Dynamiques sociolangagières de l espace algérois
196 pages
Français

Dynamiques sociolangagières de l'espace algérois , livre ebook

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Description

La réflexion sur les dynamiques sociolangagières de l'espace algérois offre la possibilité de confronter les concepts de la sociolinguistique urbaine à la spécificité du terrain algérien. Elle permet également d'aborder la question des tensions socio-spatiales qui traversent la société algérienne, au vu des grands bouleversements sociaux, économiques et urbanistiques qu'elle est en train de vivre.

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Publié par
Date de parution 01 octobre 2012
Nombre de lectures 164
EAN13 9782296507807
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

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Extrait

AssIa LounIcI et NabIa BestandjI (dIr.)
Dynamiques sociolangagières de l’espace algérois
Discours et représentations
Dynamiques sociolangagières de l’espace algérois
Discours et représentations
Espaces Discursifs Collection dirigée par Thierry Bulot La collectiondiscursifs Espaces compte de la participation rend des discours (identitaires, épilinguistiques, professionnels…) à l’élaboration/représentation d’espaces – qu’ils soient sociaux, géographiques, symboliques, territorialisés, communautaires… – où les pratiques langagières peuvent être révélatrices de modifications sociales. Espace de discussion, lacollection est ouverte à la diversité des terrains, des approches et des méthodologies, et concerne – au-delà du seul espace francophone – autant les langues régionales que les vernaculaires urbains, les langues minorées que celles engagées dans un processus de reconnaissance ; elle vaut également pour les diverses variétés d’une même langue quand chacune d’elles donne lieu à un discours identitaire ; elle s’intéresse plus largement encore aux faits relevant de l’évaluation sociale de la diversité linguistique. Dernières parutions Rada TIRVASSEN (sous la dir. de),Langages de jeunes, pluri-linguisme et urbanisation, 2012. Cécile GOÏ (dir.),Quelles recherches qualitatives en sciences humaines ? Approches interdisciplinaires de la diversité, 2012.Claudine Balsiger, Dominique Bétrix Köhler, Jean-François de Pietro et Christiane Perregaux (dir.),Éveil aux langues et approches plurielles. De la formation des enseignants aux pratiques de classe, 2012. Mireille RISPAIL (dir.), Céline JEANNOT, Marine TOTOZANI, Sandra TOMC (éd.),Esquisses pour une école plurilingue. Réflexions sociodidactiques, 2012. e Brigitte RASOLONIAINA,Le marché Dejean duXVIIIarrondisse-ment de Paris, 2012. Rada TIRVASSEN,L’entrée dans le bilinguisme, 2012. Yves GAMBIER, Eija SUOMELA-SALMI,Hybridité discursive et culturelle, 2011. Alexei PRIKHODKINE,Dynamique normative du français en usage en Suisse romande, 2011.
Assia Lounici et Nabila Bestandji ȋdir.Ȍ
Dynamiques sociolangagières de l’espace algérois
Discours et représentations Avec la contribution de Marie-Madeleine Bertucci, Assia Lounici, Catherine Fournet-Guerin, Kahina Djerroud, Nabila Bestandji, Réda Sebih, Nassima Amari, (assiba Benaldi, Claire Lesacher Ouvrage publié avec le soutien du programme (ubert Curien Tassili ȋCMEPȌ et de l’Ambassade de France à Alger
© L’Harmattan, 2012 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-336-00340-5 EAN : 9782336003405
INTRODUCTION
"MISE EN DISCOURS DU POPULAIRE" :POUR UNE 1 DEFINITION CONTEXTUALISEE DU CONCEPT" Comment envisager autrement (Bulot et Lounici, 2007 ; Bulot, 2007 ; Miller, 2007 ; Cortier, 2007 ; Eyquem-Lebon, 2011 ; Bertucci, 2012, entre autres) le « populaire » en sociolinguistique urbaine dans un champ d’intervention – celui relatif aux discours topologiques – où la notion n’est pas habituellement convoquée ? Comment par l’analyse des discours produits dans et portant sur des espaces dits populaires peut-on percevoir les tensions et les fractures d’un groupe social? Comment dès lors le conceptualiser pour l’action sur un espace a fortiori dédié (la ville d’Alger) ? C’est autour de ces questions, et d’autres, que la réflexion engagée sur les quartiers 2 dits populaires d’Alger a vu le jour. Le colloque d’Alger a 3 tenté de faire état des travaux menés durant quatre années sur plusieurs quartiers d’Alger dits populaires. L’intérêt était de voir comme s’expriment les imaginaires et les représentations à travers les dires de leurs populations trahissant, ainsi, par les mots les images figées et souvent hérités, de l’histoire, de la culture et de la société qui les couvent. Ces microcosmes ont été mis en avant et placés sous la loupe des chercheurs qui ont essayé de faire parler ces quartiers, de les comprendre, de les expliquer afin de mettre en avant le lien étroit des visions
