNATIONALES ENVIRONNEMENTALES CHAPITRE 14 - CHARTE POUR UNE ECOPEDAGOGIE PLANETAIRE COOPERATIVE ET UNE EDUCATION DU FUTUR
BIBLIOGRAPHIE INDEX
PREFACES
VERS UNE ETHIQUE DE L’ESPACE HABITE
Michel Lussault,
Professeur de géographie, Université François-Rabelais, Tours, Laboratoire Citeres (CNRS/université de Tours)
Il faut se réjouir que les spécialistes des sciences humaines et sociales investissent aujourd’hui, enfin, un concept apparemment banal: l’habitat, et par là même relancent la réflexion consacrée à un sujet fondamental, l’habiter humain. Ce livre participe, à sa manière, de cet intérêt renouvelé pour d’anciennes notions, trop souvent maltraitées, voire un peu oubliées durant les années 1980 et 1990, en France tout du moins. Il réunit des chercheurs et des praticiens de différentes origines disciplinaires et insertions professionnelles qui, tous, tentent de cerner en quoi l’habiter constitue à la fois un fondement de l’existence des individus et une ressource, pour tout un chacun, de la construction de soi. Et cela dans une perspective d’élucidation de ce que pourrait être une éco-formation, au sein de laquelle le rapport des hommes au milieu terrestre, considéré dans ses différentes dimensions, des plus matérielles aux plus symboliques, est considéré comme une pierre de touche de l’action (auto) formatrice. Si je ne suis pas apte à évaluer précisément les points forts et les faiblesses de ces démarches, au moins puis-je souligner la fertilité des propositions des différents auteurs et l’intérêt de la possibilité que ceux-ci offrent de stimuler les débats consacrés à l’habitat.

Un concept trouble
Issu de la racine latine habere (avoir), le mot habitat et ses dérivés (habitant, habitation, habiter) recouvrent une très vaste gamme de phénomènes analysés très précocement par les géographes, mais aussi par les sociologues, les anthropologues, les économistes qui ont produit une foultitude de travaux très divers (voire divergents) quant à leurs options théoriques et méthodiques et leurs conclusions. Quoi de commun, en effet entre la description minutieuse de l’habitat rural par les géographes vidaliens, l’analyse du droit au logement mené par des spécialistes influencés par Henri Lefebvre, l’examen des espaces habités et des pratiques habitantes menées continûment par les anthropologues depuis Marcel Mauss (Cf. Segaud, Lévy, 1993), celui des mécanismes de production de l’habitat etc ? Si ce n’est la focalisation sur cet objet d’une grande richesse : le cadre de vie des hommes en société.
Pourtant, comme le signalait un auteur original et trop peu connu, le Polono-Français Georges-Hubert de Radkowski (1924-1987 ; Radkowski, 2002) qui proposait de considérer l’habitat comme une des notions centrales d’une approche de l’espace contemporain, ce terme, pour être fort usité, s’avère des plus « troublants » : « Dès qu’on essaye de saisir la réalité désignée par ce concept, elle fuit de toute part comme une poignée d’eau à travers nos doigts » (Radkowski, 2002, p.23). L’auteur note la difficulté, en particulier, à délimiter l’extension de l’habitat comme chose, réalité sociale et signale qu’en tout état de cause, le logis, l’abri, ne circonscrit pas l’entièreté de l’habitat.
Depuis le XIXe siècle, le mot habitat désigne, dans son acception la plus générale, l’ensemble des conditions nécessaires au développement de la vie d’une espèce animale ou végétale déterminée. Par extension, la géographie classique, c’est-à-dire considérée au moment de son institutionnalisation en tant que discipline universitaire, à la fin du XIXème siècle, en a fait le descripteur du « milieu » propice à la vie des collectivités humaines et parallèlement celui des conditions d’organisation matérielle du peuplement humain. De ce second sens dérive une signification restreinte, qui est souvent celle retenue, à tort, où l’habitat dénote les conditions de logement — cf les notions usuelles d’habitat rural et d’habitat urbain.
Or il me semble, en géographe, que le concept d’habitat doit plutôt être entendu d’une manière qui retrouve l’idée première, celle d’une appréhension globale du mode d’occupation de l’espace par les individus et les groupes, tout en y injectant impérativement une prise en compte de ce que les sciences de l’homme et de la société apportent désormais à notre compréhension du fonctionnement social. Et ce afin de ne point « naturaliser » l’habitat et l’habiter — ce qui est un travers courant : l’homme est certes un animal, mais un animal politique et culturel, et son habitat n’est pas réductible à un territoire éthologique.

L’assignation à la résidence
Dans l’ensemble, les usages courants les plus récents renvoient à une conception trop résidentielle de l’habitat. Celui-ci, dès lors, est pensé comme l’espace où un individu ou groupe est installé pour y demeurer, et habiter vient à signifier simplement : avoir son domicile quelque part. Les deux termes, dans le cadre de cette utilisation restrictive, n’autorisent donc d’approcher que la citadelle domestique du logement et son entour immédiat. C’est intéressant, sans aucun doute, et nécessaire mais insuffisant.
En effet, la question du logement n’épuise pas celle de l’habitat — et ce même si on constate la prégnance de celui-là dans la production scientifique explicitement consacrée à celui-ci (Segaud, Bonvalet, Brun, (dir), 1998). Le logement, comme l’avait pressenti Radkowski, ne doit pas être confondu avec l’habitat, mais il s’y inscrit, souvent en une

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