Langues et Identités au Sénégal
288 pages
Français

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Langues et Identités au Sénégal , livre ebook

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Français

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Description

Pourquoi les Sénégalais parlent-ils toujours le français ? Quel est le poids des langues ethniques ? Y a-t-il une différence entre les Dakarois et les gens "des régions" ? Quelles identités sociales les Sénégalais associent-ils aux différentes langues qu'ils parlent ? Cet ouvrage offre une analyse détaillée des identités sociales au Sénégal, ainsi que du processus de leur construction.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2010
Nombre de lectures 213
EAN13 9782296262492
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Langues et Identités au Sénégal
Etudes Africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa


Dernières parutions

Ingrid Alice NGOUNOU, Internet et la presse en ligne au Cameroun , 2010.
Romuald LIKIBI, L’Union africaine face à la problématique migratoire , 2010.
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Paul KOFFI KOFFI, Houphouët et les mutations politiques en Côte d’Ivoire. 1980-1993 , 2010.
Wilson-André NDOMBET, Développement et savoirs au Gabon. De 1960 à nos jours , 2010.
Etanislas NGODI, L’Afrique centrale face à la convoitise des puissances. De la conférence de Berlin à la crise de la région des Grands Lacs , 2010.
José LUEMBA, L’Afrique face à elle-même , 2010.
Étienne Modeste ASSIGA ATEBA, Croissance économique et réduction de la pauvreté au Cameroun , 2010.
Paul Gérard POUGOUE, Sylvain Sorel KUATE TAMEGHE, Les grandes décisions de la cour commune de justice et d’arbitrage de l’OHADA , 2010.
O.I.F.2.D, Guide des valeurs de la Démocratie , 2010.
Pascal Alain LEYINDA, Ethnomotricité et développement. Jeux traditionnels chez les Ndzébi du Congo-Brazzaville , 2010.
Stanislas BALEKE, Éducation, démocratie et développement. Une pédagogie pour aujourd’hui en Afrique , 2010.
Alexandre MOPONDI Bendeko Mbumbu, Approches socioculturelles de l’enseignement en Afrique subsaharienne , 2010.
Léon NOAH MANGA, Pratique des relations du travail au Cameroun , 2010.
Fred-Paulin ABESSOLO MEWONO, L’automobile au Gabon. 1930-1986 , 2010.
Eline VERSLUYS


Langues et Identités au Sénégal
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-12483-7
EAN : 9782296124837

Fabrication numérique : Socprest, 2012
A mes amis de Yoff.
Remerciements
Ce livre est le résultat d’une période de recherche réalisée à l’Université d’Anvers (Belgique). Nous devons une grande reconnaissance à nos collègues qui ont apporté un soutien indispensable à ce projet : Jef Verschueren, Michael Meeuwis, Alex Vanneste et Pol Cuvelier. A l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar nous voudrions remercier Papa Alioune Ndao pour ses conseils utils et son intérêt à notre recherche. Fatou Seydi, Malang Diémé et l’équipe d’Enda RUP nous ont accueillie lors de nos séjours de recherche à Dakar. Un merci particulier doit être adressé à Wim Marivoet et à Betty et Peter Versluys. Finalement nous tenons à remercier de tout cœur les protagonistes de ce projet : les informateurs de Yoff Mbenguene. Avec beaucoup de chaleur ils nous ont permis de jeter un regard dans leurs vies exceptionnelles. C’était un vrai privilège et un grand plaisir de nous immerger dans leur monde fascinant.
INTRODUCTION
Sujet de recherche

La présente étude a pour but d’examiner la corrélation entre le plurilinguisme et la construction de l’identité sociale à Dakar (Sénégal). Nous étudierons plus particulièrement comment les habitants de Dakar construisent des identités sociales en relation avec les langues qu’ils parlent. Nous tenterons de définir comment ils utilisent les éléments de leur répertoire linguistique comme base de leurs identités sociales. Cela se fera à l’aide d’une étude de cas détaillée des habitants du quartier dakarois Yoff Mbenguene. Combinant une approche ethnographique avec l’analyse du discours, nous essayerons de discerner les différentes identités construites. Pour ce faire nous analyserons le discours d’un groupe d’informateurs enregistré lors de notre travail de terrain. Nous verrons comment les informateurs construisent plusieurs identités en fonction des langues qu’ils parlent. L’analyse de ce discours est basée sur les fondements théoriques du constructivisme social, ce qui signifie que nous considérerons les informateurs comme des entrepreneurs actifs dans la création de l’identité. Notre objectif de recherche est double : premièrement nous voulons documenter la façon dont une partie des Dakarois construisent des identités sociales en fonction de leur répertoire linguistique ; deuxièmement nous voulons compléter la théorie du constructivisme social par un exemple concret d’une construction identitaire.