1 Assia Lounici (université Alger 2 / PREFics EA 4246 (ex 3207) & GIS Pluralités Linguistiques et Culturelles), et Nabila Bestandji (université Alger 2). 2  Colloque d’Alger sur les «Dynamiques sociolangagières de l'espace algérois : mémoire des lieux et mise en mots de l'habitat populaire », Université d’Alger 2 le 18-19 octobre 2011. 3  Dans le cadre du programme PHC TASSILI, 08MDU740, 2008-2011, co-dirigé par Thierry Bulot et Assia Lounici.
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Introduction
populaires avec les manières de considérer des territoires et des espaces délimités. Le présent volume regroupe les contributions des membres 4 engagés dans ce projet mais également d’autres contributions de chercheur-es intéressé-es par la question du populaire. Il commence par une présentation générale (Assia Lounici) tentant de mettre en évidence les principaux résultats que l’équipe de recherche est arrivée à dégager au terme de ces années de recherche. Il semble donc que dans le contexte algérois, la notion de populaire n’est pas forcément liée à des conditions socio-économiques défavorables, ni à un type d’habitat en particulier, mais aux attributs que les locuteurs accordent à un espace et par conséquent à l’usage langagier qui y a cours, garantie d’une certaine urbanité, voire d’une certaine « authenticité » en tant qu’habitant de la ville d’Alger. Cette authenticité, cette trace a été à la tête de plusieurs questionnements qui avaient pour souci de la mettre en exergue, de la faire parler afin de constater son poids dans la hiérarchisation des espaces par les habitants des quartiers. Marie-Madeleine Bertucci, pour sa part, propose un texte sur « la notion de populaire à l’épreuve de la modernité » qui s’appuie sur le cas du quartier dit du Chaudron à Saint-Denis de la Réunion. Elle répertorie ce qui, selon elle, identifie ce quartier comme étant populaire : une structuration particulière du temps, une organisation et une structure familiale marquées par la monoparentalité féminine, une occupation spécifique des espaces et la présence de groupes d’adolescents qui créent ainsi leur propre espace et leurs propres règles. Elle explique comment ces stigmates de l’appartenance à un quartier populaire entravent toute tentative d’aspiration à la modernité et comment le quartier peut devenir un handicap à l’ascension sociale de ses propres populations.
4  Nassima Amari, Hassiba Benaldi, Nabila Bestandji, Kahina Djerroud, Claire Lesacher, Assia Lounici, Réda Sebih.
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Catherine Fournet-Guérin traitant de la délimitation du quartier populaire en Afrique subsaharienne propose en fait une approche inédite pour le géographe : se servir des pratiques langagières comme critère d’identification du quartier populaire. Elle évoque, pour le cas observé, les quartiers de Tananarive, une étude de la toponymie et surtout de la néo-toponymie informelle et ce que la symbolique des noms et leurs perceptions peuvent révéler des représentations des habitants de la ville. Catherine Fournet-Guérin s’est proposée, donc, de mettre en évidence des critères d’identification employés par les habitants de ces quartiers montrant ainsi la pertinence d’une approche fondée sur l’identification des représentations dans un domaine qui, jusque-là, s’est plus fondé sur une approche par des critères classiques et externes.
Claire Lesacher envisage une étude sur les enjeux sociolinguistiques de la ville de Montréal à travers un élément de la culture dite populaire, le rap. C’est ainsi que l’expérience des rappeuses montréalaises plurilingues est envisagée à partir et dans un espace de la ville; cela afin de déterminer quelles stratégies et quels enjeux identitaires sont actualisés, mis en œuvre dans leur façon de convoquer la pluralité linguistique. Une telle recherche concernant pleinement la culture dite urbaine témoigne non seulement de la manière dont les contextes peuvent influencer les modes d’expression et multiplier les pratiques et les représentations langagières, mais aussi, et surtout comment sont véhiculées les idéologies dominantes à Montréal, idéologies qui renseignent sur un véritable découpage communautaire trahit et décodé par l’usage des codes.
