Amadou Hampâté Bâ
92 pages
Français

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Amadou Hampâté Bâ , livre ebook

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Description

L'espace initiatique est une fenêtre ouverte sur un versant important de la pensée africaine : la mort n'est pas seulement une fin ; une chose, un espace, les êtres sont eux-mêmes et aussi un signe, un symbole ; les forces transcendantes interviennent dans le quotidien. L'espace initiatique décode ces relations dans l'oeuvre d'Amadou Hampâté Bâ, particulièrement dans les multiples trésors que recèle le conte initiatique Kaydara. Ce conte est en effet une véritable révélation pour ceux qui aspirent à pénétrer le savoir ésotérique de l'Afrique profonde, ce syncrétisme de traditions préislamiques et para-islamiques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2010
Nombre de lectures 548
EAN13 9782296933163
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Amadou Hampâté Bâ
L’espace initiatique
Danielle DIBLÉ


Amadou Hampâté Bâ
L’espace initiatique


Préface du Pr Sikounma
Postface du Dr Claude Garrier
© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@.wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-11372-5
EAN : 9782296113725

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa


Dernières parutions

Adon GNANGUI, Droit des déchets en Afrique, le cas de la Côte d’ivoire , 2010.
Toumany MENDY, Aménagement du territoire et intégration sous-régionale ouest-africaine , 2010.
Fweley DIANGITUKWA, La Thèse du complot contre l’Afrique. Pourquoi l’Afrique ne se développe pas , 2010.
Essè AMOUZOU, Le mythe du développement durable en Afrique noire , 2010.
Berthe Florence YMELE NOUAZI, Travail social et Sida en Afrique. Au cœur des souffrances , 2010.
Cyriaque Geoffroy EBISSIENINE, La problématique de la santé et de la maladie dans la pensée biomédicale. Essai sur la normalité chez Georges Canguilhem , 2010.
Toumany MENDY (avec la contribution de Mamadou Alassane Ndiaye), L’illusion démocratique en Afrique , 2010.
Joachim de DREUX-BRÉZÉ, L’accession à l’indépendance de l’Afrique équatoriale française , 2010.
Yao-Edmond KOUASSI, Habermas et la solidarité en Afrique , 2010.
Abdoulaye KANE, Tontines, caisses de solidarité et banquiers ambulants , 2010.
Essè AMOUZOU, Le développement de l’Afrique à l’épreuve des réalités mystiques et de la sorcellerie , 2010.
Régine LEVRAT, Culture commerciale et développement rural. L’exemple du coton au Nord-Cameroun depuis 1950 , 2010.
E. NGUEMA MINKO, Gabon : l’unité nationale ou la rancune comme mode de gouvernance , 2010.
Sébastien Dossa SOTINDJO, Cotonou, l’explosion d’une capitale économique (1945-1985) , 2009.
Divine E. K. AMENUMEY, Le mouvement de la réunification des Éwé , 2009.
Gaston-Jonas KOUVIBIDILA, La fuite des cerveaux africains , 2009.
Essé AMOUZOU, L Afrique 50 ans après les indépendances , 2009.
REMERCIEMENTS
L’auteur marque sa gratitude à :
- son époux, Diblé Méléouan, dont l’amour constitue le meilleur rempart contre la paresse et surtout le découragement intellectuel ;
- feu son père, Gbaka J.-C. Robert, qui l’a encouragée depuis toujours à progresser dans les études pour « réussir sa vie » ;
- Monsieur Biaka Zasseli, Professeur titulaire, doyen de l’UFR des Sciences de l’Homme et de la Société, pour son soutien inconditionnel et son aide pour la préparation du présent ouvrage ;
- Monsieur Kouamé Kouamé qui a accepté de la soutenir dans son travail de recherches ;
- Monsieur Kouassi Ernest, ex-directeur du centre universitaire d’Études françaises (CUEF), pour le combat qu’il a mènéen faveur de la promotion de la recherche au sein de son institution ;
- Tous ceux qui, de près ou de loin, lui ont apporté leur aide et leur soutien afin que son travail aboutisse ; l’auteur pense en particulier à sa sœur, Sylvie Tanoh, qui a réalisé la saisie informatique.