L’endroit où nous avons réalisé notre travail de terrain est le quartier suburbain de Yoff Mbenguene. Le quartier fait partie de la commune de Yoff, dans la périphérie de Dakar. Il est principalement habité par l’ethnie lebou. La plupart des informateurs impliqués dans notre recherche s’associent à cette ethnie. Tout comme le reste de Dakar, Yoff est hautement marqué par le plurilinguisme. Celui-ci s’organise essentiellement autour de deux langues : le français et le wolof. Les deux langues se rencontrent dans le phénomène de l’alternance codique. A Dakar les habitants utilisent plusieurs formes de codes mixtes combinant le français et le wolof. Cette situation plurilingue constitue le sujet principal d’une série d’entretiens réalisés lors de notre travail de terrain. Dans la présente étude nous examinerons comment ces conversations sur l’emploi des langues génèrent la construction de diverses identités sociales. Nous verrons que les informateurs, en parlant de leur emploi des langues et de celui des autres, délimitent plusieurs groupes sociaux. Les constructions identitaires se basent principalement sur trois paramètres : les paramètres ethnique, spatial et macroculturel. Nous observerons que les informateurs emploient ces paramètres pour former leurs identités et celles des autres. En plus, nous noterons que les identités construites sont fort variables. Le phénomène de la multiplicité des identités occupera donc une place importante dans notre étude. Nous considérerons cette multiplicité en fonction de la nature utilitaire des identités sociales. Le but de ce travail est d’obtenir, au terme de celui-ci, les réponses aux questions suivantes. Premièrement, quels résultats la description concrète d’une construction identitaire offre-t-elle ? Deuxièmement, dans quelle mesure la langue joue-t-elle le rôle de marqueur d’identité principal ? Et finalement, à quel degré la multiplicité est-elle une caractéristique essentielle de cette construction identitaire ?

Motivations de l’étude

L’étude de la construction de l’identité sociale nous paraît hautement pertinente à l’heure actuelle. Nous savons que c’est un lieu commun d’accentuer les effets négatifs de la pensée identitaire en termes de conflits sociaux et de guerres ethniques. Or, tant que ces types de conflits continueront à surgir il ne nous paraît pas superflu d’indiquer leurs bases douteuses. La théorie du constructivisme social nous fournit les instruments nécessaires pour une telle entreprise. Cette théorie, sur laquelle se base notre étude, met l’accent sur le caractère construit des réalités sociales. Ainsi elle explique comment l’identité sociale se crée activement par le biais du discours. En dévoilant la création discursive des affiliations sociales, la théorie anéantit les prétentions absolues et essentialistes des revendications identitaires. Avec notre étude nous aimerions contribuer à une compréhension plus approfondie de ce phénomène. En montrant comment l’homme répartit activement lui-même et les autres en différentes catégories sociales, nous espérons pouvoir nuancer les mécanismes de l’inclusion et de l’exclusion. En plus, nous voudrions démontrer le rôle éminent joué par la langue dans cette catégorisation sociale. Nous voudrions illustrer la force de la langue comme marqueur d’identité dans l’imagination humaine. Sur la base de comportements linguistiques les gens établissent facilement des frontières entre différents ‘groupes sociaux’. Nous espérons que les résultats de notre recherche pourront contribuer à des débats identitaires plus nuancés et à une intercompréhension sociale plus grande.

A un niveau plus spécifique nous pensons que notre étude peut être utile pour la compréhension des contextes plurilingues en Afrique. Dans la plupart des pays africains, et dans d’autres contextes postcoloniaux, la colonisation a généré une situation de plurilinguisme spécifique. La combinaison de la langue de l’ex-colonisateur avec les langues indigènes, le plus souvent dans une relation diglossique, mène à des attitudes et à des comportements linguistiques particuliers. Les identités sociales qui en résultent affichent très souvent une hybridité avancée. Avec notre étude nous voudrions contribuer à une meilleure compréhension de ce type de contexte. En plus, nous espérons éclairer la situation spécifique du plurilinguisme dans les

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