Dire l autre, voir autrui
308 pages
Français

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Dire l'autre, voir autrui , livre ebook

308 pages
Français

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Description

Depuis que l'humanité s'interroge sur le Soi, l'Autre surgit inéluctablement en faisant du rapport altérité/identité ou altérité/ipséité un sujet de réflexion privilégié. Cet ouvrage appréhende cette quête identitaire, cette construction du soi, du Même et de l'Autre, à travers les langues et l'activité de la parole, à partir de trois points de vue : l'altérité des langues, l'altérité dans la langue et le discours, et l'altérité en rapport avec la problématique de l'éducation.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2016
Nombre de lectures 16
EAN13 9782140019456
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Sémantiques
Sémantiques
Collection dirigée par Thierry Ponchon


Déjà parus


Christiane MORINET, Ce que l’écrit fait au sujet parlant. Un cheminement intellectuel , 2016.
Samuel BIDAUD, La vicariance en français et dans les langues romanes (italien, espagnol, portugais) , 2016.
Boris LOBATCHEV, L’Autrement-perçu des langues , 2015.
Nathalie GLAUDERT, Théorie de la marque et complexité linguistique , 2014.
Stéphane GIRARD, Plasticien, écrivain, suicidé. Ethos auctorial et paratopie suicidaire chez Édouard Levé , 2014.
María Dolores VIVERO GARCÍA, Frontières de l’humour , 2013.
Antoine GAUTIER et Thomas VERJANS (dir.), Comme, comment, combien, Concurrence et complémentarité , 2013.
Aviv AMIT, Continuité et changements dans les contacts linguistiques à travers l’histoire de la langue française, 2013
Christiane MORINET, Du parlé à l’écrit dans les études , 2012.
Jonas Makamina BENA, Terminologie grammaticale et nomenclature des formes verbales , 2011.
André ROMAN, Grammaire systématique de la langue arabe , 2011.
Julien LONGHI, Visées discursives et dynamiques du sens commun , 2011.
Boris LOBATCHEV, L’autrement-vu, l’axe central des langues , 2011.
Fred HAILON, Idéologie par voix/e de presse , 2011.
Jean-Claude CHEVALIER, Marie-France DELPORT, Jérômiades. Problèmes linguistiques de la traduction, II , 2010.
Rita CAROL, Apprendre en classe d’immersion, quels concepts, quelle théorie ?, 2010.
Bénédicte LAURENT, Nom de marque, nom de produit : sémantique du nom déposé , 2010.
Titre
Sous la direction de Elena Vladirmirska & Thierry Ponchon







Dire l’autre, voir autrui

L’altérité dans la langue et les discours
Copyright




















Illustration de couverture :
Mikadiou, Chevalier de Saint-George vectoriel, 2010. CC BY-SA

Cet ouvrage bénéficie du soutien financier de l’Université de Lettonie (Riga)


© L’H ARMATTAN , 2016
5-7, rue de l’École-Polytechnique – 75005 Paris
www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-77181-6
Citations


