L Autrement-vu, l axe central des langues
206 pages
Français

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L'Autrement-vu, l'axe central des langues , livre ebook

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Description

S'ajoutant au Dire (1955), au Pensé (2002) et à l'Être (2006), le Vu actuel porte à quatre le nombre de volumes touchant la notion de plus en plus élaborée d'Autrement. En ce qui concerne l'ordinairement-vu, il se conçoit comme venant de l'extérieur et orientant ce regard docile qui ne fait que suivre. Ce que l'on peut en retenir pour l'autrement-vu, c'est la même passivité du regard. Ce qu'on doit y introduire de nouveau, c'est le fait que la pression s'y exerce maintenant non de l'extérieur mais de l'intérieur.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2011
Nombre de lectures 86
EAN13 9782296803718
Langue Français
Poids de l'ouvrage 17 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’AUTREMENT-VU,
L’AXE CENTRAL DES LANGUES
Sémantiques
Collection dirigée par Thierry Ponchon

Déjà parus


Fred HAILON, Idéologie par voix/e de presse , 2011.
Jean-Claude CHEVALIER, Marie-France DELPORT, Jérômiades. Problèmes linguistiques de la traduction, II , 2010.
Rita CAROL, Apprendre en classe d’immersion, quels concepts, quelle théorie ? , 2010.
Bénédicte LAURENT, Nom de marque, nom de produit : sémantique du nom déposé , 2010.
Sabine HUYNH, Les mécanismes d’intégration des mots d’emprunt français en vietnamien , 2010.
Alexandru MARDALE, Les prépositions fonctionnelles du roumain , 2009.
Yves BARDIÈRE, La traduction du passé en anglais et en français , 2009.
Gerhard SCHADEN, Composés et surcomposés , 2009.
Danh Thành DO-HURINVILLE, Temps, aspects et modalité en vietnamien. Etude contrastive avec le français , 2009.
Odile LE GUERN et Hugues de CHANAY (dir.), Signes du corps, corps du signe , 2009.
Aude GREZKA, La polysémie des verbes de perception visuelle , 2009.
Christophe CUSIMANO, La polysémie. Essai de sémantique générale , 2008.
Vincent CALAIS, La Théorie du langage dans l’enseignement de Jacques Lacan , 2008.
Julien LONGHI, Objets discursifs et doxa. Essai de sémantique discursive , 2008.
Katarzyna WOLOWSKA, Le Paradoxe en langue et en discours , 2008.
Martine ARINO, La subjectivité du chercheur en sciences humaines , 2007.
Boris LOBATCHEV


L’AUTREMENT-VU
automatique des langues qui mène le bal
dans d’intermédiaires zones négatives,
puis coince son homme à l’extrémité
des angles positifs mutés en cases


Un schéma développé suivi, en guise de compensation,
de :
Comment porter des lunettes sans avoir des œillères ?


L’Harmattan
Du même auteur
aux éditions L’Harmattan


L’Autrement-être.
Инобытие , 2006.


L’Autrement-pensé.
Инакомы с лие , 2002.


L’Autrement-dit.
Ино с казательно с ть , 1995.


© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54421-5
EAN : 9782296544215

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
In memoriam Zemb {1}
PROLOGUE I Du doute méthodique à la négation complète
Être véridique, c’est une distinction.
Friedrich Nietzsche

