Aspects linguistiques du texte poétique
308 pages
Français

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Aspects linguistiques du texte poétique , livre ebook

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Français

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Description

La poésie constitue un genre noble. Il semble alors approprié de démontrer comment une approche linguistique peut contribuer à notre compréhension et appréciation du genre poétique. Les contributions présentes dans ce livre en illustrent la variété en nous donnant une vaste panoplie du champ étudié. S'adressant à tous ceux qui sont intéressés par la poésie, ce livre donne de nouveaux éclaircissements sur le genre poétique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 115
EAN13 9782296464780
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Aspects linguistiques
du texte poétique
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55088-9
EAN : 9782296550889

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Textes réunis par
David Banks


Aspects linguistiques
du texte poétique
ERLA
Equipe de Recherche en Linguistique Appliquée
Directeur : David Banks


Equipe d’Accueil EA4249 HCTI
« Héritages & Constructions dans le Texte et l’Image »
Faculté des Lettres et Sciences humaines Victor-Segalen
20, rue Duquesne – CS 93837
29238 Brest Cedex 03
Remerciements
Nous tenons à remercier Denis Rigal de nous avoir permis de publier cinq de ses poèmes ici ; pin sylvestre et bouleau sont tirés de son recueil Aval (Gallimard, 2006), et Niemands Zeit est paru dans la revue Po&sie , 128-129 (2009) ; Suite et fin et Vieux jours sont publis ici pour la première fois.

Minimal Mountain Music et The Invention of the Electric Light , sont tirés du recueil de David Banks Celt Seed, Selected Poems (Poetry Salzburg, 2003) ; Endeavour Log Extract (1771) et Ringing for Iraq, du même auteur, sont tires de Radicals (Poetry Monthly Publications 2009) ; son poème Vernacular science : the first two journals est publié ici pour la première fois.

Le poème de J.H. Prynne dans l’article de David Banks, et celui de Branko Čegec dans l’article de Vanda Mikšić sont reproduits avec aimable autorisation des poètes.
Introduction
La poésie constitue un genre noble, peut-être le plus noble, de la culture occidentale. Il semble alors approprié que le linguiste porte son attention sur ce type de texte afin de démontrer comment une approche linguistique peut contribuer à notre compréhension et appréciation du genre poétique. C’est ce qu’ont fait les participants des "Nouvelles Journées de l’ERLA, No.8" qui se sont tenues à l’Université de Bretagne Occidentale les 16 et 17 novembre 2007, évènement qui à eu lieu dans des circonstances difficiles, contre un fond de grève et blocages : en effet, la fermeture administrative d’un bâtiment de l’université 24 heures avant l’ouverture du colloque, a contraint le comité de l’ERLA à réorganisation dans temps record. Malgré ces difficultés pratiques mémorables, le colloque s’est avéré fort fructueux, et le présent ouvrage est le reflet de ce travail.
Un ouvrage sur le texte poétique ne serait pas complet sans la poésie elle-même. Ainsi, ce volume commence par cinq poèmes de Denis Rigal, et se termine sur cinq poèmes de David Banks.
Après les poèmes de Denis Rigal, la discussion débute avec une contribution de Cyril et Dominique Labbé qui utilisent les techniques de la lexicométrie dans une étude de poèmes de plusieurs poètes français, notamment Baudelaire, Rimbaud et Verlain. Ils concluent que la langue poétique com-porte une densité accrue de groupes nominaux. Ghislaine Lozachmeur et Anca Pascu considèrent le recueil de poème en prose, Le parti pris des choses , de Francis Ponge ; après une analyse linguistique du recueil dans son ensemble, elles nous proposent une analyse en termes de TAL (traitement automatique du langage) du poème "L’orange". Lamria Chetouani prône, elle, l’usage du slam comme introduction au texte poétique en situation scolaire. Elle prend comme exemple "Saint-Denis" de Grand Corps Malade, dont elle analyse des traits poétiques.
Nous partons outre atlantique avec Jaqueline Balint-Zanchetta, pas pour y danser le tango argentin, mais pour étudier les paroles de la chanson tango. Avec Sandra Bihannic nous nous trouvons cette fois en République Dominicaine. Elle étudie les traces du parler populaire dans la poésie de Juan Antonio Alix. Nous terminons cette "tournée" aux Amériques avec Gary German, qui considère les archaïsmes dans les ballades et les hymnes des Appalaches aux Etats-Unis.
Frédérique Mengard nous ramène en Europe, plus précisément à l’Al-lemagne du 19 ème siècle. Elle analyse la phraséologie dans les Tableaux de voyage de Heine. Toujours en Allemagne, on remonte au 18 ème siècle avec Maurice Haslé pour une étude du poème "Heidenröslein" de Goethe.
Les quatre contributions suivantes nous plongent dans la poésie anglaise. Nous abordons le 19 ème siècle avec Stéphane Kostantzer qui étudie le célèbre poème de Keats "Ode on a Grecian Urn". Il considère en particulier l’usage que fait le poète des adjectifs. Arianna Maiorani utilise les techniques de la Linguistique Systémique Fonctionnelle afin d’étudier l’altérité dans les textes poétiques de l’écrivain anglo-indien Rudyard Kipling. Dans ma propre contribution (David Banks), j’emploie la même approche théorique dans l’analyse de la syntaxe torturée du poème, "The Stony Heart of Her", de J.H. Prynne, poète généralement considéré comme "difficile". Finalement dans cette sec-tion anglaise, Mohamed Saki considère des aspects solipsistes du poème "Stealing", de Carol Anne Duffy.
Wanda Mikšić nous amène en Croatie pour découvrir le surréalisme dans "Boja bure, zanos kose" ("Couleur de la bora, exaltation des cheveux"), du poète croate contemporain, Branko Čegec. Et Arpine Mkrtchyan nous trans-porte dans le Moyen Âge arménien avec une étude d’un texte du poète Agtha-martsi.
L’ouvrage se termine par une étude de l’interface entre texte religieux et texte poétique de Jacques Coulardeau.
Vouloir couvrir le champ complet du texte poétique aurait été mission impossible, car sans bornes et sans limites. Cependant, cet ouvrage nous propose des études de la poésie des langues française, anglaise, espagnole et allemande, ainsi que le croate et l’arménien. Nous parcourons les Amériques, Nord et Sud, et l’Europe de l’ouest en est, en effectuant un petit séjour aux Indes. Nous passons, à travers les siècles, du Moyen Âge à nos jours. Ainsi, l’ouvrage nous offre de multiples aperçus du monde fascinant et inépuisable du texte poétique.

