L écologie dans les langues de contact
250 pages
Français

L'écologie dans les langues de contact , livre ebook

-

250 pages
Français

Description

Le Pacifique sud montre une grande richesse linguistique et constitue un laboratoire de recherche en matière de langue. En se basant sur l'exemple du tayo de Saint-Louis, langue créole née en Nouvelle-Calédonie à partir de 1860, Sabine Ehrhart démontre l'importance de la matrice sociale pour la genèse de cette langue de contact et donne des éclairages plus généraux autour de l'origine des langues et du langage.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2012
Nombre de lectures 10
EAN13 9782296482432
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1050€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L’ÉCOLOGIE
DESLANGUESDECONTACT©L’Harmattan, 2012
5-7, ruedel’École-polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN :978-2-296-96942- 1
EAN:9782296969421Sabine EHRHART
L’ÉCOLOGIE
DESLANGUESDECONTACT
Letayo,créoledeNouvelle-Calédonie
Préface de Salikoko S. MufweneSociolinSociolinguguistique
Collection dirigée par Henri Boyer (Université de Montpellier 3)
Conseilscientifique:
G. Bergounioux (Univ. d'Orléans, France), A. Boudreau (Univ. de
Moncton, Canada), E. Boix (Univ. de Barcelona, Espagne), J.-F. De
Pietro (IRDP, Neuchâtel, Suisse), J. Guilhaumou (CNRS, France),
G. Kremnitz (Univ. de Wien, Autriche), M. Matthey (Univ. de
Grenoble 3, France), B. Maurer (Univ. de Montpellier 3, France), H.
Monteagudo (Univ. de Santiago de Compostela, Espagne), H.
Penner (Univ. Católica de Asunción, Paraguay), A. Kristol (Univ. de
Neuchâtel, Suisse), Ch. Lagarde (Univ. de Perpignan Via Domitia,
France),M.Tournier(CNRS,France).
La Collection Sociolinguistique se veut un lieu exigeant d'expression
et de confrontation des diverses recherches en sciences du langage ou dans
les champs disciplinaires connexes qui, en France et ailleurs, contribuent
à l'intelligence de l'exercice des langues en société : qu'elles traitent de la
variation ou de la pluralité linguistiques et donc des mécanismes de
valorisationet de stigmatisation des formes linguistiques et des idiomes en
présence (dans les faits comme dans les imaginaires collectifs), qu'elles
analysent des interventions glottopolitiques ou encore qu'elles interrogent
la dimension sociopragmatique de l'activité de langage, orale ou
scripturale, ordinaire, médiatique ou même « littéraire».
Donc une collection largement ouverte à la diversité des terrains, des
objets, des méthodologies. Et, bien entendu, des sensibilités.
Dernièresparutions
Eléonore YASRI-LABRIQUE, La Turquie et nous. Enquête sur
l’imaginaireturcdelaFrance,2010.
Henri BOYER (sous la dir. de), Hybrides linguistiques. Genèses, statuts,
fonctionnements,2010.
Patrick CHARAUDEAU (dir.), Identités sociales et discursives du sujet
parlant,2009.
Carmen ALÉNGARABATO, Langues minoritaires en quête de dignité. Le
galicien en Espagne et l’occitan en France,2009.A ma familleRemerciements
Ce livre reprend et actualise des éléments extraits d’un
dossier que j’ai présenté dans le cadre de l’habilitation à diriger
des recherches en sciences du langage à l’Université deParisIII
–SorbonneNouvelle.Je remercie toutes celles et tous ceux qui
m’ont accompagnée tout au long de ma recherche, en
m’enrichissant de leurs expériences, en m’encourageant à
continuer, en m’entourant de leurattention, en me critiquant de
manière constructive et en me permettant de mieux définir ma
positionau moyen d’échanges toujours des plus fructueuxavec
mon directeur de recherche Daniel Véronique et les autres
membres du jury: Robert Chaudenson, Peter Mühlhäusler,
Ingrid Neumann-Holzschuh,Christian Puech, Wolfgang Raible
ainsi que Christine Hélot, Annegret Bollée et Marie-Christine
Hazaël-Massieux.
Deux centres d’intérêt ont orienté mon parcours
scientifique :
" l’étude de la genèse des langues de contact et la
discussion de leur apport à la question de l’origine des langues
et du langage,
" l’observation et l’analyse des situations d’apprentissage
d’une langue vivante étrangère dans un cadre institutionnel,
avec pour objectif une optimisation de cetapprentissage.
Ma recherche estagencée à la manière d’une spirale : je me
suis penchée sur les langues créoles avant de m’intéresser aux