L’Autrement-vu est un néologisme. Comme les autres que j’ai créés sur le thème annoncé de L’Autrement. Pour respecter la tradition des années 1995, 2002, 2006 marquant mon passage du « dit » au « pensé », puis à l’ « être », et maintenant au « vu », voici donc la plus récente des valeurs ajoutées. Avec des angles de vue si différents qu’ils correspondent à peu près aux pôles opposés, l’autrement-vu offre, en ma première estimation, comme une antithèse du vu seul.
« Things are because we see them », aurait peut-être dit, à cette occasion, Oscar Wilde. Les choses tombent ici littéralement sous le sens. Et cette affirmation on ne peut plus artistique est révélatrice quant à notre façon de voir. Mais puisqu’elle se veut outrageusement volontaire, j’avancerai aussi sur un mode interrogatif : « Telle position, telle vue ? » Voyons si le liage formulé de la sorte tient la route.
L’idéal serait de croiser sur mon chemin une théorie mettant en lumière le rapport impliqué… Afin de les examiner (théorie et rapport) de manière approfondie et conjointe, on reprendra la fameuse classification des langues qui distingue deux types majeurs : il y aurait des idiomes remontant au locuteur et d’autres renvoyant à l’auditeur. D’une façon passablement cavalière et à ce titre donc emblématique, certains auteurs divisent l’ensemble des langues en celles du locuteur et celles de l’interlocuteur. En tant qu’exemple limite, nous pouvons alors imaginer quelqu’un qui, s’inspirant de Jakobson et de son concept de la communication, redoublerait les termes de locuteur et d’auditeur par ceux de « destinateur » et de « destinataire ». D’entrée de jeu, la ligne de séparation des langues se trouverait tracée ainsi à l’extérieur…
Mais c’est justement le cas – les gens de ma génération s’en souviennent peut-être encore – de Boris Uspensky et de sa contribution aux Mélanges offerts à Roman Jakobson (1967), réimprimée ensuite dans les Œuvres choisies de l’auteur (1997). De manière significative, l’ouvrage portait pour titre : « Les Problèmes de la typologie linguistique sur le plan de la distinction du locuteur (destinateur) et de l’auditeur (destinataire) ». En voici quelques extraits.
Les thèses de départ accompagnées d’observations premières teintées de doute
Il s’agissait – sauf rares exceptions où je ne peux m’abstenir de commentaires qui restent d’ailleurs toujours près du texte (beaucoup trop technique pour être transposable), je me limite à la traduction ad hoc – il s’agissait donc et il s’agit toujours « de la confrontation des langues du point de vue de certains processus ou des tendances s’y révélant d’une manière spontanée » (Uspensky 1997 : 6).
1/. « Ce qui frappe » lorsque l’on choisit pour critère d’appréciation l’efficacité, « c’est la différence des langues »
2/. Quels seraient alors les fondements de la qualité ressentie ? Selon Jakobson, il y a au moins un système du locuteur et un système de l’auditeur. Si le premier plan code rapidement en transitant du message au texte, le second décode lentement en passant du texte au message. Cela veut dire, non sans emprunt à George Zipf, que « l’économie d’effort de la part du locuteur n’est pas toujours profitable à l’auditeur et vice-versa » (11-12). Et, pour sceller le conflit, ajouter avec Charles Bally qu’en principe il y a des langues où domine la tendance du locuteur et des langues où l’emporte celle de l’auditeur {2} .
3/. Cela dit – et là commencent les « problèmes », pour réemployer le terme de l’auteur –, « les systèmes sans cases vides sont atypiques quant aux langues naturelles » (13). Une économie de rigueur, si l’on s’était avisé de leur en imposer une, aurait fait naître des tensions du côté de l’interlocuteur… Et puis, il me semble que les langues ont de toute façon besoin d’une réserve de résistance. Car, pour revenir à Jakobson, l’auditeur fonctionne sur le mode heuristique alors que le locuteur tient un rôle, à maints égards, déterministe. Il s’ensuit que, de façon paradoxale, « l’homonymie existe seulement pour l’interlocuteur, mais pas pour le locuteur » (18).
4/. Cette inconscience (qui n’a pas échappé à l’œil fin de Jakobson) fait que la paresse et l’économie se soldent finalement par la fusion, par la réduction des voyelles, par toutes sortes de neutralisation. Face à une tendance générale du locuteur à l’assimilation, l’auditeur est « intéressé » en dissimilation.
5/. Malgré le constat du conflit d’intérêts (conflit propre d’ailleurs aux langues naturelles qui devaient justement garder en réserve des cases vides pour ce genre de situations, du reste, fréquentes) « les huit cas de la déclinaison en russe forment – à en croire Uspensky – un système sans cases vides ». « Un système harmonieux » – personnellement, je retiendrai ce laudatif pour qualifier la grille de lecture plutôt que la chose lue (et c’est, en l’occurrence, le paradigme de la déclinaison dans l’interprétation de Roman Jakobson) – « système harmonieux » donc, où la signification de chaque cas présente comme une combinaison d’indices se recoupant avec trois idées fondamentales : « volume », « périphérie » et « distribution » (14-15).
6/. La tendance à l’économie d’efforts du côté d

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