David Banks
Poèmes Denis RIGAL
Suite et fin

il était au commencement,
le hasard volubile,
il dispersait le pollen des pins jaunes
aux amoureux zéphirs,
roulait sa pierre
sous l’azur inconstant
maculé d’ecchymoses, brouillé
des rêveries ultramarines
de matelots qui ne chantent plus,
ou bien sur le dos rond des mornes,
suit la nuit verte des vallées,
poussait les lourds pluies obliques
comme lances brandies
et long piétinement d’hoplites
dans les circonstances éternelles
de la guerre,

et poursuit maintenant
l’inachevé gâchis cacophonique,
la longue dévalade
vers une fin sans importance
où parfois se produit un battement
autre
qui ne prouve rien
qui tremble vers un sens-absence,
un être-presque,
une trouée dans le peu d’occident
rosâtre
où l’oiseau (chair et sang vif)
s’entrevoir
et dans son vol
un instant
caressé
se sauve.
Inédit
Niemands Zeit

Des galets lancés par les vagues ; repris ; relancés ; à force, trouvent moins dur qu’eux ; meulent, érodent, évident ; creusent des flaques, des vasques, des marmites ; des mondes à part, inconçus ; des limbes. Un peuple sans nom s’y assemble ; des faces difformes, des corps austères, des membres grêles, saccadés, triturés, torturés ; concentrés là ; des hiéroglyphes, myriapodes qui gigotent ; parfois se fixent un instant, réseau de lignes brisées, illisibles toujours.

Le flot revient, et leur tourment, deux fois par jour ; dénombrés deux fois par jour ; jamais les mêmes interchangeables ; prélevés, rejetés, au hasard.

Cela se met en place : le décor, le roc, les éboulis, les trous d’eau qui sont des yeux crevés, des contre-lunes. Il suffit d’un millénaire ou deux, un rien dans le temps incolore, dans le temps de personne. En deux millénaires à peine cela advient : le monde a un centre vide, sur quoi tourne une absence. L’homme consulte ses relevés redondants, établir des causalités, remonte à la fiction précédente, qu’il ne reconnaît plus ; il essaie d’imaginer la douleur des muets, les paroles des morts ; ses lèvres tremblent ; il songe qu’autrefois, de l’autre côté des mers, il y eut une déesse dont le nom était « Qui-es-tu ? ». Elle non plus ne connaissait pas la réponse. Ainsi vint le temps de détresse, le temps de l’homme perdu. Les sages confièrent leurs aphorismes au vent. Ce qui restait de la parole ne répondait plus de rien et nous laissait

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