Plus particulièrement concernant les quartiers d’Alger, Kahina Djerroud étudie, à travers la toponymie, la mobilité spatiale et les pratiques langagières. Elle rend compte de la façon dont les habitants du quartier algérois Belcourt/Belouizdad/El Hamma vivent leur quartier, l’évaluent, le pratiquent et se le représentent; elle répond ainsi à diverses questions, et notamment celles concernant sur le rapport et la hiérarchisation des espaces/langages/personnes, mais aussi sur
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Introduction
l’impact de la mobilité spatiale sur la représentation des pratiques langagières des acteurs mobiles peuplant cet espace urbain. Nassima Amari observe les discours des habitants de Bab el Oued et étudie à travers lui la construction d’une identité liée à l’appartenance à ce quartier dit populaire. Cela en s’intéressant à la conscience qu’ont les locuteurs de leur usage, des caractéristiques qu’ils lui attribuent et du rapport très étroit qu’ils établissent entre cet usage et leur espace. En somme, cet article exprime la manière dont un quartier – de fait les discours topologiques le structurant – peut influencer le comportement, mais aussi la façon de parler ses individus. Réda Sebih propose une étude sur la Casbah d’Alger et sur l’évolution du rapport qu’entretiennent les habitants de ce quartier avec leur espace, en observant notamment son évolution dans le temps. Il s’agit également, pour lui, d’essayer de cerner l’identité casbadjie liée à la mémoire de ce quartier. Grâce à cet article, Reda Sebih fait état, par la description du langage casbadji, du rôle de la mémoire collective dans la construction d’une identité propre et spécifique. Son intervention a également montré le poids des micros et des macros mémoires dans la construction discursive des habitants de la Casbah, habitants qui de par leurs parlers trahissent et provoquent un processus de catégorisation des individus séparant ainsi les natifs des autres, des étrangers.
Toujours dans le cadre de l’étude des discours et des représentations portant les quartiers algérois, Nabila Bestandji propose d’observer les discours de la presse. Elle porte ainsi son intérêt sur le regard de la presse algérienne et son rôle dans la construction d’une hiérarchie des espaces urbains à Alger. À travers l’étude d’articles extraits de la presse quotidienne francophone algérienne, elle a tenté de voir comment les espaces populaires sont nommés, caractérisés, représentés, vus et exposés au regard des lecteurs. Elle a également essayé de voir s’il y a concordance ou discordance entre les représentations véhiculées dans la presse et le discours des
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locuteurs algérois recueillis à travers les enquêtes des membres de l’équipe. Enfin, Hassiba Benaldi propose une étude des représentations des espaces et des langues populaires dans le discours de fiction. En observant les romansL’étrangerd’Albert Camus etCasbah j’écris ton nomSaid Mokdad, de c’est la représentation de la ville d’Alger qu’elle essaye de lire. Ces romans, même écrits à des époques différentes, ont en commun de raconter la ville d’Alger des années 50-60. La dimension populaire recherchée dans ces romans passe à travers les parlures qui semblent être soit les vecteurs de l’identité arabo-algéroise soit, au contraire, les théâtres où s’exhibent un effacement de tout ce qui est « arabe », de tout ce qui semble en relation avec cette « autre » communauté et cette « autre » identité.
Références bibliographiques
BERTUCCI M.M., 2012, « Le parler des banlieues, un marqueur spatiodiscursif des formes contemporaines de la ségrégation spatiale, sociale et ethnique en France », dans Ségrégation, Normes et Discrimination(s) (Sociolinguistique urbaine et migrance), EME, Fernelmont, 17-42. BULOT T., 2007, « Vous avez dit « jeunes » ? Oui, j’ai dit « populaire »… Les parlers jeunes comme objet de recherche. Synthèse », dansPratiques linguistiques des jeunes en terrains plurilingues, Université de La Réunion, L’Harmattan, Paris, 295-297. BULOT T., LOUNICI A. (Dirs.), 2007,Ségrégation spatiolinguistique (Dynamiques sociolangagières et dit habitat populaire), ATFALONA/DKA, Alger, 288 pages. CORTIER C., 2007, « L’école et son quartier dans les discours scolaires : enjeux des représentations et pouvoir de discrimination », dansSégrégation spatiolinguistique (Dynamiques sociolangagières et dit habitat populaire), ATFALONA/DKA, Alger, 97-120.
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