À Abidjan, le 20 janvier 2010
PRÉFACE : DES PROBLÉMATIQUES PISTES D’ACCÈS AUX TRADITIONS AFRICAINES PRÉCOLONIALES
Hormis le cas de l’Égypte pharaonique, l’écriture n’a pas beaucoup prospéré chez les peuples noirs d’Afrique. Là où elle a sporadiquement fait irruption, elle est vite devenue ou restée une affaire d’initiés, confinée dans les mains d’une poignée d’aristocrates philosophes soucieux de faire de la possession de quelques secrets sur l’homme et le monde un moyen de domination sociale qui s’éternise, qui ne se transmet que de père en fils.
Une des conséquences de cette situation de précarité, c’est que l’oralité s’impose de nos jours comme le meilleur moyen par lequel la culture africaine connue s’exprime pleinement, et se situe malheureusement hors de portée des langues de communication internationales, comme le français par lequel s’exprime la pensée d’Amadou Hampâté Bâ.
Un problème lancinant, qui s’est toujours posé, amène à se demander le rapport qu’il peut y avoir entre le signifié final en langues étrangères et le signifiant resté en miettes éparses dans divers moyens d’expression dont les langues africaines non écrites. Ces parlés sont pour la plupart en voie de disparition précipitée, occultés par le temps et l’espace, insoupçonnés ou niés a priori par un colon en mission d’expansion volontariste de « Civilisation universelle ». On songe surtout à la fameuse politique française de l’« Assimilation culturelle ».
Les causes de déperditions culturelles sont multiples, innombrables ; rappelons à titre indicatif :
- les caprices bien connus de l’oralité, liés aux limites de la mémoire humaine, au penchant tout naturel du conteur à la dramatisation, prisonnier aussi de sa propre subjectivité ;
- la pauvreté relative de l’écriture qui ne dispose pas d’assez de ressources pour pouvoir restituer la totalité du réel, du vécu ; même si la théâtralité caractéristique du conte africain en fait un genre mieux outillé qu’ailleurs (omniprésence du dialogue, linéarité de l’intrigue, accentuation du gestuel, narration entrecoupée de mimes, …) ;
- l’inévitable approximation de la traduction d’une réalité déjà en grande partie voilée, volatile d’une langue à une autre, lorsque les deux idiomes ne disposent guère de points communs, de la moindre parenté linguistique, comme c’est le cas entre les parlé s de l’Afrique noire issus de la vallée égypto-nubienne du Nil et leurs modernes interlocuteurs indo-européens ;
- l’autocensure déjà passée au subconscient du scribe accompli en langue étrangère, un effet d’oppression, quelque peu prisonnier des canons artistico-spirituels du maître, des maisons d’éditions notamment dont il ne saurait faire fi des attentes, qui sont également celles des lecteurs, des académies. Cheikh Anta Diop a une vue tranchée du problème : « Nous estimons que toute œuvre littéraire appartient nécessairement à la langue dans laquelle elle est écrite ». Surtout le français dont la complexité, la tendance au raffinement suffisent à monopoliser toute l’attention de l’écrivain étranger ; « Le français n’est pas seulement un instrument d’acquisition d’une science, mais une science en soi : on doit montrer qu’on le possède entièrement, le reste n’est que secondaire. » Il n’y a pratiquement pas d’exception, même en considérant l’ensemble des œuvres négro-africaines produites en langue d’emprunt : « En faisant le bilan de la littérature africaine d’expression étrangère, on peut dire que, dans l’ensemble, il y a plus de secret désir de pédantisme que d’intention de dire autre chose. » {1}
- Pour le cas précis d’Amadou Hampâté Bâ, il y a l’influence multiséculaire de l’Islam, son apport massif à la civilisation nègre. Peut-on parler de fécondation réciproque, de simple cohabitation ou de travestissement de mœurs « primitives » par une religion du Livre ? Il faudrait chercher du côté du Sénégal, fouiner dans les méandres du mouridisme, pour s’apercevoir que la culture ouolof a pu s’enrichir des valeurs de l’islam, tandis qu’ailleurs, dans d’autres civilisations ethniques, en Afrique de l’Ouest, on a préféré résister aussi longtemps que possible au prosélytisme musulman (Bambara, Malinké, Sérère,…) ou devenir islamiste comme par un saut qualitatif pour se laisser pénétrer de l’esprit arabe (Peul du Sahel, Haoussa du nord Nigeria,…).
Kaydara , par exemple, est un récit initiatique de l’aristocratie peule islamisée jusque dans sa cosmogonie. Les hommes y sont les « fils d’Adam ». Certaines valeurs fondatrices du monde noir sont vouées à l’abandon, supplantées par des habitudes musulmanes. Dans ce conte de formation spirituelle, donc destiné à mouler les comportements futurs de la jeunesse, émanation de la classe dirigeante, et conformément au saint Coran, aucune mention n’e

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