Autrui c’est l’autre, c’est-à-dire le moi qui n’est pas moi.
Jean-Paul Sartre
Pour être moi je n’en suis pas moins l’autre.
Paul Ricœur
Si on pouvait posséder, saisir et connaître l’autre, il ne serait pas l’autre. Posséder, connaître, saisir sont des synonymes du pouvoir.
Emmanuel Levinas
PRÉSENTATION : DIRE L’AUTRE, VOIR AUTRUI
Elena V LADIMIRSKA Université de Lettonie, Riga Thierry P ONCHON Université de Reims Champagne-Ardenne Université Paris-Sorbonne – EA 4509 STIH
Le mot altérité provient du bas latin alteritas , qui signifie ‘différence’, et, d’après les dictionnaires, s’oppose à identité . Or, depuis que l’humanité s’interroge sur le soi, ( même/ ego/je/moi ), l’Autre surgit inéluctablement en faisant du rapport altérité/identité ou altérité/ipséité un des sujets de réflexion privilégiés avant tout en philosophie 1 , mais aussi bien en anthropologie qu’en sciences sociales et de l’éducation 2 , en psychologie et psychanalyse 3 qu’en sciences du langage 4 . Depuis la deuxième moitié du XX e siècle, le contexte sociopolitique européen met l’emphase sur la façon de vivre l’altérité, de la construire, aussi bien que de vivre et construire sa propre identité, laquelle désormais n’est plus vraiment « héréditaire », mais se cherche et se forme dans un contexte multiculturel et plurilingue. Cette quête identitaire, cette construction du soi se fait avant tout à travers la langue, ou, plus exactement, à travers des langues et l’activité de la parole.
Dans le présent ouvrage nous avons voulu appréhender la problématique du Même et de l’Autre dans la langue et à travers les langues : leur histoire, leur fonctionnement, leur acquisition, leur enseignement, leur politique. Nous nous proposons d’approcher l’altérité, comme le suggère Paul Ricœur, telle qu’elle puisse être constitutive de l’ipséité elle-même :
Soi-même comme un autre suggère d’entrée de jeu que l’ipséité du soi-même implique l’altérité à un degré si intime que l’une ne se laisse pas penser sans l’autre, que l’une passe plutôt dans l’autre, comme on dirait en langage hégélien. (P. Ricœur, 1990 : 14)
Comment dit-on/pense-t-on/voit-on l’Autre ? Comment l’altérité se construit-elle dans/par l’activité de la parole ? Quel statut donne-t-on à l’Autre par rapport au Même ? Quels sont les modes de présence de l’Autre au niveau aussi bien des agencements de formes linguistiques que des politiques linguistiques dans divers contextes ? Comment l’altérité linguistique se joue-t-elle sur le plan identitaire, socioculturel, éducatif ? Comment la notion de l’altérité intervient-elle dans les problématiques littéraires et celles de la traduction ?
Bien évidemment, l’ambition de ce livre est loin de vouloir donner des réponses exhaustives à toutes ces questions. Notre objectif est d’engager une discussion autour de la problématique de l’altérité en y impliquant différentes branches des sciences du langage, afin d’esquisser un panorama éclectique de l’état de la question et de nourrir la réflexion du lecteur.
L’ouvrage comprend trois chapitres dont le premier est centré sur l’altérité des langues, sur le mode de gestion de leur pluralité dans une perspective d’acquisition, d’apprentissage, de traduction et de la société. Le deuxième chapitre traite l’altérité dans la langue et le discours, à travers l’analyse des enjeux énonciatifs ainsi que dans l’optique diachronique. Le troisième chapitre envisage l’altérité en rapport avec la problématique de l’éducation et le processus de la construction identitaire.
1. Altérité des langues : acquisition – apprentissage – société
Comme l’écrit B. Cassin :
[…] la pluralité des langues est un fait déterminant pour la constitution du monde parce que, loin d’exprimer autrement la même chose comme on le croit d’ordinaire, la pluralité des langues loge la différence au cœur de l’essence des choses. (2013 : 120)
Cette partie de l’ouvrage aborde la pluralité des langues sous plusieurs aspects : l’acquisition avec l’article d’Elizaveta Khachaturyan (« L’altérité dans l’unité : l’acquisition simultanée de trois langues »), l’apprentissage avec celui de Jelena Gridina (« L’apprentissage des langues romanes : de l’altérité à la complémentarité »), la traduction à travers la réflexion de Gerardo Acerenza (« Altérité et traduction : l’exemple de la littérature québécoise »), et le rapport entre la société et l’identité avec les contributions de Pascal Ottavi (« Corse : gestion de soi, gestion de l’Autre, gestion de l’Autre en soi ») et d’Alain Kihm (« Le Même, l’Autre et le Sauvage »).
La recherche d’E. Khachaturyan (p. 67 sqq.) est consacrée à l’interaction interlinguistique au cours de l’acquisition simultanée trilingue. L’auteure présente une étude du processus de la stabilisation des systèmes linguistiques chez un enfant trilingue pendant la période de 2 à 6 ans, et montre comment l’altérité des langues change selon l’étape de l’acquisition. En partant de l’unité de trois langues qui se mélangent et se complètent dans l’espace d’une seule phrase, l’enfant arrive à une étape où les trois systèmes linguistiques sont bien acquis, de sorte qu’on puisse parler d’une unité de trois langues, lesquelles, tout en étant bien séparées, sont constitutives de l’identité de l’enfant. Dans la mesure où le développement des savoirs est un facteur commun qui gouverne l’acquisition et l’apprentissage, l’acquisition simultanée de plusieurs langues pousse à s’interroger sur l’apprentissage simultané de plusieurs langues étrangères. En effet, si l’acquisition peut être considérée comme un proce

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