langues en milieu scolaire pour ensuite retourner au domaine
des langues de contact. Actuellement, dans mon travail de
professeur en ethnolinguistique dans la formation des
enseignants à l’Université du Luxembourg, j’ai la chance de
pouvoir construire des passerelles entre les deuxapproches.
Pour mieux guider le lecteur, voici une courte description
de la composition de ce livre : le premier chapitre introduit
d’une manière généraleau débat sur la position qu’occupent les
langues créoles par rapport à la linguistique. Le deuxième
chapitre présente une étude de cas bien précise : je reprends le
dossier de la genèse des langues créoles en me basant sur
l’exemple du tayo de Saint-Louis, langue créole que j’avais
7étudiée dans ma thèse en 1991. En effet, une description
sociolinguistiqueapprofondie de la matrice sociale de ce créole
néo-calédonien apporte quelques éclairages nécessaires à la
discussion autour de l’origine des langues et du langage. Dans
le troisième chapitre, je fais une relecture critique de mes choix
méthodologiques sur la base des données présentéesau chapitre
précédent et j’ouvre des perspectives nouvelles dans les
domaines de la dynamique des langues, de la créolistique et de
l’écologie linguistique. Le dernier chapitre conclut et résume
les positions défendues et propose des pistes de travail pour
l’enseignement et la recherche. Des cartes, des illustrations et
des citations de textes originaux sur l’histoire et la répartition
géographique des communautés linguistiques étudiées
complètent l’ouvrage.
Je remercie HenriBoyer d’avoir accepté mon livre dans sa
collection.
8Préface
Pourquoidiscuterl’émergencedescréoles
d’unpointdevueécologique?
SalikokoS.Mufwene
Université deChicago
Je devrais peut-être commencer cet avant-propos par
souligner que l’approche écologique que je discute ci-dessous
(développée particulièrement dansMufwene 2001, 2005, 2008)
n’a qu’une relation lexicale avec celle identifiée comme
«écolinguistique » par exemple dans Fill (2001) ou
Mühlhäusler (2003), même si, de temps en temps, nous
invoquons tousVoegelin,Voegelin &Schutz (1967) etHaugen
(1972) comme faisant partie de nos ancêtres intellectuels. Les
auteurs qui se réclament écolinguistes se focalisent surtout sur
l’hypothèse relativiste de Sapir-Whorf. Dans l’orientation de
mes travaux – et dans une certaine mesure aussi dans le livre
pour lequel je rédige cetavant-propos–il s’agit d’invoquer des
facteurs divers, identifiables, sur le modèle de la
macroécologie en biologie, comme faisant partie de l’écologie qui
influence l’évolution d’une langue en tant qu’espèce (et non pas
organisme !),au même titre que celle d’une espèce biologique.
L’écologie peut alors s’interpréter, grosso modo, comme
l’environnement dans lequel une langue évolue tant du point de
vue de ses structures que du point de vue de sa vitalité.Dans ce
dernier cas, il est question de savoir si elle se maintient ou si
son usage s’affaiblit ou disparaît dans la population de ceux qui
se réclame(rai)ent ses locuteurs. Dans le cas précédent, on
s’intéresse aux changements que ses structures subissent et
même au fait qu’elle peut se différencier en des variétés, ou
même des langues, différentes. Comme dans les études sur
l’évolution biologique, l’approche écologique nous incite à
identifier les facteurs dans l’environnement d’une langue qui
ont déclenché ces changements, par exemple, des contacts
nouveaux entre dialectes et/ouavec d’autres langues.Ceci peut
9être vérifié dans la transformation du latin en langues romanes
ou, plus récemment, le changement des langues européennes en
de nouvelles variétés coloniales, comme le français du Québec
et de Louisiane, les « français africains », et même les créoles
français de la zone identifiée par Chaudenson (2001, 2003)
comme «américano-caraïbe », de l’océan Indien, et du
Pacifique. Du point de vue écologique, l’explication de ces
changements variant d’un milieu à l’autre est incomplète si on
n’identifie pas les facteurs qui rendent compte de cette
«évolution différentielle » de la langue en question.C’est donc
de cette façon queSabineEhrhart veut expliquer l’émergence, à
partir du français, du tayo, un créole de laNouvelle-Calédonie.
Ainsi, elle va jusqu’à retracer les origines

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